Archive for January, 2011
Hereafter (Au-delà)
Jan 29th
C’est le clint de tous les dangers. Parce qu’il s’imagine mélo. Parce que c’est un film choral. Parce qu’il filme en dehors de son bitume riquain. Parce qu’il fait jouer Cécile de France. DE TOUS LES DANGERS. Mais on ne peut pas lui reprocher de penser à la mort. 81 ans le mec. Presque une décennie d’écart avec Ridley qui se posait déjà là en génie-cheveux-blancs.
George (Matt Damon, cristallin) a un don de voyance mais essaye de vivre une vie normale. Le classico : il parle aux morts. Marcus, le londonien, perd son frère jumeau et va essayer à tout prix de lui reparler. Enfin, Marie survit in extrémis à un tsunami “dans un pays d’Asie” et va essayer de comprendre la vérité sur sa “near-death experience”. Un méli-mélo entendu pour des personnages à qui la vie a fait la Hagra mais que le destin va inévitablement réunir. Un défie qui ne pourra pas décourager Clint.
Allons-y en 3 fois.
La partie US
Eastwood et Damon nous la rejouent Unbreakable, normal vu que c’est sans doute celui qui a le plus défini les films US au cours de la décennie précédente grâce à ses multiples lignes de lectures et sa réécriture du high concept du super-héros. Matt Damon, médium triste, essaye de vivre malgré la morbidité de sa vie qui l’isolent. Dans un San Francisco gris (la ville d’HarryCallahan), il est une parabole de toute la filmo crépusculaire du cinéma Eastwoodien. A elle seule, elle permet de se farcir la dernière partie. Mais avant il y a…
La partie brit
Tu vas voir que plus le film s’éloigne des côtes US et plus il devient médiocre ou nul. En Angleterre, ça va encore. L’Angleterre, pays où l’on trouve encore des Whopper, réserve encore des éclairs de cinéma. Après tout, c’est le pays le plus collé-serré de la mort (dans le film hein), exactement la zone de maitrise de Clint. Et puis elle permet à Damon de rencontrer le gamin. Pas parfait, mais c’est sans doute là où les plus belles questions d’un film qui a malheureusement….
Une partie française
Pas de miracle. Tu ne peux pas faire des miracles avec Cécile de France. Un jour, un prof de dessin à l’esprit vif me disait “qu’il faut dessiner ce que tu connais”, de puiser dans ta mémoire pour rendre le résultat crédible. C’est tout le souffle nostalgique de Miyazaki, ces décors “évocateurs”. Mais le monde de Cécile de France, passant d’une scène incroyable de tsunami filmée pour tester ton 5.1 qui bascule dans France Télévisions (sans rire), ça ne l’a pas inspiré, Clint. L’ombre de son instinct. Et ce n’est même pas ce qu’il y a de plus laid, le pire étant réservé aux images clichées de “la vie après la mort” que même le mauvais des épisodes de Lost saison 2 aurait eu honte de montrer. Des ombres d’humains, fond blanc, à te faire regretter d’avoir loupé un débat d’Yves Calvi. Je ne sais pas si l’actors’ studio nippon avait autant choqué les japonais au moment d’Iwo Jima, mais là, c’est juste pas possible.
3 notes distinctes donc.
Quoiqu’il en soit, 81 ans, le mec, il a fait suffisamment de films incroyables pour se permettre de faire du Marc Levy. Et puis il tient encore en respect avec son finger gun.
Season of the Witch / Le dernier des templiers
Jan 25th
Nicolas Cage est devenu un “truc” Robotics. Un peu comme les comics ou les actionneurs, Kamui Robotics se doit désormais de t’offrir une info fiable sur la filmo de Nick Cage. Soit. J’aurai pu me contenter de foutre un lien vers la vidéo “Nick Cage goes nuts” ou “loses his shit” que tu connais forcément. Mais je suis tombé sur une série de portraits du gonz. Et normalement, tu vas comprendre tout de suite ce qui fait l’attrait de sa dernière aventure.
Allez, parce que j’ai envie de te faire vibrer…
Après nous avoir ébloui dans “Nicolas Cage en chapeau” ou encore “Nick Cage sous crack embrasse une meuf probablement une pute en braquant son mec en même temps alors qu’il est flic“, voici Nicolas Cage, cheveux long et gras. Ou en V.O “Season of the Witch”. Ou “Le dernier des templiers” en français, même si le mot templier n’est jamais prononcé une seule fois dans le film. Mais hé, whatever, les mecs, comme le film. D’ailleurs je risque de parler aussi de différents plot twists car ouais y’a un plot. Spoiler Alert donc.
Cage et le mec qui joue Hellboy sont des chevaliers objecteurs de conscience durant les croisades. Arrêtés en chemin, ils sont contraints d’aider un prêtre et un chevalier d’escorter une fille, présumé sorcière. Et en général, si tu es cinéphile de qualité, tu sais que ce genre d’argument signifie une fille à poil à un moment de l’histoire. La prétendue sorcière en question a sans doute été choisie pour son petit air de “la meuf de Twilight”. Attention, ça devient subtil : à la fin, une fois arrivé dans le château final où doit avoir lieu le procès en sorcellerie, la fille s’échappe. Ce n’est pas une sorcière, en fait elle est habitée par un démon venu de l’enfer mais qui ne dirige pas le FMI, bien déterminé à cramer un bouquin magique, dernier rempart d’un monde libre à économie de marché. Une question m’est venue : si le démon a pris une hôte terrienne mais qu’il pouvait à tout moment sortir de sa cage, s’envoler et détruire un château entier, POURQUOI DIABLE A-T-IL EU BESOIN DE NICOLAS CAGE POUR L’ESCORTER ?! Il aurait très bien pu voler jusqu’au château final et le cramer jusqu’au dernier rocher. Et voilà, le livre magique est détruit. Ca n’a pas de sens. C’est un démon.
Souvent, tu te demande si Nick y croit ou s’il bascule dans le mode “Berserk” du programme qui le contrôle et qui lui donne cet air triste et pénétré. Car il faut y croire à ces armées en CG qui ont au moins la politesse de ne pas obliger à porter des lunettes 3D nulles. Season of the Witch ne recule devant aucun effet toc, mélangeant Indy, la Momie, les magiciens et les cheveux gras de Prince of Persia sans état d’âme. Faut les voir se démener pour essayer de combler les vides d’un scénario qui n’y croit pas lui-même, même pas suffisamment drôle pour être classable en nanard réjouissant comme Ghost Rider. Citer Ghost Rider comme une référence, il y a encore 4 ans, tout le monde aurait dit que c’était impossible. Ron Perlman est quand même bon et puis argument ultime :
Il y a Nick Cage avec un casque.
Allez, soyons sérieux.
Batman Vs Bat-chef-sioux ?
Jan 22nd 06:45
Somewhere
Jan 21st
Attention texte à risque. Ouais carrément. Somewhere est le dernier Coppola Jr fille. Et djeezus, que c’était chiant. Pas parce qu’il ne s’y passe rien, non, mais parce que Sofia s’est dit qu’elle allait filmer de manière intéressante (comprendre “artsy trendy” selon ses termes, “poseur” on dit aussi) le spleen, un truc déjà fait et bien plus maîtrisé par Bill Murray que tu vas regretter chaque seconde de Somewhere.
Enfin, c’est un faux prétexte, car le vrai sujet, c’est quand même celui d’une fille qui va apprendre que “hé, c’est dur la vie“, même allant vivre d’hôtel de luxe (château Martmont) en grand hôtel de luxe (Versailles). Le même film que les autres. Je n’ai rien contre les gens qui ont des lubies étouffantes (dans le fond, Sofia Coppola a finalement un peu les mêmes marottes que Miyazaki, tu sais, “la vie d’une fille qui doit grandir“) et qui les décline ad nauseam. Des films lents, j’en aime à la pelle. Tiens, check le sublime I wish I Knew de Jia Zhang Ke (numéro quatre de mon top 2010), c’est lent, ouais mais c’est incroyablement beau. On est vraiment dans le plaisir esthétique le plus pur. Dans Somewhere, le seul plaisir esthétique que tu puisses avoir, c’est Stephen Dorff, bégé porté disparu depuis qu’il a fait le méchant dans Blade. Il joue un acteur mais il s’ennuie à mort (et j’imagine Sophia lui disant “tu vas voir, c’est un rôle super profond, j’ai passé des jours à t’observer, je te sens” etc). Débarque sa fille dont il n’a pas la garde, dont il s’occupe si peu mais qui lui apporte un peu de fraîcheur dans sa boring ass life. “TU LE VOIS, le message ?” Qui s’occupe de qui, l’adulte ou le gosse etc. Et puis la gosse, elle grandit. Somewhere arrive juste pile à temps pour nous confirmer que Sofia Coppola n’a plus grand chose à dire. Et que sans Bill Murray et Scarlett Johansson, l’ennui est communicatif.
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