Après avoir joué le flic sans foi ni loi, Mel Gibson revient dans… un vieux flic sans foi ni loi qui veut se venger. Un rôle de composition.

Notre vieux héros est filmé de manière un peu alimentaire par Martin Cambell qui le pousse jusqu’à la cruauté, à se montrer avec sa vraie gueule d’aujourd’hui, sans fard. Il est affreux à regarder, bouzillé de partout. L’alcool ?

D’habitude dans un Mel-movie -synonyme de vengeance movie- il y a toujours un rapport étroit à la douleur ce qui signifie qu’il va tabasser des types puis ensuite se faire torturer à son tour. C’est peut-être ça, son chemin de croix 2010, montrer sa vraie gueule comme pour expier ses délires racistes et antisémites. Mel se fera donc dérouiller maxi-music. Il essaye de se racheter, ça se sent. C’est pour ça qu’il est le seul personnage honnête du paquet, caché dans un imper cradingue. Zemmour dirait qu’il fait de la repentance. Pour faire contrepoids, le scénario parachute périodiquement un personnage qui lui donne de bons conseils, une entité un peu burlesque qui balance des bons mots par grappe. Particularité: il est si artificiellement collé à l’histoire qu’on pourrait le sabrer hors du film, via un director’s cut. Le mec inutile.

Vengeance-movie oblige, certains acquis gibsonniens sont bien là, tel que la torture gratuite avant l’interrogatoire, un truc chopé depuis par Jack Bauer. Tout le monde est corrompu, chacun mérite et aura son coup de poing dans les dents. C’est peut-être bien le problème : Edge of Darkness, nom VO aussi générique que Hors de Contrôle, c’est pas l’imagination au pouvoir. C’est pire : on l’a déjà vu ouate mille fois, ce film.

sur 5.