Machete, tout un programme monosyllabique. Un pitch, un spoof, et splash, nous y voilà, quelques années  plus tard avec un vrai film. Ce cinéma de la poudre déshydratée, tu fous de l’eau dessus et ça te fait une vraie soupe. Bah là, même motif, même punition, tu te retrouves avec un vrai film.

Machete est donc un pseudo film de la chicanosploitation, basé sur ce fameux trailer balancé entre Death Proof et Planet Terror. Personnellement j’ai toujours cru qu’il était trop génial pour être vraiment de Roberto Rodriguez. Et en même temps, j’ai vu Predators cette année donc je suis préparé au pire. Et pourtant, Rodriguez, même pas peur, produit un Machete qui singe exactement le trailer génial en y ajoutant un golden casting où personne ne manque. Seagal, Johnson, De Niro, la teuf. Nanas à tomber par terre, keufs véreux le tout dans une irrévérence calculée et sans doute une joie adolescente pour tous ces cabotins. Y’a juste Danny Trejo, au charisme un peu modulable, un peu absurde comme Toxic Avenger. Rodriguez est ce qu’il est, pas de miracle, c’est donc réalisé à la truelle. Pas le mo-moche volontaire, non plutôt le genre pas malin. Ce qui est paradoxal pour du volontairement cra-cra… Ce serait comme reprocher à Mars Attack d’être kitch. Et bon sang, je ne reprocherais jamais rien au dernier Burton vraiment bon (Et après, fut la Planète des Singes).

Mais le problème de Machete est qu’il doit affronter de plein fouet des spoofs plus intelligents que lui. Cette même année, Black Dynamite, un bijou d’hommage à la blaxpo. Machete, pour rester dans le monosyllabique, c’est un casting plus glam mais pas 100% pimp comme il faudrait. Ow et Jessica Alba, pas naked dans Sin City « parce que j’ose pas » offre une scène de douche totalement gratuite. On lui pardonnerait presque le speech où elle motive la foule, au moins aussi mou que celui d’Orlando Bloom dans Kingdom of Heaven, d’une mollesse encore indétrônable aujourd’hui. Un résultat pas tout à fait Dans les Dents mais un

pour la bonne humeur de l’ensemble.