Posts tagged Superman
Dans les dents 15, tous unis avec les auvergnats
Aug 18th
Toute la rage d’un Dans les Dents…
Parfois, zapper une semaine me parait confortable. J’ai Nobunaga à débloquer dans Sengoku Basara 3… et puis j’ai envie de faire de l’Epona dans Red Dead Redemption vu que c’est la semaine de répit. Aller voir les trucs en retard au cinoche. Ou même terminer deux trois surprises pour Robotics. Comme une envie de sauter cette semaine de comics. Pas grand chose ou alors beaucoup de storylines en cours, pas vraiment intéressantes à développer maintenant. Et parfois, un comics te monte à la gorge.
J’ai déjà dit assez de mal du Superman de Straczynski. D’habitude, bénéfice du doute, normal. Surtout avec ce mec qui sait généralement où il va, à la Babylon 5 ou Rising Stars. Mais là, en deux numéros, notre héros est devenu Super-pédant.
Explication : Superman continue sa balade à travers les USA. A pied. Aucun journaliste ne le suit, même les morandini locaux, tous lassés de cette lente marche. C’est mal connaitre la presse mais passons. Il rentre dans une maison bizarre et découvre des extra-terrestres qui s’y planquent. Quiproquo puis discussions.
Tout d’abord, Superman sombre dans le sarkozysme le plus cradingue puisqu’il se pose clairement dans le camp de l’immigration choisie. Bah oui, vois-tu, on ne peut pas débarquer dans un pays si on ne lui apporte pas une plus-value. T’es médecin, savant, sportif de haut niveau, ça va. Mais si par malchance, tu n’as fait que Deug jonglage, Superman va à l’encontre du simple droit d’asile. Oh l’histoire se termine de manière morale puisque les gus finissent par ouvrir un hosto, miraculeusement, de manière cosmo naïve ils rachètent les usines désaffectées de Detroit et réembauchent même les chômeurs de cette même usine pour bosser dedans. C’est encore plus simplissimo que le mythique “les chômeurs vont fabriquer des maisons pour les SDF” de Rising Stars. Et puis il y a le si délicat ” Could you possibly have picked a worse time“, comme s’il y avait un mauvais moment pour aller chercher l’asile dans un autre pays. “Le quota est dépassé, mec, désolé.” Superman ne fait pas le ramadan de la bêtise et franchit le mur du son de la connerie. Il décroche le prix Hortefeux de l’année.
On voit ici le moyen le plus cradingue d’utiliser un personnage pour lui faire dire ses propres conneries. Le tout enrobé d’une couverture assez moche de Superman avec, devine quoi, le Stars & Stripes. Le run de Straz est catastrophique et on n’en est qu’au deuxième numéro…
Plus réjouissant, World War Hulks se termine enfin. Ce méga event regroupant tous les titres de la collection n’était pas du genre facile à suivre. Il faudra se souvenir de la fin de World War Hulk, de son Banner qui ne se transforme plus, et même remonter plus loin, aux restes de Planet Hulk (son exil spatial, sa femme, son deuil, le gosse qu’il a eu). Ca fait beaucoup, mais il faut ajouter à cela Hulk tout court et son personnage principal, le fameux Hulk rouge ou Rhulk, écrit par un Jeph Loeb en mode automatique. Mais c’est loin d’être aussi mauvais que le reste de sa récente production, donc ok. Soyons franc, WWHs, c’était un joyeux boxon pour tout suivre. Rien que le mois dernier, c’est Thor et Captain America qui sont devenus des espèces d’Hulk suite à une exposition aux rayons gamma. Normal, juste après The Thing et Deadpool. Vraiment un beau bordel. Et pourtant, il y a eu un build-up intéressant.
Depuis quelques mois déjà, Banner a fait la rencontre de Skaar, le fils qu’il (enfin Hulk) a eu lors de son exil. Comme tout bon gamin freudien qui se respecte, il rêve de tuer son père. Mais vraiment, de lui ouvrir ses veines vertes. Mais voilà, Banner, lui, ne se transforme plus. Mais bizarrement, il se plait à s’occuper de son gamin. Il lui trouve des potes de jeux à sa taille (le genre Juggernaut), il le met perpétuellement au défi etc. Banner a un plan. Et il entraine son fils, comme ça, l’air de ne pas y toucher. Et avec le dernier numéro (le 611), tout devient assez clair. Banner redevient Hulk. Oh je te spoile pas, c’est pas parce que ce n’est pas arrivé en 2 ans que tu ne le sentais pas venir. D’ailleurs Banner ironise, ayant estimé à 83% et des poussières ses chances de redevenir le Hulk vénèr et fou de World War Hulk. Greg Pak qui écrit le titre principal réussit à créer une espèce de tension familiale intéressante sur fond de grosses magouilles et manip’ de Banner. C’est très difficile à lire dans son ensemble à cause des multiples ramifications (trop de titres, les mecs !), mais il y a de bons moments à pêcher ça et là.
En parlant de ramification, on verra bientôt ici un peu plus de Shadowland, l’event Daredevil du moment, qui répond enfin à cette question que je me pose tous les jours que Dieu fait : “qu’est-ce que tu ferais si tu avais une armée de ninjas à ton service?”
Allez même bat-heure, même bat-site, les aminches.
Dans les dents 11 featuring Castro et un gorille
Jul 20th
Un vagina dentata géant ?
Le Silver Surfer punch est là pour nous sauver.
Direct Robotics oblige (et puis surtout travail IRL aussi), les Dans les Dents de la semaine vont aller vite. Mais pourquoi le Castro du titre au fait ? Parce que Superman veut sa mort.
Comme évoqué ici, Superman se fait un tour des USA à pinces. Et il rencontre cette nana qui veut se jeter dans le vide car la vie est injuste. Et là, Straczynski nous fait un raccourci du cosmos que même Magneto aurait honte. Mais là, tu vois un mec qui vole qui te sort un laïus comme ça, tu n’as qu’une envie, c’est de lui en coller une. Ce n’est pas simplement pompeux, c’est juste stupide. Les super-héros et même les héros de bd en général fonctionnent mieux comme métaphore que ce soit Dr Doom et la Latvérie, la Syldavie, la Bordurie et les autres pays dans Tintin ou le Schtroumpfissime. Okay, Superman a déjà combattu Hitler, mais quel super-héros de plus de 60 piges ne lui a pas filé de roustes ?
Sur le même sujet, Grant Morrison a fait largement plus juste sur Superman All Stars, évoqué à la fin de ce long et vieux article mais je te la fais courte avec juste la page en question, hop :
Le reste du temps, Superman fait quelques B.A comme foutre le feu à la baraque de dealers de Philadelphie et à ranger super vite un restaurant pour avoir le droit de ne pas faire la plonge. I shit you not.
Rien à ajouter sur Second Coming sur ce qui s’est dit la semaine dernière à part un détail. Dans le numéro “épilogue” confié à quatre dessinateurs différents, à un moment très maladroit made in Greg Land, Cyclops annonce à Wolverine qu’il dissout X-Force aussi surement que l’Assemblée Nationale. Comme ça. Le monde est heureux, là, Heroic Age, donc on n’a plus besoin de mutants tueurs de vilains. Scott n’a pas tout à fait tort : en 20 numéros, X-Force n’a abouti que sur un tas de non-sens, de rushs hémoglobineux et surtout ça n’a servi à pas grand chose. Mais Wolverine, décide que X-Force, c’est cool et entre dans une salle avec des gus déjà tous prêts à en découdre. Uncanny X-Force was born. Archangel, Fantomex, Deadpool et huu… Psylocke avec un gros gun… Car évidemment, les télépathes ninja, il leur faut des gros guns pour avoir l’air plus menaçant. Psylocke, c’est comme Sting : elle fait partie du passé, pas la peine d’aller remuer tout ça, surtout avec un Uzi dans la main. Allez, on regarde ensemble ce moment de clumsiness.
Ah vraiment, avec un gun, elle est tout de suite carrément plus intéressante.
Au début je pensais décorer Gorilla-Man 1 du label Pick of the Week. Après tout, c’est un gorille qui conduit une moto, canarde des gens qui tentent de voler le musée de Rome, tout un tas de trucs cool…
Mais finalement, j’opte pour Astonishing Spider-Man & Wolverine #2. Le 1 était loosely évoqué ici. Oké, les héros étaient usés, là, mais Jason Aaron (déjà priceless sur le surprenant Weapon X) trouve un tas de twists qui les rend à nouveau intéressant, surtout ensemble. Et pourtant, c’est pas évident de faire quelque chose de nouveau avec les voyages dans le temps. Et pourtant, chaque page semble avoir son lot de débilité, comme si à chaque pic, chaque cliffhanger, on avait une nouvelle idée over-the-top, complètement “Dans les dents” dans l’esprit.
Si tu crois que c’est absurde, alors accroche-toi, la fin est absurdissimo-balkaniste. Can’t spoil.
Allez, les comics Airwolf de retour la semaine prochaine.
Grant Morrison: Talking with Gods
Jul 9th 13:37
Trailers d’un documentaire mégalo-shamanistico-fou consacré à Grant Morrison. Le fanboy que je suis est heu-reux.
Dans les dents 7, King Size !
Jun 23rd
Toujours se méfier de Batman quand on s’apprêtait justement à faire les carreaux.
Ce Dans les dents se devait d’être publié Mercredi, puisque cette fois ci, j’vais causer de Wednesday Comics. Attention, c’est un comics spécial, le genre d’idée cadeau cool à faire même à un gars qui n’en lit pas. Genre Asterios Polyp, Dans les dents 5, toi même tu sais.
Wednesday Comics est en fait le résultat de 12 semaines de prépublication sur formats tabloïd. 12 bédés différente, une page chaque semaine. Le hard cover relié et tout beau fait selon mon 44,5 cm sur 28,5, un format un peu gueu-din pour du comic book mais pourquoi pas. Mais du coup, ça devient un bel objet mais peu maniable. Après de nombreuses séries de pompes et de tractions, des longueurs de piscine chaque matin et une préparation d’une semaine au camp de Clairefontaine avec Malouda et Ribery, j’ai réussi à le soulever pour l’amener jusqu’à mon PC pour en parler.
Alors ouais, espère pas de joooolis scans ce coup-ci, c’est vraiment le Hadopi de la bédé, tu ne peux vraiment en profiter qu’en volume relié et certainement pas en scan. Mais le format tabloid de 12 pages, le papier était tellement à chier que Direct Matin est sur le coup pour imprimer ses exemplaires dans la même usine. Tu prendras donc le gros machin, t’assumera comme un bonhomme, quitte à te le faire livrer en VPC. Evite les frais de port comme la peste. Mind you, ton facteur ne montera pas les 6 étages te l’amener.
En attendant j’ai trouvé d’autres utilités à ce machin.
Dans Wednesday Comics, y’a à boire et à manger. La crème des crèmes des auteurs du moment qui nous donnent une vision bien à eux des personnages DC parfois mineurs. Glissons sur le Superman d’Arcudi/Bermejo, vraiment nul et ennuyeux, ainsi que sur Batman d’Azzarello et Risso. Ce dernier sait dessiner, c’est évident, c’est même le choix de l’illustration “Dans les dents”, mais je n’ai jamais vraiment accroché à Azzarello aux commandes de Batman. Et là, on est face à une histoire noire classique, avec juste Batman pour la sortir du banal. Fair enough, mais le pire, c’est que Risso n’utilise pas vraiment tout l’espace qu’il a sur la page pour produire quelque chose d’original. A quoi ça rime d’avoir un support si gros pour ne pas tenter autre chose. Dommage. Le Wonder Woman est joli mais assez bordélique. Dommage bis.
Là où Wednesday cartonne, c’est sur quasiment tous les autres titres. Regardez donc cette page folle de Metamorpho signée Neil Gaiman et et Mike Allred. Pire encore, ce n’est que la moitié d’un double spread, un véritable trip à lire. D’ailleurs, je me ressers de la vodka au moment où j’écris ces lignes.
Adam Strange, signé Paul Pope est une relecture wacky du héros qui passe son temps à se bastonner contre des streums scientifico-schtarb’.
Et il a un jet pack ! Génial !
Bon évidemment, Sergent Rock par Joe Kubert (et écrit par son fils) n’apporte rien. Le vieux, tu lui files une page aussi énorme, bah il te fait du Sergent Rock, la case attendue. Une histoire comme il y en a eu beaucoup, simplement en grand format.
Wonder Woman est assez incompréhensible, alors mais DC pense à toi, public féminin. Il y a même Supergirl par l’inusable Amanda Conner (et Palmiotti, son keum, à l’histoire). J’adore Conner. Mais tout ce qu’il y a à retenir ici, c’est qu’il y a beaucoup de super-chats.
Et aussi de super-chiens.
Une histoire pour les super-amis des animaux.
Dans un tout autre genre, Hawkman par Kyle Baker tente, avec son mélange de classe et de photoshop, de nous vendre une des meilleures idées au monde : Hawkman, armé de sa masse de combat, affronte un dinosaure. Et à un moment, un super-requin intervient aussi. Music to my ears.
Kamandi par Dave Gibbons et le trop rare Ryan Sook adaptent Kamandi en mode “Prince Vaillant”. Ce qui nous donne le dernier garçon sur Terre aidé de ses amis les hommes-tigres pour battre des gorilles armés de bazookas. Le meilleur pitch au monde et le meilleur travail de Sook de sa vie. Bim !
Et Flash par Kerschl et Fletcher est fantastique, mais mon scanner rame un peu, donc on va se calmer.
Bon tu as compris, ta prochaine commande, tu prends Wednesday Comics. Ou tu demandes à un pote bien baraqué de te le ramener.
Plus léger mais abusif, cette semaine a vu la sortie de 4 titres Spider-Man. Un peu fort de café quand on pense qu’Amazing, la série phare, est passée en mode Hebdo, un comics par semaine. Depuis 2007, Peter Parker a été magiquement rebooté, après un pacte avec Mephisto. Oké, c’est stupide, mais c’est un plot device artificiel pour revenir au statut quo que tout le monde aime : Parker en looser newyorkais, en galérien du bitume et pas marié à Mary-Jane. Tout le monde a oublié sa véritable identité, pratique. Il galère pour les filles, comme on aime.
Après 3 ans, cela nous a permis d’avoir des petits morceaux de classe balancés par Waid, Stern ou encore Jeff Parker, en équipes tournantes régulières.
Depuis quelques semaines, Spider-Man affronte sa galerie de vilains tous revampés. Electro devient une Besancenot ultra-gauchiste en plus d’être hyper-conducteur. Vulture a enfin pris sa retraite à 126 ans, pour être remplacé par un nouveau, plus inquiétant. La famille de Kraven le chasseur a pris la relève. Juggernaut chope les pouvoirs de Captain Universe. No shit. Aujourd’hui, il affronte un Lizard vraiment cool et creepy, magnifiquement mis en scène par Bachalo. Mise en page, typo, tout est parfait pour ressentir la lutte interne de Curt Connors. Gore et sensible à la fois, un des meilleurs arc de Spider-Man en dix ans, et un des meilleurs jobs de Bachalo depuis longtemps.
Juste après, on passe à Grim Hunt. Dessinée par Michael Lark (from Daredevil’s fame), les membres de la Spider Communauté (tous les connards du type Kaine, Araña, Ezekiel) se font prendre en chasse par la descendance Kravinoff. Je n’arrive pas à m’emballer pour l’idée de base et ces personnages… Kaine, vraiment ? Tous ces rejets des années Spider-clone… Mais Lark travaille bien, tout en gris et noir. Au moins, Marvel a le sens du casting niveau dessinateur.
Faut bien que je jette un mot sur The New Avengers N°1 dont le dessin semble avoir été bâclé par Immonen, accumulant les erreurs de persos sur une même page.
A sa décharge, c’est en gros le même départ qu’Avengers tout court (commenté ici). Des mecs qui causent et un leader qui compose son équipe quand soudain déboule un ennemi alors qu’ils finissaient tout juste le brownie du gouter. En tant que concept, c’est West Coast Avengers, mais sur la East Coast, et avec un noir leader. J’adore Luke Cage, okay, mais il est déjà chef et coach de Thunderbolt. En fait, la moitié du cast de cette équipe dont l’utilité n’est pas encore admise est utilisée dans l’autre équipe. Wolverine. Spider-Man, Hawkeye, Thing… Encore les mêmes ? Tout le concept n’est pas très original et donne l’impression d’une garantie salariale pour Bendis qui cachetonne un peu ici.
Enfin, j’aimerai finir sur une note positive : DC Universe Legacies est toujours aussi bien (je parlais du 1 ici). Andy Kubert et son père fonctionnent toujours aussi bien et en cadeau, une awesome page de l’histoire backup consacrée aux Seven Soldier of Victory.
Grosse semaine à venir. Même bat-chaine, ça c’est sûr.
Iron Man
May 9th
« You gotta believe ». C’est le mantra de Richard Donner qui alpaguant Christopher Reeves, harnaché en équilibre sur le tournage de Superman, premier du nom. Bizarrement, les deux-trois meilleurs films de super-héros de l’humanité (Superman, donc, et Rocketeer*) mettent toujours en scène des mecs qui volent. Bon signe pour Iron Man.
Aussi loin que mes souvenirs me portent, j’ai toujours aimé Iron Man. Passionnément. J’ai noirci des centaines de feuilles quadrillées en cours de math de 6ème C en tentant de concevoir une armure qui pourrait fonctionner. J’aime plus que de raison l’époque Romita. J’idolâtre encore plus le run formidable de Layton et Michelinie. Un petit détail justement datant de cette période-là : à un moment, Stark se fait faire une manucure juste histoire de draguer une belle nana, ce qui lui vaut des vannes de Rhodey. Léger mais sérieux à la fois. Note : il a beaucoup « changé » en comics aujourd’hui. Récemment, il passait surtout ses week-end à envoyer ses copains super-héros dans des camps de concentration cosmiques, pour la déconne, ce qui peut le ranger dans la case « uncool »). L’original cabotine, mais avec un grand recul sur lui-même, à la limite du Bruce Wayne, le génie technologique en plus. Ce n’est pas un mec complexe, on peut le comprendre en une histoire. Robert Downey Jr (formidable dans Für, intriguant mais trop bref dans Zodiac) le joue exactement comme il doit l’être, à la drôle mais sans perdre son sérieux d’acteur. Il ne se fait pas un trip à la Timothy Dalton (Licence to Kill) du genre « j’ai joué Shakespeare, je peux quand même faire de la bédé pour mômes ». Les adaptations de bédé, c’est un peu comme la lutte interne du PS, chacun pense voir clair dans la direction à prendre pour un parti qui n’existe plus que pour essayer de rester en Ligue 1. Le parti pris de Favreau, c’est d’aller droit au but sans faire de relectures qui, en général, ont pourri les précédentes adaptations. Pas de méta-références, de vannes LOL qui se moquent du genre (à la X-Men 1 ou Spider-Man, avec l’inévitable clin d’œil démago de connivence avec le public), Iron Man ze movie est vraiment fidèle, dans ses très grandes lignes au comics original. Pas non plus de relectures psy (« Tu vois, Hulk, c’est finalement qu’une vision postfreudienne des rayons gamma Œdipien »), ni de pamphlets (« Les mutants, ce peuple opprimé », sans parler des lourdes métaphores de Superman Returns, toujours de l’indigeste Singer). Pas besoin de défaire des idées qui ne sont pas cassées, comme ne s’était pas privé de faire les Fantastic Four 1&2. Il y a certes pas mal de lectures possibles dans l’attitude de Stark qui découvre, tel un ado son premier téléfilm érotique, les méfaits de ses armes dans le monde ce qui le pousse à changer de fusil d’épaule. Tout ça, c’était déjà dans le génialissime arc Armor Wars.
Favreau prend même des risques en passant pas mal de temps, plus que de raison, à expliquer les personnages, à tel point qu’il reste vraiment peu de combats (D’ailleurs le jeu vidéo est lamentable). On quitte la règle canonique qui stipule qu’un blockbuster d’aujourd’hui doit commencer par une scène de baston « dans ta face » pour bien tester ton Full HD et ton 5.1 de bourgeois. Les effets spéciaux font tous pour normaliser une technologie de ‘ouf, mais sans trop forcer la main comme les Transformers qui jouent à cache-cache. D’ailleurs, le moment le plus improbable, c’est quand Gwyneth Paltrow (Pepper) se tape un sprint en talons hauts. Autre risque supplémentaire : le premier Némésis est un doppelganger, un simple clone d’Iron Man. Imaginez Venom en ouverture de Spider-Man 1 ? Ou la baston des Supermen dans le premier film ? Heureusement Jeff Bridges est bon même s’il campe un personnage radicalement différent de l’original, plus en badass. C’est d’ailleurs une des rares films du genre où le casting se tienne vraiment. Un détail qui fait qu’il se passe quelque chose, c’est quand on reçoit mail, SMS vous disant « mec, je suis hétéro mais Robby Downy c’est quand il veut ! » ou encore « Je n’ai pas eu envie de noyer Gwyneth, c’est fou ! ». Bah oui, c’est fou, mais le Hollywood-verse choisit aujourd’hui des acteurs talentueux ET qui ressemblent physiquement aux personnages originaux. Tout ne se décident plus sur une disponibilité d’emploi du temps… A moins que…
jeez
En général, un projet de film de super-héros, ça se traine pendant 20 ans. 20 ans qu’on entend des trucs infâmes, que Tom Cruise a racheté les scripts pour le jouer, et puis que Selleck, l’autre Tom, a été casté pour jouer Stark (oui, vous voyez, il a une moustache). Sans parler des rumeurs avec Nicolas Cage, jamais très loin quand il s’agit de comics. 20 ans et plus pour monter Watchmen ou Spider-Man. Du coup, c’est presque comme une bénédiction de voir Sexadelicious Downey incarner Stark, de voir un Rhodey qui se tient ou une Pepper gentiment cruche. Le coup de génie fanboy aura été de caser 3 armures d’un coup et pas que pour sortir de superbes jouets. Elles ont été adaptées aux contingences modernes. Pas d’armure polarisée. C’est un choix judicieux qui rappelle le Bat-char d’assaut, suite logique des Batmobiles adaptés à un monde embouteillé par les vélibs et les couloirs de bus. Même dans son mecha design « conventionnel », Iron Man impressionne. Le jet privé de Stark est tout simplement sublime. Ses robots qui l’aident à gérer son atelier et qui coupent le gaz en été parce que GDF n’arrête pas d’augmenter ses tarifs en cabotinant gentiment avec Downey sont tops !
Evidemment, il reste pas mal de trucs en suspens pour l’inévitable suite. Comment intégrer le Mandarin ou Fin Fan Foom dans la situation géopolitique de l’Afghanisthan ? La suite, l’étape casse-gueule.
Au final, superbe adaptation d’illustré qui mérite bien ses
- Rocketeer. Sérieusement. Enfin, il y a aussi Master of The Universe qui vaut son pesant de cacahuètes pour les amateurs de Kirby.
Un mot sur la fin, donc tu zappes. L’idée d’outer Stark à la fin. Mouif, une pilule assez difficile à avaler pour un fan de l’Iron Man pré-2000 mais vendue assez bien par Downey Jr. Par contre, la surprise de Nick Fury « motherfucka » après le générique final, c’est non !
Superman Returns
Jul 13th
Le problème avec Brian Singer, c’est qu’il sur-réfléchit ses films. Surtout sur Xmen 1&2. Il aime donner du sens, une espèce de deuxième lecture donnant une espèce de métaphysique à son propos. Selon lui, les Xmen, c’est un peu des homosexuels. Ils vivent entre eux, dans leur coin, ils sont haïs par plein de gens, ils sont « différents ». Singer est un activiste homosexuel anti tabagique (ca ne manque pas dans Superman Returns, lui qui a tourné un pacssif de spot anti cancer) et il n’est pas difficile de comprendre la métaphore de Superman Mk II. Il revient d’un long voyage initiatique, sur les traces de Krypton. Seul. Il a un lourd secret et ne peut pas le partager. Il manque de peu de faire son coming out d’ailleurs (son identité hein). Mais voilà, le problème, c’est que le « vrai » Superman n’aurait pas quitté la Terre comme ca, pour une raison à la mort moi-le-nœud … Singer s’abrite derrière ce prétexte tout nul de « retour à ses racines » et de quête de sens psychanalytique du pauvre, tendance freudienne. On pourra dire que c’est une manière plus que malhabile, puisqu’on le retrouvera pleurnicheur pendant tout le reste du film. Mais voilà l’autre problème : cinématographiquement, ce n’est vraiment pas terrible. L’histoire, linéaire au possible, calque la trame du premier film. Cool ? Non. Il y a en tout et pour tout que trois scènes de « Superman », le reste nous le montre larmoyant, supra mauviette. Lex Luthor est sorti de taule (il avait Arnaud Montebourg comme avocat), gaule les cristaux de la Forteresse de Solitude et découvre le moyen de devenir un propriétaire foncier encore plus important que les Chirac et les Gaymard réunis : balancer un des cristaux dans la flotte. C’est tout. Lois s’est fait faire un mouflet (insupportable, il joue comme un poulpe). Le reste est dé com pré ssé. Comprendre LEEENT. 3 scènes d’action et une espèce d’encéphalogramme plat. Rien que la scène du retour à la ferme Kent faisait nul (coucou je suis derrière toi). C’est lent… C’est plein de plans nuls et long mais qui vous jettent à la gueule leur grandiloquence moche. Et encore un travelling lentissime… et la caméra fait zoom arrière pendant des plombes pour rien. Et pourtant au début, on frissonne un peu, y’a des remix des musiques de John Williams. Et le générique, wow… Petit hommage à Marlon Brando au passage, mais sinon rien ne survit à tout ça… Même Metropolis, soit disant moderne est toujours vue comme une cité vieillotte. Les murs du Daily Planet sont une espèce d’esthétique retro des années 30 doublé d’un baroque Gotham Cityesque. Tout est retro, comme si le film n’arrivait pas à se situer sur la chaise de la modernité. Le Daily Planet est lui même resté un journal papier, lu comme France Soir à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. Internet, presse TV ? Connais pas. Returns est une coquille vide fière de ses effets pédants. Le Superman de Donner (1978) nous a fait croire qu’un homme pouvait voler, le Superman de Singer nous a fait comprendre que Superman pouvait se noyer. Quelle déception.
Infinite Countdown To Crisis part 1 of 72
Apr 20th
6 mois plus tôt, dans une galaxie pas très lointaine…
Com-Robot