Charlie Hebdo, le canard type de mon adolescence, période de vie qu’un ami, un chouia de droite qui avait obligé son fils à adhérer « aux jeunes RPR » avait qualifié de « voltairienne ». Je n’avais manqué aucun numéro depuis son relaunch jusqu’à juillet 2000. Mais vers la fin, le pro-bovisme systématique m’agaçait. Le jour où j’ai senti un article teinté de cette haine idiote motivée par des principes moraux alambiqués ou de cet antisémitisme de gauche, j’ai laissé tomber Charlie. Ses partisans nuls (inutiles de les namedropper ici mais il y en a un paquet) et maintenant ce documentaire m’ont conforté dans cette décision. Phillippe Val, entre deux plateaux d’ITV/Ruquier, l’œil plissé, ton grave, nous rappelle, du haut de son fast thinking, à quel point la démocratie était en danger. L’enjeu du procès auquel était confronté son journal va « au delà de tout ». Mais il n’y avait aucune chance que Charlie soit condamné. Le seul highlight de ses deux heures interminables que l’on aurait plutôt passé devant un singe qui jongle, c’est Boubakeur qui avoue que le procès est inutile. Ipso facto, le doc l’est aussi aussi, alors qu’il essaye de faire l’important.