Cinématographe
Knight & Day
Aug 17th
A un moment, Tom Cruise sort de l’eau. Torse nu. Malgré les signes de l’âge, ici tu as le même plaisir à le voir que de matter les frères Bogdanoff te faire une lap-danse (creepy), il a le sourire carnassier, le regard séducteur. Il faut le voir, tout fier : c’est le Kraken qui vient se jeter sur toi.
Knight and Day a été simplifié en Night and Day en français, ce qui le met d’office sur la même ligne que le Jour et la Nuit. Peut-être que tu es trop jeune ou alors peut-être que tu effaces des pans entiers de ta mémoire, deux cas qui ne me concernent pas. Donc je vais me faire un plaisir de te parler du Jour et la Nuit, même sans avoir retrouvé de bande-annonce (ah l’époque avant l’internet massif). Car j’ai mieux.
Mais revenons à nos préretraités des films d’action. Chacun joue ici sa dernière carte. Cameron Diaz, c’est évident. Elle est gentille, joli fessier, et elle parle de cul dans ses interviews comme d’autres parlent de Supercopter. Avec légèreté. Sympathique, d’accord, mais elle a loupé le coche pour devenir une vraie actrice powerlist enchainant avec régularité des merdes. Tout n’est pas perdu, mais là, c’est la révérence pour les films d’action. Après ça, basta, elle n’aura plus d’action-figure à son effigie. Cruise a l’air surhumain. Vraiment. Comme un des Bogdanoff susmentionnés. Il se présente à toi, à la fois héros solide et pantin désarticulé, comme s’il était rentré dans son propre avatar. Existe-t-il vraiment ? Je pense pour ma part que c’est un robot façon Dr Doom qu’il envoie faire le fou à sa place, tandis qu’il surveille devant un écran dans sa base en buvant du bourbon. Un androïde dont il a juste changé le thème de bureau et le skin par une clef USB, plantée dans le cou.
Mais Knight & Day ? A huge mess. De grosses ellipses pour accélérer et ne pas trop charger le budget de cette entreprise fragile, où dialogues et histoire se sont mis d’accord pour trainer la patte. En plus il bafoue la règle de tous les enjeux des films d’action en rendant la vie facile à son héros. Il est invulnérable, il a gobé sa pac-gomme, il a le bandana spécial munitions illimitées. Et quand c’est trop easy, bah forcément, on s’implique moins.
Dans ses derniers films, il a tout joué. Cruise surjoue l’alcool dans Last Samourai, il nous a fait le coma à la Cruise dans Mission Impossible 3 et finalement la mort elle-même lui a donné un prétexte à une réinterprétation cruisienne dans Walkyrie. Ici, il ne fait que vivre sur ses acquis, dérouler le tapis du savoir-faire de lui-même. Ce film, on l’a déjà vu des dizaines de fois, avec à chaque fois cette même qualité labélisée entertainement ciblé adulte (genre Mr & Mrs Smith). Non, l’enjeu ici, c’est de survivre au combat de trop. Ça passe pour cette fois, mais gaffe, d’autres se sont pris le mur de plein fouet.
Don Quixote
Aug 14th 13:28
Inception
Aug 12th
Dans la collection “les blockbusters 2010“, Nolan essaye et expérimente sans toutefois aller aussi loin que Film Socialisme de Godard. Victoire pour la Suisse.
Aussi invraisemblable que cela puisse paraitre pour un site qui se dédie corps et âme à l’amour de Batman qui défonce le crâne des punks la nuit, Dark Knight le film n’a jamais été ma came. Scènes d’action filmés avec la qualité d’une webcam, persos beaucoup plus caricaturaux qu’ils ne devraient, histoire tirée par les cheveux qui se croyait maligne, DK essayait trop, trop difficilement et trop longtemps. Rien que de repenser au voyage alambiqué de Batman à Hong Kong me file des frissons et justifie le changement de plage instantané sur le DVD que je n’ai pas. Flashback sur l’histoire : les méchants, au lieu de répartir leur fric dans différents paradis fiscaux, avaient décidé de foutre tout le pactole, la totalité de leur motherf*cking capital sans exception, dans une banque de HK. Dude, pas besoin d’être la femme d’Eric Woerth pour te dire que c’est une connerie. Ah mais j’oubliais, depuis l’année dernière, les paradis fiscaux n’existent plus. Merci le gouvernement qui essaye aussi de tuer les storylines des films de Chris Nolan.
Because Inception, il s’agit encore de ça, comme si Nolan était connecté 24/24sur boursorama.com. En fait, un japonais (Ken Watanabe, l’asiat cinquantenaire à Hollywood 2010) va demander à Cobb (Caprio, encore Shutter Islandisé) d’implanter une idée dans la tête de son concurrent en business, pour qu’il démantèle l’empire financier de son père dont il va hériter sous peu… wha… whut ?
Là, c’est Dark Knight à HK all over again, là. Overthinking à mort… Normalement, dans les affaires, on fait ça à la russe, tu kidnappes, tu laisses marcher dans la toundra coursé par un tigre jusqu’à ce que le mec accepte ton deal. De toute manière on se perd facilement dans la toundra.
Inception va passer une bonne moitié de son temps à expliquer sa propre mécanique. Cobb rentre dans les rêves. De plus en plus profondément, jusqu’à construire différentes strates, le rêve dans le rêve etc. Ok.
Sidenote : il y a longtemps, j’ai enfin lu Death Note. Genre “bon, bah voyons ce que c’est finalement…”. Le pitch, rapido : c’est l’histoire d’un mec qui se retrouve avec un cahier qui lui permet de tuer les gens. Et puis il est accompagné d’un Dieu, histoire que ce ne soit pas un manga-monologue. Car quasiment sur toutes les fucking pages, ça blablate sur comment tuer les gens, comment ça marche et ce qui fait que parfois, ça ne marche pas. C’est l’essentiel du bouquin, des dialogues : “Alors si j’écris que je vais le tuer dans 10 h, mais qu’il prend l’avion et que le décalage horaire fait que… sa belle-mère…. rasoir… Nadine Morano… un vélib…. et bien dans ce cas, ça ne le tuera pas.” Des règles par kilo-tonnes, à rendre jaloux un étudiant du Talmud. Et si je te parle de Death Note, ce n’est pas simplement parce que c’est encore tout frais, mais aussi parce qu’Inception va un peu te monologuer la gueule pour t’expliquer comment plonger dans un rêve ça marche dans le monde de Nolan. Tout en allant nier complètement ce fonctionnement dans l’autre moitié du film ! Alors à quoi bon passer autant de temps sur un mode d’emploi à nous expliquer de ne pas brancher son transformateur sur 110v sur du 220 alors que ça marche…
Retour à Inception. Tout le monde ne peut pas avoir un mécanisme bien raconté. En quelques conversations casuelles, menotté dans un commissariat, Kyle Reese t’explique que le futur est niqué. Qu’un robot meurtrier arrive. Qu’il ne pouvait pas venir avec des armes, seuls les organismes résistent au voyage dans le temps. Matrix te fait un tuto aussi, pas aussi bien amené, mais avec du kung fu au milieu. Inception, il faut être prêt à se farcir du blabla dans la gueule. Heureusement, tu auras Ellen Page, une architecte de rêve qui ne sert qu’à te rincer l’œil, en vrai.
Heureusement, il y a une scène d’action, LA scène du film, quelque part, à un moment. Avec Joseph Gordon-Levitt, qui fait oublier sa prestation dans l’horripilant 500 days qui te passait du Carla Bruni (et Gi Joe si t’as pas pu test). Malheureusement, elle sera intercalée, strate de rêve oblige, avec une des scènes d’action les plus facepalm de tous les temps, une fusillade dans la neige, filmée comme dans Living Daylight – tuer n’est pas jouer avec Timothy “The Man” Dalton. Voilà qui donne un peu toute l’ampleur du problème. Nolan, il n’a pas feuilleté les books des grands. Cameron, McTiernan, tout ça, il connait pas. On dirait qu’il filme ça au pif. Mauvais choix. Y’a un truc qui ne colle pas en termes de cadrages, d’énergie. On s’imagine le dilemme en scène de montage, vu qu’il ne peut rien modifier sans flinguer ses couches et ses sous-couches de rêve. Ironiquement, c’est quand les mecs ne bougent pas qu’ils sont mieux, façon bégé à la Tom Ford. Comme des gravures de mode.
En 1997, Arsenik (oui, je ne quote pas que Lionel Jospin) prophétisait que “l’amour, ça tue, la haine ça maintient en vie“. Et Cobb, pour lui c’est la mort, tellement il est trauma, hanté par sa femme qui l’a quitté. Jouant dans le même registre hystérique qu’Adjani (journée de la jupe, never forget), Cottillard est sans doute à elle toute seule l’idée la plus intéressante du film. Entre l’amour perdu et la magouille des premiers du Cac 40, c’est elle qui donne une consistance un peu humaine (rappelons que le seul enjeu du film, c’est de rendre un mec immensément riche encore plus riche). La victoire des outsiders, même celle de Hans Zimmer dont on croyait le compte réglé..
Quelques bonnes idées noyées dans un océan de failles, ça te plomberait même un actionneur. Il lui faut une motivation et celle de Cobb est tout simplement absurde. Car à part enrichir Monsieur Nakatomi Plaza, il rêve de retourner élever ses enfants malgré son interdiction de rentrer sur le territoire US. Hé, mec. Qu’est-ce qui t’empêche de les faire venir à l’étranger ? Y’a pas d’école à Paris ? Allez, soyons fou, même à Genève ? A moins que le point le plus crucial de l’opération, c’est qu’ils grandissent dans une baraque du Wisconsin ? Tout miser sur une pseudo-complexité qui flattera l’égo de ceux qui adhèrent au détriment d’une logique interne (hey, who watches the Watchmen !), c’est le mauvais pari résumé par un twist final digne du Nouveau Centre.
Ce qui est pas mal pour ce qui va être le futur Love⁄Hate movie de l’Internet.
edit : Ow man, le jour d’Inception Robitics, je trouve ça qui résume fucking tout. Même pas spoiler.
Scott Pilgrim Vs The Animation Trailers
Aug 4th 10:29
(Avatar) The Last Airbender
Aug 4th
Ou “la confusion des noms”. Maintenant, quand on parle de la série TV “Avatar”, tu dois bien préciser “the last airbender“, sinon paf, on confond avec le machin de Cameron qui a fait une OPA sur le mot. Parce que jusqu’à l’année dernière pour moi, cette série “Avatar”, ça évoquait ce truc :
Le jeu qui te donne 1000 points de succès facile sur ta x360, sans broncher. Cheapos, comme l’image que donnait la série animée destinée aux mômes (hey désolé, pas la bonne génération pour apprécier) mélangeant un peu tout ce qu’il y a d’asiatique, principalement le Kung Fu, le soja et les kimonos aux couleurs de la bière Kirin. Du coup, l’imagerie globale est à peu près ce qu’on est en droit d’espérer, c’est à dire des caractères chinois dessinés avec l’aplomb d’un resto brochette-fromage. Les bases du monde, son univers, tout ça a l’air aussi solide qu’un design bien naze d’un jeu iPhone fini au crayon de couleur. Mais là, en plein été, v’la Shyamalan qui déboule avec une adaptation de cette série. Le Shyamalan, ouais, celui dont le dernier flick il y a deux ans, un film de suspense en non-sens, où le vent se faisait némesis. Il revient quand même de la jeune fille et l’eau, donc on va essayer d’être gentil avec le mec. Et là, c’est un actionneur ! Hell yeah, tu te dis. Et une ligne de plus au dossier des blockbusters 2010 qui n’en peut plus d’attendre The Expendables.
Le problème (ouais, y en a un, tu le sentais venir), c’est que prendre un garçon blanc pour faire le héros, un moine bouddhiste de combat, c’est craignos. Jeez, les mecs, wake up, c’est l’Asie, le continent des arts martiaux, vous pouviez pas prendre un petit chinois entrainé depuis l’âge de 5 ans comme c’est la norme dans les écoles pro de kung fu, là-bas ? A la place, on a un babtou aux moves mous, sans cheveux pour faire le bonze. Un taoïste centriste dans une école où l’on voit des filles s’entraîner. Pas obligées de se raser le crane. Sympa pour la vie de moine, les meufs. Mega-toc. Tout le film, je n’ai pensé qu’à ça :
Ouais, à tous ces Jean-Philippe qui vont en Asie et qui reviennent ici pour vivre en toge et un bol de riz, prêchant la bonne parole à la TV.
Et le film ? La même chose que Percy Jackson en fait, du teen achievement movie : Pour X raisons, “le Héros” a du mal à trouver sa place dans le monde. “Il comprend que sa vie ne sera jamais normale. Caprice. Epreuves. Et puis pour finir séquence d’éveil à son pouvoir et à sa destinée”. On ne peut pas faire plus “by the book” que the Last Airbender qui en plus se décline en 3 films, comme si désormais, la fucking norme, c’est de ne plus faire tenir les histoires en un seul long. Putain de trilogie. Hormis quelques scènes d’action oméga-molle -dont un plan séquence où tout le monde attaque à tour de rôle, comme dans un rpg, ce qui devrait rentrer dans la catégorie des mauvaises idées de cinéma-, le reste tient à peu près malgré la moitié des ennemis, parfois au charisme de vendeurs de sandwichs grecs. Ils sont parfaitement distinguables genre “on est le feu, haha les méchants et on fait un génocide”. Le Shyama, on le sentira, mais seulement au début, quand le môme Avatar marchera sur les ossements de ses anciens amis disparus. Puis il s’estompera pour laisser la place à une machine un peu impersonnelle mais qui fonctionne par moment. Mais pour un récit assez dur, il n’y a aucune violence à l’écran, même pendant les grandes batailles, laissant planer un conflit plus grand, celui de Nickelodeon et le positionnement pour gosses VS Shyama.
Je t’avoue un truc, je ne connais pas du tout le dessin-animé, n’en ai pas grand chose à faire, mais l’entreprise semble bien plus sincère que le craptastatic suprême Dragon Ball Evolution. Shyamalan ne fait pas là son film le plus perso, mais la distance avec le sujet lui permet de ne pas sombrer dans le n’importe quoi sirupeux de la jeune fille et l’eau.
C’est donc en toute logique un:
C’est le moment de vous présenter un nouveau logo spécial Kamui Robotics que l’on verra, je l’espère, le moins souvent possible.
Juste un mot : il n’y a RIEN qui justifie la 3D dans ce film, rien ! Ça n’ajoute rien à l’expérience, souvent le rendu n’est pas à la hauteur de cette marque sur le pif digne des lunettes de plongée qui te donne une gueule de castor et ici ce n’est jamais jamais justifié par l’action. C’est le dernier film que je vais voir dans ces conditions. Pas Airwolf du tout.
The other guys “featurette”
Aug 2nd 21:49
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Com-Robot