Un jour, un gars en cours de dessin a proposé au prof un dessin au crayon, un travail qui lui tenait à cœur. Genre son papa récemment décédé qui donnait à manger aux poules. Ce n’était pas très bon, même pas du tout, il pensait que c’était superbe. (Pour l’anecdote, c’était un de ces profs militaires, pour qui le démontage fait partie de l’éducation normale, du coup, le pauv’ gus en avait les larmes aux yeux).

Fountain propose une histoire d’amour pompeuse, réalisée comme un halo de lumière ressemblant à un screen-saver époque post-matrix, avec du symbolisme à la con pour que la sauce prenne. A vouloir faire dans la grandeur, on fait souvent dans le pompeux, malgré de bons acteurs et quelques idées pas idiotes. Mais Hugh Jackman qui fait le bouddha dans un nirvana raëllien du temple solaire, on est way over the top du ridicule. Aronofsky se viande complètement et se ménage grâce à sa fontaine une bonne place en tête des jeunes tocards suffisamment mouleux pour s’être trouvé là au bon moment pour un film happening et qui se donne ensuite des idées de profondeur (Singer, Finch etc). Affligeant comme un gars qui ne comprends l’importance des romans que dans les quatrième de couverture.

(2006)