Une filmo résumée en une image...

L’American Gigolo ultime, le Pretty Womanizer, Richard Gere a tout vécu, y compris avec les plus grands. Kurosawa. Mallick. Lumet. Et il a couché avec Cindy Crawford. Ce type a tout pour être mon héros, même sans avoir piloté Goldorak. Pourtant c’est le plus mal aimé du clan des vieux beaux à cause de sa filmo en dent de scie. Même ta belle-mère (le cœur de cible de Gere, le même que Richard Chamberlain) te le dira : il a le cul plat. Mal aimé, ouais.

Et là, c’est de nouveau son année. Coup du hasard, avec la ressortie des Moissons Sauvages / Days of Heaven, j’ai pu le (rere) voir en beau gosse cristallin, pantin du dispositif de Terrence “Goddamnit c’est quand ton prochain film” Mallick qui prenait déjà forme. C’est si beau. Et puis au festival Kurosawa de la cinémathèque, il débarque en pleine repentance au Japon et s’excuse, presque au nom de son pays, à la pauvre petite vieille pour Nagasaki. Eric Zemmour n’a pas aimé, les regrets, les excuses tout ça, c’est pour les gauchistes. Petit jeu très neutre puis il se casse dans son avion. Tchouf tchouf, le temps de prendre le thé avec Akira. Mais Kurosawa quoi, paye ta ligne imdb qui tue.

Aujourd’hui, il est flic dans Brooklyn’s Finest. Il n’y fait pas grand chose puisque c’est qu’un des quatre acteurs principaux, avec Don Cheadle (mou, comme d’hab) qui fait le keum infiltré, Ethan Hawke (pas très intéressant en flic un peu ripou) et Wesley Snipes (qui a rompu avec Liliane Bettencourt et doit donc payer sa caution) qui fait le caïd. Soldat du ter-ter, gros. Officier alcolo “à 3 jours de la retraite”, Gere est celui qui réussit le mieux à sortir son épingle du jeu de ce merdier brooklynien, grâce à l’espèce de relation lumineuse qu’il entretient avec une jolie prostituée. Tu vois, cousin, j’idolâtre Le Voyage au Bout de la Nuit et tout ce qui tente de recréer un peu cette ambiance et ce goût pour la déclinologie romanesque, j’apprécie. Le regard perdu de Gere, c’était là le vrai sujet malheureusement découpé en 4 au profit des bad boys. En fait, Antoine Fuqua (le réa de Training Day, mode automatique à nouveau) nous arnaque puisqu’il y a facile deux acteurs de The Wire dont il cherche à happer la hype. Surtout… OMAR !

(attention, lien avec spoileur de the Wire)

Même si le film ne présente au final pas beaucoup intérêt, on peut y déceler quand même l’ombre fuyante celle de l’âme sombre newyorkaise à la James Grey malheureusement noyé dans cette guimauve de destins croisés (penser au douloureux 21 grams). Film choral du ghetto, mec, mais du ghetto bourgeois.

Téléportation. Hatchi.

En France, Hachiko perd son Ko et gagne un T quand il est serré sur l’affiche par Richard Gere. De l’ambitieux Mallick, on passe au méga larmoyant mélo basé sur l’histoirevrai, elle-même un film japonais.

Normalement, si tu as un cœur, tu ne peux pas rester insensible.

Et il va mourir. Mourir.

J’ai mauvaise conscience à me moquer. Mon chien Marx est mort quand je n’étais pas là. Genre une colo de neige, un truc nul et je n’étais pas là. C’était le chien le plus intelligent du monde et je n’en ai plus aucune photo. Heureusement, Hachiko n’est pas de la même race que Marx sinon le film se serait terminé pour moi dans la buée la plus totale, comme toute la salle qui renifle et qui voit flou durant les vingt dernières minutes. Concerto en Snif Majeur. Mais la puissance Airwolf a dit non, tu ne chialeras pas. On est Airwolf ou pas. Alors plutôt que de fondre en larmes, on s’accroche aux détails.

Du genre : la réa passe-partout. La musique, un thème nul qui nous fait comprendre à quel point on peut être dur avec Hisaishi alors qu’il compose toujours une boucle mélodique qui fait mouche. Et puis il y a Cary-Hiroyuki Tagawa, venu en maitre jedi de la pensée japonaise dispenser quelques bonnes maximes et dictons. Il est japonais, c’est son pays, donc il en connait les secrets et la mystique. Comme cette affiche 4 par 3 parisienne qui nous martelait que “le Japon, c’est zen et ancré dans les traditions.” Quel putain de chemin parcouru pour cette acteur, incarnation de l’asiatique hollywoodien des années 90, immortel Shang Tsung dans Mortal Kombat (petit extrait en russe à savourer). Et puis Kick Boxer. Rising Sun. La putain de filmo TF1 22h30 des années 90. Il a même joué dans un de mes nanars préférés, Showdown in Little Tokyo dont je t’ai déjà parlé ici. Mais comme Hachi ne m’a pas fait chialer, je régale, v’la un lien direct vers une des plus grandes répliques du cinéma. De tous les temps. Que de chemin parcouru pour lui aussi (et pour Dolph aussi, dont la mèche blonde tombante doit bien faire chavirer quelques petits cœurs). Mais s’il faut retenir un full circle, c’est celui de Gere qui ramène parfaitement la balle.

Un film qui mérite une bande annonce en VF avec Richard Darbois / Batman.


Deux films, une note commune. Un point par film, ça fait 2/10 ou

Une dernière fois pour la route, Richard ?