Si tu as trouvé que le point faible d’Expendables, c’était le scénario… Hé bien tu sers à rien. Si tu n’avais que moyennement apprécié le Mickey Rourke en poète des garages à motos, hé bien, rassure-toi, il n’est plus dedans. Expendables 2 reprend peu ou prou la même recette des vieilles stars unies comme lors d’une réunion de vieux combattants. Sauf qu’ils savent tous implicitement qu’ils sont devenus un peu ridicules.

Si tu as aimé les explosions dans Expendables, tu vas adorer le 2. There’s more of it. Dès la première scène, Stallone balance une putain de moto sur un putain d’hélicoptère, avec explosions à la clef. Probablement le truc le plus indispensable à ta vie alors que tu n’étais même pas au courant. Dans Expendables 2, il y a JCVD qui joue un vilain du nom de Vilain, donc il y a 140% de coups de pied retournés en plus. Expendables 2 étend le champs des possibles de la torgnole et du mawashigeri exactement comme on l’a toujours rêvé.

Plus encore que le premier, Exp2 est un film méta, comme si l’époque ne pouvait pas se moquer de ses propres codes, de son passé. Comme si seul les Dark Knight pouvaient se permettre d’être premier degré à en crever. Il y a deux ans, Willis demandait à Stallone quel était le problème de Schwartzy. “He wants to be president” répondait Sly, hilare. Hé bien il y a beaucoup plus de ça aussi. Expendables 2 dépasse son prédécesseur en tout point, écriture, réalisation (Sly déléguant à un autre gonz, histoire de se concentrer sur son acting). C’est simple, si tu as un jour aimé un Rocky, un Rambo, un Die Hard, Commando, un film de JCVD ou une série de Stephen J.Cannell, cherche pas, Expendables 2 est ton film. Il ne fait que les citer.

C’est d’ailleurs peut-être le problème de l’exercice. Entre les remakes de Total Recall, Robocop et autres Starship Troopers, le futur ressemble de plus en plus à une version alternative du passé. Les Expendables sont les rares à y remédier, quitte à avoir parfois l’air de barbouzes ridicules. Aujourd’hui, hormis Bourne et quelques exceptions, il est quasi impossible de sortir un actionneur qui ne joue pas sur ces codes. Et quand tu entends un acteur te dire “une dernière mission et je prends ma retraite”, tu ne sais pas toujours si Exp 2 est sérieux ou pas. Les vieux bonhommes se citent et se méta-fantasment à chaque scène, de Dolph qui te raconte sa vie à mots couverts, au moindre yipeekaï et aux “I’ll be back” en cascade. Chuck Norris cite du Chuck Norris Facts, c’est à ce point-là. Sans parler d’un petit pot-pourri, une véritable happy hour pour les plus jeunes avec la scène de Jet Li et une Assassin’s Creed Special, hoodie et lames inclus.

En se positionnant sur le créneau “Caisse d’épargne-retraite” de l’actionneur, en refusant obstinément de faire son âge, les bonhommes d’Expendables 2 s’ouvrent une voie, rien qu’à eux, celle du néo-old school. Et moi, j’avais les poings bien serrés pendant les explosions.  Un méta-film à couilles.

 


Bien entendu, je reviens sur cette question de “l’old school” dans le prochain article des blockbusters de l’été. Avec un vrai film blockbuster 2012 100% sérieux mais en même temps si années 80.