Le problème avec Brian Singer, c’est qu’il sur-réfléchit ses films. Surtout sur Xmen 1&2. Il aime donner du sens, une espèce de deuxième lecture donnant une espèce de métaphysique à son propos. Selon lui, les Xmen, c’est un peu des homosexuels. Ils vivent entre eux, dans leur coin, ils sont haïs par plein de gens, ils sont « différents ». Singer est un activiste homosexuel anti tabagique (ca ne manque pas dans Superman Returns, lui qui a tourné un pacssif de spot anti cancer) et il n’est pas difficile de comprendre la métaphore de Superman Mk II. Il revient d’un long voyage initiatique, sur les traces de Krypton. Seul. Il a un lourd secret et ne peut pas le partager. Il manque de peu de faire son coming out d’ailleurs (son identité hein). Mais voilà, le problème, c’est que le « vrai » Superman n’aurait pas quitté la Terre comme ca, pour une raison à la mort moi-le-nœud … Singer s’abrite derrière ce prétexte tout nul de « retour à ses racines » et de quête de sens psychanalytique du pauvre, tendance freudienne. On pourra dire que c’est une manière plus que malhabile, puisqu’on le retrouvera pleurnicheur pendant tout le reste du film. Mais voilà l’autre problème : cinématographiquement, ce n’est vraiment pas terrible. L’histoire, linéaire au possible, calque la trame du premier film. Cool ? Non. Il y a en tout et pour tout que trois scènes de « Superman », le reste nous le montre larmoyant, supra mauviette. Lex Luthor est sorti de taule (il avait Arnaud Montebourg comme avocat), gaule les cristaux de la Forteresse de Solitude et découvre le moyen de devenir un propriétaire foncier encore plus important que les Chirac et les Gaymard réunis : balancer un des cristaux dans la flotte. C’est tout. Lois s’est fait faire un mouflet (insupportable, il joue comme un poulpe). Le reste est dé com pré ssé. Comprendre LEEENT. 3 scènes d’action et une espèce d’encéphalogramme plat. Rien que la scène du retour à la ferme Kent faisait nul (coucou je suis derrière toi). C’est lent… C’est plein de plans nuls et long mais qui vous jettent à la gueule leur grandiloquence moche. Et encore un travelling lentissime… et la caméra fait zoom arrière pendant des plombes pour rien. Et pourtant au début, on frissonne un peu, y’a des remix des musiques de John Williams. Et le générique, wow… Petit hommage à Marlon Brando au passage, mais sinon rien ne survit à tout ça… Même Metropolis, soit disant moderne est toujours vue comme une cité vieillotte. Les murs du Daily Planet sont une espèce d’esthétique retro des années 30 doublé d’un baroque Gotham Cityesque. Tout est retro, comme si le film n’arrivait pas à se situer sur la chaise de la modernité. Le Daily Planet est lui même resté un journal papier, lu comme France Soir à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. Internet, presse TV ? Connais pas. Returns est une coquille vide fière de ses effets pédants. Le Superman de Donner (1978) nous a fait croire qu’un homme pouvait voler, le Superman de Singer nous a fait comprendre que Superman pouvait se noyer. Quelle déception.