Posts tagged Kids Robotics
Les beaux gosses
Dec 22nd
Pas d’iPhone, pas de PSP ni de DS, même pas de MSN, le tout emballé dans des pulls à carreaux moches. Ca s’annonçait chaudard pour Les Beaux gosses de nous faire ressentir la vie pas trop trépidante d’ados pas très beaux dans un lycée lambda. Faussement loosers (ils choppent les meufs en fin de compte), toute l’alchimie vient de la profondeur du “Settei” comme on dit au Japon, du background habile de leur univers. Ces petits détails, sans doute assemblé avec un soin maniaque, rendent l’entreprise cohérente, complète. On pourrait même le toucher si l’envie folle nous en prenait. Les mômes sont filmés dans une cruauté contenu. “C’est vrai, c’est laid, donc c’est filmé tel quel”. Mais pas de socio ronflante. En écartant d’emblée la nostalgie somnolente de la France située entre les mandats de Pompidou à Giscard (check Le Petit Nicolas, déjà un remember), Riad Sattouf réussit un petit miracle de film léger et profond à la fois.
En fait, derrière la chronique sévère d’ados qui se branlent dans des chaussettes ( what ?!), on aurait presque souhaité avoir un autre film consacré aux parents fous. Ou des heures de bonus caché dans le DVD. Les meilleures scènes sont celle des parent: celles de la mère déprimée et indécente de Hervé en clash invisible avec son père, qui n’apparait que comme une étoile filante, relou, mais suffisamment lucide pour balancer une vérité: c’est le caca tombé des avions qui éclabousse la gueule de son ex et de son fils. Cruel et génial à la fois, sans doute ce qu’on a fait de plus proche d’Apatow en France.
Neuilly Sa Mère
Dec 21st
“Ma chambre, tu l’aimes ou tu la quittes”. Quelle pouvait être la portée d’un film dont les one-liners politiques sont joués par des mômes qui ne les comprennent pas ? Pas grand chose. Djamel Bensalah, provideur de daubes innommables et producteur de Neuilly Sa mère ne pouvait pas nous décevoir, juste nous conforter dans une opinion. Remember Big Western, les gosses qui jouent au Far Ouest, avec des petites filles grimées en filles de joie. Séparons bien les oeuvres, à Neuilly, il y a 3, 4 bonnes vannes. Je parle du film hein, car on rit beaucoup plus à Levallois. Des vannes un peu dans l’air du temps. Les “wesh” de Neuilly, en grand angle, qui réagissent: “attends, nous, on le kiffe le rap. Tonipi, balance toi”, ça m’a fait rire. Galabru en pose une spéciale pour son crew, grimé en député momoche de droite, tip top.
Et attention, Denis Podalydès (oui, le sociétaire de la Comédie Française) joue ici sa meilleure réplique, EVER : “Arrête de couper ta salade au couteau, ce bruit me rend fouuu”. Intéressant donc, pas forcément pour la bonne raison.
“Neuilly sa mère” n’avait qu’une carte à jouer, celle du petit rebeu sympa et malin qui apprendra à s’élever au dessus du ter-ter du ghetto. Du Chatiliez first gen plein nez, avec son petit commentaire acerbe. En fait, celui qui brille là dedans, c’est Charles. J’ai connu un Charles au lycée. Il s’appelait Antoine. Il était adhérent du Rpr (old timezz) et un jour, mon prof de philo lui avait demandé à qui il voulait ressembler. “A Jean-Luc Lagardère”. Humainement, sans exagérer, c’était un connard fini doublé du courage d’une larve. Le Charles du film lui ressemble. La chambre de Charles, toute tapissée de posters de Rachida, Sarko et Fillon (la portée politique s’arrête là, hein), ne doit sans doute pas être si éloigné de celle d’Antoine. Au loin, une chanson. “Quelqu’un m’a dit” (aussi entendu dans l’affreux film faussement trendy 500 jours ensemble. L’hymne de l’angoisse. Neuilly Sa Mère voulait être un feel-good movie rebeu, il se relève angoissant comme un bon Confessions Intimes des familles.
Ils mourront tous sauf moi
Dec 18th
Les ados, c’est comme les corniches dans les jeux vidéo : elles se ressemblent à peu près toutes, d’où qu’elles viennent. Que ce soit celles de Jérusalem, Venise, en Perse, au Népal dans Uncharted ou dans Arkham Asylum, une corniche de jeux vidéo sera toujours une corniche. Pardon, c’est une de mes lubies.
Ainsi donc les adolescentes de Russie postcommuniste ressemblent aux autres ados. Elles se préparent pour la sortie de fin d’année, les garçons, l’angoisse, les difficultés de la vie. Zéro mièvritude, derrière un titre coup de poing “Ils mourront tous sauf moi !” se cache une réa tournée caméra au poing, justement. Il est crachant de vérité. Все умрут а я останусь. Ce Moscou cœur à vif a l’urbanité décadente de Pyongyang. C’est cohérent et raccord. Les bastons de filles (car il y en a) font mal dans leur extrême vérité. Si t’as déjà vu des crêpages de chignons dans le Forum des Halles, toi même tu sais. C’est un film linéaire, par moment bancal, mais ces paysages lugubres des restes de l’architecture stalinienne (dont les filles se foutent éperdument d’ailleurs) donnent sacrément envie d’y aller. En vacances seulement. Un teen movie moscovite exceptionnel.
(attention bande annonce nulle mais j’ai rien trouvé de mieux en sous-titré)
LOL – Laughing Out Loud
Dec 16th
Pour regarder le deuxième film français de l’année (dixit les entrées ciné hein, deuxième derrière Le Petit Nicolas), je me suis muni d’un jeune de 17 ans, mon neveu. Faut comprendre cet appel à l’aide. Mes précédentes tentatives de L.O.L (oui, je fais plusieurs essais, mais c’est pour toi, hein) se sont soldés par un échec, en général au moment où une fille dit un truc comme “c’est trop bien son dernier album, je l’ai récupéré sur son Myspace”. Time Dropping dans ta face ! Grâce à cette phrase déjà un peu ringarde, on fait comme pour la viande. L.O.L t’organise une traçabilité temporelle fiable. Il reste toujours dans le commentaire de lui même, comme ce titre qui prend le soin de préciser LAUGHING OUT LOUD©.
Car, c’est important, on a affaire à un film gé-né-ra-tio-nnel. La mère est joué par Sophie “Ultimate MILF” Marceau, ce qui est, pour rester dans le ton, un gros wink permanent à La Boum. Les mauvaises langues diront que c’est sans doute pas une bonne idée de prendre ce film pour référence, si infime soit elle. On devrait tous se faire vacciner contre la Boum, plus encore que pour la grippe. Sa fille vit sa crise d’adolescence en milieu qu’on qualifiera pudiquement de privilégié. “Quoi, maman, j’peux pas sortir ?! T’as lu mon journal intime ?! Si c’est comme ça, je vais vivre chez Papa.” Pas de chance non plus, elle rompt avec son copain dès la rentrée. Ah oui, les mecs, parlons en. Ils se ressemblent TOUS. Tous des fucking clones, des zombies pop rock. Parait que c’est ça, les ados, ça s’habille pareil, comme dans la vie en meute. Ok, mais les différencier, c’est du défi.
Chronique d’une année résumée en un film, L.O.L propose de vrais et gros moments de frisson. La shame, oui, celui qui te traverse le dos pour se loger quelque part dans la peau. Ce frisson de gène. Le moment ultime de non-cinéma est atteint par la séquence MSN. Du chat Kikou (L.O.L) sur grand écran, fallait oser. Du scénario au dialogue, on a rarement vu autant d’élément se rebeller sous nos yeux pour supplier de ne pas figurer dans le film. Pas de bol, on vous a grillé. Poubelle.
Le petit Nicolas
Dec 10th
D’abord, je tiens à m’excuser auprès du garçon qui joue Nicolas. Ca doit pas être facile de porter tout le poids de ce film. Et puis un jour, il lira des impressions négatives sur Allociné ou ici et ça le fera chialer. Ce n’est pas l’intention, bonhomme.
Car passé le magnifique générique de début, le petit Nicolas commence vraiment. Un petit jeu de massacre où l’on voit des acteurs, adultes, des stars, font tout pour écraser un môme quasi sans vie, comme s’ils s’étaient passés le mot pour écraser encore plus le gamin. Ca joue, ça surjoue, pourvu qu’on l’oublie. Ce que Laurent Tirard a réalisé (et pas mal, il était sans doute le plus talentueux des mecs possibles pour une telle production casse-gueule, mais on sent surtout une vibe Samantha-Jean-Pierre de Ma Sorcière Bien aimée là dedans). Pas aidé, Nicolas est absolument transparent. Il parle face caméra, avec les yeux grands ouvert, comme hypnotisé. C’est un petit androide qu’on aurait plutôt vu dans la version live d’Astro le petit robot.
Ce mauvais casting (on aurait plutôt vu un des autres gamins, genre Clotaire, dans le rôle de Nicolas) produit un effet répulsif inattendu. Cette France idéalisée des années 50, des mômes en uniforme sans aucun black ni même une couleur dérivative du blanc, cette France de la « Maman qui sera toujours la Maman et rien d’autre», la famille à Giscard, on la regarde sans trop y croire mais surtout en ne voulant pas y être. La reconstitution intéressante (à part l’incursion bizarre d’un aspirateur Dyson -go figure), quelques scènes (la voiture et l’examen de santé, un caméo désopilant), mais c’est tout ce qu’on retient de cette adaptation qui provoque désormais un air suspicieux à chaque fois qu’un de ces bouquins passe devant mon champs de vision. Vous savez, comme quand vous avez revu un épisode d’une série de votre enfance et que vous n’auriez pas dû.
Cadeau bonux: du vrai acting de môme. Tu vois, j’avais rien contre toi. Mais prends en de la graine, Guy Degrenne !
Hannah Montana
Dec 9th
On amorce ce Kids Robotics avec du lourd. On m’avait vendu Hannah Montana comme une Cremy Magique à la Disney. Panpululu, pouvoirs magiques…
Mensonges ! Pas de magie. Hannah Montana est une vedette de la chanson mais dans le civil, elle est simplement Miley, une fille normale qui cherche à rester normale et à aller à l’école tout aussi normale. Sans doute pour rester “vrai“, comme à la Starac. ARNAQUE ! Son désir de normalité est encore moins crédible qu’une baguette magique. Spider-Man, Batman, ils ont des raisons de garder le secret de leur identité : parce que ça pourrait blesser leur entourage. Duh. Mais Hannah Montana, faut pas déconner quoi.
En fait, il y aurait quelque chose à sauver dans ce film, si seulement tout n’était pas articulé en mode « les vrais valeurs du terroir » de Jean-Pierre Pernault. Explication : Son père, “célibatant” cool et chanteur de country (mais lourdingue pour nous, les spectateurs), trouve que Miley/Hannah se la pète un petit peu trop. Hop, il la coince dans le bled de son enfance. Mais un gros (forcément) et vil (forcément) entrepreneur cherche à choper les terrains de la bourgade pour transformer tout ce petit coin de nature en ZaraCelioMarionnaudSubway. Heureusement, concert de charité, et hop, tout le monde est sauvé. Oups spoiler. Ca serait presque plaisant si l’héroïne avait un chouïa de charisme. Mais de là à se farcir en plus l’ode à l’amour chaste, le travail-famille, je dis niet. “Pour vous, ce sera un grand NON, Mademoiselle Montana”.
Kids Robotics
Dec 9th
C’est l’année du gosse au ciné. Hannah Montana, Le petit Nicolas, Les beaux gosses, L.O.L. Ca n’arrête pas. Je déteste voir des enfants jouer la comédie et pourtant, il fallait faire le point.
Parce que les marmots qui jouent (souvent) comme des robots, ça concerne forcément Kamui Robotics. Même pas peur !
Au programme:
Com-Robot