Archive for November, 2010
Rip Leslie Nielsen
Nov 30th
Géant de la comédie qui, entre autres talents, nous a prouvé que les Whites, les blancos ne devraient pas faire de kung fu au cinéma. R.E.P.
Alibi vintage.
Joyeux anniversaire la GX-4000
Nov 24th
C’est officiel, les gens sont fous. La Super Famicom fête ses 20 ans, la Saturn et la PlayStation 16 ans, la X360 5 ans, Pac-Man 30 ans… C’est comme Dragon Ball rediffusé en permanence à la TV : plus le temps d’être nostalgique. Et tout ça a fait passer en arrière-plan la seule commémoration qui vaille le coup, celle de la GX-4000.
Allez, interlude “Michel Leeb” :
1990, Amstrad décide d’envahir le monde de la Péritel avec une console de jeux. À l’intérieur, un Z80 qui a déjà fait ses preuves puisqu’on le trouve déjà depuis perpèt’ un peu partout (genre dans la Master System). Bien avant Nintendo, c’est la première fois qu’un éditeur s’apprêtait à sortir une console moins puissante que ce qu’il y a sur le marché. Et puis à 990 fr (“prix maximum comme disait la pub”).
Deuxième interlude “Michel Leeb”.
Double stratégie. La console avait alors le soutien des mmmm meilleurs éditeurs européens. Loriciel. Infogrames. Titus. Et surtout Ocean. Il y avait Robocop. Et on ne peut pas avoir tort avec Robocop en 1990. Il y avait le godamn’ Batman. Un Tintin…
T’sais quoi, ça fait longtemps, j’ai comme une envie de…
Et puisqu’on y est, on va en finir, avec un compatriote….
Mais le plus fou, c’est que la GX-4000, c’était un peu la tentative de MSX à l’occidentale. Car en même temps sortaientt le CPC 6128+ (à disquette) et le CPC 464+ (à cassette), tous deux équipé d’un port cartouche. Le problème, c’est que les jeux cartouches étaient basés sur la même techno que les softs CPC. Même à l’époque, on se demandait qui payerait pour jouer à la même daube mais en version plus chère.
Et puis il y a eu le Batman-gate, un truc qui aurait fait grand bruit avec internet. Mais en 1990, personne n’était dupe :
Et ouais, sur fond de peu-ra, wesh t’as vu, on peut voir Batman… mais version Amiga, ultra pimpé.
Mais ce croco, là, déjà, c’était pas possible.
Un best of, avec une pub qui explose, je cite, la cheu-tron :
Hé, écran graphique, mais une prise branchée. La classe Apple, déjà.
Déjà, il y a le fait que c’est “Amstrad”, et que c’est le petit surnom d’Alain Juppé (bon courage avec Karachi, mec). Du coup, bonus sympathie + 10
Mais c’est en regardant l’unique jeu GX-4000 de ma collec’ que le point vraiment révolutionnaire de la console devint clair comme le soleil en plein jour : l’emballage.
Il est comme celui des néo-boites de fromage qui sentent fort. Comme un Roquefort bourgeois, la cartouche ne touche pas les côtés de la boite. Du vrai génie avant la lettre. Respecte ça, mec.
C’était il y a 15 ans
Nov 23rd
En cette période d’anniversaire (20 ans, la Super Famicom, bientôt le droit de boire de l’alcool aux USA), j’ai décidé de remettre un coup de nostalgo en remettant ici ma rub’ clin d’œil d’il y a 15 ans.
Joyeux anniversaire la Super Famicom
Nov 21st
20 ans, ça se fête.
Ouais sauf que moi, pu de rond donc j’avais juste acheté Dynamite Duke.
Venus Noire
Nov 19th
Venus Noire est difficilement soutenable et pourtant c’est sans doute le film français de l’année. So what, Kechiche did it again ? Je vais te faire une confidence : pour moi ce mec est un miracle, à se demander comment il fait à chaque fois pour marier le film populaire et une telle exigence d’écriture et de réalisation. J’ai déjà abondamment parlé de mon amour pour la Graine et le Mulet ici, mais bon… Kechiche le mystère…. Si j’en crois tous les articles que j’ai lu sur lui, c’est un dur à cuire tendance peau de vache. Le mec éprouvant et difficile à vivre. Très bien, pas de problème, ça me va.
Derrière sa façade “drame de femme” antiglamour, Kechiche nous propose là une véritable autopsie du racisme ordinaire du début du XIXème, celui qui tentait à prouver une infériorité naturelle des africains. La victime, il n’y a pas d’autre mot, cette Venus hottentote, Saartjie Baartman a été extirpée et vendue, puis utilisée comme une bête de foire. Elle sera ensuite étudiée en labo, puis exhibée dans des salons libertins. Et, on y est presque, elle sera contrainte à se prostituer pour finalement trouver la mort peu après, de maladie tout autant que de chagrin. True but sad story. Mais la honte des hommes ne s’arrête pas là car elle sera dépossédée jusqu’au bout d’elle même: la “Science” (du XIXème) la disséquera puis en fera un moule pour refaire d’elle le sujet d’études qu’elle aurait dû être.
En te répétant ici les grandes lignes de sa vie, tout le film dans ma tête m’est repassé dans la tête. Long, lancinant, souvent abject. En fait, il s’agit là d’une technique classique de Kechiche qui consiste à tendre la situation jusqu’à ses dernières limites, de la rendre insoutenable même dans ce qu’elle a de plus banal (remember le cousous de la graine et le mulet). En plus, une bonne moitié du film repose sur les performances de Yahima Torres, l’autre versant de la danse du ventre (toujours la “graine”). Presque comme un film carcéral, il ne lui octroie presque jamais de perm’, enfermée qu’elle est dans ce système. Des scènes de respiration salutaire aussi pour le spectateurs, il n’y en aura pas beaucoup. C’est tout le paradoxe de ce show qui fait tout pour ne pas être divertissant. De l’anti-entertainement, le parti pris du film.
A la fin, Kechiche copie/paste un reportage sur les retours de la dépouille de Saartjie Baartman en Afrique du sud. Et c’était pas il y a des dizaines d’années, non. Son squelette et le moulage de son corps étaient encore exposés au Musée de l’Homme à Paris jusqu’au début des années 70. Et ce n’est que par une loi spéciale, voté en lousedé à la fin des années Jospin qu’elle a enfin pu repartir pour la terre de ses ancêtres. Je serais tenté d’y voir là une preuve de plus que les années Jospin, c’était le bien, mais là n’est pas le sujet. Derrière un film mastoc, avec énormément de lignes de lecture derrière le côté bourrin de l’esclavagisme, il y a une certitude. Ce que fait Abdellatif Kechiche dans la Venus Noire, personne n’aurait pu mieux le faire aujourd’hui dans le cinema français. Je mets mon billet là-dessus. Sonne-pèr’.
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