Logo spécial blockbust’ 2008, get:

Attention, obus atomique. Alors que le fandom-verse retient son souffle pour Dragon Ball le movie live, les Wacho Bros pondent un film hallucinant, tellement culte qu’il aura même le bon goût de se crouter au box office. Hypra connu aux USA simplement parce qu’il fut diffusé là bas (comme pour Goldorak ici, hein), Speed Racer est un dessin animé pourri de la Tatsunoko qui a bien 40 ans au compteur. Pourri, oui, complètement. « Représentatif d’une autre époque » est accepté aussi. Les vannes y sont atroces, les couleurs criardes, l’histoire est du niveau pré-shonen, avec l’intrusion du fameux rebelle, ce qui inspirera plus tard le même studio pour Gatchaman et puis le genre sentaï en général. Les images de Mach Go go go, ou même Mahha Gôgôgô comme on dit en katakana ont même été utilisées par le Wu tang Clan. Mais trendy à ce point, Speed Racer l’est au moins depuis l’invention du dvd et d’internet. Mais pourquoi diable les Wachowsky sont allés adapter ça…

Christina, concupiscente

Le résultat est absolument dantesque. On est en plein faux film pour enfants, dissimulant des enjeux plus grands derrière son histoire de pacotille qui ferait passer l’intégrale de la Coccinelle pour une œuvre visionnaire sur la synergie de l’homme et de la machine. Commençons par les acteurs : ils y croient tous (bonus plus 10 !). Derrière Emile Hirsch (neutre good donc très bon), il y a la plus sexiest Christina Ricci du cosmos. Suivent des guest de fou, comme Roundtree en grand maitre driver, ou le cultissime Hiroyuki Sanada dans un rôle quasi muet. Même Melvil Poupaud s’y met, avec un très gratuit «putain de sa mère, il a un flingue » (en français dans le texte). Mais il y a aussi… Chim Chim le chimpanzé qui fait du Kung Fu ! Et soyons franc, un film avec des singes qui font des coups de pieds sautés ne peut pas être mauvais ! Les Wacho se sont fait plaiz’ en tournant un film animé style totalement improbable pour des millions de $$, un vrai caprice de gosses de riches. La scène d’ouverture, où, telle une partie de Mario Kart, Speed lutte contre le chrono et le ghost de son frère vaut rien qu’à elle seule le détour. Tout y est, un capharnaüm qui saute aux yeux, suprême et crâneur, fier de ses effets comme autant de certitudes imprimées sur un tract politique du parti communiste. Le finish, très Miyazakiens dans le genre « tu seras un homme, mon fils », se défend pas mal. Et (encore une fois) un chimpanzé qui fait du Kung Fu ! Matrix est assassiné !

Comparatif: (oui j’attendais presque cette scène avec impatience)

VS

On se situe exactement de l’autre côté du prisme Cars, qui tentait à tout prix de rendre cohérent l’irréel. Ici on fait complètement abstraction de cette cohérence pour s’appliquer des exigences complètement farfelues, celle d’un dessin animé momoche des années 60, mais pimpmyridé ce qu’il faut. Speed Racer est probablement le film le plus culte dans le sens strict du terme car seul une poignée de gus se sont déplacés le voir en salle, sous les huées des gens ne se rendant pas compte qu’ils passent là à côté de l’ovni « major », la perle nawak la plus underground de 2008, un film pour gosses post-Matrix où les vannes nulles tombent à plat exprès, un luxe qu’on ne se paye pas au cinéma, sauf dans la comédie française. Bilan, ça n’intéresse pas les gens. C’est con, Speed Racer allait quelque part.

Ici, on récompense l’audace, sur 5 mérité

Et forcément le label qualité maison