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La Conquête
May 20th
Je me souviens d’un reportage circa 2006 où des caricaturistes regrettaient déjà le départ de Chirac. Chacun y allait de sa minute nostalgique, dessinant les grandes lignes de Mitterrand, Chirac ou de Gaulle pour nous prouver à quel point le nouveau gus qui allait débarquer n’a pas les épaules pour le job. Stop, les mecs, vous vous êtes gourés. 2011 nous prouve aujourd’hui qu’on peut faire de la politique-fiction avec n’importe qui. Joaquin Phoenix a eu son I’m still here, Sarkozy aura le sien, mais avec moins de nudité faciale.
Mais pas d’objection là-dessus, Sarkozy n’a pas la stature présidentielle. Ca s’est joué à peu hein. Chirac aura sans doute son musée quai Branly aussi facilement que François Mitterrand sa Grande Bibliothèque. Mais Sarkozy, sans rire, qu’en restera-t-il ? Un musée sur l’immigration ? Et puis il y a eu sa meuf à Disneyland Paris parce qu’avec Carla, “c’est du sérieux“, le yacht, sa Patek plus chère qu’une rolex, “casse-toi pauv’ con“, l’Epad promise à fiston, “si tu reviens j’annule tout” et puis le fait qu’il se fasse masser le périnée… Avec un dossier long comme une barbe de Loubavitch, faut pas s’étonner qu’on fasse un film de ta life. Et puis même si Sarkozy n’est pas “un grand fauve” de la politique à l’ancienne, c’est au moins un animal assoiffé qui fera un bon sujet de film.
Mais pourquoi un blockbuster ? Pas la moindre explosion, pas le moindre coup de pied sauté, même de la part de Devedjian, pas l’ombre d’une patate dans les dents… C’est que la Conquête nous raconte quand même une histoire high profile, l’ascension d’un président (encore en exercice, le film tu pourrais le youtuber tellement c’est frais !) dont la vie personnelle se dérobe littéralement sous ses pieds. Scénariste star (Patrick Rotman des jolis docs sur Chirac mais surtout son entretien vérité avec Jospin qui devrait être, sans déconner, ton dvd de chevet), acteurs pas franchement connus mais souvent larger than life, qui jouent généralement sans trop guignoler, répliques connues sur répliques archi-connues, la Conquête est, sans discussion possible, le blockbuster à la française que l’on attendait (et grand dieu, j’ai vu Largo Winch 2 pour en témoigner aujourd’hui).
Mais malgré ce qui est le projet le plus ambitieux du ciné français depuis bien trop d’années, il manque un truc. Sans doute la dimension cinéma. Comme une histoire. Les séquences s’enchainent autour de saynètes où chacun des personnages désormais historiques viennent balancer leur one-liner devenue immortel mais qui ne surprendra aucun lecteur du Canard Enchaîné. Et il ne manquait vraiment que “Tu l’aimes ou tu la quittes” pour que cette compil soit complète. Il règne quand même une atmosphère de cheap à chaque plan qui ne s’appuie pas sur une réalité documentée. D’accord, ce n’est pas le jardin de l’Elysée, mais alors cette scène de foule dans la rue (spoil) le soir de l’élection de Sarkozy, c’est juste hi-deux comme un passage français du dernier Eastwood. C’est dire. Où comment faire revenir des ambitions à portée de téléfilm en quelques images.
Du coup, le vrai passage intéressant, c’est cet amour qui se déchire entre deux sketchs des Guignols IRL. Ces derniers avaient l’avantage d’essayer de créer du drôle quand la Conquête ne peut s’appuyer que sur le venin des chiraquiens pour aligner des quotes immortelles. Les chiraquiens, justement, en prennent plein la gueule. Villepin est un vrai fou délirant et le film n’hésite pas à la condamner sans équivoque à la place du juge dans l’affaire Clairstream. Quand à Chirac, c’est “le roi se meurt”, mais avec Bernard le Coq à la place de Michel Bouquet (qui, lui, a fait son OPA sur Mitterrand). Pas de chance, mais hé, il l’a bien cherché, vu son quinquennat affreux. Denis Podalydès avec lequel j’ai du mal que ce soit un rôle classique ou dans Neuilly Sa Mère joue ici le rôle de sa life, incarnant sans rentrer dans la caricature, en véritable ventriloque de Sarkozy.
Et puis il y a les out-of-character (et je ne déconne pas) : Henry Guaino passe pour un gauchiste qui fait des high five. Dominique Besnehard surjoue Pierre Charon qui surjoue Ségolène Royal, really ? Et puis surtout, Claude Guéant sourit. Et ça, même avec des images de synthèse, t’y arrives pas.
Mais il y a un dommage collatéral à la Conquête. Il est évident que cette initiative, transformant Sarkozy en héros de cinéma, va le rendre plus sympathique, surtout après le cycle “Blu-Ray-diffusion TV”. Le traitre blessé, le winner cynique mais malin, le mari (à peine) trompeur et délaissé, tout ça. C’est peut-être ça le problème de Sarkozy, c’est qu’il a tellement abaissé la fonction présidentielle qu’il est parvenu à rendre plausible l’idée qu’il est un personnage de cinéma presque centriste, moche mais touchant, dans un blockbuster à la carrure d’une fiction TF1. Espérons que cela reste sans suite.
2010 in review Robotics
Jan 3rd
2010 a commencé tout doucement. En fait, j’attendais le relaunch de Kamui Robotics (sa forme actuelle, là) pour me donner un prétexte pour communiquer à nouveau ma passion du coup de pied sauté. Je me suis donc relu les 20 pages de cette année pour livrer cette compil ready to groove d’articles et de euuu expériences.
So let’s go, 2010 en un seul post, avec des liens et tout, c’est parti.
Pré relaunch (Avril donc), il y a eu :
et aussi un des meilleurs films de l’année, better than Machete :
Puis vint la nouvelle formule, la nouvelle ère :
enchaîné tout de suite avec mon marronnier préféré :
dont la mascotte était déjà un héros de la justice.
Puis il y a eu le premier gros article jeu vidéo. Ma sélection très personnelle pour Marvel Vs Capcom 3, suite à son annonce. Et bizarrement, c’est le plus improbable qui a rejoint le jeu IRL. MODOK !
Mais Kamui Robotics, c’est beaucoup de comics. L’occasion idéale de (re)lancer les Dans les dents. L’année dernière, je mettais arbitrairement une jolie image, désormais les Dans les Dents sont une review des comics de la semaine quasi hebdomadaire.
Et à chaque fois…
Un jour, j’ai vu 5 mn de Harry Roselmack en immersion. Le front sérieux, voix off impliqué. Ça a donné cet article zarbi avec mes meilleurs photoshops de l’année. Harry VS Nazi, je voudrais bien voir ça !
Ah et une fixette : je déteste Denisot, son côté truand d’la mafia, le requin du PAF. Kitano VS Denisot est un fantasme inassouvi.
J’ai du mal à comprendre pourquoi tel ou tel article est plus lu qu’un autre. Enfin quand y’a marqué Batman Porn, j’imagine que Google aide un peu.
Enfin ce Dans les Dents Special Siege (le crossover de Marvel de l’année) est un des plus visités. Peut-être à cause de Bruce Wayne torse-poil ?
J’ai une lubie dont je n’ai pas assez parlé cette année. C’est les corniches dans les jeux vidéo. Mais à l’époque j’étais lié par un NDA pour Super Mario Galaxy 2 qui repense complètement les corniches. Du coup, j’ai fait un article sans spoiler uniquement consacré à ça. L’année prochaine, je ferais tout ceux que j’ai en tête, promis.
En me relisant, je me suis demandé quelle mouche m’a piqué de foutre Film Socialisme dans le dossier Summer Blockbusters 2010. Mais le mal était fait.
2010, c’était la fin des séries… Lost. 24. Koh Lanta, l’époque dont on dira que “c’était la meilleure”. Donc voici les 3 fins en même temps.
On reprend son souffle avec Mother et puis on va direct au best-seller du site :
un article qui visiblement vous a passionné. Lexi Belle, j’attends encore ton mail.
Bizarrement, le Dans les Dents consacré à Asterios Polyps (bien avant tous les mags de la hype) a moins fait recette.
Juin, coupe du monde de la rigolade pour un article où j’ai réutilisé 15 ans de captures vidéo de Captain Tsubasa pour donner un résultat plus probant que l’équipe de France 2010.
Prenant du retard dans mes reviews, j’ai décidé de fusionner pas mal d’articles en un, avec une thématique. Ça a donné d’improbables…
ou encore
Kamui Robotics s’intéresse aussi à la mode, il a consacré sa fashion Week à Wonder Woman.
Enfin, il y a le plus gros projet de l’année.
Durant des années, j’ai gardé tous les Direct Matin et Soir. Ça a donné 15 articles uniquement consacrés aux couvertures. J’ai encore un dossier annexe consacré à Morandini qui sommeille dans le tiroir.
Un de mes souffre-douleurs, cette années, fut Straz, alias . C’est quasiment chaque semaine que je lui rajoutai une boulette. Sa trouvaille de l’année, c’est de rendre Superman pédant et de le faire marcher à pied à travers les USA. HORRIBLE.
Le deuxième souffre-douleur, c’est encore une fois Kevin Smith qui a transformé Batman en mec qui s’urine dessus de bonheur, en pro du cuni (10 orgasmes la soirée) et en dommage collatéral de la beuh. C’était HORRIBLE aussi et c’est le Dans les Dents XIII (manière de tuer Batman par la honte) le plus lu de l’année. Sans doute à cause des loustics qui cherchent des protips en cuni.
Allez, encore une dose de Superman Hortefeux ?
2010, c’était aussi l’occasion de voir des acteurs au summum avec ces deux articles, un consacré à Richard Gere, et l’autre à Nicolas Cage.
Le seul moment un peu Franco-belge de l’année ici fut Quai d’orsay, évoqué pendu à un croc de boucher.
Un jeu à retenir ? Xenoblade
Puis vint les expériences, à savoir être coincé dans un net café après avoir pris le bateau depuis un port coréen. Ura Dans les Dents consacré aux mangas. Et le Dans les Dents spécial animé.
Le ghibli de l’année (enfin, avec Ninokuni), c’est :
Puis quelques critiques groupés. Un Apatow vs un presque Apatow, tous les films palmés et récompensé de l’année (que j’ai pu voir) ainsi que la totalité des films Disney de 2010. Ainsi que les pires films 2010. Quelques comédies US, Le deuxième Kitano de l’année (le vrai)
Enfin il y a eu ce gros dossier Pokémon en 3 parties.
Et puis il y a le bestseller de l’année : Carla le comics.
Et pour rester de droite, une critique ciné 2010 signée Zemmour :
N’oublions pas Actarus sur Facebook et on a fait le tour.
Et puis voilà, on y est. J’ai fait vite.
Com-Robot