Silent Hill avait tout pour être une bonne adaptation. Pari réussi, à ce niveau là, il ne manque que des bruitages genre « bling » ou « blam » quand l’héroïne ramasse un objet qui scintille, un bout d’indice laissé inopinément sur le chemin et des temps de chargement. Les plans bigarrés et assez créatifs des jeux sont vraiment repris jusqu’à plus soif. Ah oui précision pour les non-initiés, Silent Hill est une série de jeux de Konami, d’un style généralement appelé « Survival Horror ». Bien que japonais d’origine, il n’est qu’assez mineur là-bas mais trouve un vrai fandom en occident. C’est ce qui a motivé Christophe Gans pour faire une adaptation cinéma, un film qui sera nécessairement un film de genre. Parfait, il fait ça très bien. Donc, nous en étions à « c’est très fidèle ». Les musiques du jeu sont réutilisés à mort, limite une playlist MP3 en fond sonore. L’univers est vraiment bien retranscrit et pas mal des évènements viennent directement du premier jeu. Une mère tente de retrouver sa fille ensorcelée dans une ville fantôme. Rhada Mitchell s’en sort bien mais son talent est nettement plus sensible chez Woody Allen. Il y a aussi un sous-scénario avec son mec (dans le film hein) qui traine horriblement des pieds. Malheureusement, il y’a quelque limites qui font que Silent Hill n’est qu’un film moyen. Tout d’abord, l’ambiance n’est ni oppressante, ni effrayante. Un peu dommage pour un film « violon, porte qui craque ». Les dialogues (signé Avery, qui fait visiblement là de la commande) sont assez poussif (du genre l’héroïne se force presque à parler quand elle est seule, du genre « tiens j’ai trouvé une torche qui va m’amener au niveau 2, puis avec la clef je vais fermer la porte devant le mec qui me poursuit ». C’est ça le problème. Ce qui peut faire un jeu intéressant devient souvent, quand c’est transposé fidèlement, une pitrerie poussive. L’univers du jeu se retrouve nez à nez pendant 2 heures devant sa propre simplicité, touchante mais irritante, et son paganisme couillon pour ado type « Destination Finale ». J’adore Gans, il a vraiment une bonne démarche. Maintenant il devrait faire des films perso plutôt que d’envoyer des signaux aux fanboys de la popculture. Il mérite mieux que de faire des versions ciné de Silent Hill, de Zelda, des Pieds Nickelés ou de Babar l’éléphant. Comme dit l’indien dans le pacte des loups, « des gens sont mooow ici ».