Nouveauté sur Robotics, une nostalgie qui vaut plus que quelques coups de pelle, à savoir des vieux numéros ‘igolos de Famitsu. Enfin “FamicomTsushin”. Plutôt que de les relire dans les toilettes, autant étaler ici ces petits moments de bonheur. On va commencer par un numéro au hasard, le 257, ce qui nous téléporte au 12 Novembre 1993. Prepare to jump.

Pourquoi celui là en particulier ? A cause de sa jolie couv toujours signé Susumu Matsushita, mais en pâte à modeler. Ouais, c’était avant la CG. Petit uniforme crypto-nazi, “En abant ! Ja !” Dragon Quest 1.2 le tout premier remix de la saga, Romancing Sa.Ga2, du sport, du sport et du sport.


L’actu du moment (1993 donc), c’est la 3DO qui sort aux USA avec comme jeu de lancement le mythique Crash’n Burn dont les personnages tutoient le ridicule à chaque instant. C’est aussi le début d’une tradition débile, celle du “best launch ever”. A chaque sortie d’une console US, on trouvera toujours des lemmings pour vous affirmer, les yeux dans les yeux, que la Xbox, la 3DO etc a les meilleurs jeux de lancement “ever”. Pourtant, Famitsu ne se mouille pas et parle même d’inquiétude concernant ses jeux de lancement, seulement 4. Souhaitons à la 3DO tout le succès qu’elle mérite, 699$ et 95 fuckn’ cents. Hé ouais, ça déconnait pas.

Un signe qui ne trompe pas: quand ça va mal pour une console, on essaye de la repositionner sur un marché différent “à la pointe de la technologie”. Le glorieux CDi est allé trainer sa carcasse dans les auto-écoles de France tandis que la Saturn proposa son “Navi”. Bref, ça sentait déjà le sapin pour la Marty qui se retrouve dans un trip GPS (déjà à l’époque) pour un prix oscillant entre 200,000 et 300,000 yens. Le moniteur était vendu séparément, non mais sans blague.

La Laser Active, c’était l’objet grand luxe de l’hiver, plus encore que la Neo Geo. Ce Laser Disc (collector!) pouvait s’équiper de module Mega LD (pour Mega Drive et Mega-CD) ainsi que du modèle LD-Rom² (pour la gamme Nec PC Engine et tout le toutim). 39,000 yens le machin, ça fait un peu cher, surtout quand il fallait aussi s’acheter la bécane en plus (89,800 yens). Mais ils étaient sympa, un pack avec tout était dispo pour 128,800 yens. On peut avoir 6 Wii pour ce prix, mais elle ne pourra toujours pas vous montrer des films, même Auto-reverse. Pousse la fonte.


Alors ça…
Quand on vous dit que les jeux de baston étaient immensément plus populaire qu’aujourd’hui, d’accord. Mais de là à s’organiser une Street Pride, avec carrosse et tout… Le Zangieff a l’air priceless… Et Ryu… Et Chun Li… J’espère qu’ils seront dans Street Fighter IV, ces gus.

Une jolie pub en passant. Une des séries d’Akihiro Kimura, le chara designer d’Emerald Dragon, a d’ailleurs été publié en France en 2006.

Le Top ! Attention, à l’époque, les chiffres n’indiquent pas les ventes mais un vague indice établit à partir de sondages réalisés auprès des partenaires. Disons que les sondages électoraux sont à peine plus fiable.
En attendant, c’est un jeu J League en tête. J League Soccer Prime Goal de Namco était assez nul, mais il profitait du boom de la ligue de football nippone qui venait tout juste de naitre. A l’époque, c’était comme les années 80 ici: la folie. Ramos, Basile Boli, Schilatchi, c’était la golden retraite, pas besoin de cotiser pendant 41 ans. Du coup, la moindre bouse estampillée J League se vendait, jusqu’à l’éclatement de la bulle, 3 années plus tard et l’heure des comptes. Premier jeu non Nintendo, Shining Force 2, le tout mou avec son héros Bowie le Bovin, mais qui sauve l’honneur de Sega puisqu’il devance Final Fantasy USA : Mystic Quest. Un semi four qui prouvait (déjà) qu’il ne suffisait pas de rajouter des fadaises comme “Crystal Chronicle” ou Crisis Core à Final Fantasy pour tromper la clientèle. Les gens n’étaient pas tout à fait des pigeons. Ah non, je retire, bien devant, on retrouve Sailor Moon édité par “Angel”, un énième clone de Final Fight (c’était le type de jeu facile à bricoler vite fait).

Les plus attendus. Le hit à venir, c’était Roma Sa.Ga 2, qui était un peu la version hard core yarikomiste du rpg avant de se faire piquer la couronne par los Megaten. DQVI, sans date, normal. Il sera retardé de toute manière. Normal. Ah tiens, un Sailor Moon, mais de Bandai. 9800 yens la cartouche. Les mecs qui l’ont payé le prix fort doivent s’être déjà suicidé. Fire Emblem, le premier remake des aventures de Marth (un nouveau à venir en 2008) et DQ 1.2 nous montrent encore une fois que les remakes, ça marchera jamais. Le sourire du jour vient de Virtua Racing MD, prévu pour Mars. Côté injustice, c’est Phantasy Star IV qui s’apprête à sortir dans l’anonymat le plus total.

Le moment de la shame, le top 20 des lecteurs, ou comment influencer un top. Pendant des années, des centaines de lecteurs écriront pour à chaque fois voter pour Tactics Ogre, histoire qu’il reste dans ce top qui sacralise plutôt les derniers arrivés d’une série. Mais le truc fou, c’est en bas, le top USA. 7th Saga, alias Elnard de Enix. C’est le seul rpg de la liste. Faut bien se rappeler qu’à l’époque personne ne croyait que les rpg marcheraient en dehors du Japon, un discours qu’on nous a ressorti jusqu’à ce que Final Fantasy VII change complètement la donne. Alors pourquoi sortir le plus nul de tout les rpg de cette génération aux USA ? Non seulement c’était hideux, mais 7th Saga incluait les plus mauvaises idées de gameplay de l’époque. On ne pouvait enrôler qu’un seul type et si par mégarde on en changeait en cours de route, hop, on perdait tout ce qu’on avait gagné pour lui. La difficulté, le mode 7, tout, à la poubelle. Le pire, c’est que, faute de mieux, les gens achetaient. Si 7th Saga sortait aujourd’hui, il s’appellerait Lost Odyssey.

Partie 2. Même joueur, joue encore.