Archive for May, 2007

Ensemble, c’est tout. (Possible)

“Ensemble, c’est tout”. L’impérativité du titre est déjà assez exaspérante, mais ce n’est rien comparé au film lui-même. Adapté d’un roman (paraît-il) populaire, mais que je n’ai aucune intention de lire (car, par pur snobisme, j’essaye de lire en priorité des auteurs morts, ou en passe de l’être. J’exagère à peine). Non, mais vraiment, un titre comme ça, il faut que ça soit génial, sinon c’est un peu la honte. Mais voilà, « Ensemble, c’est tout » (je ne m’en lasse pas, c’est comme « La Fontaine, Le Défi »). Ensemble, tout devient possible, c’est le message que veut faire passer le film. Pour que ça change fort. Dans une France présidente. Un vrai brainstorming de slogans politiques, ce titre. Mais ensemble, c’est bien joli mais faut voir avec qui. Tautou est femme de ménage turbo dépressive et malade. Elle se fait recueillir par Philibert, son riche voisin bègue. Attention, faut le décrire, Phildar porte un nœud de pap’, un pantalon de golfeur façon Tintin au petit XXème et chiale sur l’argenterie de famille. Dans le genre too much, il éclate tout. Son colloc, c’est Guillaume Canet, qui joue au jeune en fumant des bédots au lit et en écoutant du collège-rock le matin. Il est cuistot, un rien plouc dans sa tête, mais vit très mal la maladie de sa mamie. Il s’engueule avec Tatou 10mn puis devient pote. Triangulation, intérêt commun, il la baise, elle sort de la déprime, elle devient la nurse de la grand-mère. Philibert est… reste toujours aussi too much. Mais Benoit Brisefer quoi ! Le message, il faut être heureux, ou bien se forcer d’être heureux. A noter que la dernière scène est pire que toute les pubs de téléphone portables minables, genre le bonheur c’est simple comme un coup de fil. Sérieusement, ce moment de nullité biblique est en tête pour la palme du plus grand n’importe quoi 2007.

POwned 2007

Ah visiblement, y’a des mecs pas jouasses.

Pourquoi Téhéran ?

On doit se préparer psychologiquement pour aller à Téhéran. Plus qu’à Djerba ou Marrakech en tout cas. On regarde Wikipedia, on apprend quelques mots essentiels, on vérifie sur google earth les pays qu’on survole en poussant un ouf de soulagement… Mais en y réfléchissant, une promenade dans les rues de Téhéran ne peut pas être plus déplaisante qu’une excursion dans Rue Montgallet. Et pourtant, il y a les regards perplexes des gens à qui l’on dit qu’on va passer quelques jours en Iran, ce petit rictus gêné de la personne qui s’imagine que vous allez vous baignez dans les rives du Styx lui-même. Vient ensuite une réflexion step by step sur tout ce que l’on sait, un listing de tous les clichés. On trie les anecdotes et les récits de l’époque du Shah, de la corruption, de ces comas au psychotrope qui ont laissé la place à celui tout aussi flippant du fanatisme religieux. Et il y a le vieil ami Nikita qui a travaillé là-bas qui vous a certifié que « c’était pire que la Russie stalinienne », sujet qu’il maitrise pas mal pour avoir passé un certain temps en geôle communiste. Et finalement, un petit matin, on vous annonce « qu’on y va plus ». Ahmadinejad et ses copains ont eu raison de toute cette préparation méthodique. Il a fallu redevenir russe un certain temps.

Premier tour en comics (avril 2007)

Des critiques pondues une matinée de premier tour, comme une gueule de bois, mais super-politique.

A ma gauche un tas Marvel, à ma droite un tas DC. Tous triés pour que les électeurs puissent choisir en toute transparence, lors d’un débat participatif démocratique, au temps de parole plus ou moins garanti par les plus hautes instances du comics.

Batman 664 reprend à son rythme normal Morrisonien, qui fait du classic action wouha détective. Le capuché passe en mode voix-off cliché mais en laissant de l’espace sur la droite pour du Bruce Wayne glamour tendance « je rachète des fonds de pension ». C’est de très loin le Batman le plus agréable à lire depuis longtemps, avec énormément de clins d’oeils, de cookies cachés dans les dessins comme dans le texte. On aime même Andy Kubert, qui publie là le meilleur comics des années 90 à être publié en 2007, façon Rocky Balboa en début d’année. On connaît la musique derrière, mais le kif est là.

Flash continue sa course via Gugenheim qui choppe au passage un nouveau regular artist. On comprend d’ailleurs pas « pourquoi Bart » en fait. Oui, « pourquoi Bart », madame, si c’est pour faire les mêmes histoires que Wally jeune ? Ca reste du bon comics maîtrisé malgré le casting de nemesis affolants de Flash (m’y ferais jamais, sont trop ridicules). Brave & The bold (2&3) est la série à suivre, tendance gauche consciente de banlieue. Ca commence par un whodunnit intéressant qui va de la batcave jusqu’au fin fond du cosmos, en passant par un passage pimp my ride dans un casino californien. On commence avec Batman & Green Lantern et puis les combos s’enchaînent, histoire de faire les duos les plus harmoniques et inversement. Green Lantern forme un duo gentiment fripon avec Supergirl dans le 2 (quelle coquine !), qui se transformera en Blue Beetle / Batman. Dans le prochain, ce sera Lobo ! Plein de trouvailles, de drôleries, le comics de super-héros plein de vie du moment. N’oublions pas Superman 662, par Pacheco qui est littéralement on fire. Il n’a jamais été aussi doué. C’est hallucinant. Superman explore le monde suite aux révélations faites sur le futur alternatif des numéros précédents, créant de petits paradoxes temporels… (enfin un de plus un de moins). Ultra bien écrit et maîtrisé. Ça ne fait que confirmer l’excellente forme des Supes title en ce moment, un peu comme une espèce allégresse jospinienne de 97-2002.

Le choix centriste peut se porter sur Spirit 4 & 5, qui remplit pleinement ses promesses de couv : Action, mystery, adventure. The Spirit par Cooke fait penser à du Brassens, le contenant sent bon la guitare sèche, alors sa manière de s’exprimer est résolument moderne. Ou l’inverse en fait. Les partisans du parti démocrate peut se rabattre sur la très bonne prestation de Y The Last Man 55, ou mieux encore Buffy la 8ème saison, écrite par Whedon. Le gonz a compris ce qui allait pas dans Astonishing X-Men : le rythme quasi balladurien de l’action. Buffy présente, agit, fait froncer les sourcils. A vrai dire, je n’ai jamais vraiment maté la série sauf 2 3 épisodes dont le dernier, mais l’idée de plonger dans le bain, comme ça, est assez jouissif. Un pur produit de la sous-culture moderne, génération nan nan.

Manque à l’appel, les comics Schivardiste, à savoir Astro City. Fais ch*er, mais bon, go for the trade.

Whedon s’essaye aussi au trotskisme avec Runaways, étrange teen book décompressé crée par Vaughan (et lâché en cours de route car justement, cette décompression finit par coûter cher à mon larfeuille. Du coup, le jumping-point est un peu difficile. Comme dis Dacascos : « des gens sont morts ». Au moins 10 numéros dans la vue, il faut reprendre le pouls, comprendre ce qui s’est placé, et passer outre les problèmes de continuité (the Kingpin ? wtf ? un éditeur n’a pas lu les post-it concernant Daredevil qui ont du se décoller sur un bureau de la Marvel. Sur l’aile Gauche radicale, Daredevil 95-96 change d’axe. Matt se trouve une partenaire pour son cabinet et doit élucider l’histoire dite « du gladiator ». Mais honnêtement, il est si mineur que euuu on s’en fiche ? Le gladiateur, quoi ! Reste à voir l’exécution. La foule demande et exige que DD souffre ! Un vrai trotskiste.

Le PS, alias les Uncanny X-Men (485) sont toujours dans l’espace depuis 11 numéros (i kid you not) et quelle que soit l’issue du combat, on peut dire que même avec une death value qui arrive à vitesse grand v, ça sera rébarbatif. Vraiment quoi ! Plus qu’un mois ! Son Goku va-t-il mourir ? Le mec avec son épée ridicule va-t-il trouver un sens à sa vie (et se retaper Phoenix II / Rachel au passage ?). Yaaaaawn. X Factor tente une audacieuse percée vers la gauche antimondialiste, sur lequel je reviendrais la prochaine fois, mais qui en fait un des meilleurs X Title du moment. Avec le très écolo Cable & Deadpool, qui fait rire tout le monde, on prépare le rassemblement avec X-Men 197 & 198, avec Cable comme dénominateur commun. Notre Cyber gonz ramène les X-Men et leur leader Rogue, gravement blessée. On voit Nathan enfin faire un peu le chef d’état. Il affronte Hecatomb, dont j’ai compris l’identité en lisant le résumé de première page, parce que c’est pas gagné autrement. Oui, Bachalo est de retour au dessin. Les séquences de rêve psychédélique est tellement subtiles et incompréhensibles que je me suis endormi dessus, pour me réveiller, en pleine sueurs froides. Une expérience hallucinante. Un conseil, ne lisez jamais un comics de Bachalo si vous êtes sous médocs, c’est un truc à ne plus fermer l’oeil. Pour les X titles canonique, Adjectiveless devient logiquement le plus intéressant.

Nova 1, alias le spider-man de l’espace, ou le green lantern de Marvel n’est pas très drôle. Il est resté dans son rôle post anihiliation. A suivre.

Reste le n’importe quoi. Ne nous abaissons pas à lire Lost Son : Wolverine, au panthéon des arnaques, des idées de format prestige ramené sur 5 numéros pour dépenser vos sous. Du gimmick mal exécuté pour l’instant, sur une idée de Straz, qui fait ses elseworld sur 5 numéros aussi (décidément). Amazing Spiderman (de Straz aussi) tente l’event décompressé. Un numéro pour une balle magique qui frappe Aunt may, JFK style, un autre pour la colère, et l’explication que tout le monde attend pour le costume noir, eh bien c’est euuu, bah il le sort de chez le pressing. That’s it. Et les numéros suivants sont du même acabit. Très mal maîtrisé, pas très logique (« coucou MJ, c’est Halloween, je me suis déguisé, je porte le costume du psycho killer qui a tenté de te tuer, t’as fait des lasagnes à manger ce soir ? », ça patauge. Finalement

Thunderbolts, c’est la frange Sarkoziste. N°113, et on se demande ce que fait cette armée de branquignoles ensemble. Ils chassent des super caïds comme Jack Flagg (non mais pitié), et sont particulièrement nuls au passage. Quand on se dit que l’idée de réunir Bulleye, Venom etc sous la houlette d’Osborn est une idée de Reed Richards et de Tony Stark, on peut logiquement constater qu’il y a quelque chose de malsain dans le monde Marvel. Bon dieu, c’est un truc que ferait Doom, pas Richards ! Extrême droite toujours, Reed, Stark et ces compagnons du club Occident se préparent dans Hulk au retour du dit géant qui veut les transformer en dinde panée père-dodu. Exilé dans l’espace ne suffisait pas comme traitement de faveur, il a vécu la belle vie façon Conan en vert. Mais son vaisseau, chargé en plutonium iranien, explosa, tuant sa femme et son enfant non-né. Hulk revient donc, sur un surf cosmique et son menu ne sera certainement pas végétarien. C’est l’histoire que nous résume le prologue. Hulk 106 nous présente She-Hulk, sa cousine qui se rend soudainement compte (elle est avocate, normalement elle est plus maligne que les autres ?) que Stark est au Front National, que ce qu’il a fait à son cousin Hulk n’est pas « respect peace & unity », pas plus que la mort de Captain America, le robot clone nazi de Thor qui tue des noirs ou le recrutement des pires tueurs pour faire la loi. Non, là, Stark lui a injecté des laxatifs pour qu’elle redevienne humaine en cas de problème. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Doc Samson déboule, mais un peu dans le rôle de Collabo 1er. On aurait pu s’attendre à un peu plus d’éthique personnelle de la part d’un psy, mais non, c’est un beau batard. Rendez-nous Gerard Miller !… Pendant ce temps, Reed Richards regarde son écran, dans sa base, tel le docteur Gang de l’inspecteur Gadget qui frappe son chat, en faisant niark niark. On sent que ça va barder.

New Avengers, c’est un peu la veine chiraquienne. On vous vend un produit différent, soi-disant altermondialiste, avec du niggah talk, une équipe underground comme il faut, une couv où on annonce un gros fight, bref la fracture super héroïque. Plein de promesses ! Et puis au final, comme d’habitude, Doc Strange balance un tour de magie et hop, on évite tout, on se téléporte au KFC le plus éloigné du combat. Comme c’est pratique ces magiciens. Du coup, c’est encore un numéro avec des combats de ninjas au suspense cosmique : « qui est le nouveau ronin ? » Ca se croit malin alors qu’on s’en fout. En fait, c’est même pas désagréable, bien dessiné même, mais ça traîne la patte, un comics brouillon.

Mighty Avengers 2 continue dans la même veine du comics « LOL » avec tous les héros qui parlent et pensent comme des vannes de Bendis. C’est marrant mais la recette a ses limites. Le comics préféré de Jean François Copé, sans langue de bois.

Et pour finir, le comics étrange par excellence, celui des verts. Avengers The Initiative peut facilement se confondre avec les autres titres, il y a juste une bande noire qui nous rappelle qu’on n’est pas avec New et Mighty. Un troisième ongoing Avengers, mon dieu, ils sont dingues ! Confié à Dan Slott, la futur star, les mecs, son style est drôle, respectueux, un casting qui est sans nul doute le coup de génie de ce spinoff déglingué. Habitué aux comics comiques, ou simili Bronze age bon enfant, il se mouille vraiment dans le monde marvel de maintenant, sordide et moche. Mais il y a un ton bien à lui. Plutôt que de les laisser apprendre sur le tas, des gamins se font recruter et entraîner pour former la future ligne défensive des usa de demain, dans le cadre du plan Stark post Civil War. En gros, ça ressemble à un camp d’entraînement pour jeunes qu’on a l’habitude de voir au Droit de Savoir de Charles Villeneuve, la France qui se lève tôt. Pendant que Pym, War Machine coache les mômes, on planque les morts ou les blessés sous le tapis. Le summum de l’ironie, c’est le docteur allemand, façon savant fou qui lance des « Ja, finalement, le clone de Thor, z’était pas une maufaise idée, on devrait en produire des zarmées entières, Jaaa ! ». Impossible de ne pas voir que Slott se fout de la gueule du monde Marvel tel qu’il est devenu, moche, non-héroïque et cynique. A suivre d’un œil curieux, à lire comme quand on regarde TF1, avec les yeux d’Arte.

Construction, Shinjuku

Ultra baroque.

Bordure forestière, campagne russe

Apocalypto

Gibson a un problème avec la violence, Apocalypto en apporte, si besoin était, la confirmation. On ne nous épargne aucune séance de torture, douleurs et sacrifices humains. Même dans les tribus picaros, on est loin d’être PG rated, on s’étripe, on se venge comme dans Payback. Pas un os, pas une artère n’est pas exploré dans cette course poursuite entre indiens. On est dans un actionneur aztèque, une course poursuite avec comme héros le jumeau de Ronaldinho, un chasseur très pêche et tradition, qui s’enfuit, pressé qu’il est d’aller sauver sa famille. Derrière lui, une tribu dominatrice qui veut le transformer en barre céréale. Bizarrement, c’est filmé de manière très irrégulière, à la truelle, avec des plans en caméra mouche très vilain. Mais au moins, les Tainos filmé par Gibson ne font pas d’envolés antisémites, quoique la citation au début sur “une grande civilisation n’est conquise de l’extérieur que si elle est détruite de l’intérieur» peut faire froid dans le dos si l’on connaît le passif de Mad Gib’. A prendre comme un film un peu bête et con, donc.

Tchelovek Pauk 2


Totaly ”airwolf” !