Brad Bird est sans doute un des meilleurs réalisateurs du monde. En tout cas il a réalisé un de mes films préférés de tous les temps, The Iron Giant. Man, si tu connais pas, fais quelque chose. Maintenant.

Mais aussi génial soit-il, il va affronter, pour son premier film avec des acteurs réels, un vrai danger. Un vrai vampire cinématographique. Ce danger, c’est Tom Cruise. Une entité “star” lui tout-seul qui est capable du meilleur (Collateral) comme pire (tous les films où il sourit, l’air heureux, regard caméra). Dans l’article consacré à Knight & Day, je le résumais ainsi (copy paste parce que je suis flemmard et pressé)

“Dans ses derniers films, il a tout joué. Cruise surjoue l’alcool dans Last Samourai, il nous a fait le coma à la Cruise dans Mission Impossible 3 et finalement la mort elle-même lui a donné un prétexte à une réinterprétation cruisienne dans Walkyrie. Ici, il ne fait que vivre sur ses acquis, dérouler le tapis du savoir-faire de lui-même. Ce film, on l’a déjà vu des dizaines de fois, avec à chaque fois cette même qualité labélisée entertainement ciblé adulte (genre Mr & Mrs Smith). Non, l’enjeu ici, c’est de survivre au combat de trop. Ça passe pour cette fois, mais gaffe, d’autres se sont pris le mur de plein fouet.

(Désolé, mais il fallait que je ressorte sur ce passage avec Arielle Dombasle…)

Comment Brad allait-il se faire respecter par Tom. Souvent les réalisateurs choisissent des histoires assez éloignées d’eux-mêmes pour commencer leur carrière. Fincher a commencé avec le très peu personnel Alien 3 tandis que, dans un autre genre, Roschdy Zem a commencé avec une comédie sentimentale lambda (ha). Bird commence avec Cruise et va devoir canaliser la formidable soif d’existence de sa superstar vieillissante mais à la filmo en fin de compte incroyable. Un film finalement pas très personnel, pour les beaux yeux de Tom Cruise.

Après Knight & Day, je le croyais fini. Impossible de montrer torse poil sa carcasse de cinquantenaire vieillissante. Hé non, il remet ça. Mais, je ne pensais pas dire ça un jour, il est tout en retenue. Enfin c’est relatif… mais à côté de son collègue surjoueur Nicolas Cage,  il se fait presque modeste. Simon Pegg est celui qui s’en sort le mieux dans son rôle habituel de comic relief. Jeremy Renner (ouais entre lui et Josh Holloway, ça sent l’homme, ce MI4) livre une compo intéressante, entre le trauma de Hurt Locker et le super-héroïsme rigolo, en bon prélude de son personnage de Hawkeye dans Avengers. Là où MI4 joue habilement son coup, c’est qu’il est très linéaire. Pas de plot alambiqué ni même de trahison. Même pas de masque ou alors si, pour nous rappeler qu’ils ne serviront à rien… Alors qu’ils sont la base même de MI. Au contraire, on est vraiment devant un “team movie”, car c’est la première fois que les équipiers fonctionnent autant en famille ce qui n’est pas une nouveauté pour Brad Bird qui a réalisé The Incredibles. Il n’oublie jamais d’être marrant.

Alors Mission Impossible 4, simple réalisation d’un néo yesman ? Pas tant que ça. Il manque un vrai vilain charismatique, un vrai climax mais les scènes d’ouvertures en Russie sont un vrai bijou d’humour et d’autodérision. C’est quand il essaye de faire la promo de Dubaï et des dernières BMW que MI4 se transforme en tête de gondole un peu usante.

Un actionneur très honnête donc, où Léa Seydoux fait des clefs de bras. C’est important, il fallait le dire.