Séquentialisme
San Diego Comicon 2014
Aug 12th
Hey, je ne fais pas que mettre des photos du Comicon sur Instagram, cette année j’ai écrit un article sur le sujet pour Pixels / Le Monde.
“Please enjoy”, selon la formule consacrée.

“My Love”, le comics féministe des 70’s
Mar 8th
Depuis un certain temps déjà, je lis et étudie consciencieusement les comics des années 50 à 70, en particulier ceux qui témoignent de l’évolution de la société. L’évolution du trait, du propos, des sous-entendus, les meurs, la sexualité… Je viens de m’avaler 40 ans de comics Wonder Woman, j’en ai encore des étoiles plein la tête.
Mais place aux Romance Comics, mon sujet du jour. Je vous la fais courte. Les premières décennies, c’était plutôt ça:
Toujours des larmes, toujours…
Puis on a évolué. Les filles se sont petit à petit libérées. Les jupes se sont raccourcies, les problématiques des histoires devenaient beaucoup plus intéressantes. Les auteurs n’avaient plus à user de stratagèmes pour parler de sujets un peu plus élaborés que le “triangle amoureux” de base ou “le militaire qui revient à la maison”. Voici quelques exemples qui alimentent parfois mon tumblr:
Comme les dinosaures et les boys band, les “Romance Comics” finirent par disparaître mais ça, ça sera l’objet d’un autre article. En attendant, journée de la femme oblige, je ressors une de mes perles favorites, tiré de”My Love” de 1973. Un episode spécial Female Freedom baptisé, tadada “No Man is My Master“.
“Tales of Love that could be yours !”
Cet épisode est dessiné par John Buscema, dessinateur de génie de la Marvel, auteur du célèbre Under Siege d’Avengers et connu pour avoir dessiné pendant longtemps Conan the Barbarian. Son langage corporel, son sens du mouvement est vraiment sidérant.
Et le scénariste n’est autre que Stan Lee, légendaire co-créateur de presque tout ce que tu peux imaginer de la Marvel.
Les Romance Comics ont toujours eu droit aux meilleurs artistes, malheureusement souvent non-crédités.
Mais maintenant, place à “No Man is My Master !”
J’adore la présence d’esprit de la fille qui en conclut que female freedom is for job equality and things like that. Et cette image toute triste, elle dans son lit, en train de bouquiner. L’idée n’est pas de juger avec les 40 ans qui nous séparent de ces pages, mais il est surprenant de voir avec quelle acuité Stan Lee & John Buscema dessinent le conflit interne de la fille, prise entre les luttes politiques et son envie de vivre sa vie comme elle l’entend. En 73, ça fait déjà plus de 10 que Stan Lee écrit des histoires de super-héros, il n’avait aucune raison de prendre part aux combats des femmes autrement qu’en créant Black Widow ou encore Susan Storm & Jean Grey, des héroïnes à chaque fois les plus puissantes de leur entourage. Stan Lee ne fait pas du feminimze à quatre sous, il a toujours accompagné positivement l’évolution des mœurs de son époque. Quand à Buscema, il y a comme une ironie de le voir dessiner un brun macho qui n’est pas sans évoquer son Conan, un héros héroic-fantasy de gauche, toujours du côté des faibles, élégant barbare, capable d’aimer les reines et les prêtresses comme les esclaves.
J’avais le choix, je pouvais parler du “Romance Comics” de l’amour derrière les barreaux. Ou de celui où l’on soupçonne, oulala, la fille d’aimer les autres filles. Ou celui où l’héroïne qui n’assume pas de mettre des lunettes. Aujourd’hui, c’était celui de Stan Lee et de John Buscema.

Total sellout, plein de trucs à vendre
Feb 28th
Ça devait arriver un jour. On se dit qu’on tient à tout ce qu’on achète, qu’on a la fibre de la collec… mais l’évidence, c’est que tout collectionneur sera un jour un vendeur. Donc on y est. Je pourrais les vendre au rabais à Book Off (plus simple), mais l’idée n’est pas dans la thune que je vais en récolter mais le plaisir que tu auras en l’achetant. C’est pourquoi les prix de ces packs sont très bas, même pas un euro du cover price parfois. Et puis parce j’ai vraiment la flemme de voir les prix de chacun dans un Comics Buyer Guide ou simplement de les porter. Tout est à remettre en main propre à Paris (et c’est parfois bien lourd, donc méfiance !)
L’état varie, de très bon (en général) à usure normale de lectures.
Je vais essayer de faire en plusieurs étapes, du plus récent au plus vieux. Et comme c’est à chaque fois des fascicules, j’ai pris comme repère le septennat. Un septennat de comics.
Tout est en V.O sauf si indiqué (donc rien en VF, en fait)
DEUXIEME VAGUE
Comics
Je commence quelques gros lots Marvel. (C’était déjà beaucoup de travail à trier, on verra Amazing Spider-Man et DC la prochaine fois…)
Captain America
(du numéro collector marquant sa “mort” à aujourd’hui) + les annuals géniaux (Winter soldier, Batroc le roi de la savate à la française) + Ultimate Captain America la mini-série + Man out of Time + beaucoup d’autres cadeaux encore.
Environ 80 comics. 60 €
Thor
Quasiment Tout Thor depuis le relaunch de JMS, soit une trentaine de comics. 30 € Quelques comics à l’oeil, cadox.
Iron Man
Tout depuis Disassembled, une quarantaine de comics + des cadeaux, et une couv avec Robert Downey Jr pour les coquines. 30€ Quelques comics à l’oeil.
Avengers & New Avengers (cadeau Mighty Avengers & Secret Avengers )
Tellement de comics que je ne prends même plus la peine de compter. Il y en a facile plus de… 200 ?
Plus de sept années d’aventures, en comptant les numéros spéciaux, les annuals et tout.
En cadeau je rajoute les mini séries Secret Invasion, Siege, Dark Reign, Young Avengers et Young Avengers: Children’s Crusade. Et les premiers numéros des reboots récents.
140 €
X-Factor. Un de mes préférés. Quasiment tout depuis le relaunch. Pendant des années, c’était le meilleur X-title. 50€
Il est possible qu’il manque un numéro de ci de là. Sans doute un fill in issue sans intérêt sur lequel j’ai fait l’impasse. Mais si par hasard, je le retrouve dans mon fourbi, il est à toi.
Uncanny X-Men / X-Men
Inclus tout depuis 7 ans donc. Je dis 7 ans comme je dirais 8 ans en fait. Je n’y jette même pas un oeil. Je n’ai aucune idée du nombre de comics que ça représente. 300 peut-être.
En cadeau je mets le reboot d’Uncanny et les crossovers et les one-shot. Ainsi que All New X-Men.
140 €
Tout ce que j’ai de Wolverine depuis 7 ans, inclus Wolverine & The Xmen. 40
Divers X-Titles: New Mutants v2 (super !) On Hold
Uncanny X-Force (génial), X-Force, Generation Hope 50 €
Les nouveautés
Amazing Spider-Man, la quasi intégralité depuis Brand New Day, soit quelque chose comme 150 comics +. Auquels je rajoute les mini-séries éventuelle et d’autres surprises. 100 €
Daredevil, les premiers numéros du nouveau run (mon comics de l’année dernière, remember). 20 € pour une quinzaine de numéros. On hold
Et mon préféré, Herc, Hercules, et tous les numéros le concernant durant ces quelques années. Si tu es un lecteur régulier, tu sais à quel point j’ai adoré ce run. 50 € On Hold
Fantastic Four, la quasi totalité du run de Hickman, l’équivalent d’au moins 8 TPB d’un run génial, F.F inclus. 50 €
Je rajoute X-Men Legacy, qui fut la série perso de Rogue et de Xavier, pour les fans pointus de X-Men à travers les âges. 30 €
Un lot Defenders (le dernier relaunch et PLEIN de Thunderbolts, 30 €
Pour les amoureux des longues sagas, un pack Hulk par Greg Pak (uh uh) qui remonte à Hulks, Skaar et pas mal d’autres titres. Très bonne lecture. 30 €
DC Comics
La quasi-intégrale de Morrisson sur Batman. Donc Batman R.I.P, Batman & Robin, The Return of Bruce Wayne, et Batman Inc. 100 € on hold
Un lot Batman qui contient tout Batman des New 52 donc le run de Snyder et Greg Capullo. Auquel je rajoute un énorme lot “divers Batman” avec beaucoup de matos dedans, des minis, des bat-titles. Il y a même du Dini dans le lot. 40 € On hold
Un lot divers New 52, comme une pochette surprise. Il y a le JLA dedans et le Wonder Woman. 30 €
Le plus original: un lot DC divers, où je mets de tout, du Zathana, les crossovers, des numéros 1 et beaucoup de surprises. Une bonne quarantaine de comics pour 25 €
Un lot Superman avec énormément de comics, du Busiek, du Geof Johns, Action comics par Grant Morrisson, même du Richard Donner. En cadeau, je mets quelques Wonder Woman dedans. 60 €
Un lot Flash. Avec Flash Rebirth, sa propre série, Fastest Man Alive, Flashpoint et même du Waid et pas mal d’autres. 50 €
Un gros lot Green Lantern avec forcément beaucoup de Geof Johns. 40 €
Et… un présentoir à comics comme dans les boutiques américaines, tout du moins celle de mon enfance, à l’époque où les comics se vendaient partout. Il tourne sur lui-même, avec un petit système de roulement à billes. C’est l’accessoire déco ultime de tout geekdom, à part une borne d’arcade qui reste quand même beaucoup plus cher. Parfait état donc, 160€ Et pour ce prix là, t’as même pas une étagère Habitat, mec.
On peut même y mettre de la presse pour rigoler !
Et puis il y a du manga !
Manga (tout est en v.o aussi)
- Dragon Quest: Dai no Daiboken, 37 volumes de badasserie shônen. On dit toujours Dragon Ball, Dragon Ball, mais Dragon Quest, c’est the. shit. en terme d’héroic fantasy shônen.
En cadeau, J’ajoute à ce pack, Beet the Vandel Buster, volume 1 à 6 je crois ainsi que le perfect guide indispensable un peu freaky pour mieux comprendre Dai no Daiboken. 80 € - Vagabond, du volume 1 à 26 (ainsi que le 28, 29, 31, 33). 70 €
- L’habitant de l’infini du volume 1 à 21 (sauf le 19), 60€
- Yuyuhakusho, l’intégrale, 19 volumes, en cadeau les 6 premiers volumes de Hunter X Hunter et un tome de Level-E, 50€
- Salaryman Kintarô l’intégrale (30 volumes), les 5 volumes de la mini-série “money wars” puis les premiers volumes de Shin Salaryman Kintaro. Bon sang, j’adore ce manga. L’histoire d’un ancien loubard qui devient Salaryman mais qui garde ses méthodes badass. Du seinen en jap, les amis, pour connaisseurs.
J’ajoute en cadeau une poignée de manga du même auteur. “le pays est en crise” et des trucs de loubards et de samouraïs. 120€ - Hokuto no Ken, l’intégrale, 27 volumes
50€ On Hold
Je suis à peu près sur qu’une librairie de comics m’en donnerait plus cher, je les bazarde vraiment à perte mais hé, je préfère que ça aille à un lecteur plutôt qu’à un commerçant. Soyez rapide.
Historique:
7 mars nouveautés à vendre
6 maris, mise à jour
28 février: Mise en vente

Comics dans les dents, l’Annual 2012
Jan 18th


Actarus, la voix qui donnait des ordres aux robots.
Dec 11th
Daniel Gall, le comédien qui incarnait Actarus, s’est éteint ce week-end.
De sa voix, il donnait des ordres à des tonnes de métal. Il contrôlait Goldorak. Il a été le template de l’héroïsme de toute ma génération et même de l’héroïsme tout court à la télévision. Daniel Gall a incarné non seulement le mec le plus droit du monde (aux origines d’ailleurs comparables à celle de Clark Kent), il a été tout simplement le premier personnage principal d’un show 100% japonais à la télévision française.
Pendant deux ans, j’ai rendu hommage à ma manière à ce super-héros immigré et badass. Chaque lundi, une image d’un des 74 épisodes que j’ai vu et revu. Tout est encore disponible ici.
J’ai repensé à ce que pouvaient être les meilleurs épisodes d’Actarus. Ses performances les plus représentatives.
La chevauchée infernale, (eps 17 au style “Shingo Araki”) doivent récupérer des chevaux en pleine tempête de neige. L’épisode 23 est un moment clef de la série puisque Vénusia découvre le secret d’Actarus. Il y a un sexual innuendo assez marquant pour du Actarus (il a été obligé de la mettre toute nue car ses vêtements étaient trempés). Le 27, la suite du premièr épisode “A SUIVRE” de la série est particulièrement intense: Vénusia est gravement blessée, la navette d’Alcor est détruite et Procyon est torturé dans le centre envahi par Véga. Oh et Goldorak est en panne. Dans l’épisode 32, son némesis du jour lui joue un sale tour et prend l’apparence de la mère d’Actarus. Pretty dirty. L’épisode le plus Western est le 34. Beaucoup de baston à l’ancienne. La curiosité de ma sélection est l’épisode 36 où l’ennemi du jour est doublé par Claude Bertrand, le comédien qui se chargeait de Roger Moore. Enfin, le Sosie de l’épisode 58 est assez connu car il est sorti en disque vinyle 33 tours. Le meilleur ami (épisode 71) est très important car Actarus y retrouve un ami d’enfance qui n’est pas une fille dont il était amoureux. Et bien sûr, le 68, un des plus beaux de toutes la série.
Avec Shingo Araki puis avec Daniel Gall, l’héroïsme des années 70 et 80 a perdu deux de ses meilleurs artistes.

Awesome Dans les Dents: Lois la Top Chef !
Apr 9th
Juste un mot d’explication: je suis en pleine relecture de comics, toutes époques confondues. Du Golden Age en passant par mes années 80 chérie. De cette boulimie, j’ai décidé de faire des articles un peu plus courts, à partager directement, sans colorant ni conservateur.
Bienvenue en 1958, au tout début du Silver Age de DC Comics. À cette période, de grands talents s’étaient réunis pour essayer de donner un sens à des aventures qui, souvent, n’avaient ni queue ni tête. Le Silver Age est aussi aimé car il a été le terreau de toute une génération de bédés joyeuses et débridées. Superman’s Girlfriend Lois Lane incarne très précisement ce qu’on appelle la goofyness du Silver Age : c’est un comics dédiée à une femme qui va tout faire pour essayer de séduire et marier Superman. Et quand je dis tout, c’est TOUT. Bien entendu, elle ne se doute pas que Clark Kent est Superman. D’une certaine manière, c’est un comics à la Archie doublé d’un petit côté Road Runner: Superman finit toujours par déjouer ses plans. Ah, les délices des années 50.
Notez au passage le dessin très raffiné de Lois, signé Kurt Schaffenberger, qui n’est même pas proprement crédité comme c’était souvent l’usage à l’époque.
C’est dans le numéro 1 qu’elle entend parler des bons conseils de son collègue MR.ROMANCE qui savoure un bucket KFC.
Et visiblement, pour pécho, faut nourrir ton homme. Et tout Super qu’il est, Superman ne peut que se laisser prendre au piège !
Une pauvre dame dans le besoin et hop, Lois Lane s’improvise super-chef cuistot. Et elle vend bien son sujet: son rédac-chef trouve que c’est une super idée de laisser partir sa meilleure journaliste pour ça.
Alléché par la nouvelle d’un Super-Steak sublimé par Lois la Top Chef, Superman arrive aussitôt.
Malheureusement pour elle, Superman entend un métro qui va dérailler à cause d’un rail fendu, il utilise sa vision aux rayons X pour réparer le maudit rail mais du même coup… carbonise son super-steak !
Superman lui promet alors de repasser en matinée. Cette nouvelle oblige Lois à complètement changer son activité et se recentre sur les Super Pancakes.
Mais le buzz de 1958 étant ce qu’il est, elle est vite débordée par le succès. Un super client, c’est radical. En gentleman kryptonien, Superman va l’aider…
Je vous passe l’étape de la Super Ice Cream qui finit en projectile pour empêcher des stalactites formées par le gel sur une ligne à haute tension de tomber sur les pauvres passants (oui, sans rire). De bonne action en bonne action, Superman n’arrive jamais à manger les délices qui ferait chavirer son cœur pour Lois.
Malgré tout, Superman trouve le temps d’aller manger… une “Super Alphabet Soup” dont on ne doute pas une seconde la surpuissance gustative…
… qu’il finira juste à temps car il a quand même des gens à sauver… Ce qui permet à Lois de découvrir en débarrassant la table un énigmatique message. “O. D. I. L…”
Fortuit, le message ? Le Superman était très cabotin à l’époque et, en bon Super-Jerk, ne rate pas une occasion pour se moquer de Lois. Mais le plus maboule est à mon avis le message en nouilles-alphabet dont rêve Lois. “If you could only cook”. Car même la journaliste dynamique qu’est Lois rêve d’une normalité de son temps. Superman n’a même pas besoin de la dévaloriser, il la fait rêver de fourneaux. C’est toute la magie du Silver Age, ça n’a tellement pas de sens que ça en devient délicieux. Different, simpler times.

Dans les Dents 31, the new 52
Jan 20th
Bon, c’est une première depuis que je parle comics ici…
Et parce que je ne peux pas m’en empêcher, un peu de texte.
Le but de ce coup éditorial était de ramener de nouveaux lecteurs. On peut au moins reconnaitre ça à DC : partir d’une histoire lambda de changement de réalité de Flash (i.e le truc qui lui arrive tous les quatre matins) et de jouer dessus au boogle avec toute la ligne éditoriale, c’était audacieux.
Je suis un peu fétichiste des chiffres, je comprends totalement l’attrait du chiffre 52 chez DC (ils ont déjà sorti une série hebdo avec ce titre), mais de là à trouver 52 équipes artistiques convaincantes… C’est même pas sûr qu’il y ait 52 comics lisibles PAR AN, alors d’une seule et même maison d’édition… ?
Bilan des courses après 4,5 mois, DC a réussi à attraper des nouveaux lecteurs ce qui paraissait impossible autrement qu’en renommant pompeusement le moindre comics Graphic Novel. Personne ne sait si ça va durer. Certains sont déjà annulés.
Je n’ai pas dit assez de bien d’OMAC, malheureusement. Pas de bol, il est déjà annulé. Perso, les comics « à la Kirby », j’étais bon client, mais visiblement, c’était un de ceux qui vendait le moins. Batwoman est clairement le comics de référence du relaunch mais son histoire est beaucoup moins forte que celle d’Elegy. JH Willams III est un dessinateur qui dessine des histoires aussi parfaites que son trait. Sinon, Batman, Action Comics valent la lecture.
No love donc pour Catwoman et Batgirl qui a transformé une super-héroïne vraiment intéressante en post-trauma, sans doute pour récupérer un peu de l’aura de Killing Joke. Mais sur 52, on savait tous qu’il y allait y avoir des gros loupés.
Note finale : Non, ce n’était pas un voyage itinérant dans le but d’apprendre de nouvelles techniques de combat comme Bruce Wayne, j’ai juste rejoint mon bro’ Loops dans son tour du monde. Merci à lui pour la caméra, pour la peine il aura son guest article.
Allez, même bat-chaîne pour un autre article, plus traditionnel, sur la X-Regenesis de l’année.
(le t-shirt est tiré de Catherine, le jeu de l’année)

Dans les dents 30, le swag tranquille
Dec 8th
L’exercice est un poil compliqué. Je voulais parler de Schism, le tweet-clash des X-men. Mais on en est encore qu’au tout début. De plus, j’essaye de ne parler fascisme dans les comics qu’une fois sur deux. Donc Schism attendra. Il y a aussi The New 52, soit toute la ligne de DC Comics qui a repris au numéro 1. Même Batman. Même Action Comics et Detective Comics. Mais là aussi, j’attends d’avoir un peu de matos avant de me lancer, sinon j’aurai l’impression de commenter des trailers… Ce qui est intéressant quand il s’agit des Muppets.
Le thème de ce tir groupé spécial est donc “les trucs cool à lire qui ne sont ni X-Men ni DC“. Des comics de bogosse qui ont le swag velu. Sauf un, assez nul, qui s’est glissé au milieu de l’article, pour rigoler. De Kevin Smith, forcément. En bonus, un label “idée” cadeau pour Noël. Je ne fête pas Noël car Batman ne le fait pas non plus, mais, hé, si je peux aider.
En feuilletant la liste des bouquins que j’ai scanné pour tes petits yeux, je me suis rendu compte qu’il y a un autre thème qui va sans doute être la schizo, ce qui n’est jamais un drame quand on est super-héros aux USA.
Du coup, à mettre DC de côté, cette chronique sera très Marvelish. Ne pas parler de Batman tout un article, c’est une épreuve, mais c’est l’occasion de parler des Secret Avengers de Warren Ellis. Le gus a repris le titre pour quelques numéros, à chaque fois une histoire stand-alone, accessible pour un noob. Captain America dirige ses Scred’ Avengers, Beast, Valkyrie, Moon Knight, Shang Chi, Black Widow, Ant Man et War Machine dans des missions blackops que je pourrais résumer avec le terme “High Octane Espionnage”.
A chaque fois un dessinateur différent et c’est toujours très bien. Et puis Warren Ellis fonctionne mieux quand on lui laisse faire un peu ce qu’il veut, c’est à dire un peu de polar arrosé de beaucoup de technoblabla autour. Et puis il y a le numéro 18, dessiné par David Aja est, sans rire, le comics avec le plus de coups de pied que j’ai vu depuis des années. Les bonnes choses ne durent pas, ce serait dommage de se priver d’un plaisir comme ça.

Un des plus beaux comics de l'année mais aussi celui avec le plus de high kicks. Comme un poème chinois. Mon prof de Kung Fu aurait volontiers dit "qu'il sort la fosss, làààà"
Moon Knight, qu’on retrouve en ce moment dans sa propre série en ce moment.
Voilà un personnage qu’il est compliqué à faire exister. Née comme un rippoff de Batman par Marvel, il est (trivia fact pas très connu) le fils d’un rabbin qui est persuadé dur comme fer d’avoir été ressuscité par l’esprit de Khonshu, ce qui lui fait un point commun avec Jean-Pierre Chevenement. Lunatique (normal vu le nom), Bendis tout comme Ellis ont décidé de l’écrire de plus en plus comme un fou détraqué. Le combo Bendis et Alex Maleev (multi-awards duo pour Daredevil) vont encore plus loin en l’imaginant schizo. Il entend et voit Captain America, Wolverine et Spider-Man qu’il s’imagine combattre à ses côtés. Evidemment, les gus qui le voient parler tout seul le prennent pour un maboule, ce qu’il est mais ne l’empêche pas d’être un héros. “Hé, faut être un peu fou pour être un super-héros” est un peu son modus vivendi. Et d’un point de vue personnel, je n’ai absolument rien contre un mec qui s’imagine des amis imaginaires, vu que je correspond par SMS avec Batman.
Quoiqu’il en soit, c’est un twist intéressant pour un personnage de troisième catégorie, même pas capable d’intégrer les persos jouables de Ultimate Marvel Vs Capcom 3.

Du Bendis: des mecs qui parlent dans des bars lugubres et qui finissent généralement par pécho. Sauf qu'avec Moony Zin-zin, c'est pas gagné...
La Bru-sploitation continue. J’ai tellement écrit sur ma passion pour Ed Brubaker… Le gus continue d’écrire Captain America qui enchaîne les bons dessinateurs. Je n’étais pas vraiment un fan de Mc Niven mais depuis qu’il puise son énergie dans Travis Charest, il est devenu vraiment meilleur. Et derrière, on nous promet Alan Davis, yummy. Il faut rendre hommage à Bru : c’est le seul qui ait survécu au fiasco Fear Itself que j’évoquais ici que je vais résumer dans cette balise spoiler:
Pas un très bon crossover.
Bizarrement, j’apprécie beaucoup le relaunch de Punisher. Le pauvre est mort, ressuscité en monstre de Frankenstein (Frankencastle, LouL). Rucka sait y faire (il sort de son award winning Batwoman absolument génial) avec l’ambiance noire. Il ne cherche pas à alourdir la machine, la présentation est simple. Now, all Frank Castle has is his desire for vengeance, and his need to punish the wicked. That is his mission. That is his purpose. That is all that matters. Frank Castle died with his family. Now, simply, he is the Punisher.
Les dessins de Marco Checchetto y sont pour beaucoup dans cette réussite. Le ton est juste, pas forcément nouveau, mais c’est un goddamn beau comics.
Punisher rebooté n’est pas qu’un comics de violence. Une journaliste le traque évidemment… Mais ne pas s’attendre à de l’amour dans ce comics. Punisher qui aime ? Pouah.

Une des pages les plus joyeuses avec celle où il demande à un passant à qui il vient de sauver la vie de tenir le miroir pendant qu'il va se recoudre ses plaies. Simply.
Et puisqu’on est dans le Bru-Rucka, le moment de rappeler qu’ils ont travaillé ensemble sur le génialissime Gotham Central, une vision au quotidien du commissariat de Gotham. Et Batman n’y apparaît quasiment pas, comme pour faire exister un peu plus ces flics “ordinaires”. Le deuxième volume est sans doute mon histoire préférée du Joker de tous les temps. Ca date de 2003, mais ça n’a pas vieilli d’un pouce. Malgré les multiples awards que le bouquin a reçu, cela reste suffisamment méconnu pour en parler. Croisement du Batverse et du polar, c’est à peu de chose près l’équivalent de NYPD Blue et The Wire mais à Gotham. Rien que ça.
Impossible de ne pas parler de The Bionic Man, l’adaptation moderne de L’homme qui valait 3 Milliards. Oui, le bon vieux show avec le mec qui court au ralenti. Kevin Smith (oui, le Kevin Smith de Clerks et du Batman en obsessif clitoridien mais qui se fait dessus ) ressort un de ses vieux scripts de film du placard et l’adapte pour un comics. C’est à peu près ce à quoi on peut s’attendre : des ninja et même quelques blagues anales. Coz, c’est Kevin Smith, comment pouvait-il en être autrement, il avait déjà fait pareil pour Green Hornet.
Et puis un mec bionique ? Dans les années 70, d’accord mais en 2011 ? Même le dernier Captain America était à moitié robotique, sans parler de Cable… Du coup, il nous sert les rivaux bioniques dès le début, ce qui brise un peu le côté “unique” de Steve Austin. Il n’y a vraiment pas de quoi s’emballer. Pas plus que pour Kick Ass 2 dont je ne balancerais aucune image ici. Des enfants qui se font abattre, du viol, des exécutions et des chiens qui mordent les couilles pour une histoire parodiant son Old Man Logan… Boring crap.
Un des comics à lire du moment, believe it or not, c’est Amazing Spider-Man. Redevenu cool depuis quelques années depuis son reboot magique où il a pactisé avec le diable pour que tout le monde oublie son identité, Amazing est petit à petit redevenu rigolo et attachant. Mais avant de vous présenter son dernier arc désopilant, un petit update:
Peter Parker n’est plus marié à Mary-Jane. Oui, ce n’était pas évident à faire avaler, la plupart des gens les croient encore ensemble. Le dernier jeu vidéo en date (et un jeu vidéo vend des milliers de fois plus qu’un comics) le montre encore avec elle, donc l’idée d’un Parker célibataire n’a pas encore fait son chemin. Peut-être que ça s’arrangera avec l’été quand sortira le prochain film. JJ Jameson qui le déteste toujours autant est maire de New York. Mais il est obligé d’avaler son cigare car Spider-Man n’est plus une menace. Il est membre de deux équipes d’Avengers ainsi que des Fantastic Four (ou la Future Fondation comme on l’appelle en ce moment). Ah et il n’a plus son sens araignée qui est aux fraises. Reste plus qu’à ajouter qu’il prend des cours de Kung Fu avec Shang Chi (un mec doué, voir illustration de l’article) pour essayer de palier à ce manque et je crois qu’on est bon.
New-York est infecté par un virus dévastateur qui transforme tout le monde en Spider-Man. Tous les newyorkais se mettent à bondir, balancer de la toile (organique), se coller aux murs… La pagaille monstre qui empire quand les premiers infectés commencent à se transformer en véritables araignées. Personne n’est à l’abri, les amis, les ennemies, les copines etc. Et puis ça donne des séquences absurdes telles que…
et des doubles pages brillantes de nawak comme…
Et malgré l’histoire ubuesque qui utilise (gros sacrilège) des éléments de la saga honnie des Clones de Spider-Man, Spider-Island tient la route comme les montagnes russes, en balançant de pics narratifs en suspense réjouissant. À lire quand ça sort en relié.
Spider-Island a tout d’un plan foireux. Mais go with it :
Et les titres satellites, pas indispensables à lire mais rigolos qui ont fait le cross-over, proposent parfois quelques petites merveilles. Hercules par exemple se retrouve également avec les pouvoirs (et un costume) de Spider-Man, l’occasion d’une parodie géniale.
Dan Slott, le mastermind de Spidey depuis quelques années, a écrit deux des meilleurs comics tout public de ses 15 dernières années :
La mini-série The Thing et une autre, baptisé Spider-Man & Human Torch. Ce dernier est LE comics que je conseille aussi bien aux gamins qu’aux nostalgiques, un petit chef d’œuvre d’humour et de passions pour les deux persos.
Et comme Spidey est dans 3 équipes en même temps, il a bien encore quelques minutes à accorder à son nouveau titre Avenging Spider-Man, qui s’intéresse plus particulièrement à Spider-Man et ses relations avec les Avengers. C’est écrit par Zeb Wells à qui l’on doit les récents New Mutants dont j’écrivais le plus grand bien ici. Il donne un prétexte absurde (Mole Man…) pour que se déchaîne Joe Madureira, enfin de retour pour quelque chose de lisible ET de régulier (enfin, trois numéros d’affilé). Crazy cool shit.
Enfin le bon titre Marvel du moment, c’est Daredevil par Mark Waid. Daredevil dont l’identité était outé dans toutes la presse fait son retour, à la cool. C’est dessiné en alternance par Paulo Rivera et Marcos Martin. Matt Murdock revient à la ville et à son travail d’avocat. La dernière fois qu’il a fait parler de lui, c’était parce qu’un démon avait pris possession de son corps. Le genre de truc qui arrive et qui fait qu’on se réveille à la tête d’un clan d’assassins ninja. Après ce qui peut s’appeler une déprime passagère, il revient, plus ravi que jamais.
Daredevil est un personnage qui a besoin de drames pour exister. C’est ce qui le rend vraiment intéressant. Mais soyons franc: le pauvre gus a vraiment dérouillé ces dernières années. Foutu en taule, son identité balancée dans les tabloïds, évadé, puis divorcé avec interdiction d’approcher son épouse traumatisée, tout ça, c’est dur pour les épaules d’un seul homme. Il en a vu d’autres. Au moins deux copines mortes dans ses bras (dont une qui avait le sida, contracté lors d’un passage par le porno semi-gonzo et la drogue)… Tout pour adorer ce héros. Mais comment faire pour faire oublier qu’il est Matt Murdock à la ville ? Simple: nier.
Remettre Daredevil sur le droit chemin et en faire un héros qui ne donne pas envie de se doper au Lexomil est un vrai défi aujourd’hui. S’il est bien écrit, cela donne quelque chose d’assez semblable à Batman. En réalité, Daredevil prend plaisir à ce qu’il fait. Son kif c’est de rendre la justice en terrorisant les bandits.
Entre deux plongées en enfer, le nouveau Daredevil est un délice.
Je termine avec quelques Tu te débrouilles chez ton bouquiniste ou sur ton net-dealer favori.
V.F, car ouais il parait que la V.F existe :
Wednesday Comics de DC. Maousse comics très grand format chroniqué en longueur et en largeur ici même. À chopper avant la rupture.
Superman Vs Muhammad Ali, un monument du comics des années 70, avec Neil Adams au top de son art. Un beau coffret.
En V.O, twitté à l’époque, tu trouveras l’Omnibus Fantastic Four de John Byrne, une réédition de Batman No man’s Land 1 soit l’histoire qui a grosso modo inspiré Arkham City (voir test) et enfin l’omnibus X-Statix, un mélange réjouissant et absurde de X-Men et de comics indé. Enfin Joe the Barbarian est enfin sorti en relié. L’hiver sans Grant Morrison, c’trop dur.
Voilà, tu passes à la caisse, parce qu’en gratuit, je n’ai que ce web-comics de la mort de Ben Laden.
Rendez-vous dans pas longtemps pour les articles de fin d’année… Juste le temps de choisir par quoi commencer… DC ou les X-Men ?

Dans les dents 29 : Comics, Propagande & Fascisme de merde
Oct 4th
Disclaimer: A l’origine, je voulais juste écrire un avis sur Holy Terror, la dernière oeuvre de propagande (selon ses propres termes) de Frank Miller où un pseudo Batman part en guerre contre Al Qaida. Puis m’est revenu des idées d’autres articles comics laissés en plan. Mais tu me connais, tu me lances sur le sujet and there you go, 15,000 signes de politique dans la bande dessiné US. Pour Holy Terror, c’est tout en bas.
J’aime la propagande. Vraiment. Pour le fils d’immigré d’une famille russe qui a fuit le communisme (ton serviteur), c’est devenu un jeu : trouver la propagande qui nous fasse le plus rire, un divertissement peu apprécié des gens qui l’ont vécu de plein fouet pendant des décennies. Et mon premier contact avec cette propagande fut Buratino, un plagiat éhonté de Pinocchio, (ou une émulsion comme l’était “Vendredi ou la vie sauvage”). Le disque vinyle que j’avais à l’époque se terminait à la gloire de l’Union Soviétique. Mon père a manqué de peu de se renverser le café dessus quand, au petit matin, je lui ai demandé si l’URSS était bien “le pays où les enfants sont heureux et où les personnes âgés sont ravies de finir leurs jours”. Depuis, j’ai réécouté tous mes vinyles de comptines russes, à l’affût du moindre ménestrel qui nous chanterait “la légende de Lénine l’immortel “. Même mon premier abécédaire m’apprenait à lire avec “le nom de Lénine est dans nos cœurs, le drapeau de Lénine est dans nos mains”. En russe, c’est une rime.
Et je prends d’un bord comme de l’autre, avec les dessin animés où Donald s’engage, la même avec des chiens et des canards.
En pleine WWII ou durant la guerre froide, les comics ont été un support idéal de diabolisation “de l’ennemi”. Le genre même a été crée pour soutenir l’effort de guerre. Superman arrête Hitler et l’emmène au siège de la SDN. Captain America lui décoche un direct sur sa première couverture (un événement génialement mis en scène dans le film sorti cet été) et Wonder Woman, mélange étrange de divinités grecques, patriotisme et féminisme conceptuel, est née comme une héroïne bondage destinée à divertir les soldats américains mobilisés par l’armée. Et tous les héros, qu’ils soient Golden Age comme Superman ou Batman ou Silver Age comme Spider-Man, les Fantastic Four ou les X-Men sont le fruit d’artistes tous issus de la migration Ashkénaze qui voulaient participer à l’effort de guerre. Nait alors une vraie propaganda war. Superman humilie le Reich à plusieurs reprises, à tel point que Joseph Goebbels va en placer une spéciale sur Jerry Siegel, co-créateur de Superman dans Das Schwarze Korps , la feuille de choix des SS. Extrait daté de 1940:
“Jerry Siegel, an intellectually and physically circumcised chap who has his headquarters in New York, is the inventor of a colorful figure with an impressive appearance, a powerful body, and a red swim suit who enjoys the ability to fly through the ether.
The inventive Israelite named this pleasant guy with an overdeveloped body and underdeveloped mind “Superman.” He advertised widely Superman’s sense of justice, well-suited for imitation by the American youth.
As you can see, there is nothing the Sadducees won’t do for money!”
Ce qui me permet d’invoquer cette défense Godwin ultime, je te l’offre ici, qui est : “Ah tu n’aimes pas Superman ? Comme Goebbels, donc.”
Aujourd’hui, le comics de propagande est devenu une blague car il n’a plus sa raison d’être.
Celui qui a utilisé très habilement le genre en captant parfaitement le zeitgeist du Golden Age, du comics de la seconde guerre mondiale., c’est John Byrne dans Batman & Captain America, un Elseworld d’une soixantaine de pages qui raconte la rencontre des deux héros en Janvier 1945. Et le passage le plus génial de ce comics est la rencontre de leurs deux Némésis respectifs, Red Skull et Joker, dont la première vraie confrontation est celle de deux idées du terrorisme.
Batman & Captain America n’est pas un comics de propagande, il est juste généreusement dans l’air du temps qu’il évoque. C’est pour moi la bonne direction à suivre si l’on joue avec les thèmes de WWII avec des personnages fictionnels aujourd’hui. Je suis assez bon client des Invaders (Captain America, Namor et leurs sidekicks) qui débarquent se battre en Europe durant la guerre. Et puis évidemment Sergent Rock.
L’autre exemple, plus récent, est Superman : Red Son, un what if autour de Kal El qui débarque non pas au Kansas mais en Union Soviétique. Inversion des codes intéressants pour un autre Elseworld, probablement le meilleur boulot de son auteur Mark Millar.
La tendance générale dans les comics d’aujourd’hui qui pastichent ce genre est démocrate, les mêmes qui nous servent du discour anti-hégémonique en même temps que de sympathiques caméo d’Obama. Mais DC souffle le chaud et le froid. D’un côté, il y a quelques mois, Action Comics n°900 nous montrait une très courte histoire écrite par David Goyer (le mec de Batman Begins et Dark Knight) un Superman en plein conflit avec le gouvernement des USA à la suite d’une intervention en Iran. Superman annonce la décision de renoncer à la nationalité américaine. Scandale de la presse de droite (Fox News en tête) et certains ont même voulu y deviner l’ambiance gauchiste du prochain film de Superman (2012), coécrit par le même David Goyer.
C’est d’autant plus étonnant que, malgré ses nombreuses allusions au rêve américain, Superman était pour moi “international”, depuis que Christopher Reeves sauve les cosmonautes de la station Mir et leur parle en russe (in Superman IV, vu tout gosse).
Pour le plaisir, comme on a toujours besoin de rire, Fox News qui trouve le temps d’interviewer l’incomparable Mike Huckabee sur la question. C’est là la force des humoristes américains, ils ont Fox News pour débattre très fort des problèmes des personnages de fiction qui prennent des décisions imaginaires.
Et puis on a eu le Batman muslim, Nightrunner, un fils d’immigré vivant à Clichy-sous-bois, recruté par Batman lui-même pour s’occuper de la branche française de la Bat-famille. Là aussi, la droite a gueulé, le tout chroniqué dans un bien long article ici même. Fox News en a bien sur parlé.
Mais d’un autre côté, DC comics fait marche arrière dans son offre de gauche en censurant un comics juste avant de le publier. Dans le numéro 712 de Superman du long arc Grounded, Superman parvenait (toujours à pied) à Los Angeles et devait y faire la rencontre de Sharif, un super-héros local pas forcément populaire, à la Spider-Man. Au lieu de cela, on s’est retrouvé avec un fill-in sorti de nulle part, Lost Boy : A Tale of Krypto the Superdog. Ce qui, vu les circonstances, correspondrait à Sarkozy qui nous passe des photos de LoL-Cat quand on lui demande des explications sur le financement de la campagne de Balladur. “Hop, occupez-vous de Douillet”.
Tout l’arc Grounded était un monstre de lourdeur. Chroniqué avec abondance ici et là, cette histoire “concept” signée J.Michael Straczynski mettait en scène Superman, en pleine déprime qui décide de marcher de ville en ville à travers les USA, comme pour retrouver son propre groove. Son but avoué était de retrouver, “au contact des vrais gens”, the real american way. Le problème, c’est que le résultat correspond un peu à un Zemmour Holiday Special. Il fout le feu à une maison occupé par des dealers de crack (sans penser aux conséquences à moyen terme), il regrette que Castro soit en vie (et, ironie du sort, Khadafi), il reproche à Batman de pas s’occuper des vrais gens (allons bon) et puis, summum de la honte, il fait la morale à des extraterrestres en se la jouant Hortefeux sur l’air de “qu’est ce que vous faites pour la communauté terrienne, bande de squaters“. Limite il leur demanderait de porter serment au drapeau.
Puis Stracz’ tombe malade. Ou alors il n’a plus le temps et trouve ça comme excuse, finalement on s’en fiche. L’arc repasse à Robinson qui commence à donner un peu de sens à ce beau bordel. Et son premier acte sera de faire intervenir des personnages qui rappellent à Superman qu’il est complètement out-of-character. Six numéros après avoir sauvé Superman d’un de ses arcs les plus honteux, DC le remercie en foutant son histoire d’arabe qui devient pote avec Superman à la poubelle. Le bouquin relié de Grounded n’aura pas de Chapitre 10. Ca me parait fou, mais hé, DC.

Une des pages de fin de Grounded, avec une Superman qui finit par retrouver le vrai American way.... 2011
Oh j’adore Krypto le super-chien, mais quel débandade pour DC…
On en vient à la raison d’être de cet article. Frank Miller’s Holy Terror. Qui est à la fois réjouissant de débilité et vraiment salissant. Présentation de l’œuvre.
Miller a décidé, peu après le 11 Septembre, d’écrire et dessiner une histoire dans son style Sin City baptisé Batman : Holy Terror, une œuvre autoproclamé de propagande où Batman va butter Al Qaida pour ce qu’ils ont fait.
Puis plus rien, un quinquennat entier s’est écoulé avant que le projet ne refasse parler de lui.. Mais sans Batman ! Miller dit que cette séparation s’est faite d’un commun accord, “qu’il est allé aussi loin qu’il pouvait avec Batman”. Mais il ne fait aucun doute que quelqu’un s’est réveillé pour tirer la sonnette d’alarme. Les gars de DC n’étaient pas chauds pour un scandale de plus, eux qui relancent entièrement leur ligne, tous les titres, directement du numéro 1 ?
Frank Miller n’est pas un con, le genre de type qui comprend généralement assez bien les personnages qu’il écrit. L’essence du comics de propagande, c’est à sa portée. Un de ces projets méconnus était de faire, avec Bill Sienkiewicz un bouquin intitulé Wonder Woman : Bondage, pour revenir, comme un hommage, à ce que l’héroïne était à son origine. Voici d’ailleurs la seule image (soft) leaké à ce jour de ce qui n’a été que l’ébauche d’un projet annulé.
Mais le Miller d’alors n’est plus.
Même si ses comics tendaient vers la noirceur (Sin City, dude), de son propre aveu, le 11 Septembre l’a changé à coups de déclarations folles sur le net et puis surtout d’une œuvre qui s’enfonce dans sa propre démence. 300 n’était qu’un prélude, Dark Knight Returns 2 est passablement barré mais ce n’est rien à côté de All-Star Batman & Robin the Boy Wonder.
C’est ce Miller là qui pond son script le plus fou. Le héros n’est plus Batman mais the Godamn Batman. A toutes les pages. Toutes les lubies de Frank Miller y sont. De la haine
qui mène à la passion…
Batman renverse des flics. Avec le sourire. Juste avant, il a menacé Robin de lui faire bouffer des rats s’il n’est pas sage. Compris, gamin ?!
Il se peint entièrement en jaune pour aller défoncer la gueule à Green Lantern, ce gros bouffon (enfin tel qu’il est montré ici). Finalement c’est Robin qui lui tranche la gorge un peu par accident ce qui va obliger à lui réparer le cou avec un bic. A la Dr Ross.
Oh et Wonder Woman qui bouscule un mec en le traitant de banque de sperme, déjà un classique. Il serait facile de laisser ce comics dans un sac à gerbe, mais le degré de nawak atteint est tel qu’il y a un réel plaisir, un peu comme dans un navet qui pousse à chaque fois un peu plus loin. C’est sans doute son chef d’œuvre, celle où il a pu exprimer pleinement ses lubies et ses angoisses, encore plus que dans Sin City.
Il est donc logique de retrouver un certain nombre de ces angoisses dans Holy Terror où l’on retrouve d’ailleurs la plupart des phrases clefs des interviews. Dont le célèbre “How many of my neighbors have they murdered?” en écho au “thousands of my neighbors were ruthlessly incinerated — reduced to ash.” de cette interview. Miller qui travaille sur Xerxes, la suite de 300, on retient son souffle.
(note vu le format du bouzin, les pages montrées ici sont des photos et non des scans. Une preview non-représentative est dispo ici)
Exit Batman. Rien à voir avec Batman, bienvenue à The Fixer qui course au dessus des toits d’Empire City, Natalie Stack. Rien à voir avec Catwoman, ici c’est une “chatte cambrioleuse”. Toute ressemblance blablabla, à tel point qu’on devine presque les modifs que Miller a du apporter pour dé-Batmaniser et dé-Catwomaniser ses héros. Du noir par là, du typex, et hop, plus d’emblème de chauve-souris, plus d’oreilles de chatte. Ils se poursuivent, se détestent, se tabassent et finissent logiquement par s’envoyer en l’air. “I hate your Guts, You make me sick” “Sure I do”puis “Make me sick. Now.” “Sure I will”. Puis une bombe éclate, posée, on l’apprendra dans le flashback, par une fille appelée Amina.
“A Goddamn Nail in My Goddamn Leg.“
Le problème de Holy Terror c’est que c’est une œuvre raciste dessinée par un mec trop facilement classé sous le label “facho de gauche”. Du racisme sans ambigüité, sans faux semblant et la phrase qui sert d’introduction signée Mohammed donne un indice en cas de doute: “If you meet the infidel, kill the infidel”. Il n’y a pas un seul arabe pour sauver l’autre : ils lapident les “putains”, les femmes voilées (les mieux loties) y portent des lance-roquettes et plus généralement l’Islam y est présenté comme une secte d’arriérés venue de la nuit des temps, même s’ils ont, au fil des années, creusés une ville secrète construite sous Empire City (?!). On continue ? Quand Fixer garde un terroriste vivant pour l’interroger, cela donne “So, Mohammed, pardon me for guessing your name, but you’ve got to admit the odds are pretty good it’s Mohammed.” Et puis tant qu’on y est, la torture y est quelque chose de jouissif, avec encore moins d’ambigüité qu’un épisode de 24 de la grande époque. “SNAP” “You’ll never walk again. Your eyes are next.”
Et en plus, Miller a du mal à faire fonctionner son idée de départ, à savoir “faire un bouquin de propagande”. Le genre implique une présentation totalement manichéenne de ses protagonistes, à la limite de la caricature. Ça, ça va, la caricature est bien là, et pas seulement dans Fixer, ce Batman qui se serait égaré du côté de la vengeance. Introducing David, un agent du Mossad autrefois infiltré au Yemen, facilement reconnaissable à l’étoile de David bleue tatouée sur son visage. Soit un procédé déjà utilisé dans Sin City avec une croix gammée pour bien montrer qui sont les mecs qui vont se faire défoncer.
La dichotomie Miller passe quand il nous fait Sin City où tout est vice et péché “what did you expect“. Où toutes les femmes sont soit des putes, des accros au crack, des ninja, ou des bonnes sœurs, généralement des stripteaseuses repenties. Mais pour qu’une oeuvre de propagande de guerre fonctionne, il faut un ennemi bien défini. Et justement, ici, malgré la charge hallucinante raciste à toutes les pages, ses contours restent flous. Al Qaida ? Le nom n’arrive qu’à la toute fin du bouquin. C’est clairement l’Islam et plus généralement les croyants qui sont visés ici. Hé mec, Amalgam Comics, c’est passé !
Dieu merci, Batman ne s’est pas retrouvé embourbé dans cette horreur. Holy Terror est bien évidemment raciste en visant l’Islam plutôt que le terrorisme. Ce n’est pas tant un livre de propagande qu’un ersatz de Sin City dont les méchants seraient muslim. La première partie du bouquin nous montre avant tout un dessinateur qui souffre et qui se lâche complètement, rendant des pages gribouillées d’énergie, un peu dans le style des crobars que font les personnes en dépression et qui ressentent le besoin s’exprimer. Bien entendu, Miller en souffrance ou en dépression est toujours plus intéressant visuellement que la plupart des gens sur Terre. Il est quand même le gus de Dark Knight Returns ou de Daredevil, il aura toujours quelque chose sous la pédale et il donne l’impression de pousser encore plus son trip à chaque tentative (avec ses pages avec une trentaine de cases, mises en valeur par le format inhabituel du bouquin).
Mais en revenant à des conventions plus Sin Cityesqueet des plot devices parachutés juste pour faire avancer l’histoire, Miller a voulu, sans doute volontairement, s’interdire toute logique. Mais au fond, il a complètement perdu les pédales, ne comprenant plus du tout ce qui a fait la gloire de son travail passé. Et là, le nom de George Lucas me vient à l’esprit. Dessiné depuis sa tour d’ivoire, en solitaire, en se fantasmant un Batman qui cassent la gueule à des musulmans, Holy Terror est son Episode 1,2,3 réunis en une seule bédé, un îlot d’intolérance et d’incompréhension de sa propre logique, un beau bouquin aux intentions vraiment moches, qui prouve qu’il est meilleur avec un Batman fou qu’avec un pseudo-Batman au racisme débile. C’est son “Tintin au pays du Maghreb” à lui. On devrait tendre toujours l’oreille pour écouter ce racisme. Car même si l’on est pas concerné, d’une certaine manière, c’est toujours un peu de nous que l’on parle.

Dans les Dents 28 X-men & Parti Socialiste
Aug 4th
Tac tac, retour à l’ancienne. Au début, je ne pensais parler que de Magneto et finalement, j’ai rencontré une militante de Désir d’Avenir dans la rue. Qui m’a parlé d’Aubry et de Hollande comme l’on parle de ses méchants qui retournent leur veste. Tout ça, c’est (encore une fois) la faute au Ségolènisme.
Now, back to the good part.
A la question “alors, t’es Marvel ou DC ?”, j’ai toujours répondu DC pour les héros. Plus iconique, tout ça. Mais Marvel pour les Super Vilains. Les némesis Marvel touchent généralement plus justes. Luthor, à part la perte de ses cheveux et sa mégalomanie, n’a pas ce petit truc qui le rendrait attachant dans sa folie. Même les plus bas-de-gamme ont leur moment de gloire chez Marvel. Même l’Homme aux Échasses (oui, lui, j’aime le dire en français, ça en jette). Même Batroc (check son récent one-shot génial écrit par Giffen). Et puis les autres. Le Green Goblin qui est insolvable de crapulerie. Red Skull, le nazi de cartoon pour qui la Seconde Guerre Mondiale n’était qu’une intro en CG du mal qu’il veut faire régner. J’adore aussi Arcade, pourtant l’archétype du wacko qui enferme ses victimes dans des parcs d’attraction meurtriers. Et bien sûr, il y a Galactus qui, hé, passe son temps à dévorer des mondes, ce qui est (discutablement) quelque chose de vilain, même s’il en a conscience et qu’il envoie un surfer d’argent pour annoncer sa venue. Loki aussi. Et Doctor Doom ! Et bon sang, Magneto. Malgré tout ce qu’ils lui ont fait.
Prenons le récent X-Men : First Class qui a fait beaucoup pour l’aura de Magneto, principalement grâce à l’usage du blouson cuir cintré par Michael Fassbender. Ne nie pas, femme.
Mais je reste persuadé que de le voir s’entrainer en jogging ou de sortir des quotes aussi ringardes que “I agree with everything you said. Unfortunately, you killed my mother” ajoute quelque chose d’intéressant à son mythe.
Mais en réalité, la régression de Magneto a commencé quand Claremont a décidé faire un gros retcon sur ses origines. Du terroriste pur sucre, il est passé à celui d’un antihéros rugueux et mélodramatique. Il en a fait un survivant de l’Holocauste qui a vécu donc son lot d’horreur. Un mec à la dur qui sait faire les choix difficiles. La manœuvre était pour donner une espèce de cohérence historique à Magneto, une espèce de tridimensionnalité romantique que ne lui donnait visiblement pas (visiblement pas assez) le statut de terroriste de la cause mutante. A croire que Claremont essayait de gommer le mot EVIL de la Brotherhood of Mutants qu’il a fondé.

Oui, Magneto se remet avec Rogue, ce qui me fait penser que les scénarios X-Men sont en mode autoregen'
Claremont ira même plus loin en essayant d’expliquer qu’en fait, c’est un trop fort usage de ses pouvoirs qui ont détraqué son cerveau, un peu comme les ondes des portables (il parait, hein). Oui, c’est nul. Et après avoir basculé en gentil (et one-time remplaçant de Xavier), il rebascule mauvais de manière assez durable où il se remet à des activités… magneto-esques, genre amplifier ses pouvoirs pour menacer de bouger l’axe de la Terre, une catastrophe écologique que n’avait même pas prévu Eva Joly. Et puis on le retrouve aujourd’hui aux côtés de Cyclops quand il fonde Utopia, cette nation fantoche perchée au large de San Francisco. L’occasion idéale pour demander asile. Une ère de repentance si chère à Zemmour à laquelle il faut rajouter une relecture géopolitique. Un état autonome d’une minorité opprimé, rings a bell ?
Mais en rendant Magneto gentil à nouveau, Marvel & Matt Fraction l’ont rendu… vulnérable. Au sens propre. Il ne se passe pas un numéro solo où il ne fasse pas un flashback sur son enfance et les camps (voir la couv plus haut). Dans Uncanny X-Force, il demande à Wolverine d’aller tuer un vieux S.S planqué quelque part en Amérique du Sud (comme s’il ne pouvait pas le faire lui-même). Logan prend un sabre et s’exécute, pour lui c’est des vacances, de chasser un vieux nazi. Et puis Magneto se fait battre régulièrement. Récemment, il se fait assommer, attacher, et foutre dans un cagibi par un extraterrestre manchot. I kid u not. C’est le syndrome “le jeu de baston où l’on peut enfin incarner les boss”, les mecs surpuissants qui deviennent minable. Du statut de bourreau redoutable devenir au mieux un plot device.
Encore une fois, le seul qui dans un passé proche a vraiment compris Magneto, c’est Grant Morrison qui l’a tué dès le début de son run dans New X-Men. 2001. Les dernières années Jospin, tout un symbole… En faisant disparaitre Magneto, il a crée une icone Che Guevaresque, un symbole que les jeunes se mettaient sur les T-shirts en cours ou sur les posters, dans les dortoirs de l’institut de Xavier. Vivant, il n’aurait été qu’un lunatique mais par son absence, il est devenu une ombre politique qui inspire. New X-Men de Morrison est sans doute le meilleur comics de Magneto de ces dernières années et ce, sans même le foutre dedans.
Ce qui nous amène à Schism.
Visiblement, ça va clacher pour Cyclops et Wolverine. Il y aura donc entre les deux leaders une confrontation qui-va-nous-rappeller-les-heures-sombres-de-notre-histoire. Et vraisemblablement, Magneto rejoindra le camp de Cyclops après le Schism qui attend les X-Men. En même temps je le comprends parce que, hé, Wolverine l’a poignardé déjà pas mal de fois.
Le X-verse manque clairement de némesis costauds en ce moment. Même Juggernaut est devenu un gentil (!!!) et Marvel est même obligé de lui coller un marteau satanique de Fear Itself pour faire un bon “Nothing Can Stop the Juggernaut” à l’ancienne. C’est pourquoi Marvel nous sort sa spécialité : les good guys qui se battent entre eux.
( Ou contre des robots)
On sait donc comment ça va finir : les X-Men vont se scinder en deux équipes (et Uncanny X-Men le titre historique va repartir du numéro 1). Mais à mi-chemin de l’histoire, on ne voit pas trop comment ils vont arriver à s’engueuler. Parce que les deux gus n’y sont pas arrivés alors qu’ils aimaient tous les deux la même femme. Wolverine en a encore gros sur la patate :
En fait (et c’est la raison pour laquelle Schism m’intéresse un chouïa plus que Second Coming et les autres events X-Men), c’est que depuis Morrison, le X-Verse a perdu son focus. Il y a bien eu des tentatives rigolotes avec le X-Club. Mais, boy, les derniers Uncanny de Matt Fraction faisaient de la peine à lire, avec des histoires de virus, de Sebastian Shaw et de chinois, le tout en même temps. Du coup, j’ai même oublié de quoi il était question avec les chinois. Ni le pourquoi du comment du bizgo entre White Queen et Sebastian Shaw. On s’en fout de toute manière car même avec les meilleures intentions, c’était un bordel sans nom. Gillen réussit petit à petit à remettre de l’ordre là-dedans, bouclant les plots en cours. Il n’est pas à l’abris d’un boxon du même genre mais le grand saut sera Schism (écrit par Jason Aaron qui a la baraqua comme je l’évoquais entre autre ici) mais qui arrête Scalp pour se faire de la thu… pour se consacrer aux X-Men, plus précisément à Wolverine & the X-Men.
Pour l’instant, Schism n’a fait que présenter un nouveau Super Vilain à la tête du Hellfire Club, Kade Kilgore, un sale mioche qui va rejoindre l’armada des enfants précoces du monde Marvel (la fille de Reed et Sue Richards, Amadeus le poto de Hulk et d’Hercules, Layla Miller etc). Et Aaron laisse traîner des grandes phrases de pure bromance entre Cyclops et Wolverine. Le clash idéologique des X-Men n’en sera que plus violent, à l’image de l’université d’été du PS qui aura lieu dans quelques semaines. (et attention, alignement astral oblige, Schism s’arrête à peu près en même temps. Un hasard ?) Bien entendu, c’est un grosse allégorie à ce que tu veux, mais surtout sur l’état d’Israël au moment de la guerre de Kippour. Then again, l’histoire des X-Men depuis 50 ans n’est qu’une métaphore.
La différence avec le PS, c’est que les X-Men manquent de justement de super vilains un peu politisé. Ce qui n’est pas le cas du PS.
Quoiqu’il en soit, Schism aura au moins offert un ennemi surprise aux X-Men :
Mahmoud Ahmadinejad. Chauve. Avec 6 doigts.
Attention spoiler, il va se faire pwned en beauté :
Allez, j’y crois presque, les personnages sont plus charismatiques qu’Aubry et Hollande, il y a l’espoir d’un implosion cool. Car finalement, c’est comme ça qu’on les préfère, confrontés à des difficultés insurmontables. Je parle des X-Men.
Même bat-chaîne, même bat-heure.
Com-Robot