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Machete
Dec 14th
Machete, tout un programme monosyllabique. Un pitch, un spoof, et splash, nous y voilà, quelques années plus tard avec un vrai film. Ce cinéma de la poudre déshydratée, tu fous de l’eau dessus et ça te fait une vraie soupe. Bah là, même motif, même punition, tu te retrouves avec un vrai film.
Machete est donc un pseudo film de la “chicanosploitation“, basé sur ce fameux trailer balancé entre Death Proof et Planet Terror. Personnellement j’ai toujours cru qu’il était trop génial pour être vraiment de Roberto Rodriguez. Et en même temps, j’ai vu Predators cette année donc je suis préparé au pire. Et pourtant, Rodriguez, même pas peur, produit un Machete qui singe exactement le trailer génial en y ajoutant un golden casting où personne ne manque. Seagal, Johnson, De Niro, la teuf. Nanas à tomber par terre, keufs véreux le tout dans une irrévérence calculée et sans doute une joie adolescente pour tous ces cabotins. Y’a juste Danny Trejo, au charisme un peu modulable, un peu absurde comme Toxic Avenger. Rodriguez est ce qu’il est, pas de miracle, c’est donc réalisé à la truelle. Pas le mo-moche volontaire, non plutôt le genre pas malin. Ce qui est paradoxal pour du volontairement cra-cra… Ce serait comme reprocher à Mars Attack d’être kitch. Et bon sang, je ne reprocherais jamais rien au dernier Burton vraiment bon (Et après, fut la Planète des Singes).
Mais le problème de Machete est qu’il doit affronter de plein fouet des spoofs plus intelligents que lui. Cette même année, Black Dynamite, un bijou d’hommage à la blaxpo. Machete, pour rester dans le monosyllabique, c’est un casting plus glam mais pas 100% pimp comme il faudrait. Ow et Jessica Alba, pas naked dans Sin City « parce que j’ose pas » offre une scène de douche totalement gratuite. On lui pardonnerait presque le speech où elle motive la foule, au moins aussi mou que celui d’Orlando Bloom dans Kingdom of Heaven, d’une mollesse encore indétrônable aujourd’hui. Un résultat pas tout à fait Dans les Dents mais un
pour la bonne humeur de l’ensemble.
Centurion VS Predators
Jul 23rd
Hé, les mecs, vous vous souvenez, c’est l’été entre 3 orages. 2010, toujours en quête d’un blockbuster ultime. Alors du coup, Robotics a scanné pour vous deux simili-nanars, en attendant que Sly remette les pendules à l’heure.
A ma gauche, Centurion, un Gladiator-like. A ma droite, Predators, vieille machine à thune des années 80, avec un Schwartzy rutilant contre le chasseur du cosmos, un des best fight de cinéma ever. Le point commun, c’est la chasse justement, comme celle du comte Zaroff. Y’a d’autres trucs en commun mais c’est le plus mastoc : des mecs pourchassés durant deux heures.
Centurion a bien regardé la master-class de Ridley Scott, sans doute écouté les bonus commentés du DVD pour reproduire quelques grandes lignes de l’ambiance de Gladiator, jusqu’au héros self-aware, le bégé qui doute. Michael Fassbender compose ce centurion (il est très okay), avec un zeste de Kyle Reese from Terminator One. Le général Virilus est joué par le viril Dominic West, alias legendary Jimmy McNulty from The Wire. Et du coup, le général la joue décontract’ comme dans cette scène culte (spoiler free). Point commun, ils sont tous les deux passés par la case 300 sans toucher le jackpot “Gerard Butler”, qui, lui, tourne quand même 35487 fois plus qu’avant.
Après une grosse embrouille, une capture et une évasion, les Pictes (les auvergnats locaux) lancent la meilleure chasseuse à la poursuite de l’escadron restant, composé par une équipe United Colors of l’Empire Romain, avec un black qui court vite, un grec et un arabe cuisiner (le perso le plus sympathique, le premier à mourir). Et “elle n’aura satisfaction que quand elle aura bu tout le sang des romains”. Ooookay. Un truc auquel ne pense pas forcément les réalisateurs de péplums, plutôt occupé à filmer des mecs torse-poil en jupettes, c’est le bonus meuf, ici tenu par Olga Kurylenko. Spoiler : comme dans Quantum of Solace, pas de sexe, à croire que c’est dans son contrat. Deg’. Merde, quoi, pense à ta carrière. Du coup, course-poursuite un peu longue, travelling hélico un peu partout dans des décors qui donnent bien froid.
Predators commence de manière plutôt rigolote, avec Adrian Broody, le pianiste, en chute libre. Un parachute et des branches viennent le sauver, lui et sa bande de copains, tous membres de l’United Colors of les Groupes Armés de la Terre. Ils ont pris en chasse par des Predators venus du fin fond de l’univers des 80’s. Adrian, le sauveur de ce petit monde, est un américain, black ops bien cynique à l’accent anglais. Go figure. Et pour bien faire comprendre que c’est un dur, sa voix est passée en mode “émulation de Dark Knight Returns”, même quand il chuchote. Il est contrebalancé par l’autre tête de gondole de cet escadron, une jolie militaire israélienne protégé d’une aura lesbienne qui finira par s’estomper à la fin du film. Oleg Taktarov est même dans le coup. Danny Trejo (Machete !) fait le gentil trafiquant de drogue (le perso le plus sympathique, le premier à mourir, bis). Il y a aussi un yakuza en costard Kenzo. Parce que c’est des tueurs, vois-tu. En plus, coup de bol, il trouvera un vieux sabre qui aura deux effets : prouver son expertise en antiquités et surtout donner une scène de sabre vraaaaaaiment wanabee, avec les fougères et les herbes qui bougent comme dans Baby Cart. Les predatorS (hey, y’en a plusieurs) passent leur temps à les regarder comme des idiots au lieu de leur foncer dans le lard dès le début à coup de canons protoniques. Entretemps, ils se sont même bricolé un sympathique relais / village des Schtroumpfs avec des têtes de mort partout. Ca joue le mystère alors que, hey, on connait les predators depuis 20 ans, tu feras pas mieux que John Mc Tiernan. Mais c’est vraiment au moment où Morpheus est parachuté dans le film que ça part en sucette. Oui, motha fuckn’ Fishburne. Et le pire, c’est qu’il a subi le même régime Bucket KFC que Denzel Book of Eli (ah j’en ai pas parlé de ce machin naze ? EDIT : si, j’en ai parlé ici, merci Josh ). Comme Denzel, tu te demandes comment il a réussi à trouver autant de bouffe dans ce monde atroce. Predators foire même ce qu’il copie de l’original, avec un fight dans la boue juste là pour les abs’ de Broody. Ah mais putain, rien que de repenser à Morpheus qui déboule dans le film… C’est du niveau de Johnny (Halliday) dans Les Rivières Pourpres 2 (intégralement disponible en russe ici, tu verras, Johnny en russe, c’est sa vraie nature). Tu situes un peu le level. Ça gâche tout ce qui restait à foirer.
Summer creux de la vague 2010 donc :
pour Centurion et
pour Predators.
Com-Robot