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Le meilleur du pire de la comédie française
Jan 14th
Hey, tu te souviens de mon marronnier préféré avec Koh Lanta, celui des comédies françaises. Il est de retour.
Il y a eu celui de 2011, la pire année peut-être, celle qui a tout déclenché.
On a eu ensuite 2012, une belle année un peu grotesque.
On continue avec 2013, une année que je qualifie de nanardeuse.
L’article est ici. Pas de logo, ni rien. Enjoy !

Le meilleur du pire de la comédie française en 2012 (4/5)
Jan 11th
Partie 4 : du 10ème au 6ème
La fin du tunnel est proche. Je vois de la lumière au bout du couloir. Bienvenue dans ce voyage masochiste au bout de la nuit des comédies françaises de 2012.
Le futur du pire de la comédie française en 2013
10. Astérix & Obélix: au service de Sa Majesté
Astérix seulement 10ème ? Seulement ?! 10ème comme pour dire “celui-là n’était pas aussi atroce que celui d’avant” ? Ca n’en fait pas un bon film. Au contraire, il conforte dans l’idée qu’il s’agit de la pire licence française de tous les temps (oui même Taxi), qu’elle est de toute manière difficile à sauver malgré tout le bien qu’on puisse penser de Mission Cléopâtre qui reste le film-doudou transitionnel intouchable pour toute une génération.
De toute manière, on pouvait faire difficilement plus mauvais que “Les jeux olympiques“, sans doute un des pires films jamais tournés pour autant de pognon de tous les temps. Et ça semble libérer Laurent Tirard, déjà fossoyeur du petit Nicolas qui laisse le sujet partir dans tous les sens. Déjà, reprendre un acteur “petit-rôle” dans le précédent pour faire Astérix… J’adore Edouard Baer, mais de le voir jouer son Cravate Club en plein milieu d’un film laid, mais laid (et pensé en 3D en plus…), c’est donner déjà une idée du n’importe quoi général de cette expédition chez Sa Majesté.
Edouard Baer, bon sang. Il le joue à la limite de la parodie et je ne serais pas surpris qu’il ait pensé à Casino Royale avant de l’incarner. Non pas celui de Daniel Craig Poutine, ami de la démocratie, mais le vrai Casino Royale, le film où Peter Sellers ET Woody Allen incarnent James Bond.
Ne t’emballe pas, c’est jamais aussi bien que ça. Des suites de sketchs, voilà ce que c’est, l’histoire servant de vague liant entre eux. Ca ne s’en cache pas, ça n’a même pas la prétention d’être plus drôle que Palace. Comme Mission Cléopâtre, c’est en fonction des affinités avec ses humoristes du moment. Lemercier et Luchini s’en sortent bien, Vincent Lacoste joue comme d’hab le mec mal réveillé (gaffe, tu vas te griller mon loulou) et le passage quota de “la meuf de la météo” avant de se lancer dans le cinéma. Je peux rien dire sur elle, je crois que je m’étais endormi à ce moment là. La palme revient à Atmen Kélif qui n’a jamais touché d’aussi prêt l’infinie nullité. Tu vois ses bouts de sketchs, tu te dis, c’est pas possible.
Petit moment de cruauté, le caméo de Jugnot, comme pour nous rappeler que les Bronzés 3 a failli fusionner avec Astérix 3, comme dans Dragon Ball Z. Mais au moins, ça ne finit pas sur Zidane et Tony Parker mais ce n’est pas beaucoup plus engageant pour une adapt’ qui pourra s’enorgueillir d’être “moins pire”.
Laissons le mot de la fin au maître. Uderzo qui a réussi à détruire son héros dans une pathétique dernière aventure avant de revendre le magot, trouve qu'”Astérix 4 est le meilleur film de la série“. Dans le jargon, c’est ce qu’on appelle “le baiser de la mort”. JUST SAYING.
9. Les seigneurs
L’affiche des Seigneurs, tu comprends tout de suite le style.
Le problème, quand on en vient au foot au ciné, c’est soit la ligne dure genre “A mort l’arbitre” ou la délicieuse comédie Kung Fu Soccer et ses shoots dévastateurs qui téléportent le ballon dans l’espace tel le phénix. En France, la comédie se veut forcément “sociale”. Il faut toujours sauver quelque chose. Et malheureusement, c’est toujours moins fun que Bruce Lee qui vient sauver un resto chinois à Rome.
Dans les Seigneurs, il faut sauver un village / île de Bretagne qui ne dépend QUE d’une usine de sardines qui va fermer ses portes. Et seule une victoire à la Coupe de France pourrait la sauver.
Les pauvres travailleurs d’ArcelorMittal n’avaient pas pensé à ça.
Et pour mieux y arriver, un entraîneur tricard (José Garcia, mercato d’hivers, vendu par la Vérité si je mens 3) décide de rappeler une équipe bras cassés. Ramzy rejoue son caméo “Morsay la kaïra” en moins bien, Omar Sy est transparent (sans déconner) mais le plus décevant c’est le défonceur Joeystarr. Djizz, dire que ce mec chantait “qu’est-ce qu’on attend pour foutre le feu“… Avec ou face à eux, c’est selon, deux joueurs miraculeux seront parachutés, malheureusement beaucoup trop tard, dans le film. Gad Elmaleh et Franck Dubosc
Ils livrent chacun une prestation brillante, en autistes complets. Ils ne jouent pas avec leurs partenaires mais pour eux-même, une variation de leur meilleur sketch. C’est un peu comme dans les duos dans le rap, quand ils donnent l’impression d’avoir été fait par skype et le clip tourné sur fond vert. Ils ne sont jamais avec les autres.
Gad est un footballeur improbable paralysé par la timidité (comment peut-on imaginer un truc comme ça ?!) tandis que Dubosc, ex-footballeur de génie ne rêve que de jouer dans une pièce de théâtre. Il finira par la donner, sa représentation, et s’abandonner à son rôle de grand enfant coincé dans un corps d’adulte, qui joue Cyrano avec le panache d’un enfant de 6 ans. Plus aucune retenue. Dans 40 ans, c’est à lui que Télérama dédicacera un numéro entier, tout comme ils ramassent un peu plus leur honneur en consacrant un hors-série à De Funès sur qui ils ont toujours chié.
Malheureusement trop déséquilibré, malgré ses quelques minutes d’alégresse, trop paralysé par le social pour être déconneur, les Seigneurs s’écrasent. En pleine rehab post-la Môme, Dahan ne pouvait rien faire. Il est Gérard Houiller qui voit son équipe se faire marquer un but assassin à la dernière minute du jeu. Il y avait pourtant de grands joueurs sur le terrain.
8. Oncle Charles
Une question se pose: Etienne Chatiliez a-t-il rebooté ? S’est-il réinitialisé jusqu’au point où il est devenu Tatie Danielle ? Après l’effroyable Agathe Clery où il tentait de transformer Lemercier en black mama featuring des comédies musicales, il livre là son film le plus méchant. Cela ne devrait pas être un problème quand on fait une satire… Mais ici c’est méchant comme dans antipathique, exécrable et finalement acariâtre.
Qu’on aime ou pas sa fable sur le déterminisme (La vie est un long fleuve), Chatiliez a toujours été meilleur dans la satire sociale bipolaire riche/pauvre. Ici les pauvres font croire qu’ils sont les héritiers d’un riche néo-zélandais joué par Eddy Mitchell.
La dichotomie bourge VS truand de la galère rurale et de petite banlieue, c’est son gimmick. Il faut le voir dépeindre, aujourd’hui en 2012, la famille de pauvres. En particulier les enfants, avec la même acuité qu’un article du point sur les dangers du jeu vidéo. Et les acteurs, qu’ils soient bons comme Eddy Mitchell ou limité comme Alexandra Lamy, n’ont pas l’air de savoir comment jouer les gags d’Etienne. Rien n’est drôle ici. Ils n’ont pas l’air de trouver le ton juste, l’air de se dire “bon il veut quoi, faire du réac moderne ?” La France de Chatiliez, déjà nostalgie de la rue Gama et du trèfle parfumé, elle ne compute pas des masses avec celles des FAI, du téléphone portable. Etienne est largué même par ses acteurs.
Où est passé la griffe de Chatiliez ? Avant, j’y trouvais une espèce de jouissance proche de Reiser, de l’art du crobar… dont le meilleur représentant était Tatie Danielle, justement. 20 ans plus tard, il n’en reste plus que le venin. Aujourd’hui, il te rappelle ce vieil oncle qui, à la table du réveillon, te dit qu’il est contre le mariage homo, que l’avortement ne devrait pas être remboursé et puis hein, “qu’il y a un peu trop de barbus dans les rues, pas vrai ?”.
Tonton, pourquoi tu tousses ?
7. Radiostars
Séquence souvenirs & confessions. J’aimais bien “Tout le monde en parle”. Y’avait un truc convivial, presque rassurant: tu rentrais de soirée, un samedi, t’allumais vite fait ta télé pour voir un talk show, entre deux écrivains, un sniper de la vanne et beaucoup d’actrices porno cherchant à se recycler. Et un jour, ça s’est arrêté. We moved on comme disent les américains orphelins de Sopranos ou de The Wire. Mais bon sang, je suis persuadé qu’un film tout entier sur la lutte pour la sauvegarde de cette émission serait d’un pénible à en crever.
Radiostars, c’est précisément ça, mais en radio.
Suite à de mauvais résultats d’audience, une équipe d’un “morning radio” décide de partir faire un tour de France, spécifiquement dans des bled perdus. Le “Breakfast” débarque donc dans chaque patelin avec une arrogance inouïe d’un niveau proche d’un “Salut les bouzeux”. Ils sont si détestables que tu n’as qu’une envie, c’est de finir cette “bande de potes” à la grenade. Et tant pis si tu regrettes tes années SKyrock, Fun Radio et NRJ.
On pourrait croire qu’il s’agit là d’un cycle et que les membres d’une équipe si exécrable va finir par trouver du bon dans cette France “loin des paillettes et du St Germain qui pétille” comme dit Jean-François Copé. Bah pas du tout, ils finissent juste PAR SE KIFFER ENTRE EUX. Sauf Arnold le chef (Clovis Cornillac, très réussi en l’occurrence) qui est insupportable. La seule audace du film, c’est à la fin, à l’heure de rentrer en ville, quand l’émission est “sauvée” (ouf, j’allais pas en dormir la nuit). C’est à ce momentè-là que Radiostars tente la dispute, mais t’inquiète, ils prendront en pitié de manière méga-sirupeuse l’imbuvable leader, ce nuisible au moment de son licenciement. Car même les connards, ils finissent par les kiffer.
Au milieu de cet attelage détestable, Ben, alias Manu Payet dans son propre rôle. Je veux bien croire qu’il est sympa dans la vie, il doit surement l’être, même. Et même qu’il a une légitimité à jouer son propre rôle, based on a true story of autokiff. Evidemment, c’est pas comme dans Apatow où même le plus consternant des personnages trouvent un moyen de déployer ses ailes et de briller. Lui, il a l’air presque gentil dans cet attelage de connards qui ne t’inspirent qu’une seule pulsion: de les voir pointer à Pole-Emploi.
La nostalgie des radio show est un truc inexplicable. On aime ça pendant un temps, au moment de son Benco et de sa tartine et puis ça s’arrête. Ca passe. Tout ça n’avait finalement que peu d’importance. We move on. La génération d’après en aura d’autres. Inutile de leur expliquer Lov’n Fun, les Arthur, les Morning Live et tout le reste, ils en auront d’autres. Ils n’écoutent sans doute déjà plus Cauet.
Radiostars essaye de nous faire croire que la survie de cette émission de radio a une quelconque importance alors qu’en fait, c’est un putain de film de branleurs.
6. Arrête de pleurer, Pénélope
Quand je disais que les adaptions de théâtre peuvent être cool (“Un air de famille” ou le récent Prénom, dans les meilleurs films de l’année), c’est que le genre est casse-gueule. Mais qui a pu croire un seul instant qu'”Arrête de pleurer, Pénélope” au cinéma soit une bonne idée ? Je ne sais pas comment étaient la pièce (en fait elles en ont mélangé deux pour obtenir ce résultat) mais cette #TeamBecacine a réussi à produire le truc le plus mal réalisé de ce classement, une certaine idée de l’inepte. Ah ces scènes dans la nuit, un frisson de honte me traverse l’échine.
Il n’y a rien de drôle, même en laissant une bonne marge de sécurité. Mais plus que tout, les filles aux comportements erratiques sont absolument détestables, traitant tout le monde comme des ploucs, des champs de la cambrousse jusqu’à la boite de nuit. On est dans le genre de film dont n’importe qui, ta meuf, ton copain, ton compagnon d’aventure va te dire spontanément” comme j’ai honte“. Alors qu’il n’y a pas de raison ! Le film est déjà presque fini et tout sera, on l’espère, oublié. Comme dans un mauvais rêve. D’ailleurs, personne ne se souvient que ce machin soit vraiment sorti en salle.
Le point d’orgue, le paroxysme, c’est la dernière phrase, quand la blonde répète à sa copine “Sinon t’as fait caca ou pas ?” “Alors t’as fait caca ou pas?” Quatre ou cinq fois.
A chier.
Les autres chapitres de ce dossier:
Le futur du pire de la comédie française en 2013

Le futur du pire de la comédie française en 2013
Jan 9th
Alors que je rassemblais mes notes pour écrire le Meilleur du pire de la comédie française (c’est à dire rien à part le titre), il m’est venue l’idée de regarder ce qui va sortir dans le genre en 2013. Au moins au cours des 3 premiers mois car de toute manière, on ne trouve pas les trailers au delà. Et, toujours en totale subjectivité, leur mettre une note sur trois. 3 s’ils ont l’air “prometteur”, 2 pour “doit faire ses preuves” et 1 sur 3 qui équivaut à “Sans déconner ?!”. C’est parti, accroche-toi !
Classé par dâte de sortie donc on commence le 9 Janvier
Un prince (presque) parfait
Un type antipathique s’éprend d’une fille “ouverte”, sauf aux mecs de droite, comme lui. C’est le même film que l’Amour dure 3 ans, mais avec Vincent Perez, toujours produit par Europacorp. Malgré Vahina Giocante qui donne à cette prod un cachet soft porn pas dégueu…
2/3
Le 16 janvier, le rush !
Pauvre richard
Elsa (quelque chose dans mon coeur), Diefenthal, Smaïn sur une bande-annonce qui tambourine. qui tambourine. Tout le temps. À noter qu’il s’agit bien du vrai Smain et non d’une version CG comme cela avait été un temps envisagé.
2/3
Paulette
3/3
Paulette devient dealeuse pour subvenir à ses besoins. Ca sent le based on a true story mais attention, on y sent un peu l’impertinence des anciens Chatilliez. Je tente avec confiance.
Alceste à bicyclette
A part la séquence irritante sur le téléphone portable (pitié, comment peut-on mettre ça dans une bande-annonce en pensant que c’est une bonne idée), on dirait deux heures de cabotinage de deux acteurs. On sait déjà que ce ne sera pas le meilleur Luchini (ce ne sera JAMAIS l’heure du meilleur Luchini, il ne viendra jamais, fini !). Mais pourquoi pas… Un conseil: évitez la séance en aprem, les fangirls de Luchini (moyenne d’âge 70 ans) discutent au ciné comme si elles étaient dans un salon.
2/3
Le 23 janvier, prépare-toi, c’est atroce.
Max
Une petite fille paye à son père Joeystarr, braqueur à la ville, une pute. Incarné par Mathilde Seigner. Voilà voilà. Prévoir beaucoup de laïus horrible sur les clients, les putes, des moments #facepalm qu’on voit arriver d’ici.
Anecdote : première production ciné d’Ardisson (remember les césars de l’année dernière)
1/3
Cookie
Mon dieu, ce pitch. Cette imitation du chinois “Nem rouleau de printemps“… ET CE PITCH. J’imagine Eric Zemmour jubiler quand il voit ce genre de bande-annonce: “Ah encore un pseudo brûlot humoristico-gauchiste, je vais pouvoir sniper”
1/3
Rue Mandar
Un peu d’humour estampillé “funèbre mais gai”, un pré-gardé de l’humour juif. Ca peut fonctionner. Mais à chaque fois que je la vois, je me pose la question: qui a envie d’aller au ciné pour voir Sandrine Kiberlain ? Genre “Pauline Détective ?”, gros gadin de l’année dernière. D’autant que les autres acteurs ont l’air super.
2/3
le 30 janvier
Pas très normales activités
Si ce film fait un bide (et il y a de très fortes chances pour ça arrive, c’est réalisé par le serial biddeur Maurice Barthélemy), on ne reverra plus jamais d’autres youtubeurs au cinéma. Think about it avant d’y aller.
1/3
(protips: la même semaine que Happiness Therapy et d’autres comédies US, la St Valentin approche)
Le 6 février
La bande des jotas
Qui a vu “le poulet aux prunes” ? Marjane Satrapi joue ici un après-Persepolis indé et compliqué. Visiblement, elle lorgne vers Quentin Dupieux, ce qui n’est pas un mal.
2/3
Tu honoreras ta mère et ta mère
Bande-annonce un peu chiant/chiante.
2/3
le 13 février
La st Valentin, tada !Le moment idéal pour emmener voir ta meuf / ton mec voir…
Turf
Je sais pas si c’est la fusion Chabat / Baer (qui fait la narration), mais c’est la bande-annonce qui m’a fait le plus rigoler sur les trois premiers mois de 2013. De loin. J’espère ne pas me tromper. Sinon je me serais planté en beauté.
3/3
A noter la sortie de l’autre comédie, Les Misérables. Où ça chante… :/
Le 20 février, attention souffrance:
Vive la France
“Vive Borat !”
Michaël ! Arrête ! Même les plus acharnés pourront pas te défendre…
1/3
La vraie vie des profs
L’angoisse ABSOLUE. Deux heures de gamins avec des bons mots d’auteurs qui décident de balancer “les secrets des profs” sur internet, l’outing des petits connards. Prévoir une grosse bourde aux 3/4 du film puis un happy ending sirupeux.
1/3
à noter un versus en avril avec “Les profs” adaptant la bédé du même nom. Bon dieu, cette esthétique. La musique cliched. Les passages chantés.
Ah c’est réalisé par l’ancien Robins des bois, again. Pauvre Isabelle Nanty…
1/3
Le 27 février
Boule et Bill
Parce que vous l’avez tant demandé. Pas vrai, hein ?
A voir absolument, un morceau de making of où les auteurs/réalisateurs (deux anciens des Guignols, ceux de 96 à 2000, la PIRE époque, vraiment pas drôle) disent qu’ils ne connaissent absolument pas la bd. Et puis, moment génial, on ne sait plus si il joue ou pas, Frank Dubosc qui va acheter un album “dans une presse”. Je veux plus voir le making of en entier que le film, en fait.
Bon sang.
1/3
Ouf
La comédie intéllo de la selec, car le public MK2 (qui produit d’ailleurs) a aussi le droit de rire. Et puis y’a de la musique jazz dans la bande-annonce. Je valide du bout des lèvres.
2/3
Le 6 mars
20 ans d’écart
Alors… Virginie Efira joue les MILF ?! Elle n’a que 35 ans (je sais, elle est née 20 jours avant moi. Virginie, appelle-moi, j’adore la Belgique). Mais comme me glissait un ami, MILF dans le porno, c’est plus de 25 ans, c’est peut-être ça…
Hé bien, là, on a déjà eu le même film, Prime, mais avec Uma Thurman au summum de sa beauté. Et sans doute en mieux, avec du bonus lol, puisqu’il y a des juifs et des psy (l’autre pré-gardé feuj). J’allais donc exprimer ma lassitude à la vue de ce trailer quand soudain, j’ai vu les talons d’Efira (à 0’51 du trailer). Et subjectif comme je suis, mon avis a changé. Je l’attends donc de pieds fermes !
3/3
Au bout du conte
C’est fou, je vois les affiches dans le métro depuis deux semaines et on dirait qu’ils ne se donnent plus le mal. C’es fou, d’être au niveau du “Goût des autres” et d’à chaque fois, faire le même film en moins bien. Bacri joue Bacri tandis que même Jaoui fait Bacri. Je suis perplexe.
2/3
Le 13 mars
Relâche ! Que des films comiques US !
This is 40, alias 40 ans mode d’emploi, la suite de 40 ans toujours puceau, toujours par Judd Apatow.
Ainsi que Hansel & Gretel : Witch hunters
Le 27 mars
Et puis enfin le même jour que deux autres comédies, G.I. Joe 2 et le new Almodovar…
Une chanson pour ma mère
Dave ? Au cinéma ? Quelqu’un a perdu un pari ?
1/3
Et si on s’arrêtait là ?
Déjà dispo
La Stratégie de la poussette, pas vu. Le passage obligé de la fille de la météo de Canal Plus à la comédie, car c’est comme ça que ça se passe en France.
Pour revenir à notre programme,
Le meilleur du pire de la comédie française

Le meilleur du pire de la comédie française en 2012 (3/5)
Jan 8th
Partie 3 : du 15ème au 11ème
C’est reparti. Fini le ventre mou, on est dans le vif du sujet.
Le futur du pire de la Comédie françaises 2013
15. Stars 80
Ow boy.
Regardez des chanteurs et des groupes des années 80 ans en train de cabotiner dans leur propre rôle, c’est à peu près aussi excitant que de me mater l’intégrale de Van Loc. Impossible que ce ne soit pas loupé. IMPOSSIBLE. Début de Soirée, Lio, Emile, Image, Jeanne Mas, Peter & Sloane, François Feldman, Desireless. Je te mets pas les liens youtube, tu les connais déjà.
L’idée (économique) de génie, c’est d’avoir transformé un making of d’une de ces tournées des années 80 en film, faux concert à la fin inclus. C’est d’ailleurs vachement bien fait, ces CG, tu crois vraiment que ça se passe au Stade de France (oups, spoilers). Le liant, c’est plus ou moins des sketches plus ou moins bons. Le maximum est atteint par une scène de Cookie Dingler à poil, un fait que la bande annonce s’est bien gardé de nous révéler. J’imagine que c’était dans le but de balancer du lourd pour ce “This is it” de toute une génération dopée à l’Eurovision.
Mais… MAIS ! Il y a des petites pointes de génie qu’il serait malhonnête de laisser passer. Du génie à l’état brut. On le sent tout d’abord quand Sabrina débarque dans le film. Sortie du formol, encore plus bonne que le plus bonnard de tes souvenirs, elle traverse le film comme unesirène refaite, affolant tous les vieux quinqua et plus. La plupart d’entre eux deviennent des antihéros lunaires. D’ailleurs les mecs de Début de Soirée servent des grecs au début. Si quelqu’un sait pourquoi…
De bonnes idées souvent mal exploitées, mais ce n’est rien, RIEN à côté de Jean-Luc Lahaye qui “débarque” en star mégalo, balançant ça et là, je te le jure, des pédo-jokes. Pour voir ça, je paye, oui. Il est de très loin le meilleur personnage de cette armada, de ces X-Men des années 80.
Face à ces héros, il fallait un némésis. Un méchant à couilles, machiavélique. Et Stars 80 a presque le courage de nous l’offrir: Valéry Zeitoun survole le film de ses multiples apparitions. Le producteur musical, cernes dissimulés par un abondant maquillage, est le méchant qui ne croit pas au spectacle, qui leur souhaite de se tirer une balle dans le pied. Malheureusement sous-exploité, malgré son potentiel, Valery Zeitoun est à deux doigts de devenir le Doctor Doom du cinéma français.
Alors, Thomas Langmann, je t’offre mon idée, cadeau. Un grand affrontement où ces anti-héros affrontent les super-vilains les plus puissants de la galaxie musicale, Valérie “Doom” Zeitoun et Pascal “Le Bouffon Vert” Nègre, unis pour l’occasion. Ca s’appellera Stars 81. Appelle-moi, je serais ravi de l’écrire.
14. De l’autre côté du périph’
Ah grand dieu, comme on avait envie de revoir Omar Sy refaire le jeune de banlieue qui débarque dans un milieu bourgeois, c’est tellement inédit. A sa décharge, de l’autre côté du périph a été tourné pile au moment où sortait Intouchables dont il partage autant la thématique que le côté condescendant. Un flic des beaux quartiers et un keuf de banlieue vont devoir tant bien que mal unir leur force dans une enquête commune.
Il serait cruel de dire que “De l’autre côté du périph'” est un produit du succès d’Intouchables. Le tournage de l’un a d’ailleurs commencé en même temps que la sortie de l’autre ce qui dissipe les suspicions. Mais il ouvre une période un peu creuse pour Omar Sy qui va faire la même chose tout en s’en défendant, jusqu’à ce que des réalisateurs expriment au travers de sa sympathie leur propre fantasme. Rigolez pas, c’est ce qui est arrivé à Joeystarr, tour à tour flic, puis homosexuel puis, pourquoi pas, footballeur. En 2013, Joey joue avec Mathilde Seigner, se balade dans le prochain Emmanuel Mouret. Bon dieu, fais gaffe, Omar, même toute la sympathie que tu inspires ne peut pas te mettre à l’abri de ça.
Pour mieux mettre en avant les antagonismes, sont mises en avant deux icônes du polar. Le professionnel avec Bébèl et Beverly Hills Cop, cité au moins 4 ou 5 fois. L’énergie des deux mecs est là, palpable. Le problème vient de l’histoire qui les téléguide de situation en situation. Et bro, si tu veux affronter Beverly Hills Cop en One on One, il faut avoir des couilles énormes et un talent d’impro, une impression de facilité que le script du Périph n’arrive pas à donner. Pile, il embarque de la lourdeur en faisant du perso d’Omar un ancien soufre-douleur d’une banlieue toute entière. Laurent Lafitte réussit à être antipathique ce qu’il faut mais tu le devines déjà, comme Intouchables, l’histoire est condéscendante ce qu’il faut: le banlieusard ne s’adapte jamais, ne comprend rien tandis que le bourge, lui, comprend que y’a du bon à se manger du grec bien gras à Bobigny. Also appelé la morale “Camping”, du riche qui devient meilleur, mais jamais le pauvre, toujours un peu teubé.
Presque grand moment de cinéma, quand l’enquête se poursuit dans un club libertin, obligeant Omar, Laurent Lafitte et Sabrina Ouazini (qui a fait de l’AB Shaper depuis La graine et le mulet et Des hommes et des dieux, elle est superbe) à se mettre à poil. 10 minutes qui ne débouchent sur aucun gag viable. Mon instant préféré de tout le film reste ce moment où Omar brandit son pouce à son néo-collègue qui lui rend, incrédule, à distance, d’une main molle. Presque aussi drôle que les Missed High Five, l’espace de 5 secondes.
13. Sur la piste du marsupilami
Une pensée à ces parents qui ont emmené leur gosse voir le Marsupilami, ensuite obligé d’expliquer ce que faisait le petit chien dans l’oreille de Jamel Debouze. Réponse: il se masturbait.
Chabat, qui avait trouvé un groove si particulier en bricolant son Mission Cléopâtre à la sauce Canal + du début du millénaire, essaye de refaire la même recette. Décalage, anachronisme, phrasé syncopé de Jamel Debbouze “baba, acteurs “vu à la télé”, tout en essayant de respecter l’univers dont il s’inspire. D’ailleurs, c’est assez surprenant de voir comment les éléments du génie de Franquin s’entrechoquent ici. Le Comte de Champignac, Zantafio, boum, le clash.
Le premier problème est bicéphale. Chabat lui-même, alias Dan Geraldo, parti à la conquête d’un scoop en Palombie. Puis Jamel Debbouze, a.k.a Pablito, le guide filou et incapable, qui rêve de retrouver le mythique Marsupilami. Mais qui doit aussi nourrir sa famille. Hé bien, on s’en fout un peu de tout ça.. Il y a clairement une histoire de trop. En lieu et place de ces deux personnages, il eut fallu en imaginer un troisième. Qu’on aurait appelé Dan Geraldo et qui réunisse ses deux quêtes, garantie d’un humour moins poussif, moins “pépito”.
L’autre souci, c’est que tous les comédiens, sans exception, sont moins bons que dans Mission Cléopatre. Dieudonné (pré-maboule), Darmon, Nanty et grand dieu j’ai du mal à croire ce que je vais dire… même les Robins des Bois y étaient meilleurs que Lambert Wilson, Timsit, Géraldine Nakache. Seul Fred Testot a l’air de capter le côté grandguignolesque de l’histoire et s’en sort pas mal. Tandis que Debbouze 2012 est, sans contestation possible, infiniment moins drôle que celui de 2002. En même temps, il est passé par la case “Hollywoo” où tout l’humour reposait sur le concept de “mal parler une langue”. Et ça, des “no comprendo, pépito” il y en a un paquet.
Et le Marsu… Le nid des marsupilamis était l’album de Spirou que j’ai le plus lu dans ma vie, j’avais une idée de la bestiole à laquelle il devait ressembler. Je la voyais un peu sale, hargneuse, le poil sale comme du Russel Crowe traîné dans la poussière. Et le résultat est plutôt… kawaii. Heureusement, il y a un rapport de force assez intéressant dans les CG : le marsu soulève des trucs lourds. On sent même l’impact de ses coups. Une victoire technique, tout comme les coups de poing d’Amazing Spider-Man semblent plus percuter que ceux de Sam Raimi.
En y repensant, la blague qui m’a fait le plus fait rire, c’est quand l’horloge du compte à rebours a fait le bruit du countdown de “24”. Donc oui, on va dire que j’ai moyennement apprécié. Mais au moins, je n’avais pas à expliquer à des gosses pourquoi le chien se masturbait dans l’oreille de Jamel.
12. Plan de table
Statement : j’aime bien Elsa Zylberstein et visiblement, c’est une de ces actrices mal utilisées par le cinéma français. Voilà qui est précisé.
Mais s’il y a bien un film qui porte sur lui toutes les stigmates de la comédie française de ces dix dernière années, c’est bien Plan de table qui se penche sur le douloureux problème du mariage. “Vaste programme”… Par pure flemme, je prends le pitch allociné qui résume très bien l’affaire.
“Suite à un câlin bref, mais intense, la table dressée pour la noce est en désordre. La mariée court se recoiffer, tandis que l’homme replace les cartons sans respecter le plan de table. Le hasard fera-t-il bien les choses ? Ou bien devra-t-il donner un coup de main au destin ?”
Un petit calin bref, comprendre ils ont voulu s’envoyer en l’air sur la table des invités. Même la présentation est tartiflette…
Comme de nombreux films, il va utiliser de multiples points de vue. Pas à la manière de Rashômon, mais plutôt comme dans “Un jour sans fin”, en rebootant plusieurs fois ce moment “fatidique” où les cartons du plan de table sont reposés, pour nous offrir différentes visions du destin. Mais, grosse surprise, c’est ‘achement moins bien que “Un jour sans fin”.
A la fin, on a l’impression d’avoir vu 10 fois le même film, on n’en peut plus, on a envie qu’ils meurent tous. Le pauvre Frank Dubosc, hypé pour rien, est frustré. Il est sous-utilisé au milieu de ces seconds couteaux de la comédie française comme Audrey Lamy, Arié Elmaleh, tous obligés d’aligner les poncifs sans jamais nous rendre un seul de leur personnage sympathique.
Si dans cette liste, il devait n’y avoir qu’un seul film qui puise son inspiration dans la presse féminine, c’est celui-là. Tu vois toute l’affection que je lui porte.
11. L’amour dure trois ans
Je ne suis pas spécialisé en comédiens venus du stand up. Mais je les vois et les identifie à peu près. L’humour ethnique des mecs qui viennent du Jamel Comedy Club, les gus issus de la vague “Bref”. Plus les tauliers comme Guillon qui n’ont jamais rien donné au cinéma. J’avais peur que cela ne soit la même chose avec Gaspard Proust qui incarne jusqu’à l’imitation Fredéric Beigbeder. Et quand je dis imitation, ça veut dire mal jouer. Le frisson de la honte quand viennent les apartés, quand il se met à aligner quelques bons mots sur l’amour face caméra…
Je ne pense pas que cela soit sa faute: depuis, je l’ai revu aux côtés d’Ardisson où il fait le Guillon de droite (assez rigolo). Son style à lui, c’est d’installer une atmosphère étrange, proche du malaise. Mais cela ne colle pas du tout avec Beigbeder, justement. À force de passages télé et de présence médiatique, son image est devenue parfaitement identifiable, celle d’un mec affable, connivent, gentil avec tout le monde et pas mal avec lui-même. C’est lui qui réalise ce film adapté de son propre roman (pas lu) mais où l’on est surpris par sa très forte auto-dérision. Proust ne lui colle absolument pas, surtout quand vient ses quotes qui s’enchaînent des perles. “L’adultère m’a rendu adulte”. (pitié). L’amour dure trois ans, plus que le cinéma du one-liner (que j’adore), c’est la passion de la phrase toute faite. Sur des dizaines d’aphorismes post-publicitaires, seulement quelques uns font mouches. Certaines citent directement Oscar Wilde et d’autres références classes, pour mieux les mélanger avec celle de Beigbeder, tirées de son bouquin (pas lu). Du cinéma de catchphrase qui s’égotrip très fortement, désormais accessible même à ceux qui ne lisent pas. Qui peut désormais entrer par la grande porte coulissante de l’émission à laquelle il participait. Entre la pub et la météo, sans doute avant les Guignols, Denisot terminera ses 3 minutes d’interview par un “Bravo et encore merci d’avoir du talent“. La boucle sera bouclée.
Les autres chapitres de ce dossier:
Le futur du pire de la Comédie françaises 2013

Le meilleur du pire de la comédie française en 2012 (2/5)
Jan 3rd
Partie 2 : du 20ème au 16ème
C’est reparti. Tu connais le système, un voyage masochiste au bout de la nuit des comédies françaises de 2012.
Du numéro 15 à 11
Le futur du pire de la Comédie françaises 2013
20. Le grand soir
Dans l’enfer indéterminé des pavillons de banlieues, entre les échangeurs routiers et les zones d’hypermarchés cosmo-laides, un vieux punk retrouve son frère qui vient de se faire licencier. “Il va le libérer” pour qu’à la fin le film ressemble à un gros n’importe quoi. Du coup, il est amusant de voir, après tout son pataquès, et surtout avant son prochain scandale éthylique, Depardieu dans un caméo altermondialiste. Le Grand Soir est à peu près aussi drôle que Monsieur Sylvestre, la marionnette détournée des Guignols en apôtre du consumérisme et de l’américaniste. Qui, même du temps béni de DélépineHalinGaccio, a toujours été la moins drôle de toutes les routines des Guignols. Quand tu le vois arriver, tu sens le gros laïus sur un-monde-atroce-et-impitoyable qui ne fait jamais vraiment rire. On vient ici pour l’acting destroy : Poelvoorde joue, on le sent, une partition très personnelle de la post-dépression destructrice, déjà visible dans l’affreux Astérix 3. Mais celui qui brille, c’est Dupontel qui incarne ce qu’il fait le mieux, ce qu’il fait toujours : le mec à fleur de peau, ce type qu’on imagine prêt à jeter sur la voie du métro, dans un ravin. Le type qui souffre, de manière désespérée. Que ce soit dans les daubes récentes ou dans ce genre de cinéma indé fauché à la marginalité revendiquée, ce type m’émeut à chaque fois.
Le public pourra y voir un cinéma de crise, alors que du haut de son minimalisme grolandais, le Grand Soir est aussi et surtout une véritable lettre d’amour adressés aux punks à chien. Dieu seul sait qu’ils en ont besoin.
19. La vérité si je mens ! 3
T’avais oublié qu’il est sorti cette année, pas vrai ? Pas leurs comptes en banque.
Tu pourrais croire que cette amitié est toute photoshopé de circonstance. Pas du tout, regarde bien Vincent Elbaz, on sait pas s’il fait semblant d’être là ou bien s’il a renoncé.
Rien de vraiment honteux pour ce troisième feujworld, si ce n’est une immense sensation de paresse, palpable dans un film bien trop long qui aurait mérité un remontage total. Et des vannes qui ne font pas vraiment rire la salle. Sérieusement, ça parle à qui, “il pleure comme une mezuzah” (de mémoire, je ne vais pas pousser le vice à me le remater). Au programme, arnaque, trahison et amitié con-con, soit la même chose que le 1 et très-la-même-chose que le 2 dont il utilise les plots twists principaux. Sauf qu’on les met ce coup ci face aux chinetoques (c’est à peu près aussi subtil que ça). A leur décharge, il n’y a pas énormément de combinaisons possibles pour faire exister une histoire originale et intéressante dans cette univers. Si même le scénario cachetonne, fallait pas s’attendre à un miracle pour une franchise de comédie française. Bon, c’est pas dur, en face, y’a la série des Astérix… Mention spéciale au fabuleux Gilbert Melki, “l’Al Pacino français”. Tout son plot, presque séparé de celui de ses amis est de déjouer le trésor public alors que justement, il est tombé amoureux de la fille du fisc. “Une bien belle histoire par les temps qui courent”
18. Sea No Sex & Sun.
Le portrait doux-amer de trois connards en vacances, sur la plage, en Bretagne. Je pense aux 60,000 gus qui sont allés en salles pour aller voir du Fred Testot faire des blagues bites-couilles sur fond de jolies pépés, qui au final s’en sortent avec un film déprimant sur le couple. C’est un peu le problème de bons nombres de films français : l’affiche trompeuse avec quelques acteurs comiques vu à la tv. Son échec au box-office n’est sans doute pas causé exclusivement par cette affiche, ni à ce positionnement marketing mais on peut légitiment se demander qui a pensé en premier lieu que Sea, No Sex & Sun était une bonne idée. Terriblement no fun, d’où sa place dans le ventre mou des comédies françaises 2012.
17. Camille redouble
Tu vois le style d’un réalisateur comme… prenons par exemple Tarantino ? Des dialogues qui font mouche, le dynamisme cool et surtout une immense, une colossale confiance en lui. Hé bien, Camille Redouble de Noémie Lvovsky est exactement au point le plus opposé du cosmos.
Pendant des années “Avec la participation amicale de Noémie Lvovsky” a été une phrase qui a hanté le cinéma français. Les mots laconiques qui nous annoncent que l’actrice fera une apparition sympatoche dans ton film, quelque chose qu’elle faisait si souvent qu’on s’était presque inquiété pour elle : elle travaille quand, en vrai, Noémie ? La voilà de retour à la réalisation d’une comédie après “Faut que ça danse” qui a très peu swingué dans nos mémoires et un trailer qui fout la patate, youhou.
Elle incarne Camille dans son propre film, soit une “quadra” renvoyée dans son passé où elle n’a que 16 ans. Elle y retrouve celui qui deviendra son mari, mais aussi toutes ses copines de l’époque et ses parents, toujours là. A priori, il n’y a pas de mal à reprendre des concepts déjà utilisés pour en faire quelque chose de nouveau. Malheureusement, il n’y a pas une seule idée nouvelle dans Camille Redouble, rien qui n’ait pas été vu dans “17 ans encore” et surtout “Peggy Sue s’est Mariée” (de Coppola avec young Nick Cage !). Alors que c’est justement dans la confrontation de ce voyage dans le temps qui naissent les fulgurances. Check “Back To The Future”.
La situation devrait porter à rire, tout le concept du décalage temporel est fait pour ça… Mais bon sang, Noémie Lvovsky cabotine pendant tout le film (qui ressemble chaque minute un peu plus à un téléfilm un peu fauché), pour essayer de faire rire, ce qui malheureusement ne vient jamais. En fait, Lvovsky tente de canaliser différentes énergies totalement différentes. Le grand guignol de son jeu, la situation, mais aussi cet humour doux-amer si propres aux Beaux Gosses (d’ailleurs revendiqué avec la présence de Vincent Lacoste et de Riad Sattouf), et puis un peu de références : Camille-adulte est une actrice de série Z, je savais même pas que ça existait comme métier en France. Il faut voir les scènes de Denis Podalydès, d’une mollesse inouïe… C’est à cette mollesse, un vrai vague à l’âme présent dans ce qui devait être une comédie, qu’on voit que Camille Redouble essaye d’être un prototype de “Feel Bad Movie” fantastique, à la française. C’en est trop.
16. Paris-Manhattan
Encore un film habité par l’ombre de Woody Allen. Et de la même façon, encore un New York fantasmé. Décidément, c’est déjà le deuxième de ce classement.
Woody Allen est carrément dedans, par la voix et puis à la fin, en guest star de luxe, comme une apothéose un peu convenue. Tout le propos du film, c’est qu’Alice Taglioni ne perçoit la vie que par son poster de Woody accroché à son mur, avec qui elle dialogue au moindre doute. Paris-Manhattan essaye, comme beaucoup d’autres films avant lui, de canaliser son humour juif newyorkais, en reprenant sa manière d’aborder l’amour et SURTOUT la famille feuj super envahissante. Mais au fond, la vraie star, celle qui supplante Woody, c’est Patrick Bruel. Même en mode chubby avec des kilos en trop, le film lui semble dédié, comme une ode étrange au chanteur de la place des grands hommes. Mais un truc choque. Passe encore la réalisation et surtout la direction d’acteurs hasardeuse… Le clou du spectacle, c’est qu’avant de rentrer dans son pays et sa ville, Woody Allen lance à Alice Taglioni: “this guy is fantastic. You should marry him”. Sans déconner, quoi. On pouvait difficilement faire plus explicite. Mais qui, bon sang, QUI avait vraiment envie de voir un spot de promo cachée pour Patrick Bruel ?
La suite dans deux jours or so.
Les autres chapitres de ce dossier:
Le futur du pire de la Comédie françaises 2013

Le meilleur du pire de la comédie française en 2012 (1/5)
Jan 1st
Partie 1: du 25ème au 21ème
Comme l’an dernier, voici le moment idéal, genre entre le nouvel an et le nouvel an russe, de faire l’autopsie de la comédie française. Ce “truc”, car il n’y a pas d’autres mots, devient donc mon marronnier, un peu comme les voitures brûlées lors de la St Sylvestre. Le but est toujours le même, encaisser le meilleur comme le pire pour ensuite l’analyser méthodiquement, le classer rationnellement. Car je m’en rends compte, là, on a complètement oublié une bonne moitié des films de cette liste. Il ne faut pas oublier. Je m’impose donc cette souffrance, à l’heure où l’on conteste ces acteurs surpayés et d’une industrie sous perfusion. Kudos, le CNC.
Si j’ai l’occasion, je ferais même un point “stats” et aussi un survol des films que je n’ai PAS sélectionné pour cette liste. Oui, car j’en ai vu bien plus que 25. Mais tant qu’à faire, autant prendre le vraiment navrant. Le plus lourdingue.
Cette année, j ai divisé en cinq parties pour éviter que ce soit trop violent (et éventuellement ménager un suspense, pour que tu puisses deviner quels seront les étrons du quinté de tête…). Ce classement va donc “monter en puissance” car on va du meilleur vers le pire.
Et je ressors texto ma mise en garde de l’année dernière: j’ai une tendance à préférer les films qui se permettent un coup de génie que ceux qui se contentent d’un service minimum ennuyeux. Il faut y voir là une volonté personnelle d’essayer de prendre ce qu’il y a de bon. De toutes manières, pas d’inquiétude, la tête de peloton est composées exclusivement de daubes..
Et maintenant, une vidéo rituelle avant le combat. Un pronostic ?
Voici donc les meilleures places, de 25 à 21. Le meilleur. Mais dès le prochain, ça va faire mal.
Le futur du pire de la Comédie françaises 2013
25. Adieu Berthe
La dernière fois que j’ai eu un contact avec Denis Podalydès dans un film comique, c’était dans Neuilly Sa Mère. Il criait sur le petit arabe des trucs hystéros du type “Arrête de couper ta salade avec ton couteau, ça fait grincer ton assiette”. En gros, on s’était quitté en mauvais termes. Et puis il ne faut pas oublier qu’à chaque fois que son nom apparaît à l’écran, on voit en gros “Sociétaire de la Comédie Française“. La pression de l’humour. Et pourtant Adieu Berthe est vraiment rigolo, un vrai regard farfelu sur le business des cercueils, de la mort sur fond de maîtresse et de toutes les petites tracasseries bourgeoises traditionnelles. Woké d’accord, c’est la frange intéllo de l’humour, mais en vraiment mieux qu’avant. Valérie Lemercier réalise la bonne opération de l’année, elle parfaite ici (et mieux que dans Astérix 4, plus bas dans le top). Et surtout elle fait (un peu) oublier les Agathe Cléry et son caméo dans la PIRE comédie de l’année dernière. Elle n’était même pas à l’écran, sans doute
24. Un Plan Parfait
Si seulement on m’avait dit qu’une des meilleures comédies de l’année serait un truc avec Dany Boon et Diane Kruger, je n’aurai sans doute pas fait ce top. Depuis son film “néo-Jean-Pierre Perniste” Rien à déclarer, Dany Boon n’essaye plus de refaire les ch’tits et gravite de film en film, un peu à la dérive. Quand à Diane Kruger, avant ce film, je lui prêtais le même potentiel comique que Isabelle Huppert, tendance la “beauté froide venue d’Allemagne”. Autant dire: ZERO. Attention, un plan parfait n’est pas fabuleux. Juste du travail très appliqué de Pascal Chaumeil, le mec de l’Arnacoeur. Où les femmes “de base” sont vénales, mais elles comprennent à la fin que l’important, c’est le coeur / la fantasie”. Qui est un classique de la comédie française, voir l’Arnacoeur susmentionné ou encore le récent “Hors de prix” où le néo-gigolo comprend deux fois plus vite que l’escort-girl que ce qu’il fait “n’est pas moral”. Quand je dis que, de base, je préfère Apatow, c’est pas une blague.
Mais parfois, il suffit d’une grande scène pour sauver un film même moyen, et un Plan Parfait en a une bonne paire, cachées dans son déluge de clichés de rom-com (avec en plus la fille une fois de plus très superficielle. Dreddy Kruger va découvrir donc la beauté intérieure (ce concept inventé par les moches et les comédies romantiques) de Dany Boon. Il va saisir quelques instants pour faire dérailler la comédie, pour faire le show tout seul. Il est libre, sans aucune retenue. Et bon sang, quand il y arrive, trop rarement, c’est du génie. Ce n’est pas de Funès dans le chewing gum de Rabbi Jacob, rien ne le serra plus jamais, mais c’est dans ces moments-là qu’on sent qu’un film assume pleinement son status de comédie.
23. 2 days in New York
NY, le thème porteur de l’année (on va en revoir un peu plus haut dans ce top, patience). Suite informelle de Two Days in Paris, Julie Delpy continue sur sa même lancée en s’égotrippant en moche avec Chris Rock, à NY. Le choc des cultures va venir de ses parents, en visite le temps d’une expo. C’est beaucoup plus faible que 2 Days in Paris mais on voit facilement le créneau qu’elle cherche à occuper, celui de la comédie indé, une espèce de Woody Allen féminizte & fauché. Rigolo: le caméo mégalo de Vincent Gallo en lui-même, où il distribue sa présence comme une semence divine.
22. Le prénom
On se casse très souvent la gueule à adapter du théâtre au cinéma. On risque à tout moment de tomber dans la pièce de boulevard à gros sabots. Le prénom, c’est du boulevard à fond mes ballons, pas trop cliché mais comme s’il était écrit par Zemmour et random mec de gauche-caviar. Ca commençait mal, une série de portraits alignés par la voix de Patrick Bruel, le genre de trucs qui fout le frisson. Et pourtant il y a quelque chose de l’ordre du plaisir vicieux de voir Patrick Bruel incarner un agent immobilier de droite face à des profs de gauche. De toute manière, si même un suisse arrive, ne serait-ce qu’un court instant, à être drôle, UN SUISSE QUOI, c’est dire qu’il y a quelque chose qui se passe dans cet appartement bourgeois parisien.
21. Les Kaïra
On pensait la banlieue ringardisé pour le ciné depuis la Vengeance (pour le meilleur) et Beur sur la Ville (toujours pour le pire). Soudain, Kaïra, the movie, le film qu’à priori, personne n’attendait.
J’ai l’impression qu’un high concept que tu vois sur Canal Plus, ces pastilles placées entre les programmes ou la meuf météo et 2 minutes d’Apathie, a de fortes chances de finir en film. Bientôt Bref, le film ? Quoiqu’il en soit, les Kaïra est une semi-réussite car il évite les pièges de l’adaptation classique d’un pitch marrant sur 2 minutes et éreintant sur 2 heures. Le miracle ici, c’est que ce mélange de blagues cracra et de vannes de galériens du ter-ter tient environ une heure, pour se déballonner dans son dernier tiers. A un moment, le trio se dissout et le nain disparaît littéralement du film pour poursuivre une carrière de film porno, car c’est bien connu, c’est ce que font tous les nains à l’exception de Passe-partout et de Giant Coocoo. Le film bascule en pilote automatique jusqu’à un final consensuel assez affligeant qui contredit la nature même des personnages tels qu’ils nous sont présentés au début. C’est sans doute ça, le plus grand reproche à faire aux Kaïra: après un début délirant à base de branlette et d’ours, il veut à tout prix s’en sortir façon “tout public”. C’est peut-être le prix à payer pour ne pas sombrer dans le banlieue-movie.
Mention spéciale à Ramzy qui joue ici un incroyable simili Morsay dont il tente de copier les catchlines improbables et le flow dissymétrique.
Coming soon (genre un tous les deux jours). Be there.
Le futur du pire de la Comédie françaises 2013
Com-Robot