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Rise of the Planet of the Apes
Aug 6th
Ce que j’aime dans la vie, à part Batman, Goldorak et Airwolf, c’est les singes qui donnent des coups de poing. Et dans Rise of the Planet of the Apes, il y en a un paquet.
Ah les singes qui balancent des mandales, ma grande passion. Et l’occasion idéale pour ressortir la meilleure vidéo du monde avec un singe dedans :
San ku kai “best of Cyclotor” par superdave37
Je l’ai déjà dit ici, je ne suis pas amateur des origins stories surtout quand elles sont inutiles. A-t-on vraiment besoin qu’une poignée gus remplisse les pointillés pour toi ? D’apprendre comment la race humaine s’est éteinte ? De voir le soulèvement des machines dans Terminator 3 ? Ou de savoir que Magneto s’entraînait en jogging ? Car c’est bien de cela dont il va être question : enfin savoir comment les singes sont passés du stade de primate à celui d’êtres doués d’un intelligence inouïe suffisante pour faire des mots de 10 lettres à Motus sans jamais chopper la boule noire. Ow boy, comme je suis impatient de savoir.
En plus, c’est bien la peine de l’écrire, cette origine poussive où l’on apprendra que c’est bien la même expérience sur un singe dans un labo qui le rendra intelligent ET qui exterminera la race humaine. Un beau bordel d’idées faciles et contradictoires qui sentent surtout le bâclage.
Il faut attendre la première heure et demie (!!)du film pour que Rise of the Planet of the Apes s’échappe enfin du canevas du son maitre héberlué et de son l’animal intelligent (voir HaTchi avec Richard Gere) pour que cette préquelle entre dans une dimension plus politique, pour justifier le chimpanzé qui te regarde dans les blancs des yeux, poing serré sur l’affiche.
Car Rise of the Planet of the Apes est sans doute le blockbuster le plus politique de la saison. Non, ce n’est pas une blague (pas comme l’année dernière où je foutais Film Socialisme dans la sélection explosive de l’été 2010), mais il n’y a rien de vraiment nouveau ici. Déjà dans le roman ou dans le premier film (un de mes films préféré, tout court), Taylor / Charlton Heston ne racontait pas autre chose, à savoir la précarité de la condition humaine. Un vent d’intelligence comparé à Transformers 3, officiellement le film de droite de l’été.
Tous ces singes sont en C.G. On sourit quand la caméra zoome sur le regard d’Andy Sirkis pour un effet “Nemo” garanti (i.e quand on regarde Finding Nemo, tout va bien et puis soudain, on se rend compte que c’est un visage humain dans un corps animal, ce qui doit être très dérangeant sauf pour les très dérangés fans de Sonic The Hedgehog). Face à Caesar, le singe savant, un James Franco qui a l’air de s’emmerder un peu à jouer avec des électrodes et des fonds verts. Ce mec, c’est une énigme, le bogosse (indéniable) dont tout le monde dit qu’il est bon acteur et dès qu’il s’agit de nommer un des films où il brille, y a plus personne. L’Anne Hathaway en mec.
Mais, hey, on parle ici de blockbusters, on veut des explosions.
Et puis soudain, justement, c’est l’explosion, la révolte des singes devenus un peu plus malin grâce à un quelconque procédé. C’est un moment aussi risible qu’intense, où le film bascule complètement. Le plaisir coupable peut commencer. A ce moment, les parcmètres deviennent des lances, les bus servent de bouclier et le Golden Gate Bridge devient le lieu de tous les climax.
En fait, par rapport aux autres blockbusters où un mec traverse le cosmos grâce à une bague magique et un dieu asgardien qui vole à travers la gueule d’un dragon, les singes, même artificiels, ont un rapport au réel assez intéressant. Un peu comme Superman qui, par exemple, rattrape un missile, renverse le sens de rotation de la Terre mais impressionne le plus le public quand il fait des choses comme arracher la porte de la voiture de Loïs pour la sauver. Dans le même genre d’idées, les singes ne s’économisent pas en violence du quotidien, de vrais sauvageons poilus.
Si on survit à sa mise en place terrifiante de longueur mielleuse, Rise of the Planet of the Apes se termine sur une grosse papatte de singe gauchiste velue qui écrase un passant, un truc assez awesome dans son genre.
Sinon, bien sur, il nous reste aussi la version comédie musicale.
The A-Team
Jun 22nd
On aborde A Team comme il se doit, avec le même détachement que pour GI Joe. Sans engin surpuissant ni voiture qui parle, A- Team se situe sur l’échiquier du culte des années 80 entre Riptide et Tonnerre Mécanique, avec un zeste de MacGyverisme qui ponctuait chaque épisode. Des persos clairement identifiables, un générique, mais toujours aux prises avec des petits défis locaux un peu relou. Comme Mickaël Knight qui utilisait sa méga-voiture surpuissante qui devait bien couter l’équivalent du PIB de la Suisse pour arrêter le Sheriff véreux d’un comté perdu du Minnesota, l’Agence Tous Risques se contentait du petit némésis peu naze qui finissait toujours par s’incliner. Rien n’était plus fort que Barracuda et ses potes armé d’un van customisé au chalumeau et à la scie à métaux. Stephen J. Cannell, toute une époque, du Pimp my ride avant l’heure.
Pour un reboot correct au cinéma, il faut deux choses. D’abord, mettre à jour le background. Des vieux roublards du ‘Nam rejeté à la Rambo, on passe à une version “Green Zone”, avec un Hannibal qui donne des leçons de guerre aux sympathiques militaires irakiens, un début de film au goût néocolonial d’un OSS 117. Beau comme une pub Herta. Mais pareil, lui et ses trois partenaires vont se faire pécho pour un crime qu’ils n’ont pas commis. Deuxio, et c’est le plus important, il faut passer en mode Michael Bay. Il faut Bruckeheimer l’action. La bande annonce et son tank en chute libre qui joue du canon pour détruire les ennemis volants, c’est bien, mais elle oublie de nous préciser que le tank va utiliser son canon pour se diriger dans les airs. Un peu comme Iron Man, mais en plus lourd.
Parler des failles de scénario d’A-Team en revient à parler de réalisme balistique chez John Woo. On est sur deux planètes complètement différentes, qui ne s’approcheront jamais, comme en témoigne le tank susmentionné.
Il y’a vraiment quelques idées de trop comme le personnage de mercenaire en costard Lynch (qui est en fait le co-auteur d’A-Team le film, normal qu’il veuille croquer) et surtout l’absence d’un némesis fort, indispensable à tout bon actionneur qui se respecte. John Malco’ n’était pas dispo, Dennis Hopper R.I.P, Gad Elmaleh injoignable, A-Team a donc récupéré un mec un peu inconnu, le bureaucrate type à la gueule lambda de Benabar. Okaaaay. Heureusement, c’est la force de cette version, le casting est génial et rompt avec la malédiction dite de “Liam Neeson” qui vient saccager ton film d’action (coucou Clash of Titans, Star Wars et tant d’autres). Mieux, on a le néo-John Cleese sud-africain, Sharlto Copley dans le rôle de Looping; oui, le même qui crie “Feu à volonté” dans District 9. Script réussi + bons acteurs, c’est la recette qui avait bien marché dans Iron Man premier du nom.
Il ne manquait qu’Airwolf (qui a pourtant fait le guest dans un épisode de la série) pour que la fête soit réussie. C’est donc un surprenant…
La bonne surprise blockb’ de l’été 2010. Mais en même temps, c’est produit par Ridley Scott, toujours dans les bons coups.
Com-Robot