Archive for May, 2008

Scavenger, Tokyo

Ulysse 31: Le fauteuil de l’oubli (Face B)


Spéciale dédicasse à toutes les Popy !
(Les mecs qui s’occupaient des visuels ont fait quelques progrès depuis, chez Popy/Bandai.)


Ulysse 31: Le fauteuil de l’oubli (Face A)

Une histoire culte racontant les luttes internes pour prendre la fonction de Secrétaire Général du Parti Communiste. A noter qu’Ulysse n’a pas droit à sa voix habituelle, Claude Giraud.

Face A:


Il y a 16 ans et des poussières (2)

Note, il y a 15 ans, quasi pile poil, sortait Zelda sur Gameboy. Dans les dents.

Juno

Vous avez toujours rêvé de voir Daria en live ? Juno, c’est exactement ça, mais plus encore. Juno, “copine qu’on rêve tous d’avoir au bahut” est sympa, cool, smart, plutôt mignonne, avec un humour à froid super cassant. Bref tout est là pour faire une comédie à la Punkie Brewster mais avec le ton Daria. Le film se gargarise de son label « indé » qui commence après disparition du gros logo de la 20th Century Fox au début (le réa, c’est juste le fils d’Ivan Reitman, l’odeur de souffre du ciné alternatif se fait intense !). Ce label street cred’ suggère en gros que les dialogues seront ciselés dans la pop culture et enrubannés d’une bande son hypé. Point de départ de l’intrigue, Juno va tomber enceinte mais décide de céder le mouflet à un couple qui ne peut pas en avoir. Mais le risque, quand on fait jouer des mômes (ou ce qui ressemble à des gosses, car ils ont tous un peu 20 ans), c’est de les transformer en petit singe savant qui balancent leurs répliques comme des petites marionnettes.

Juno nous balance son flow totalement artificiel de cynisme comme un singe savant , Parfaitement, Juno, c’est César 12 ans et demi, mais en version pop rock qui écoute de la musique cool. Elle maîtrise la déclinologie adulte aussi bien que 60 millions de consommateurs mais son numéro de séduction (car c’est ça le problème, c’est qu’elle te regarde dans les yeux en te disant « Aime moi, je suis cool ») ne marche pas sur moi. Même si l’ombre de la sexualité plane (après tout, elle est enceinte), on reste dans une problématique superficiellement cul, à tourner autour du pot. En fait, plus que les dialogues sur-écrit, c’est la mousse super conventionnelle et moralo-compatible avec le monde entier, de Keith Richards à Mahmoud Ahmadinejad en passant par David Douillet, un message qui ne déplairait pas au pasteur père et héros de la série « 7 à la maison » et qui finit par enclencher l’alerte “Arnaque”.

1993, Famitsu N°257 (partie 3)


Pour mémoire:
Partie 1
Partie 2

Attention, c’est reparti pour le sprint de fin avec un article qui sent bon les années 80 mais en 1993… Les tshirts !

Notez le placement délicat des flèches et des lignes.

Visages à peine visibles, le summum de l’érotisme (alors que Famitsu affiche quand même une couv de fille un numéro par mois). De là à généraliser, genre “les filles qui jouent à Madara sont faciles, celle qui arborent un Zool font bien la cuisine”… A noter les tshirts Konami, le bon remède contre l’amour.

Night Slashers ! Bon…

5 pages d’interview fleuve. Yuji fumant son clope, te scanne avec ses lunettes de soleil et t’explique le concept de Dragon Quest 1.2 qui sera bien la version ultime du jeu. Et puis, ça permettra à tous les joueurs d’en profiter sur une même console (sérénade resservie à tout va depuis, genre Capcom, hein). Depuis, le jeu tente de battre des records de remake avec Ys 1.2. Passage obligé, Yuji Hori nous balance que son staff bosse à mort sur DQVI qu’il espère boucler vers l’été suivant. Sachant que l’interview date de Novembre 93 et que le jeu est sorti en fin de compte… en septembre 95… Boum. Le game balance a un prix: la sueur.

Ouioui, merci Street Fighter pour 15 ans de cosplay.

Attention, ceci n’est pas une publicité mais une infomerciale et tout a été fait pour se gourer. Pionner s’est payé une page de pub juste à côté pour que ça passe comme une lettre à la poste. En bas, Son Goku, chara designé par Susumu Matsushita qui est un peu l’équivalent de sa “filmo interdite”. De l’édutainement, d’accord, mais à quoi sert le fuckn’ singe ? Au moins, Melon Brains est un peu plus clair. Le top, c’est la CG d’intro de Vajra, le super shoot them up 3D… Mais après Sylpheed, c’est ‘auch.

Ah des petits trucs et astuces, le truc qui a vraiment disparu avec “l’internet”. Un select stage, maintenant, ça fait du bon contenu téléchargeable pour les pigeons.

Fuck yeah ! Le dernier Dracula viril ! 5 pages de previews. 7800 yens. Vous m’en mettrez 10. La première fois que j’avais mis le jeu dans la console, j’ai du rematter cette intro 10 fois de suite. Et le jeu quoi, totalement Airwolf.

Sony balance son jeu et n’a pas peur.

Hiôden. Bien avant les Tales of, Wolf Team disposait d’un budget surhumain pour tenter n’importe quoi. Comme par exemple, un RTS jouable à la souris sur Super Famicom à la typo illisible et au chara design générique “Lodoss wanabee”. A ce niveau, ce n’est même plus de la niche.

Sans doute un des premiers articles “Robot Taisen” sur lequel je suis tombé… Et vu la mise en avant dans le mag (dans la rubrique “autres jeux”) et les screens pas bandant, c’était encore un phénomène ultra mineur, même au Japon. En France, je ne connaissais que 2 autres joueurs, les copainsbogosses Gregdepad et un autre gus rigolo qui dirige aujourd’hui une chaine de TV…
Ca fait sans doute vieux con, mais je crois que je me sentirais vraiment vieux le jour où un président de la République qui aura vu Dragon Ball Z et joué à Super Mario Kart arrivera au pouvoir. Ou même Secrétaire Général du PS, y’a de la marge. Mais passons aux autres “autres jeux”.

AX101 ! (on remarquera que la musique s’arrête pendant le jeu). Rigolez pas, dans le même genre, Rebel Assault avait cartonné, un peu aidé par son label “Star Wars”). Les amateurs de mahjongs fripons ont droit au bien racoleur “Sexy Idol”. Otoko nara kauyone ! Hihihi fait la fille en gloussant, tandis que Super Real P IV tente l’innovation customisée. Arcade Perfect !

It’s time for some…

Super en valeur, à la fin du mag, avec un gros logo Scoop. Super Butôden 2 avec Son Gohan en héros principal ! (bon dieu, mais quelle plaie, ce môme). Mais le jeu avait rattrapé le dessin animé et donc la prépu, il fallait vite sortir des persos. Je vous spoile, y’a Bojack, Broly et “la meuf”. Le mode story sentait le bâclé avec un pauvre twist où l’on pouvait perdre un match ou non. Mais ce n’était rien à côté de du bidouillage “Super Butôden 3″ qui n’allait même pas bénéficier de mode Story, volant ainsi 600 ou 700 francs à pas mal de la chances. “Mais avec un peu de chance, Super Butôden 2 sera dans les bacs pour noël !” nous dit le producteur.

Pub finale.
Spoil, il y a Gokû en Super Saiya jin dans le jeu, mais chut.

Le 4ème de couv de Famitsu était historiquement réservé à Nintendo jusqu’au turn-over générationnel de la 32 Bit. Même sans actu, Nintendo s’offrait cette promo de manière systématique, même pour le Satellaview ou le Virtua Boy.
Bientôt, un Famits à peine plus récent.
 

1993, Famitsu N°257 (partie 2)

Retour en 1993, Famitsu N°257, suite:
(vers la première partie)

C’est le moment de passer aux previews et à la grosse actu du moment. On s’accroche car vient…

Tada ! Wolfenstein 3D d’Imagineer sur Super Famicom, s’étalant crânement sur 3 pages. L’article réussit le miracle de ne jamais prononcer les mots “oeuvre originale”, “nazi”, “Hitler” ni “Dr Kawashima”. C’est bien du Nintendo à l’ancienne, la prise de risque zéro. Visiblement, depuis Call of Duty sur Wii, la politique maison anti-“achtung Grenad'” a changé.

7 pages très denses consacrés à Romancing Sa.ga 2. Tout, dans cette preview à rallonge qui ne nous épargne aucun sort de feu ni d’item à équiper, semble vouloir signifier au lecteur que “Tu vas en chier, mec”. (à l’époque, l’arborescence d’histoires non-linéaire décourageait plus d’un joueur. On se demande pourquoi Square n’a jamais tenté de rééditer ça…)

Ca a l’air audacieux pour de la Super Famicom, mais rassurez-vous, c’est aussi frippon comme les deux premières minutes d’un téléfilm érotique M6. Même Ségolène Royal aurait envie de se mettre au Mahjong dans des conditions si optimales.

Yanoman n’est grosso modo connu que pour Feda, qui était déjà connu comme “ah le machin qui repompe Shining Force”. Depuis la boite s’est reorienté vers des jeux casse-tête et des Puzzles. Aresa, un “que reste-t-il” de l’époque est l’illustration parfaite de cette mode qui voulait que chaque éditeur propose un rpg. Plus générique que ça, tu meurs.

Aruslan Senki, c’était vraiment la série qu’on adaptait “pour avoir aussi notre Lodoss”, le gros nom de l’héroic fantasy de l’époque. Non pas qu’Aruslan soit pourri comme série, hein, c’est juste qu’en jeu vidéo, c’est Wanabee jusqu’au bout des ongles et illustre parfaitement la course que se livrait le Mega CD pour rattraper la popularité de la gamme Nec en faisant le même style de jeux en moins bien.

Galaxy Keiji Gayvan.
Tout est dans le nom.

Wow, Garô Densetsu 2 sur Super Famicom! Une bonne occasion pour se payer le Hori Stick à 6800 yens en plus.

Aladdin sur Megadrive est le choix de la semaine à l’unanimité. Pour le situer dans le temps, il sort le même jour que Rockman 6 sur Famicom. Bah ouais. Kamen Rider vous dit bonjour.

Ow 3D bien moche…


Pour une pub sauvée par Mikimoto. Anecdote non-wikipedia, en fait ce shoot them up 2D était développé par Winky Soft, le petit studio qui a conçu l’armature moderne de Super Robot Taisen et qui depuis sert encore. Winky par contre…on ne comprends pas trop ce qu’ils bricolent.

Yo, Actraiser 2 ! Enix ! Yuzo Koshiro ! Mais pas de mode Sim City. A propos, quelle horrible jaquette qui, par cette flexion aérienne et son désemboitage d’épaule, résume à elle seule la maniabilité pourrie du jeu.

Bien avant Full Metal Alchemist, Enix prépubliait ces perles dans Gangan Comics, dont il ne reste pas grand chose à part les oeuvres de Fujiwara Kamui (super pseudo au passage), auteur plutôt intéllo qui cachetonait littéralement en faisant du spinoff de Dragon Quest.

1993, l’année de la J League ! Marrant comme ces visuels font vraiment 80’s.

L’article LOL de la semaine, c’est les “immontrables”. Oh y’a pas grand chose d’audacieux à part cette opréssant combat de sumo et les héroïnes de Battle Mania sur Megadrive qui écrasent une Super Famicom. Humour décalé FTW.


Enfin, envie de rentrer dans une école de jeux vidéo ? 10 ans avant Raffarin, on avait des pubs sexy comme ça, avec 4 mecs pour une fille dont un qui la regarde avec une tête de vicelard. Ca donne envie.

Et bientôt, le finish !

1993, Famitsu N°257 (partie 1)

Nouveauté sur Robotics, une nostalgie qui vaut plus que quelques coups de pelle, à savoir des vieux numéros ‘igolos de Famitsu. Enfin “FamicomTsushin”. Plutôt que de les relire dans les toilettes, autant étaler ici ces petits moments de bonheur. On va commencer par un numéro au hasard, le 257, ce qui nous téléporte au 12 Novembre 1993. Prepare to jump.

Pourquoi celui là en particulier ? A cause de sa jolie couv toujours signé Susumu Matsushita, mais en pâte à modeler. Ouais, c’était avant la CG. Petit uniforme crypto-nazi, “En abant ! Ja !” Dragon Quest 1.2 le tout premier remix de la saga, Romancing Sa.Ga2, du sport, du sport et du sport.


L’actu du moment (1993 donc), c’est la 3DO qui sort aux USA avec comme jeu de lancement le mythique Crash’n Burn dont les personnages tutoient le ridicule à chaque instant. C’est aussi le début d’une tradition débile, celle du “best launch ever”. A chaque sortie d’une console US, on trouvera toujours des lemmings pour vous affirmer, les yeux dans les yeux, que la Xbox, la 3DO etc a les meilleurs jeux de lancement “ever”. Pourtant, Famitsu ne se mouille pas et parle même d’inquiétude concernant ses jeux de lancement, seulement 4. Souhaitons à la 3DO tout le succès qu’elle mérite, 699$ et 95 fuckn’ cents. Hé ouais, ça déconnait pas.

Un signe qui ne trompe pas: quand ça va mal pour une console, on essaye de la repositionner sur un marché différent “à la pointe de la technologie”. Le glorieux CDi est allé trainer sa carcasse dans les auto-écoles de France tandis que la Saturn proposa son “Navi”. Bref, ça sentait déjà le sapin pour la Marty qui se retrouve dans un trip GPS (déjà à l’époque) pour un prix oscillant entre 200,000 et 300,000 yens. Le moniteur était vendu séparément, non mais sans blague.

La Laser Active, c’était l’objet grand luxe de l’hiver, plus encore que la Neo Geo. Ce Laser Disc (collector!) pouvait s’équiper de module Mega LD (pour Mega Drive et Mega-CD) ainsi que du modèle LD-Rom² (pour la gamme Nec PC Engine et tout le toutim). 39,000 yens le machin, ça fait un peu cher, surtout quand il fallait aussi s’acheter la bécane en plus (89,800 yens). Mais ils étaient sympa, un pack avec tout était dispo pour 128,800 yens. On peut avoir 6 Wii pour ce prix, mais elle ne pourra toujours pas vous montrer des films, même Auto-reverse. Pousse la fonte.


Alors ça…
Quand on vous dit que les jeux de baston étaient immensément plus populaire qu’aujourd’hui, d’accord. Mais de là à s’organiser une Street Pride, avec carrosse et tout… Le Zangieff a l’air priceless… Et Ryu… Et Chun Li… J’espère qu’ils seront dans Street Fighter IV, ces gus.

Une jolie pub en passant. Une des séries d’Akihiro Kimura, le chara designer d’Emerald Dragon, a d’ailleurs été publié en France en 2006.

Le Top ! Attention, à l’époque, les chiffres n’indiquent pas les ventes mais un vague indice établit à partir de sondages réalisés auprès des partenaires. Disons que les sondages électoraux sont à peine plus fiable.
En attendant, c’est un jeu J League en tête. J League Soccer Prime Goal de Namco était assez nul, mais il profitait du boom de la ligue de football nippone qui venait tout juste de naitre. A l’époque, c’était comme les années 80 ici: la folie. Ramos, Basile Boli, Schilatchi, c’était la golden retraite, pas besoin de cotiser pendant 41 ans. Du coup, la moindre bouse estampillée J League se vendait, jusqu’à l’éclatement de la bulle, 3 années plus tard et l’heure des comptes. Premier jeu non Nintendo, Shining Force 2, le tout mou avec son héros Bowie le Bovin, mais qui sauve l’honneur de Sega puisqu’il devance Final Fantasy USA : Mystic Quest. Un semi four qui prouvait (déjà) qu’il ne suffisait pas de rajouter des fadaises comme “Crystal Chronicle” ou Crisis Core à Final Fantasy pour tromper la clientèle. Les gens n’étaient pas tout à fait des pigeons. Ah non, je retire, bien devant, on retrouve Sailor Moon édité par “Angel”, un énième clone de Final Fight (c’était le type de jeu facile à bricoler vite fait).

Les plus attendus. Le hit à venir, c’était Roma Sa.Ga 2, qui était un peu la version hard core yarikomiste du rpg avant de se faire piquer la couronne par los Megaten. DQVI, sans date, normal. Il sera retardé de toute manière. Normal. Ah tiens, un Sailor Moon, mais de Bandai. 9800 yens la cartouche. Les mecs qui l’ont payé le prix fort doivent s’être déjà suicidé. Fire Emblem, le premier remake des aventures de Marth (un nouveau à venir en 2008) et DQ 1.2 nous montrent encore une fois que les remakes, ça marchera jamais. Le sourire du jour vient de Virtua Racing MD, prévu pour Mars. Côté injustice, c’est Phantasy Star IV qui s’apprête à sortir dans l’anonymat le plus total.

Le moment de la shame, le top 20 des lecteurs, ou comment influencer un top. Pendant des années, des centaines de lecteurs écriront pour à chaque fois voter pour Tactics Ogre, histoire qu’il reste dans ce top qui sacralise plutôt les derniers arrivés d’une série. Mais le truc fou, c’est en bas, le top USA. 7th Saga, alias Elnard de Enix. C’est le seul rpg de la liste. Faut bien se rappeler qu’à l’époque personne ne croyait que les rpg marcheraient en dehors du Japon, un discours qu’on nous a ressorti jusqu’à ce que Final Fantasy VII change complètement la donne. Alors pourquoi sortir le plus nul de tout les rpg de cette génération aux USA ? Non seulement c’était hideux, mais 7th Saga incluait les plus mauvaises idées de gameplay de l’époque. On ne pouvait enrôler qu’un seul type et si par mégarde on en changeait en cours de route, hop, on perdait tout ce qu’on avait gagné pour lui. La difficulté, le mode 7, tout, à la poubelle. Le pire, c’est que, faute de mieux, les gens achetaient. Si 7th Saga sortait aujourd’hui, il s’appellerait Lost Odyssey.

Partie 2. Même joueur, joue encore.

Usine, Saint Petersbourg

2008. Plein centre historique de Saint Petersbourg, il y a une usine abandonnée. Normal, déjà. Mais pour être sur que personne ne s’y introduise (allez savoir, peut-être qu’il pourrait s’y blesser), on a disposé du fil de fer barbelé un peu spécial. En fait, ce ne sont pas des pointes mais des lames de rasoir. Ainsi, les enfants du quartier n’iront pas se faire mal bêtement. Ouf !