Après le ridiculissime Toute la beauté du monde, on passe maintenant à l’étape “Cœur des hommes 2″, au positionnement marketing clair : un film romantique que les mecs peuvent aller voir « parce que ça parle d’eux ». Enfin faut voir. L’original avait une espèce de fraicheur, circonstance atténuante à son beaufisme, une sorte de « one shot » dans l’air du temps. Mais déjà, un 2 dans le titre, pour un film sans explosion et menace nucléaire, ça fait immanquablement penser aux Bronzés 3. Bonjour l’ambition artistique. Cette suite est aussi atteinte par le phénomène sociologique dit syndrome visiteurs 2. Le mec qui a eu un succès sans comprendre vraiment pourquoi (ou peut-être en réfléchissant trop ?) aligne une suite à la limite de la parodie du premier opus. Logiquement, on retrouve quelques scènes clefs, genre la pétanque, les paris du loto sportif dans la cuisine, les pieds dans l’eau dans la piscine sur fond de musique sans risque tiré d’une playlist “hits & love” d’itunes. On est à la limite du film franchise, la suite clef-en-main. Même les acteurs sont la caricature d’eux même. Darroussin cachetonne littéralement en récitant robotiquement son texte (comme dans “toute la beauté” d’ailleurs) pendant que Marc l’avoine et Gérard darmonne (à quoi sert sa femme dans le film, si ce n’est pour teaser l’intrigue d’un épisode 3?). Nageant dans un machisme qui met mal à l’aise, repoussant les femmes aux limites de l’intérêt purement sexuel, on assistera quand même à un revirement de situation si peu plausible qu’il fait passer celui d’Anakin Skywalker pour une finesse actor’s studio. Cette tranche de vie de mecs se termine bien, de manière aussi sirupeuse qu’ubuesque, comme un témoignage pour rappeler que les happy-end sont la marque des auteurs paresseux.