Posts tagged WWII
Black book
Feb 27th
Verhoeven, ou Paulo pour les intimes, n’a jamais fait dans la subtilité. Pour bien faire passer son message, il prend un stabilo cinématographique. L’histoire de cette juive hollandaise qui infiltre les occupants nazis donne lieu à une prestation d’actrice grandiose mais totalement jusqu’au-boutiste. Ok, il faut bien faire comprendre que la libération n’est pas tendre avec celles qui ont couché avec l’ennemi, mais fallait-il lui balancer une marmite de caca pour que cela soit plus clair encore ? Verhoeven déploie tout son maniérisme fripon, en nous la montrant plein cadre, splendide, mais aussi humiliée ou simplement en train de se teindre les poils pubiens, full frontal. Les bons ne sont jamais tout à fait bons, certains envahisseurs ont une bonne âme, “au fond”. La binarité ambiguë de Verho atteint même des sommets de gratuité dans ses dernières minutes. Vraiment dommage car sinon, ça se tenait bien.
Sooo 2006.
Flags of our fathers
Dec 16th
Clint Eastwood maîtrise ses sujets. C’est la leçon qu’on peut tirer de Flags of our Fathers (plus que Million Dollar Baby, victime d’une bonne overhype). Clint tente ici le premier film multi angle de l’histoire, et ce, sans DVD. Première histoire, celle de la mythique photo de soldats hissant le drapeau à Iwa Jima. Tout ici fait film de guerre de vieux. La vieillesse dans un film, c’est une dose de morale distillée ça et là, le récit suivant le bouquin du fils d’un des protagonistes. Par chance, un des soldats, indien d’Amérique, donne une dimension sociale et politique sans pour autant en faire la thématique centrale de ce film, un pamphlet à charge à la Indigène (qui prends un sérieux coup dans l’aile face au film d’Eastwood). Ici, on zappe entre passé et présent, comme une boucle qui se répète sous le sifflement des balles, mais sans donner aux soldats une grandeur, une classe virile façon Woo-Scott-Spielberg, allant même jusqu’à démonter le mythe. Eastwood fait exactement le contraire, reprenant la célèbre phrase (devenue une maxime personnelle) : « Don’t give them what they think they want ». Finalement, c’est ça qui marque : il y a un peu de la roublardise de Million Dollar Baby, en beaucoup moins prétentieux. L’histoire se déroule simplement, avec de l’humour et de la maladresse, de la violence jamais exutoire. Clinty soigne ses effets, parfois poignants. La justesse de certaines scènes est absolument estomaquante, des petits miracles de cinéma. Et cette fin… Du haut de l’humanité des soldats, Flags of our Fathers, c’est la vraie rupture tranquille du cinéma de guerre.
Indigènes
Oct 27th
Indigènes méritait-il les éloges, la palme aux acteurs, le déluge d’éloges et d’émotions ? Il faudra bien distinguer deux choses : les effets du film, qu’on ne saluera jamais assez. Une des trop nombreuses injustices faites aux arabes de France (n’oublions pas qu’ils étaient tous français, les gus). Un film qui change la politique, la vie, la société, jeunes lecteurs, ça peut tomber au bac, prépare-toi à ça. Reste le film, et là c’est une autre histoire. Autant Roschdy Zem, sa vraie gueule de cinéma et sa filmo audacieuse peut enthousiasmer comme une petite pucelle qui s’égosillerait devant « Fan de », autant Nacery (Taxi 1234) et Djamel Debouze, coproducteur du film peuvent laisser perplexe. Pari à demi réussi : Samy ne joue qu’une dizaine de répliques dans ce (long) film, mais il est dedans, à fond. Djamel sautille sur le champ de bataille, un bras dans la poche, le fusil de l’autre, on dégage plus facilement un rictus. L’histoire de ce film, volontairement linéaire, unilatérale et ultra partiale ne dessert en rien son propos (souvenons-nous des Sentiers de la Gloire). En dehors de son gimmick de justice historique fort juste, ce n’est « qu’un » ultra-prévisible film de guerre de série B, lorgnant volontairement vers Private Ryan. La fin, dans le genre « fluo stabiloboss », on veut bien vous faire comprendre que c’est une injustice, est vraiment en trop. 10 mn too much à enlever, facile. Idéologiquement juste, Indigènes n’est qu’acceptable cinématographiquement. Ce n’est pas si mal vu la difficulté qu’on peut imaginer à monter un tel film. Oh et Roschdy Zem est super. Fan de la première heure, je vous dis.
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- Scène “solitude du sniper” absolument pas dans le film, mais quand on y pense, le sniper ne se mets absolument pas en position idéale pour tirer… pas très logique.
“Si tu savais… Au front, la vie humaine n’avait plus aucune valeur.”
Jun 11th
Il y a 60 ans, mon grand-père était aux portes de Berlin. Et bizarrement, la Russie se décide à le (re)décorer aujourd’hui. Un jour, j’y reviendrai. Pour l’instant, on lève les bras en l’air et on tire les dernières balles de son fusil.
Com-Robot