Iwo Jima est le frère jumeau d’un des meilleurs films de 2006. Moins ambitieux dans sa narration, moins organique que « Flags », il est entièrement tourné en Japonais de manière crédible et ce, sans Hiroyuki Sanada, il faut le souligner, c’est important. Moins poseur et plus posé, Iwo Jima nous raconte l’histoire de ces jeunes gus voués à une mort certaine, par sacrifice au combat ou par suicide, acte qui n’aura jamais été autant désacralisé au cinéma. Mais comme son prédécesseur, ce qui fait la force du diptyque de Clint, c’est ces petites scènes humaines, ce chef d’état major seul sur la plage avec son aide de camps, ce milicien qui fait preuve de clémence se retrouvant puni sur cette île où tout le monde va crever, ou ce gradé ancien champion olympique plein de bons sentiments qui soigne l’allure de son cheval. Malheureusement, Iwo Jima est aussi plus manichéen. Les rares « bons » japonais, ceux qui ont du bon sens, les respectables, ont tous fait des études à l’étranger ou ont beaucoup voyagé. Simpliste ? Certes, mais après la guimauve humaniste que fut Indigènes, c’est limite pertinent. Moins réussir car on a tutoyé le chef d’oeuvre 6 mois plus tôt, c’est un cas de damage control très honorable.