Archive for December, 2005
Domino
Dec 28th
Quand le cinéma n’a pas grand chose à dire, il est généralement produit par Samuel Hadida fanboy prod. Oh ça ne veut pas dire que cela soit mauvais, mais là y’a un os. Entre Resident Evil et Silent Hill, il s’est occupé du moins bon des frères Scott (Tony). Ce film, visuellement, ne ressemble à rien d’autre qu’une bande annonce MTV, mais de deux heures. Tout y est, du freeze à la typo qui s’affiche n’importe comment, jusqu’au filtre cradingue sur l’image.
Une fille mannequin qui s’ennuyait devient chasseuse de prime. Scène de flashback de baston sur un podium. (On y croit / on rit)
Scène la plus ridicule: Keira Knightley (alias Domino, bombe sexuelle, le film gravite autour de sa voix off) va essayer d’éviter une fusillade de gang. Pour cela, elle arrive devant le gros caïd, genre baron de la came west coast et lui fait “Si tu acceptes de balancer untel, je te donne ce que tu veux” (là, le spectateur mâle retient son souffle… Blow Job ? Du sexe, quelque chose ? “Je te ferais… UNE LAP-DANSE“. Non mais s’il vous plait, c’est le gros boss, il peut avoir tout ce qu’il veut… ah mais on me fait signe que malgré sa violence extrême, on est quand même dans un film riquain. Le spectateur se contentera de cette lap-Danse, médiocre d’ailleurs.
Décharné, Domino ira jusqu’à, attention ça balance, dénoncer la Real TV avec Ian Zwering et Brian Austen Green (Beverly Hills !). On trouve vraiment le temps long bien que l’idée soit marrante. Un film crétin malgré des acteurs qui se donnent vraiment beaucoup de mal (Mickey Rourke, fantastique, surtout dans la scène du Motel sordide devant un film de cul, vraiment c’est une chance qu’il soit revenu à la mode grace à Sin City, vivement qu’il refasse des bons trucs).
Snap movie reviews
Dec 26th
Avec la discipline “un film un crobard”, le ratio de critiques est tombé. Et du coup, avec 2006, il sera de plus en plus difficile de se souvenir de quoique ce soit… Donc gribouillis special blast, et quelques autres trucs que j’ai retrouvé au passage dans les jours à venir. End of the year extravanganza :
Match Point Toute la presse s’est extasié devant ce Woody Allen “très bon cru, qui s’est ressourcé” et tout. Pour ma part je serais plus réservé, partant d’une base comparative solide, ayant au moins vu ses 15 derniers. Le début est vraiment pas mal, avec une Scarlet Johansson au top de la sensualité, répondant aux critères des 3 B (Bouche entrouverte, Œil Béat, cuisses Béantes) qui parait-il ferait craquer n’importe quel homme. Alors déjà que Woody Allen rend les femmes encore plus belles qu’elles ne sont, là c’est jackpot ! Par contre, les dialogues manquent de catchline, d’esprit et de charme qu’on connaît au juif new-yorkais. Mais voilà, le couple fonctionne, le mec s’en sort vraiment pas mal, c’est crédible, malgré une histoire des plus bateaux. Mais vers le milieu du film, Scarlett est relégué en rôle de chieuse, on ne la voit que dans des scènes au téléphone, pour finalement se faire balayer scénaristiquement avant la fin. Là, le spectateur normal se dit “remboursez, y’a pas eu de nudité!”. Finalement, la fin, bien amusante, sauve ce film qui est loin d’être le meilleur (phrase cliché) mais qui au moins a le bon goût de nous changer des vannes passéistes d’Allen (les histoires de contraceptions féminine d’il y a 30 ans par exemple… ce genre de truc qui parle plus des masses).
Les Chevaliers du Ciel Bon voilà, j’aime les avions, j’aime le soleil sur le tarmac, les dialogues “Fox 2 ! Fox 2″, les clichés et les belles filles qui vont avec. A ce niveau de sponsoring (armée française, Sagem etc), on se tait et on admire. (Même si bon, je suis pas fan des Mirages…) Et je n’ai aucune affection pour l’œuvre originale ni pour l’adapt TV qui sont totalement passés à la trappe… On se demande pourquoi racheter les droits d’ailleurs. Absolument inintéressant pour tout être normal. Ah et rassurez-vous, il y a suffisamment de trous scénaristiques pour y faire entrer un deuxième et un troisième film.
Shaun Of The Dead Parait-il culte. Le début non conventionnel est assez rigolo. Puis d’un coup on retombe dans un film de zombie, qui plus est pas super bon, vers le dernier tiers. Suivant.
Le Jacky Chan 2005 (New Police Story) Il y a des trucs qui ne trompent pas avec un film de Jacky Chan. Tout d’abord le héros s’appelle Jacky. Ensuite, le titre passe au second plan, ce qui m’a obligé de faire l’effort surhumain de me souvenir de celui-là au moment de l’achat du billet: New Police Story. Et pour marquer le changement, notre cabri chinois n’y porte pas le doux nom de Jacky, mais Chan. Du coup, on se dit “Attention on va voir ce qu’on va voir”. Et c’est sur, le début est très dark. Même très très sadique, cruel et violent. J.C se laisse même aller à des tours d’acting (il est déprimé, il boit). S’il n’y avait tous ses assassinats absolument gratuits, on se dirait qu’on ne pourrait pas tomber plus loin quand on voit notre grand guignol se vomir dessus dès la première scène. Et en fait, vers la moitié du film, on retombe dans un Jacky Chan conventionnel, gags, poursuites et cascades un peu folles. Bref, la première moitié bien qu’ambitieuse tombe un peu à plat, et le plat de résistance est calibré comme il faut, il n’affiche pas ses 50 ans au compteur kungfuiste. Moralité, le Kung-fu ça conserve. Vous savez ce qu’il vous reste à faire.
The Island Le boom boom film de Bay… (Dire qu’il va faire Transformers). Alors on tient un premier tier de film sur le clonage, vraiment très bon, très calme, très posé, et du coup très angoissant. Puis ensuite les clones se cassent de leur labo (je résume l’histoire, j’ai sommeil). Et là, paf, Michael Bay reprend ses vieilles habitudes, à savoir foutre des explosions partout, assourdissantes. Ca en est caricatural, les héros ne peuvent plus faire un créneau sans déclencher une explosion. On en rit au bout d’un moment. Steve Buscemi assure encore et justifie son chèque, Scarlett est belle même en poupée bimbo de films d’action. A voir aussi Djimon Hounsou qui arrive à faire passer la super phrase “I was a trainer at the French Jéi Aï Jéi éN” et qui encore une fois imprime la péloche de fort belle manière. Pas si mal finalement… Ah une dernière chose, le mecha design des motos qu’on y voit est super. J’en veux une.
Brothers Grimm Je suis fan du Munchausen de Gilliam. Il avait réussi à capter parfaitement le delirium de cette fable que j’adorais enfant, en y ajoutant sa propre vision, sans doute bien mieux que ne l’aurait fait Tim Burton. Mais là, on est dans un bon film de commande, ça se voit. Matt Damon ! Pourquoi ferait-il un film avec lui ? La théorie, ça serait que tout lui a été livré en pack, à prendre ou à laisser. Du coup, on a un film qui ressemble ni à du Gilliam, ni à Hollywood, le cul entre deux chaises. Il ne va pas assez loin dans le délire, du coup, on s’emmerde un peu avec ces deux gus pas très drôles. Le général français est savoureux.
Zorro2 Règle d’or des suites, le héros se tape un sidekick, ici ça sera la femme de Zorro, Zeta Jones qui s’y colle (non, elle ne va pas foutre un masque^^!) L’histoire est indigente prétexte à un Zorro qui fait péter les saltos et les papillons comme un chinois entraîné depuis l’age de 6 ans. Totalement inoffensif et limite pas déplaisant grâce à quelques catchlines bien trouvées.
Vienne 1900 + Rondeau
Dec 25th
Pas de surprise pour cette expo, tout dans le ressenti… Oh j’apprécie Klimt, Schiele et compagnie, la salle des dessins et croquis est géniale, etc… l’expo est un peu à l’art ce que le buddy movie est au film US, un genre incontournable. Non, trêve de blague, à voir dans cette aile du Grand Palais, c’est Hors Cadre, de Gérard Rondeau, une expo gratos en plus (mais pour quelques jours encore). Photos sans aucun commentaire, Rondeau a suivi pendant des années des installations de musées. Un vrai bon moment d’humour. Alors si d’aventure vous allez voir les expos canoniques du Grand Palais, n’oubliez pas de monter un étage de plus !
Elizabeth Town
Dec 14th
Elizabethtown, c’est la recette du film d’ado type. Un mec frappé par le deuil qui retourne dans le bled de son enfance, dans le Kentucky. Il est triste le gus. Ca ne vous rappelle rien ? (Indice: le déjà ultra crispant Garden State). Heureusement, il va trouver en chemin la fée du bonheur, Nathalie Portman, ici avantageusement remplacé par Kirsten Dunst qui évite de donner trop dans le regard bovin “Peter, embrasse-moi”. Ici, elle est cool. Elle est si cool qu’elle lui offre même une K7 vidéo pour fermer la gueule de mioches qui n’arrêtaient pas de geindre. Elle avait ça à porté de la main. Mais quelle fille idéale, oulala. En plus, pour être sur qu’il retrouvera foi en la vie, le réalisateur collera dans les oreilles du héros (et du spectateur) une bande son ad hoc, un truc qui respire la joie bien grâce à ces petits moments de vie gentiment rythmé. Bon, c’est du Cameron Crowe, je partais donc avec un avis plus positif. Les acteurs s’en sortent même pas mal… Mais alors, la voie est pavée de clichés exaspérant et moments de frissons de honte… Pour Susan Sarandon, oh mon dieu, la pauvre… Et tous ces mecs présentés comme des prolos idiots et qui, soudain, balancent des discours profonds d’humanisme aux enterrements… Voilà, c’est moins exaspérant et simpliste que Garden State. Même peut-être moins ennuyeux… Mais argh quoi. Faut se dire que les ado et les post ado n’adhèreront plus quand la formule sera éculée. On y arrive à bonds de géant.
Mélancolie: Génie et Folie en Occident
Dec 4th
A vrai dire, je ne savais pas trop à quoi m’attendre de cette expo, si ça allait être du David Friedrich à perte de vue et des mecs se tenant le menton en regardant des squelettes, mais en fait non. Partant de la mélancolie façon Dürer, on arrive à l’expression artistique alimentée par les traitements médicalisés de la dépression du monde moderne en passant par Freud. C’est vraiment très varié, très canonique, avec quelques pièces assez fabuleuses, dont une petite série de Goya (qui a indiscutablement tutoyé le génie à chaque fois qu’il a touché le papier), mais aussi des autoportraits touchant de Delacroix ou Picasso. Une expo très équilibré dans ses choix, sa mise en place et dans la justesse de son bon goût jusqu’à Zoran Music. Chaudement recommandé. C’est au Grand Palais. Worth your time.
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