Lors de mon premier voyage à San Francisco, tout gosse, une tante locale franchement simpliste m’avait mis en garde. « Fais attention quand même, cette ville est pleine d’homo ». Plus tard, cette « démocrate » bon teint me tiendra un discours hallucinant sur le danger de la TV, pré-ségoléniste, confortant une certaine idée qu’on se fait de la gauche américaine soit disant militante des années 80. Avec Harvey Milk, j’allais enfin voir “l’ampleur du danger”, attention.

Militant de gauche, Harvey Milk l’était assurément, mais le biopic « avec des morceaux d’acteurs dedans » nous présente aussi une autopsie de l’activisme des années 70 ainsi que celle des luttes politiques de couloirs, des concessions et des petits arrangements. Portrait powerfull maitrisé par Sean Penn et sa compo de ce premier élu openly gay, c’est surtout Josh Brolin, l’ami et nemesis de Milk qui impressionne. Feutré, tout en retenue, mal dans ses baskets, il est subtilement présenté comme un refoulé, objet parfait pour Gus Van Sant pour balancer quelques scènes de rêverie © dont il a le secret. Du biopic à la cain’ri, racé et puissant, qui ne déborde pas sur les côtés.

L’occasion idéale pour lancer un nouveau label robotics: