Archive for April, 2008

No country for old men

Les Coen Bros s’étaient vraiment paumés (ouh l’horrible Ladykillers). Ici, comme O’brother, l’histoire nous vient d’un bouquin : “Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme”. Lol hein. Il détaillait assez verbeusement, beaucoup plus dans le film, l’espèce de quête de l’absolue de Chiburgh, un serial killer incarné avec majesté par Javier Bardem qu’une improbable coupe Mireille Mathieu n’arrive pas à tourner en ridicule. Sanguinaire mais austère, il débarque dans le grand ouest caricatural des Coen, n’exprimant qu’une bizarrerie pantouflarde qui n’est pas sans rappeler le martien dans la Soupe aux choux, un peu comme s’il ne parlait pas le même langage. Ainsi pas de gun pour lui, il se balade avec une espèce de bouteille à air comprimé qui sert à tuer le bétail. Il tue comme ça, pour un oui, pour un non, pour un service à rendre ou pour un pile ou face. Une espèce d’assassin retro-bobo. Ce machin sans morale va retrouver sur sa route plusieurs personnages « atypiques » qui, justement, ne font pas trop « Coen » et leur galerie de gueules truculentes qui peuvent en agacer certains. Atypique, n’importe quel expert en immobilier vous le dira, ça veut dire que y’a le plancher de traviole ou un mur au milieu du salon. Josh Brolin, le « samouraï qui ne parle pas » est un nitro-clone de Nick Nolte jeune qui prend la poudre d’escampette car il a chopé une valise pleine d’argent, un deal de came qui a mal tourné. Il ne parle pas, mais il est rationnel et lisible. Mais ce n’est pas la pierre angulaire de l’histoire qu’il faut chercher ailleurs.

De l’autre côté de ce triforce un peu pathétique, il y a Tommy Lee Jones qui joue le même cowboy fatigué de “3 enterrements”, dans la droite ligne des westerns néo-dépressif post 90’s. A la foi énergie motrice du récit et pion à la dérive, il va essayer de retrouver le second avant qu’il ne soit tué par le premier. Retrouvera-t-il le Josh’ à temps ? Il se pose des questions sur son travail et finalement sur sa propre condition humaine. On notera un épilogue sublime qui prend la liberté d’éluder quelques verbiages inutiles du bouquin pour aller vraiment à l’essentiel, tout en ellipse. No spoiler here, mais c’est du Coen redevenu grand, comme on les aime. Pêchu et crâneur, No country for old men n’a rien à voir avec leurs dernières croutes et se permet le luxe d’être maitrisé, conscient de ce qu’il est. La classe totale et un ouf de soulagement.

Goldorak – L’ours polaire (Part 2)


Après la Face A, la Face B ! Attention, le déluge, Goldorak balance toutes ses attaques ou presque !


A noter l’histoire refaite pour le 45t, avec une happy end super improbable alors que la règle veut que les personnages annexes crèvent systématiquement.

Goldorak – L’ours polaire (Part 1)

La Robotique est revenue, et pour fêter ça, une nouvelle rubrique: Inoxydable.
Pour fêter ça, rien de moins que…



(anecdote: la voix d’Alizée est assurée par Monique Thierry a.k.a la Wonder Woman de la série TV lors de sa diffusion en France)

La réplique “Tu vas glacifier Goldorak !” est tout simplement terrifiante !
Impitoyable cliffhanger avant la suite !

Road to Secret Invasion, le cross-over qui se croyait malin

Marvel a trouvé une roue de secours magique pour expliquer tous les out-of-character, pour combler toutes les failles scénaristiques de ces dernières années et puis aussi pour rajouter un logo supplémentaire sur ses comics. Un logo en chasse l’autre. Après Civil war, The Initiative, World War Hulk et The Municipales, voici venir Secret Invasion. Bendis est malin, il a essayé de lier tous ses boulots précédents entre eux, même insignifiant (Secret Wars) comme pour se donner une contenance. « hey, vous savez, j’avais prévu le coup ».

Plongée dans le « bendisverse », où un héros en costume mal écrit devient « un gars qui a du flegme et de l’autodérision », pour tout comprendre à Secret Invasion, le mega event de l’année qui vient nettoyer le monde Marvel après Civil War. Enfin sur le papier. (Oui, oui, de rien).

On va reprendre à New Avengers : Illuminati. Cette mini-série est en fait le résultat du remplissage de Brian Reed. C’est lui qui est chargé de mettre en forme et d’écrire les dialogues d’après les post-it d’idées laissés par Bendis. Il s’agit là de présenter le retcon majeur de la Marvel de ces dernières années, l’Illuminati. 5 gus ultra puissant du monde du collant et du costume se réunissent il y a quelques années pour « faire des trucs en secret ». Ils sont un peu aux héros Marvel ce que les cabinets noirs étaient à Villepin, une antichambre conspirationiste, mais pour le bien, forcément. Leur première tâche aura été d’aller sur une planète de Skrull pour leur dire « nous attaquez pas, sinon… », soit une brillante vision de la diplomatie cosmo-atlantiste. En plus ils attaquent les premiers, faisant tout sauter grâce à Black Bolt. Vraiment super malin, les génies se font capturer (Xavier, Iron Man, Strange, B.B, Namor et Reed Richards) et c’est là que l’invasion aurait commencé discrètement. Les persos sont déjà nazement écrit. « Haha rejoice, that was perfectly executed » crie Namor de bonheur devant ce fiasco, un peu comme un homme politique qui se prends une branlée au second tour mais qui refuse de comprendre la situation. Une autocongratulation propre à Bendis que nous reverrons par la suite.

3 numéros de remplissage plus loin (l’infinity Gauntlet est réuni en 4 cases, les illuminati qui parlent de cul entre eux, le Beyonder devient un Inhuman et autant de réécriture bouleversantes mais inutiles) qui nous prouvent pour la première fois depuis Dragon Ball GT que « fanfic professionnel » n’est pas un vain mot. Nous voilà au numéro 5 qui arbore fièrement un logo TSHEECIRNEFTIILNTVRAASTIIOONN. Je vous jure que c’est vrai. Il faut décerner une médaille au créatif qui a lancé ça, on a rien fait de plus beau depuis la typo des séries du Club Dorothée et, paradoxe ultime, l’affiche de campagne de Ségolène Royal.

Iron Man montre le corps inerte d’Elektra/Skrull (cette scène revient une dizaine de fois au cours de l’année qui va suivre) mais cette vision verte en bikini ninja rouge est ridicule comme un travelo qui se déguiserait en Michel Drucker). «Ils nous ont infiltré» dit-il, pensant à toutes ses coups d’un soir qui étaient peut-être des skrulls. Puis Black Bolt se transforme en skrull. Mille sabords ! Iron Man est encore une fois utilisé en deus ex machina du pauvre pour combler la fin d’un scenar: là il téléporte une explosion nucléaire sur son ennemi puis téléporte ses potes ailleurs, on n’y pige pas très bien comment il fait et je plains vraiment le mec qui va écrire sa fiche dans le prochain Marvel Universe. Ca se termine par « ils se séparent », chacun de leur côté, fâchés comme si l’un d’eux avait grugé lors d’une partie de Trivial Pursuit. Euuuh what, des héros ?!

Revenons à New Avengers 27, le premier « post civil war » Leinil Yu est aux manettes, et donc ça va vite et c’est plutôt efficace. Enfin, vu qu’à toutes les pages il y a des ninjas, c’est facile pour lui. Durant les prochains numéros (du 27 au 31), il n’y aura que ça, à tel point qu’on ne sait pas si on aura déjà lu le numéro ou pas. Les New Avengers vont donc au Japon (encore, oui, comme il y a une quinzaine de numéro) pour récupérer Echo, la femme ninja inutile et sourde. Enfin tout le monde a l’air de l’oublier et la dessine en train d’écouter en tournant le dos. Et de parfaitement les comprendre. Oké, bon, Luke Cage qui mène la bande de renégats post civil war, c’est plutôt bien vu. On ne comprend pas pourquoi Spider-Man se planque avec eux. Il a fait son coming-out, il s’est enregistré comme tout « bon » héros, il n’a pas à se planquer, lui. Ca n’a pas vraiment de sens. Iron Fist est avec eux. On ne sait pas pourquoi et de toute manière il ne sert pas à grand chose. Dr Strange, le deus ex machina des new Avengers est dans la place aussi, il a décidé de courageusement choisir son camps après la civil war. On ne saura pas pourquoi non plus. Sa maison a été réduite à un dépotoir marqué « bientôt, ici, un Starbucks », blague qui sera vue et revue 70 fois, enjoy pendant qu’il est encore temps. Exemple: numéro 29, encore, les Mighty Avengers arrivent devant. « A starbuck ? Hilarious » répond Wonder Man dans encore un de ses grands moments d’autocongratulation de Bendis alors qu’on avait eu le temps de faire le tour de la vanne dans le numéro d’avant. Notez que c’est aussi un des stratagèmes les plus vains de Millar (« Doombots ? This is hilarious » pas plus tard que le mois dernier dans FF)

Numéro 30, Parker s’interroge « mais qu’est ce qu’on fait ici, ensemble ». Il a bien raison de s’interroger. A part « se cacher », l’équipe n’a aucune raison d’être, aucun mobile, à part tuer des ninjas bien sur. A la fin du numéro Strange se fait transpercer par un sabre comme on le voit sur la couv. Spoiler, il ne meurt pas. On commence à trouver le temps long. Le numéro suivant sera celui d’Elektra qui meurt, transpercée (encore… cliffhanger inversé comme dans l’ennuyeux house of m), l’enfant de Luke Cage est un skrull aussi… Tadada. Mais on se réjouit de la fin des 5 numéros de ninja.

Numéro 32, en revenant du japon (tout un numéro) après s’être chopé des ipods car bien moins chers là-bas, les new Avengers ont un accident d’avion. Oui, comme il y a 15 numéros (bis)… en revenant du Japon, visiblement une destination aussi risquée que la Corée du Nord. Spiderwoman en profite pour chopper le corps d’Elektra pour le montrer à Stark.

Le numéro 33, encore sous le coup de cette inattendue trahison (elle n’a trahit que 2, 3 fois depuis le début de la série), les new av’ dépriment. Là déboule un subplot autour de The Hood. C’est un peu comme si on passait de Sarkozy à JC Gaudin en terme de némesis. Il faut expliquer le contexte : parallèlement a commencé the Mighty Avengers, aussi appelé les Collabovengers. Mais le dessineux Cho est siiii lent que le scénario n’avance pas, déjà que ça avance à petit peuton. Du coup, pour 9 New, on arrive à peine à 4,5 Mighty. Ce qui est dommage car y’a un crossover qui se préparait. Du coup Bendis bricolera un flashback ripou avec narration « bah voilà ce qui s’est passé ». Nul. A noter un flashback merdissime où Captain America file des claques à Hawkeye et Quicksilver parce qu’ils n’avengent pas assez bien après l’heure du déjeuner. Sérieusement, Bendis a-t-il seulement lu un comics avec Captain America pré-année 90 ? Bendis connaît aussi bien les Avengers que je ne connais Derrick saison 7. Pour en revenir au bricolage « The Hood » : nul, nul et nul. Strange se tape la night nurse et la série part tellement en sucette que la super couv’ alléchante du 35 (Wolverine sous l’effet de l’infection du symbiote Venom) n’a rien à voir avec le contenu (the Hood et sa mafia de quartier qui achète sur priceminister un Deathlock). C’est le fameux numéro où Tygra se fait brutaliser, humilier, et filmer, vidéo qui sera projetée dans un bar où les super-vilains sont clients, genre le bon troquet.

Le pire, ce n’est pas tant le tabassage, c’est tout ces super evil keums qui sirotent leur Kro’ en se réjouissant de voir une Tygra qui ne ressemble à aucune autre de celle publiée depuis 20 ans se faire défoncer la gueule comme une victime. On a quitté le monde Marvel. C’est tellement éloigné de Tygra (y’a eu une mini-série y’a pas si longtemps que ça, quoi, en plus), ça ne ressemble à aucune des images qu’on ait vu d’elle, c’est si glauque gratuitement qu’on se dit que Dany Boon écrirait mieux ce comics que lui. Ou même le mec des SMS de l’émission de Fogiel.

Num 36, la fameuse infection de Venom est devenue un non-évènement tout bidon, à peine rafistolée par Bendis, bien dans la merde avec son dessinateur qui préfère jouer à Mario Galaxy qu’à gribouiller ses planches. Là encore, Iron Man est intervenu pour sauver tout le monde. Le commentaire dit « Tony Stark whipped something together and everything calmed down ». Même plus besoin d’expliquer ce qu’il fait, il bricole des trucs et paf, tout le monde est sauvé. Pratique pour écrire des histoires… Leinil Yu (aucun fill-in jusque maintenant) va vite mais commence à s’emmêler les pinceaux. Il commence à inverser les cases. Ou alors il dessine un manga on ne sait pas. Numéro 37 sert à colmater encore, the Hood cette fois. Ah non la fin est pour le New Avengers Annual 2 pour ceux qui aiment les petits malfrats et les fins dans la grande tradition DC « hé les mecs, on a pas le temps, rendez vous dans 5 mois dans l’annual, nous on continue à imprimer du papier ! ».

The Mighty Avengers commence un peu sur le ton de la parodie. C’est le retour des bulles de pensée qui, malheureusement, pensent uniquement des vannes à la Bendis. Zéro subtilité. Les énumérer ici serait trop long et fatiguant pour tout le monde tant les 4 vannes différentes tournent en boucle. Tout en vivant leur première mission, Iron Man et Miss Marvel composent leur propre équipe devant leur écran, un peu comme Matt Trekker de Mask. L’écran leur indique quand même Bullseye, Deadpool et Zorro, un sacré farceur, cet ordinateur. On y retrouve avec lourdeur le tic majeur de Bendis, le « qu’est ce que je suis bon ».

Exemple : ”- that’s the magic of a great team. Plus the magic that comes from the team dynamic that you didn’t see coming, dit Iron Man – Like Spider-Man and Luke Cage had. répond Miss Marvel.”

Deux héros rajoutés comme par hasard par Bendis. Encore une fois, son show d’autocongratulation fonctionne à plein tube. Qu’a donc fait Luke Cage depuis qu’il était dans les New Avengers, à part aider des mecs en banlieue une fois (véridique) ? Qu’a branlé Spider-Man ? A-t-il vraiment servi une seule fois à part à se battre contre des ninjas ? Assez de meta-branlette.

La dynamique est ici factice. 4 pages suivante, ça continue « You need a Wolverine ». Putain, mais qui a décidé que Wolverine était indispensable aux Avengers à part Bendis qui l’a foutu là pour booster les ventes ? Qu’a-t-il fait dans cette équipe d’utile à part se battre contre des ninjas (bis ou ter) ? La branlette continue. Et les références pop ou même culturelles se font de plus en plus chaotique (Spasibo ? Sérieusement ? Google tes mots, le chauve !). En 5 numéros l’histoire n’avance pas (Ultron prend possession d’Iron Man, se change en femme à poil et contrôle la météo mieux qu’un ipod. C’est assez fun, mais long, trop distendu et trop de cliffhanger mou. Arès est un bon perso, mais qui sera bien mieux utilisé par Pak dans Hercules/Hulk. On ne sait même plus quand se déroule l’action. La fin se termine par ce que l’on sait depuis… 9 mois, et je ne déconne pas : Spiderwoman débarque auprès de Stark avec la fausse Elektra (souvenez-vous, en début d’article) pour lui montrer.

La suite sera dessinée par Bagley (ouch, la chute) mais qui au moins rend son boulard à l’heure. Mais c’est vraiment momoche. Du coup, l’arc suivant passe très vite et nous permet presque d’oublier les « yeah, okay » que fait Dr Doom ou les splash pages totalement immondes balancés par Bagley qui fait du remplissage, un peu victime par le rush des délais. En fait, non, même Dr Doom ne peut s’empêcher de dire bravo à Bendis « Stark (comprendre Bendis) made a really good job recruiting you » en parlant à Arès.

Et ces dialogues… Ce n’est pas être un nostalgiste fou que de préférer le temps où Doom était vraiment cool, pas juste une raclure misogyne incohérente. Mais ça ne peut pas être un skrull non plus, les skrulls ne sont pas misogynes. En théorie.

Tout cela nous emmène directement à Secret Invasion, au moment où l’on va faire les comptes. qui est qui… Jarvis le majordome est-il vraiment un extraterrestre déguisé, remplacé par Nestor de Tintin ? Ow quel suspense !

Première scène mais déjà vue pas mal de fois, Stark, l’œil triste, montre le corps d’Elektra/Skrull à d’autres gens. On est sensé trouver ça grave, un peu comme la tâche présidentielle de Nicolas Sarkozy. Je sens la non-fièvre monter, pas vous ?

Edit: lien vers la parodie.

Best.Album.Cover.Ever

Triangle


Commencer avec un bête gimmick de réalisateurs pour finir en apothéose de bonheur cinéphilique, c’est tout le programme de ce film-cadavre exquis où chaque metteur en scène élabore sa tambouille de son côté. Le best of de l’avant-garde historique des réa HK s’est réunie autour d’un pitch prétexte. Trois gus un peu paumés de la vie, trois pures non-gueules de HK, le moral dans les chaussettes récupèrent les plans pour chopper un trésor. Sauront-ils se faire confiance sans se trucider les uns les autres, c’est un des enjeux des aventures de ces pieds niquelés noichis. Ca commence sur les chapeaux de roue avec Tsui Hark d’amour. Même dans l’anecdotique, il sait se faire exceptionnel. Après avoir ouvert la voie du film d’action artsy (Time & Tide, sans doute un des meilleurs ever HK), il pose les bases du récit, mais qui défile à tout à l’heure. Même ultra simple, on risque à tout moment de se perdre au premier plan-cut ou sur une fausse piste. C’est tellement bien fait qu’on peut parler de « meilleur tier de film du cinéma asiatique » ever². Ses compères Ringo Laam et Johnny To n’ont plus qu’à dérouler le tapis subtilement placé en haut de la montagne. Laam insistera donc plus sur le drama humain tandis que To va amuser la galerie avec ses jeux de clair-obscur et ces héros qui tiennent maximum 10 secondes en place sans suer à grosses goutes. Triangle n’est pas un omnibus bricolé à partir d’une gadget rigolo, c’est un vrai film d’action frais et totalement futile dans le fond, qui exalte une pure joie cinéphilique. Ebouriffant !

Une note logique de ((wordpress/wp-content/uploads/dotclear/airwolf5.jpg)) , oui 5 motherfuckn’ Airwolf sur 5. The real thing.

Poum
((wordpress/wp-content/uploads/dotclear/totalementairwolf.jpg))


Lust Caution

Simulé ou pas ? Dans Lust Cauchonne (comme dit Pujadas) l’intensité du cul montré est à la mesure des promesses du titre, comme une spirale qui monte ou comme quand Robocop choppe le réacteur pour voler dans Robocop 3. Un vrai bon moment de cinéma. Ang Lee, son truc, c’est les relations normalisées mais totalement impossibles. Au fond, les deux cowboys homos de Brokeback Mountain ressemblent à Tony Leung et à Tang Wei. Mais dans L.C, l’histoire est volontairement sexy et violement cul. C’est étonnant de voir comment le maniérisme d’Ang Lee a complètement basculé entre les deux propositions tout en gardant son éloquence et son doux académisme. Des histoires de résistants et de collabos, de séduction dans le camp ennemi, on en a déjà vu ouate mille en France et même ailleurs, sous des angles d’attaques bien différents. Sans réaliser un miracle aussi important que la désacralisation du mythe cowboy, le style sobre et assez académique d’Ang Lee réussit un autre exploit et pas un des plus minces : rendre le cul troublant.

L’île

“L’île” m’avait été vendue par des russes comme un des best movies ever, que j’allais voir ce que j’allais voir, ultra profond et tout. En vérité, sa première qualité a été de sortir au bon moment, tel un tube de l’été bien calibré. Après des décennies de communisme, La Russie est submergé par un mysticisme étrange, qui oscille entre superstition et fanatisme dogmatique. Cette île, c’est le lieu reclus et isolé au nord de la Russie où un jeune marin échoue, laissé pour mort par les nazis. Peiné à mort d’avoir (assez lâchement) laissé crever son supérieur, il rentre dans les ordres dans le monastère de l’île, un endroit de méditation et de bons à rien comme dirait Mélenchon qui a un wikipedia sélectif.

Commence alors un chemin de croix qui va occuper sa vie entière, et où son zèle et son entêtement vont vite faire peur à ses collègues barbus (oui, les extrémistes sont toujours barbus, c’est comme ça…) Dans ce film volontairement lent s’agite un petit monde de croyants, chacun suivant sa voie et sa foi à sa propre manière, de préférence celle du « héros » de l’histoire. Car c’est le problème : ce que le spectateur lambda retiendra en mysticisme (et ça, y’en a un paquet), c’est autant de manifeste zélé pour les croyants. Attention, on est loin de la bêtise de la Passion de Gibson qui était loin d’être infinitésimale. Si l’on s’arrête au point de vue strictement moral avec en arrière plan, le boom mystico-religieux de la Russie, le fait de voir le plus zélé devenir l’apôtre de la bonne religiosité, tel un Eric Zemmour défendant son mono-modèle de pensée sur fond d’argumentation victimo-réac’, laisse un arrière goût désagréable dans la bouche. Tout le reste (et vraiment tout : acteurs, réa, narration, cadrage assez fou) est dans la droite ligne de ce qu’on aime voir chez les héritiers de Tarkovski.

Into the wild

Rentrer sur le territoire aride et peu propice du film « hymne à la nature », le film « à la Jack London », c’est un peu casse-gueule. A chaque moment, il risque de tomber dans le ronron de « la verdure, c’est le bien et le monde moderne, c’est le mal », dans le prêchi-prêcha à la Miyazaki, ou dans le danse avec les loups du pauvre (comme celui sorti en France avec Casta-Rouve). C’est vraiment compliqué de trouver un ton juste, sans parler du frisson de la honte du film daté qui nous rappellera le côté ridicule de l’entreprise. Par exemple, pendant plus de 15 années de ma vie, j’ai voué un culte sans fin pour Dersou Ouzala de Kurosawa alors qu’il m’est aujourd’hui absolument irregardable de mièvrerie. C’est à peine exagéré car avec Urga de Mikhalkov, c’est sans doute le haut du panier du genre.

Donc là, c’est Sean Penn (bouton hype activé) aux manettes « d’après une histoire vraie ». En général, ce genre de promesse finit toujours par nous proposer des ninjas et des scènes d’action avec des mecs qui grimpent sur les murs comme Spider-Man. Là, c’est sobriété et compagnie, il y a un « message ». Belle photo, ça, c’est bon, jolis décors, oké. Travail de la typo type journal de bord, ça passe pas mal. Y’a juste les scènes de mélange avec le monde moderne qui font lever les yeux, un peu comme quand un chanteur de rock profite de n’importe quelle occasion pour faire son laïus sur le tri sélectif des déchets et les dauphins en danger. Mais dans tout le fracas (« la nature ce mur de l’impossible »), c’est sans doute les scènes où ça discute le plus avec le vieux (oui, il y a un vieux plein de sagesse, comme dans les films de Kung Fu) qui sont les plus intéressantes. Bilan globalement positif donc avec Into the Wild qui évite de dériver dans le Carpe Diem facile, même si ça manquait de high kicks.

Mushiking Live

Entre dégout et fascination…


C’est beau et tragique comme du Saint Seiya avec un annonceur sous coke en prime.