Alias Les Berkman se séparent. Le scénariste du bizarroïde « La vie Aquatique » nous sert là un film ahurissant de finesse, servi par des acteurs qui donnent tout ce qu’ils ont. Jeff Daniels est d’ailleurs assez sidérant. L’histoire ? Les années 80, un couple de romanciers new yorkais divorce. Jusque là rien d’anormal. Ils ont deux enfants, et ils vont sacrément déguster. Rien d’anormal aussi ici ? C’est là que Baumbach réussit là son tour de force, il fait trainer sa caméra de scènes en scénette, toutes plus rythmées les unes que les autres, s’emboitant les très logiquement dans une espèce de théorie du chaos familial. Les mômes, mis entre deux feux de manière souvent inconscientes, sont paumés, les repères aux abonnés absents. C’est toute la force du film, saisir ce moment où tout se dégrade à vue d’œil, une marche irréversible vers la cassure. Quand c’est l’un des frères qui a entendu ce qu’il ne devait pas entendre, c’est l’autre qui est pris à parti devant l’infantilisme de l’autre. Adulescence contre enfulte, un équilibre délicat maitrisé avec brio et une sacrée couche d’ironie amère. Tragicaly great.