Sama waruzu, c’est le dernier projet Mad House et de Mamoru Hosoda, le mec derrière le modeste mais efficace « La traversée du temps ». C’est sans doute la première fois depuis longtemps qu’on arrive à une qualité « néo-coréenne » dans un long métrage d’animation. Kenji est un ado méga timide mais brillant comme seul Yoshiyuki Sadamoto sait les faire. Natsuki, son sempai pour qui il a le béguin, lui propose justement de lui servir de date à la grande teuf des 90 ans de sa grand-mère. Départ pour la cambrousse égayée par les criquets et rencontre avec la vingtaine de membres du clan Shinohara. Des mecs normaux, tous, des clichés pour certains (les femmes qui parlent fort qui tiennent le foyer face aux mecs parfois surexpressifs et bourrins mais souvent mutiques et efficaces.

Ca se complique quand Kenji reçoit un email zarb avec un code à craquer, ce qu’il fait facilement. Tout d’un coup, le monde 3.0 ou 4.0, on ne sait plus, un cyber-jardin composé d’avatars, de tachikoma du futur et d’IA se barre en sucette. Une IA machiavélique se forme et commence à prendre le contrôle du Japon tout entier. Plus rien ne marche au Japon, même la voix dans les escalators qui vous invite à faire attention à la marche. Et quand ça, ça marche plus, c’est vraiment la panique, dans le japonterredecontraste.jpg. Accusé à tort, la famille va bientôt être frappée par le deuil, un deuil qui va les unir. Nobody fucks with the Jinnôchi’s !

Ah oui, pourquoi Corréen ? Summer Wars brasse de multiples genres. De part son titre et son calibrage de base, c’est un film de l’été, un entertainer gros bras avec énormément d’à-côtés, plein de petits éléments qui auraient pu faire chuter le film. Du burlesque manga, oké. Mais de la politique ? Du Ghost in The Shell aux couleurs criardes à la Murakami ? Et puis aussi des moments de paisible campagne japonaise, sans parler d’images de la vieillesse et du deuil. Quel dessin animé vous proposera aujourd’hui un si large panorama d’émotions et de sensations différentes ? Il faut la voir cette famille, unie comme des samouraïs, luttant tous ensemble contre un cyber-Freezer à l’aide de leurs téléphones portables, dans leur maison tradi’ au milieu de nulle part. Il y a vraiment beaucoup de choses dans Summer Wars, mais tout y vit, tout y cogne avec le panache d’un coup de pied dans la gueule.