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Awesome Dans les Dents: Avengers’ Greatest Story
Apr 25th
Les Fantastic Four, leur truc, c’est de partir explorer le cosmos. Les X-Men luttent pour le droit d’exister. Les Avengers, en toute humilité, sauvent le monde à une cadence régulière. Dans les années 70, ils sont intervenus dans la guerre Kree-Skrull, le premier “long arc” de l’histoire de Marvel. Ils ont affronté des ennemis aussi puissants que cool, de Thanos à Ultron en passant par Loki et Kang le “time-terrorist”. Mais j’ai toujours trouvé que c’est dans les dangers plus “urbains” qu’ils étaient les plus intéressants. C’est pourquoi je vais vous parler, en complément du film live (critiqué ici) de mon arc préféré “ever” des Avengers: “Under Siege“.
Aussi vrai que les Avengers sont un assemblage disparate de héros dont le seul but est de protéger la Terre, les renégats of the day sont les Master of Evil, une équipe qui réunit traditionnellement tous les némesis respectifs des héros. A leur tête, le Baron Zemo, un scientifique Nazi ce qui en fait d’office un ennemi juré parfait pour Captain America. Au cours des années, différentes combinaisons de Master of Evil se sont succédées pour essayer de détruire les Avengers. Ce qui sont passés le plus prêt de cet exploit sont ceux de 1987, écrit par le génial Roger Stern et dessiné par le glorieux John Buscema (Conan) accompagné de Tom Palmer.
Guidé par la même haine viscérale de Captain America que son père, le fils de Zemo réunit plus qu’une quinzaine de super-vilains, soit deux fois plus que les Avengers. En bon rejeton nazi, il décide d’aligner les membres des Avengers un à un en les étudiant, en attendant le meilleur moment pour frapper.

Typiquement le genre de cases qui manquent aujourd'hui: des méchants (bourrins) en train de se préparer dans leur QG de campagne
À l’époque, Captain America n’était même pas le leader de l’équipe. Son identité était encore secrète, Steve Rogers avait plein d’autres trucs à faire, dont mener sa carrière de dessinateur. C’est assez ironique quand on pense qu’il apparait dans au moins 10 comics par mois aujourd’hui, tout en restant à la tête des Avengers et du SHIELD et en pilotant d’autres équipes. Bonhomme. Du coup, c’était Wasp, la chairwoman de l’équipe. Membre fondateur de l’équipe, son pouvoir est de rapetisser, jusqu’à la taille d’une guêpe, petites ailes incluses. Première “épouse battue” du monde Marvel, elle était aussi connue pour son sens de la “fashion” (un détail qui m’échappait encore complètement dans les années 80). Iron Man était occupé sur la Côte Ouest où il habitait pendant que Thor était occupé par some asgardian shit. Namor, membre actif malgré les protestations (le mec a essayé quand même d’envahir New York plusieurs fois avec une armée d’hommes-poissons) est reparti à Atlantis régler ses problèmes perso, à savoir réclamer une nouvelle fois le trône d’Atlantis.
Il ne reste donc que: Black Knight, un scientifique avec une épée ensorcelée qu’il a récupéré après avoir visité son ancêtre à Camelot. Tranquille. Captain Marvel est le membre le plus puissant de cette période. Ex-flic, cette black peut se transformer en n’importe quelle forme d’énergie. Rayon X, UV, gamma, rayon cosmique et même neutrinos. Elle peut donc théoriquement voler à la vitesse de la lumière. Enfin il y a la force brute du demi-dieu Hercules, fils de, le lion de l’Olympe. Et bien sûr Captain America.
Les Master of Evil attaquent l’Avengers Mansion alors qu’elle est vide et tabassent Jarvis, le majordome, le fidèle Alfred local. Black Knight est le premier des héros à tomber, pris en traître par des super-vilains absolument déchaînés qui ont déjà investi la Mansion.
Captain Marvel, pour faire simple, est envoyée dans une autre dimension par un des Master of Evil.
Le problème d’Hercule, Zemo l’a bien compris, c’est le machisme et les femmes dont il aime la compagnie mais pas les ordres. Alors quand Wasp lui dit de se calmer pour réfléchir à un plan d’attaque, l’alcool et la drogue que lui aura fait ingurgiter une bimbo engagée par Zemo lui fait perdre toute lucidité.
Il fonce dans le tas, rentre…
Et se fait tabasser.
Essayant d’aller sauver son coéquipier, Captain America, piégé par les défenses de leur propre demeure se fait capturer à son tour.
Zemo utilise le pouvoir d’un de ses sbires pour isoler l’Avengers Mansion dans un caisson d’énergie infranchissable (d’où le Siege du titre)
Hercules mort ?! Impossible ?!
Il faut se remettre dans le contexte de l’époque. Pas d’internet donc pas moyen de voir les couvertures des prochains comics dans les 3 mois à venir. Pas de spoiler. Et puis dans les années 80, Jean Grey était encore morte, on se disait vraiment que la mort dans les comics était quelque chose de grave avant de constater que ce n’est qu’un léger passage à vide. Bruce Wayne est resté mort à peine une année !
Pendant ce temps là, dans l’Avengers Mansion, Zemo s’occupe de ses prisonniers. Au lieu de torturer Captain America directement, il commence d’abord par lui briser les quelques souvenirs qui lui restent… puis il va torturer son ami Jarvis devant ses yeux. Purple nazi.
On pourrait croire que les Avengers sont au plus mal: il n’y a plus que Wasp qui soit encore d’attaque. Elle lance un S.O.S à tous les membres réservistes. Et le premier à répondre sera… Ant-Man. Et les voilà à deux, à essayer de buter les surpuissants Absorbing Man et Titania, resté à l’extérieur du siège et bien décidé à détruire l’hôpital dans lequel se trouve un Hercules finalement pas mort mais plongé dans un coma olympien.
Mais bientôt la cavalerie arrive. Ils pouvaient avoir le renfort des FF, de tous les super-héros new yorkais tels que Spider-Man ou Daredevil mais finalement, ça sera… Dr Druid.

De l'aide venant de Dr Druid, ? C'est un peu comme si Frédéric Lefebvre venait en renfort à Sarkozy pendant le débat d'entre les deux tours. Minor character de chez MINOR
L’heure de la contre-attaque a sonné.

Ce que Thor ne dit pas à ses coéquipiers, c'est qu'il vient de subir la malédiction de Hela: il est désormais devenu immortel mais son corps est devenu beaucoup fragile. Ses os se briseront au fur et à mesure...
(D’ailleurs à propos de cet arc dans Thor, j’en ai parlé brièvement dans cet article qui s’attarde sur tout le run de Walt Simonson)
Epic final battle ensues.
Le final se déroulera sur le toit de la Mansion en ruines. Captain America Vs Zemo. Si géniale par tellement d’aspect. D’abord dans sa construction, comme un ultime duel d’un western…
Mais aussi parce qu’elle établit parfaitement bien la personnalité de Cap, très loin de tous les clichés nuls, simplement parce qu’il porte son drapeau en uniforme.
En plus j’adore tellement quand il rattrape son propre bouclier comme si de rien était, lui qui a tant assommé de criminels avec.
Enfin, ce combat sert à rappeler que, bien qu’étant soldat, il n’est pas un assassin.
L’épilogue est tellement parfaite aussi.
Captain America, pleurant comme une fontaine ? Lui, le super-soldat ?
C’est un aspect de l’histoire qui me touche particulièrement. Cela peut paraître incroyable aujourd’hui, à l’ère où toutes nos photos numériques sont reproduites sur internet, Facebook et instagram sans même parler des pièces d’identité et des vidéo-surveillance mais des générations entières ont perdu toute trace de leur passé. Au sortir de la guerre, survivant de village en village quelque part entre l’Ukraine et la Pologne, ma grand-mère n’avait plus aucune photo de sa famille. C’était comme si elle n’avait jamais existé ailleurs que dans sa mémoire. C’est en nettoyant dans une rivière son manteau déposé en sécurité dans une ferme qu’elle retrouva une photo de son père. Abîmée, déchirée, c’est la seule chose qui lui reste de son passé. Malgré son temps passé dans un glaçon, déraciné qu’il est, Cap est une métaphore de tous ces gens qui ont littéralement vu leur passé s’effacer.
Under Siege est donc un arc génial car le drame y est tellement palpable. L’équilibre est parfaitement maintenu entre les Avengers historiques et les seconds couteaux et les héros mineurs qui essayent de se mettre à leur niveau. Il se passe toujours tellement de choses entre chaque page avec des développements de personnages comme on savait les faire dans les années 80, même chez les méchants où la machiavélique Moonstone complote contre Zemo, super smart nazi strategist, qui doit retenir son équipe de gros bourrin. Et surtout Under Siege respecte cette règle : les héros ne l’emportent pas facilement. Ils subissent des pertes qui auront des répercussions durant des années. Ils se vengent, mais à quel prix…
Under Siege a été édité plusieurs fois en TPB, en hard cover et même réédité en V.F. Un classique des classiques Marvel des années 80.

Dans les dents 30, le swag tranquille
Dec 8th
L’exercice est un poil compliqué. Je voulais parler de Schism, le tweet-clash des X-men. Mais on en est encore qu’au tout début. De plus, j’essaye de ne parler fascisme dans les comics qu’une fois sur deux. Donc Schism attendra. Il y a aussi The New 52, soit toute la ligne de DC Comics qui a repris au numéro 1. Même Batman. Même Action Comics et Detective Comics. Mais là aussi, j’attends d’avoir un peu de matos avant de me lancer, sinon j’aurai l’impression de commenter des trailers… Ce qui est intéressant quand il s’agit des Muppets.
Le thème de ce tir groupé spécial est donc “les trucs cool à lire qui ne sont ni X-Men ni DC“. Des comics de bogosse qui ont le swag velu. Sauf un, assez nul, qui s’est glissé au milieu de l’article, pour rigoler. De Kevin Smith, forcément. En bonus, un label “idée” cadeau pour Noël. Je ne fête pas Noël car Batman ne le fait pas non plus, mais, hé, si je peux aider.
En feuilletant la liste des bouquins que j’ai scanné pour tes petits yeux, je me suis rendu compte qu’il y a un autre thème qui va sans doute être la schizo, ce qui n’est jamais un drame quand on est super-héros aux USA.
Du coup, à mettre DC de côté, cette chronique sera très Marvelish. Ne pas parler de Batman tout un article, c’est une épreuve, mais c’est l’occasion de parler des Secret Avengers de Warren Ellis. Le gus a repris le titre pour quelques numéros, à chaque fois une histoire stand-alone, accessible pour un noob. Captain America dirige ses Scred’ Avengers, Beast, Valkyrie, Moon Knight, Shang Chi, Black Widow, Ant Man et War Machine dans des missions blackops que je pourrais résumer avec le terme “High Octane Espionnage”.
A chaque fois un dessinateur différent et c’est toujours très bien. Et puis Warren Ellis fonctionne mieux quand on lui laisse faire un peu ce qu’il veut, c’est à dire un peu de polar arrosé de beaucoup de technoblabla autour. Et puis il y a le numéro 18, dessiné par David Aja est, sans rire, le comics avec le plus de coups de pied que j’ai vu depuis des années. Les bonnes choses ne durent pas, ce serait dommage de se priver d’un plaisir comme ça.

Un des plus beaux comics de l'année mais aussi celui avec le plus de high kicks. Comme un poème chinois. Mon prof de Kung Fu aurait volontiers dit "qu'il sort la fosss, làààà"
Moon Knight, qu’on retrouve en ce moment dans sa propre série en ce moment.
Voilà un personnage qu’il est compliqué à faire exister. Née comme un rippoff de Batman par Marvel, il est (trivia fact pas très connu) le fils d’un rabbin qui est persuadé dur comme fer d’avoir été ressuscité par l’esprit de Khonshu, ce qui lui fait un point commun avec Jean-Pierre Chevenement. Lunatique (normal vu le nom), Bendis tout comme Ellis ont décidé de l’écrire de plus en plus comme un fou détraqué. Le combo Bendis et Alex Maleev (multi-awards duo pour Daredevil) vont encore plus loin en l’imaginant schizo. Il entend et voit Captain America, Wolverine et Spider-Man qu’il s’imagine combattre à ses côtés. Evidemment, les gus qui le voient parler tout seul le prennent pour un maboule, ce qu’il est mais ne l’empêche pas d’être un héros. “Hé, faut être un peu fou pour être un super-héros” est un peu son modus vivendi. Et d’un point de vue personnel, je n’ai absolument rien contre un mec qui s’imagine des amis imaginaires, vu que je correspond par SMS avec Batman.
Quoiqu’il en soit, c’est un twist intéressant pour un personnage de troisième catégorie, même pas capable d’intégrer les persos jouables de Ultimate Marvel Vs Capcom 3.

Du Bendis: des mecs qui parlent dans des bars lugubres et qui finissent généralement par pécho. Sauf qu'avec Moony Zin-zin, c'est pas gagné...
La Bru-sploitation continue. J’ai tellement écrit sur ma passion pour Ed Brubaker… Le gus continue d’écrire Captain America qui enchaîne les bons dessinateurs. Je n’étais pas vraiment un fan de Mc Niven mais depuis qu’il puise son énergie dans Travis Charest, il est devenu vraiment meilleur. Et derrière, on nous promet Alan Davis, yummy. Il faut rendre hommage à Bru : c’est le seul qui ait survécu au fiasco Fear Itself que j’évoquais ici que je vais résumer dans cette balise spoiler:
Pas un très bon crossover.
Bizarrement, j’apprécie beaucoup le relaunch de Punisher. Le pauvre est mort, ressuscité en monstre de Frankenstein (Frankencastle, LouL). Rucka sait y faire (il sort de son award winning Batwoman absolument génial) avec l’ambiance noire. Il ne cherche pas à alourdir la machine, la présentation est simple. Now, all Frank Castle has is his desire for vengeance, and his need to punish the wicked. That is his mission. That is his purpose. That is all that matters. Frank Castle died with his family. Now, simply, he is the Punisher.
Les dessins de Marco Checchetto y sont pour beaucoup dans cette réussite. Le ton est juste, pas forcément nouveau, mais c’est un goddamn beau comics.
Punisher rebooté n’est pas qu’un comics de violence. Une journaliste le traque évidemment… Mais ne pas s’attendre à de l’amour dans ce comics. Punisher qui aime ? Pouah.

Une des pages les plus joyeuses avec celle où il demande à un passant à qui il vient de sauver la vie de tenir le miroir pendant qu'il va se recoudre ses plaies. Simply.
Et puisqu’on est dans le Bru-Rucka, le moment de rappeler qu’ils ont travaillé ensemble sur le génialissime Gotham Central, une vision au quotidien du commissariat de Gotham. Et Batman n’y apparaît quasiment pas, comme pour faire exister un peu plus ces flics “ordinaires”. Le deuxième volume est sans doute mon histoire préférée du Joker de tous les temps. Ca date de 2003, mais ça n’a pas vieilli d’un pouce. Malgré les multiples awards que le bouquin a reçu, cela reste suffisamment méconnu pour en parler. Croisement du Batverse et du polar, c’est à peu de chose près l’équivalent de NYPD Blue et The Wire mais à Gotham. Rien que ça.
Impossible de ne pas parler de The Bionic Man, l’adaptation moderne de L’homme qui valait 3 Milliards. Oui, le bon vieux show avec le mec qui court au ralenti. Kevin Smith (oui, le Kevin Smith de Clerks et du Batman en obsessif clitoridien mais qui se fait dessus ) ressort un de ses vieux scripts de film du placard et l’adapte pour un comics. C’est à peu près ce à quoi on peut s’attendre : des ninja et même quelques blagues anales. Coz, c’est Kevin Smith, comment pouvait-il en être autrement, il avait déjà fait pareil pour Green Hornet.
Et puis un mec bionique ? Dans les années 70, d’accord mais en 2011 ? Même le dernier Captain America était à moitié robotique, sans parler de Cable… Du coup, il nous sert les rivaux bioniques dès le début, ce qui brise un peu le côté “unique” de Steve Austin. Il n’y a vraiment pas de quoi s’emballer. Pas plus que pour Kick Ass 2 dont je ne balancerais aucune image ici. Des enfants qui se font abattre, du viol, des exécutions et des chiens qui mordent les couilles pour une histoire parodiant son Old Man Logan… Boring crap.
Un des comics à lire du moment, believe it or not, c’est Amazing Spider-Man. Redevenu cool depuis quelques années depuis son reboot magique où il a pactisé avec le diable pour que tout le monde oublie son identité, Amazing est petit à petit redevenu rigolo et attachant. Mais avant de vous présenter son dernier arc désopilant, un petit update:
Peter Parker n’est plus marié à Mary-Jane. Oui, ce n’était pas évident à faire avaler, la plupart des gens les croient encore ensemble. Le dernier jeu vidéo en date (et un jeu vidéo vend des milliers de fois plus qu’un comics) le montre encore avec elle, donc l’idée d’un Parker célibataire n’a pas encore fait son chemin. Peut-être que ça s’arrangera avec l’été quand sortira le prochain film. JJ Jameson qui le déteste toujours autant est maire de New York. Mais il est obligé d’avaler son cigare car Spider-Man n’est plus une menace. Il est membre de deux équipes d’Avengers ainsi que des Fantastic Four (ou la Future Fondation comme on l’appelle en ce moment). Ah et il n’a plus son sens araignée qui est aux fraises. Reste plus qu’à ajouter qu’il prend des cours de Kung Fu avec Shang Chi (un mec doué, voir illustration de l’article) pour essayer de palier à ce manque et je crois qu’on est bon.
New-York est infecté par un virus dévastateur qui transforme tout le monde en Spider-Man. Tous les newyorkais se mettent à bondir, balancer de la toile (organique), se coller aux murs… La pagaille monstre qui empire quand les premiers infectés commencent à se transformer en véritables araignées. Personne n’est à l’abri, les amis, les ennemies, les copines etc. Et puis ça donne des séquences absurdes telles que…
et des doubles pages brillantes de nawak comme…
Et malgré l’histoire ubuesque qui utilise (gros sacrilège) des éléments de la saga honnie des Clones de Spider-Man, Spider-Island tient la route comme les montagnes russes, en balançant de pics narratifs en suspense réjouissant. À lire quand ça sort en relié.
Spider-Island a tout d’un plan foireux. Mais go with it :
Et les titres satellites, pas indispensables à lire mais rigolos qui ont fait le cross-over, proposent parfois quelques petites merveilles. Hercules par exemple se retrouve également avec les pouvoirs (et un costume) de Spider-Man, l’occasion d’une parodie géniale.
Dan Slott, le mastermind de Spidey depuis quelques années, a écrit deux des meilleurs comics tout public de ses 15 dernières années :
La mini-série The Thing et une autre, baptisé Spider-Man & Human Torch. Ce dernier est LE comics que je conseille aussi bien aux gamins qu’aux nostalgiques, un petit chef d’œuvre d’humour et de passions pour les deux persos.
Et comme Spidey est dans 3 équipes en même temps, il a bien encore quelques minutes à accorder à son nouveau titre Avenging Spider-Man, qui s’intéresse plus particulièrement à Spider-Man et ses relations avec les Avengers. C’est écrit par Zeb Wells à qui l’on doit les récents New Mutants dont j’écrivais le plus grand bien ici. Il donne un prétexte absurde (Mole Man…) pour que se déchaîne Joe Madureira, enfin de retour pour quelque chose de lisible ET de régulier (enfin, trois numéros d’affilé). Crazy cool shit.
Enfin le bon titre Marvel du moment, c’est Daredevil par Mark Waid. Daredevil dont l’identité était outé dans toutes la presse fait son retour, à la cool. C’est dessiné en alternance par Paulo Rivera et Marcos Martin. Matt Murdock revient à la ville et à son travail d’avocat. La dernière fois qu’il a fait parler de lui, c’était parce qu’un démon avait pris possession de son corps. Le genre de truc qui arrive et qui fait qu’on se réveille à la tête d’un clan d’assassins ninja. Après ce qui peut s’appeler une déprime passagère, il revient, plus ravi que jamais.
Daredevil est un personnage qui a besoin de drames pour exister. C’est ce qui le rend vraiment intéressant. Mais soyons franc: le pauvre gus a vraiment dérouillé ces dernières années. Foutu en taule, son identité balancée dans les tabloïds, évadé, puis divorcé avec interdiction d’approcher son épouse traumatisée, tout ça, c’est dur pour les épaules d’un seul homme. Il en a vu d’autres. Au moins deux copines mortes dans ses bras (dont une qui avait le sida, contracté lors d’un passage par le porno semi-gonzo et la drogue)… Tout pour adorer ce héros. Mais comment faire pour faire oublier qu’il est Matt Murdock à la ville ? Simple: nier.
Remettre Daredevil sur le droit chemin et en faire un héros qui ne donne pas envie de se doper au Lexomil est un vrai défi aujourd’hui. S’il est bien écrit, cela donne quelque chose d’assez semblable à Batman. En réalité, Daredevil prend plaisir à ce qu’il fait. Son kif c’est de rendre la justice en terrorisant les bandits.
Entre deux plongées en enfer, le nouveau Daredevil est un délice.
Je termine avec quelques Tu te débrouilles chez ton bouquiniste ou sur ton net-dealer favori.
V.F, car ouais il parait que la V.F existe :
Wednesday Comics de DC. Maousse comics très grand format chroniqué en longueur et en largeur ici même. À chopper avant la rupture.
Superman Vs Muhammad Ali, un monument du comics des années 70, avec Neil Adams au top de son art. Un beau coffret.
En V.O, twitté à l’époque, tu trouveras l’Omnibus Fantastic Four de John Byrne, une réédition de Batman No man’s Land 1 soit l’histoire qui a grosso modo inspiré Arkham City (voir test) et enfin l’omnibus X-Statix, un mélange réjouissant et absurde de X-Men et de comics indé. Enfin Joe the Barbarian est enfin sorti en relié. L’hiver sans Grant Morrison, c’trop dur.
Voilà, tu passes à la caisse, parce qu’en gratuit, je n’ai que ce web-comics de la mort de Ben Laden.
Rendez-vous dans pas longtemps pour les articles de fin d’année… Juste le temps de choisir par quoi commencer… DC ou les X-Men ?

Dans les dents 29 : Comics, Propagande & Fascisme de merde
Oct 4th
Disclaimer: A l’origine, je voulais juste écrire un avis sur Holy Terror, la dernière oeuvre de propagande (selon ses propres termes) de Frank Miller où un pseudo Batman part en guerre contre Al Qaida. Puis m’est revenu des idées d’autres articles comics laissés en plan. Mais tu me connais, tu me lances sur le sujet and there you go, 15,000 signes de politique dans la bande dessiné US. Pour Holy Terror, c’est tout en bas.
J’aime la propagande. Vraiment. Pour le fils d’immigré d’une famille russe qui a fuit le communisme (ton serviteur), c’est devenu un jeu : trouver la propagande qui nous fasse le plus rire, un divertissement peu apprécié des gens qui l’ont vécu de plein fouet pendant des décennies. Et mon premier contact avec cette propagande fut Buratino, un plagiat éhonté de Pinocchio, (ou une émulsion comme l’était “Vendredi ou la vie sauvage”). Le disque vinyle que j’avais à l’époque se terminait à la gloire de l’Union Soviétique. Mon père a manqué de peu de se renverser le café dessus quand, au petit matin, je lui ai demandé si l’URSS était bien “le pays où les enfants sont heureux et où les personnes âgés sont ravies de finir leurs jours”. Depuis, j’ai réécouté tous mes vinyles de comptines russes, à l’affût du moindre ménestrel qui nous chanterait “la légende de Lénine l’immortel “. Même mon premier abécédaire m’apprenait à lire avec “le nom de Lénine est dans nos cœurs, le drapeau de Lénine est dans nos mains”. En russe, c’est une rime.
Et je prends d’un bord comme de l’autre, avec les dessin animés où Donald s’engage, la même avec des chiens et des canards.
En pleine WWII ou durant la guerre froide, les comics ont été un support idéal de diabolisation “de l’ennemi”. Le genre même a été crée pour soutenir l’effort de guerre. Superman arrête Hitler et l’emmène au siège de la SDN. Captain America lui décoche un direct sur sa première couverture (un événement génialement mis en scène dans le film sorti cet été) et Wonder Woman, mélange étrange de divinités grecques, patriotisme et féminisme conceptuel, est née comme une héroïne bondage destinée à divertir les soldats américains mobilisés par l’armée. Et tous les héros, qu’ils soient Golden Age comme Superman ou Batman ou Silver Age comme Spider-Man, les Fantastic Four ou les X-Men sont le fruit d’artistes tous issus de la migration Ashkénaze qui voulaient participer à l’effort de guerre. Nait alors une vraie propaganda war. Superman humilie le Reich à plusieurs reprises, à tel point que Joseph Goebbels va en placer une spéciale sur Jerry Siegel, co-créateur de Superman dans Das Schwarze Korps , la feuille de choix des SS. Extrait daté de 1940:
“Jerry Siegel, an intellectually and physically circumcised chap who has his headquarters in New York, is the inventor of a colorful figure with an impressive appearance, a powerful body, and a red swim suit who enjoys the ability to fly through the ether.
The inventive Israelite named this pleasant guy with an overdeveloped body and underdeveloped mind “Superman.” He advertised widely Superman’s sense of justice, well-suited for imitation by the American youth.
As you can see, there is nothing the Sadducees won’t do for money!”
Ce qui me permet d’invoquer cette défense Godwin ultime, je te l’offre ici, qui est : “Ah tu n’aimes pas Superman ? Comme Goebbels, donc.”
Aujourd’hui, le comics de propagande est devenu une blague car il n’a plus sa raison d’être.
Celui qui a utilisé très habilement le genre en captant parfaitement le zeitgeist du Golden Age, du comics de la seconde guerre mondiale., c’est John Byrne dans Batman & Captain America, un Elseworld d’une soixantaine de pages qui raconte la rencontre des deux héros en Janvier 1945. Et le passage le plus génial de ce comics est la rencontre de leurs deux Némésis respectifs, Red Skull et Joker, dont la première vraie confrontation est celle de deux idées du terrorisme.
Batman & Captain America n’est pas un comics de propagande, il est juste généreusement dans l’air du temps qu’il évoque. C’est pour moi la bonne direction à suivre si l’on joue avec les thèmes de WWII avec des personnages fictionnels aujourd’hui. Je suis assez bon client des Invaders (Captain America, Namor et leurs sidekicks) qui débarquent se battre en Europe durant la guerre. Et puis évidemment Sergent Rock.
L’autre exemple, plus récent, est Superman : Red Son, un what if autour de Kal El qui débarque non pas au Kansas mais en Union Soviétique. Inversion des codes intéressants pour un autre Elseworld, probablement le meilleur boulot de son auteur Mark Millar.
La tendance générale dans les comics d’aujourd’hui qui pastichent ce genre est démocrate, les mêmes qui nous servent du discour anti-hégémonique en même temps que de sympathiques caméo d’Obama. Mais DC souffle le chaud et le froid. D’un côté, il y a quelques mois, Action Comics n°900 nous montrait une très courte histoire écrite par David Goyer (le mec de Batman Begins et Dark Knight) un Superman en plein conflit avec le gouvernement des USA à la suite d’une intervention en Iran. Superman annonce la décision de renoncer à la nationalité américaine. Scandale de la presse de droite (Fox News en tête) et certains ont même voulu y deviner l’ambiance gauchiste du prochain film de Superman (2012), coécrit par le même David Goyer.
C’est d’autant plus étonnant que, malgré ses nombreuses allusions au rêve américain, Superman était pour moi “international”, depuis que Christopher Reeves sauve les cosmonautes de la station Mir et leur parle en russe (in Superman IV, vu tout gosse).
Pour le plaisir, comme on a toujours besoin de rire, Fox News qui trouve le temps d’interviewer l’incomparable Mike Huckabee sur la question. C’est là la force des humoristes américains, ils ont Fox News pour débattre très fort des problèmes des personnages de fiction qui prennent des décisions imaginaires.
Et puis on a eu le Batman muslim, Nightrunner, un fils d’immigré vivant à Clichy-sous-bois, recruté par Batman lui-même pour s’occuper de la branche française de la Bat-famille. Là aussi, la droite a gueulé, le tout chroniqué dans un bien long article ici même. Fox News en a bien sur parlé.
Mais d’un autre côté, DC comics fait marche arrière dans son offre de gauche en censurant un comics juste avant de le publier. Dans le numéro 712 de Superman du long arc Grounded, Superman parvenait (toujours à pied) à Los Angeles et devait y faire la rencontre de Sharif, un super-héros local pas forcément populaire, à la Spider-Man. Au lieu de cela, on s’est retrouvé avec un fill-in sorti de nulle part, Lost Boy : A Tale of Krypto the Superdog. Ce qui, vu les circonstances, correspondrait à Sarkozy qui nous passe des photos de LoL-Cat quand on lui demande des explications sur le financement de la campagne de Balladur. “Hop, occupez-vous de Douillet”.
Tout l’arc Grounded était un monstre de lourdeur. Chroniqué avec abondance ici et là, cette histoire “concept” signée J.Michael Straczynski mettait en scène Superman, en pleine déprime qui décide de marcher de ville en ville à travers les USA, comme pour retrouver son propre groove. Son but avoué était de retrouver, “au contact des vrais gens”, the real american way. Le problème, c’est que le résultat correspond un peu à un Zemmour Holiday Special. Il fout le feu à une maison occupé par des dealers de crack (sans penser aux conséquences à moyen terme), il regrette que Castro soit en vie (et, ironie du sort, Khadafi), il reproche à Batman de pas s’occuper des vrais gens (allons bon) et puis, summum de la honte, il fait la morale à des extraterrestres en se la jouant Hortefeux sur l’air de “qu’est ce que vous faites pour la communauté terrienne, bande de squaters“. Limite il leur demanderait de porter serment au drapeau.
Puis Stracz’ tombe malade. Ou alors il n’a plus le temps et trouve ça comme excuse, finalement on s’en fiche. L’arc repasse à Robinson qui commence à donner un peu de sens à ce beau bordel. Et son premier acte sera de faire intervenir des personnages qui rappellent à Superman qu’il est complètement out-of-character. Six numéros après avoir sauvé Superman d’un de ses arcs les plus honteux, DC le remercie en foutant son histoire d’arabe qui devient pote avec Superman à la poubelle. Le bouquin relié de Grounded n’aura pas de Chapitre 10. Ca me parait fou, mais hé, DC.

Une des pages de fin de Grounded, avec une Superman qui finit par retrouver le vrai American way.... 2011
Oh j’adore Krypto le super-chien, mais quel débandade pour DC…
On en vient à la raison d’être de cet article. Frank Miller’s Holy Terror. Qui est à la fois réjouissant de débilité et vraiment salissant. Présentation de l’œuvre.
Miller a décidé, peu après le 11 Septembre, d’écrire et dessiner une histoire dans son style Sin City baptisé Batman : Holy Terror, une œuvre autoproclamé de propagande où Batman va butter Al Qaida pour ce qu’ils ont fait.
Puis plus rien, un quinquennat entier s’est écoulé avant que le projet ne refasse parler de lui.. Mais sans Batman ! Miller dit que cette séparation s’est faite d’un commun accord, “qu’il est allé aussi loin qu’il pouvait avec Batman”. Mais il ne fait aucun doute que quelqu’un s’est réveillé pour tirer la sonnette d’alarme. Les gars de DC n’étaient pas chauds pour un scandale de plus, eux qui relancent entièrement leur ligne, tous les titres, directement du numéro 1 ?
Frank Miller n’est pas un con, le genre de type qui comprend généralement assez bien les personnages qu’il écrit. L’essence du comics de propagande, c’est à sa portée. Un de ces projets méconnus était de faire, avec Bill Sienkiewicz un bouquin intitulé Wonder Woman : Bondage, pour revenir, comme un hommage, à ce que l’héroïne était à son origine. Voici d’ailleurs la seule image (soft) leaké à ce jour de ce qui n’a été que l’ébauche d’un projet annulé.
Mais le Miller d’alors n’est plus.
Même si ses comics tendaient vers la noirceur (Sin City, dude), de son propre aveu, le 11 Septembre l’a changé à coups de déclarations folles sur le net et puis surtout d’une œuvre qui s’enfonce dans sa propre démence. 300 n’était qu’un prélude, Dark Knight Returns 2 est passablement barré mais ce n’est rien à côté de All-Star Batman & Robin the Boy Wonder.
C’est ce Miller là qui pond son script le plus fou. Le héros n’est plus Batman mais the Godamn Batman. A toutes les pages. Toutes les lubies de Frank Miller y sont. De la haine
qui mène à la passion…
Batman renverse des flics. Avec le sourire. Juste avant, il a menacé Robin de lui faire bouffer des rats s’il n’est pas sage. Compris, gamin ?!
Il se peint entièrement en jaune pour aller défoncer la gueule à Green Lantern, ce gros bouffon (enfin tel qu’il est montré ici). Finalement c’est Robin qui lui tranche la gorge un peu par accident ce qui va obliger à lui réparer le cou avec un bic. A la Dr Ross.
Oh et Wonder Woman qui bouscule un mec en le traitant de banque de sperme, déjà un classique. Il serait facile de laisser ce comics dans un sac à gerbe, mais le degré de nawak atteint est tel qu’il y a un réel plaisir, un peu comme dans un navet qui pousse à chaque fois un peu plus loin. C’est sans doute son chef d’œuvre, celle où il a pu exprimer pleinement ses lubies et ses angoisses, encore plus que dans Sin City.
Il est donc logique de retrouver un certain nombre de ces angoisses dans Holy Terror où l’on retrouve d’ailleurs la plupart des phrases clefs des interviews. Dont le célèbre “How many of my neighbors have they murdered?” en écho au “thousands of my neighbors were ruthlessly incinerated — reduced to ash.” de cette interview. Miller qui travaille sur Xerxes, la suite de 300, on retient son souffle.
(note vu le format du bouzin, les pages montrées ici sont des photos et non des scans. Une preview non-représentative est dispo ici)
Exit Batman. Rien à voir avec Batman, bienvenue à The Fixer qui course au dessus des toits d’Empire City, Natalie Stack. Rien à voir avec Catwoman, ici c’est une “chatte cambrioleuse”. Toute ressemblance blablabla, à tel point qu’on devine presque les modifs que Miller a du apporter pour dé-Batmaniser et dé-Catwomaniser ses héros. Du noir par là, du typex, et hop, plus d’emblème de chauve-souris, plus d’oreilles de chatte. Ils se poursuivent, se détestent, se tabassent et finissent logiquement par s’envoyer en l’air. “I hate your Guts, You make me sick” “Sure I do”puis “Make me sick. Now.” “Sure I will”. Puis une bombe éclate, posée, on l’apprendra dans le flashback, par une fille appelée Amina.
“A Goddamn Nail in My Goddamn Leg.“
Le problème de Holy Terror c’est que c’est une œuvre raciste dessinée par un mec trop facilement classé sous le label “facho de gauche”. Du racisme sans ambigüité, sans faux semblant et la phrase qui sert d’introduction signée Mohammed donne un indice en cas de doute: “If you meet the infidel, kill the infidel”. Il n’y a pas un seul arabe pour sauver l’autre : ils lapident les “putains”, les femmes voilées (les mieux loties) y portent des lance-roquettes et plus généralement l’Islam y est présenté comme une secte d’arriérés venue de la nuit des temps, même s’ils ont, au fil des années, creusés une ville secrète construite sous Empire City (?!). On continue ? Quand Fixer garde un terroriste vivant pour l’interroger, cela donne “So, Mohammed, pardon me for guessing your name, but you’ve got to admit the odds are pretty good it’s Mohammed.” Et puis tant qu’on y est, la torture y est quelque chose de jouissif, avec encore moins d’ambigüité qu’un épisode de 24 de la grande époque. “SNAP” “You’ll never walk again. Your eyes are next.”
Et en plus, Miller a du mal à faire fonctionner son idée de départ, à savoir “faire un bouquin de propagande”. Le genre implique une présentation totalement manichéenne de ses protagonistes, à la limite de la caricature. Ça, ça va, la caricature est bien là, et pas seulement dans Fixer, ce Batman qui se serait égaré du côté de la vengeance. Introducing David, un agent du Mossad autrefois infiltré au Yemen, facilement reconnaissable à l’étoile de David bleue tatouée sur son visage. Soit un procédé déjà utilisé dans Sin City avec une croix gammée pour bien montrer qui sont les mecs qui vont se faire défoncer.
La dichotomie Miller passe quand il nous fait Sin City où tout est vice et péché “what did you expect“. Où toutes les femmes sont soit des putes, des accros au crack, des ninja, ou des bonnes sœurs, généralement des stripteaseuses repenties. Mais pour qu’une oeuvre de propagande de guerre fonctionne, il faut un ennemi bien défini. Et justement, ici, malgré la charge hallucinante raciste à toutes les pages, ses contours restent flous. Al Qaida ? Le nom n’arrive qu’à la toute fin du bouquin. C’est clairement l’Islam et plus généralement les croyants qui sont visés ici. Hé mec, Amalgam Comics, c’est passé !
Dieu merci, Batman ne s’est pas retrouvé embourbé dans cette horreur. Holy Terror est bien évidemment raciste en visant l’Islam plutôt que le terrorisme. Ce n’est pas tant un livre de propagande qu’un ersatz de Sin City dont les méchants seraient muslim. La première partie du bouquin nous montre avant tout un dessinateur qui souffre et qui se lâche complètement, rendant des pages gribouillées d’énergie, un peu dans le style des crobars que font les personnes en dépression et qui ressentent le besoin s’exprimer. Bien entendu, Miller en souffrance ou en dépression est toujours plus intéressant visuellement que la plupart des gens sur Terre. Il est quand même le gus de Dark Knight Returns ou de Daredevil, il aura toujours quelque chose sous la pédale et il donne l’impression de pousser encore plus son trip à chaque tentative (avec ses pages avec une trentaine de cases, mises en valeur par le format inhabituel du bouquin).
Mais en revenant à des conventions plus Sin Cityesqueet des plot devices parachutés juste pour faire avancer l’histoire, Miller a voulu, sans doute volontairement, s’interdire toute logique. Mais au fond, il a complètement perdu les pédales, ne comprenant plus du tout ce qui a fait la gloire de son travail passé. Et là, le nom de George Lucas me vient à l’esprit. Dessiné depuis sa tour d’ivoire, en solitaire, en se fantasmant un Batman qui cassent la gueule à des musulmans, Holy Terror est son Episode 1,2,3 réunis en une seule bédé, un îlot d’intolérance et d’incompréhension de sa propre logique, un beau bouquin aux intentions vraiment moches, qui prouve qu’il est meilleur avec un Batman fou qu’avec un pseudo-Batman au racisme débile. C’est son “Tintin au pays du Maghreb” à lui. On devrait tendre toujours l’oreille pour écouter ce racisme. Car même si l’on est pas concerné, d’une certaine manière, c’est toujours un peu de nous que l’on parle.

Captain America : The First Avenger
Jul 27th
2011 sera l’année des blockbusters “d’époque”. Sweet 60’s pour X-Men First Class, la patate des années 80 pour Super 8 et maintenant Captain America qui nous bascule en pleine WWII. Mais sa principale réussite est de ne pas avoir emprunté la voie du blockbuster 5.1 et d’avoir plutôt joué la modestie, avec un vrai feeling de série TV. Oui, c’est un compliment.
J’ai chroniqué ici à de nombreuses reprises mon amour pour Wonder Woman, en particulier la série avec Linda Carter. En me voyant fasciné devant la TV (déjà), mon père ne put s’empêcher de faire ce commentaire ironique sur ces allemands dans des bases sur territoire américain alors “qu’aucun coup de feu n’a été tiré aux USA durant toute la WWII”.
Quand Steve Rogers se fait inoculer le sérum de Super-Soldat dans le laboratoire secret planqué quelque part à NY, un soldat nazi est là pour tout saboter. Ce fantasme purement comic book du méchant infiltré qui vient semer le trouble aux USA, c’est du pur golden age. Et Captain America y va à fond. Tanks qui font 5 étages de haut, nazi avec des fusils laser… Crazy. Fucking. Science. Mais le le vrai moment de pur bonheur, c’est un bref retour au réel : un clip semi-musical où Captain America fait le tour des USA pour récolter des fonds pour la guerre en mettant une patate à un acteur déguisé en Hitler… Qui sera immortalisé par la sortie du comics, comme si, après ce flot de n’importe quoi uchronique, le réalisateur essayait de replacer le héros dans ce qu’il est, un pur objet de propagande, au sens noble du terme. C’est à dire pas au sens russe (que je connais pas mal, forcément), ni au sens Frank Miller-ien du terme.
La vraie différence c’est que, malgré ses bunkers qui font deux pièces filmées champs, contre-champs et le biplan d’espionnage posé sur une plaine du Connecticut, la série Wonder Woman n’avait pas à se poser de questions, elle assumait pleinement son héritage : il y avait drapeaux et emblèmes nazi pour tous les acteurs imitant l’accent allemand.
Pour éviter de confronter les enfants à des jouets et des happy meal avec des svastikas, l’histoire se permet de mettre en avant la bonne organisation d’Hydra, la section scientifique secrète du 3ème Reich. Parce que Heil Hydra, ça ne posera de problème à personne. J’avais déjà évoqué dans quelques articles sur le jeu vidéo que ce genre de démarche ne me choque pas vraiment, car elle rappelle un peu le chateau de Wolfenstein et ses portraits de Hitler sans moustache. L’impuissance de la métaphore à son paroxysme.
Mais revenons au film lui-même. Après un rapide sondage auprès de la gent féminine, Chris Evans, même après des heures de muscu, c’est “ouais ok sans plus“. Pourtant, dans le rôle de Cap, il s’en sort assez bien (mieux qu’en Johnny Storm) mais c’est surtout le reste du cast qui brille. Bucky, l’éternel sidekick juvénile de Cap dans le comics, ne fait pas rire une seconde. Les Howling Commandos sont incorporés habilement, à la Warriors Three dans Thor (sauf que, évidemment, à cause de leur connerie de caster Samuel L Jackson, la Seconde Guerre Mondiale est privée de Nick Fury…). Et puis l’acteur caméléon, Stanley Tucci, qui peut tout jouer, du rescapé de la Shoah à un tortionnaire nazi, est parfait de douceur en Erskine. Mais c’est surtout Hayley Atwell dans le rôle de Peggy Carter qui brille dans un rôle de femme militaire volontariste. Elle, je lui envoie des cœurs avec boucliers étoilés.
Joe Johnston, réalisateur en dents de scie (et faiseur des effets spéciaux de Star Wars IV V VI, Indy, ça pose le mec) qui est passé par la case Honey, I Shrunk the Kids, Jurassic Park III, Jumanji, a aussi à son actif d’avoir réussi une des meilleures adaptations de BD au cinéma. Rocketeer. Avec Billy Campbell en héros, Jen Connelly en damsel et Timothy Dalton qui incarne un méchant nazi infiltré (on y revient !) derrière sa moustache à la Errol Flynn. Inutile de dire que Rocketeer est Airwolf sur toute la longueur.
Les temps ont changé pourJohnston. Les images de synthèse ont déboulé et il faut faire avec. Mais les scènes les plus loupés sont, comme d’habitude, celles qui sont censées faire la transition avec les autres films Marvel. La fin, mon dieu, comment foirer autant une fin écrite il y a 50 ans, la fin est juste à chier… Heureusement, il s’offre des petits moments d’allégresse… Du genre Rogers qui apprend à maitriser son nouveau corps “à la Avatar”, dans une scène extatique d’une bizarrerie inouïe. Et puis surtout cette Peggy Carter qui, fasciné, va tenter de toucher ses néo-pecs avant de se raviser. Dommage pour elle&lui, Captain America va survivre à la guerre en gardant son pucelage.
Ce n’est pas un hasard si on retrouve Johnston sur un film jumeau de Rocketeer. Comme si finalement, Captain America imitait les années 80 qui reconstituent les années 40. Entre les pseudo-nazis qui tirent au fusil laser et son computer-generated Brooklyn de pacotille, on n’a jamais vu des CG autant essayer d’imiter le carton. Toc et cool à la fois.

Dans les Dents 20 : Back to the Basics
Oct 14th
Tout un poème pour un retour aux affaires.
Deux titres Thor qui se font concurrence, comme au plus beau temps de la collection Ultimate (tu sais, ces reboots qui n’intéressent plus grand monde aujourd’hui). A croire qu’il y a un film avec Thor qui doit sortir… On va en bouffer, l’Asgardien.
D’abord, Thor 615, avec (enfin) le début de Thor après des mois de fill-in pas transcendants C’est un numéro de setup où l’on voit d’ailleurs à peine le héros, emballé dans des dialogues wannagain et trendy de Matt Fraction. Ah Fraction, je sais pas toi, mais je trouvais qu’il avait carrément la vista il y a quelques mois, que ce soit sur Iron Man, sur Uncanny X-Men… Mais commencer du Thor avec de la lenteur, c’est risqué. On a déjà eu ça avec le run de Straz juste avant… En plus, je ne suis pas totalement par le style cartoony de Pasqual Ferry. Quand je pense à Thor, je vois du Williamson quoi. Ou du Romita Jr. Pas du crayonné mou du genou. Fraction n’a pas de bol, sur Iron Man il se tape déjà Larroca qui n’a jamais dessiné aussi mollement de sa vie…
De l’autre côté du ring, on a Ultimate Thor. Je ne savais pas que ça pouvait encore intéresser quelqu’un, Ultimate Thor. Marvel a quand même eu la bonne idée de mettre Hickman dessus. Et tu sais, Hickman, je l’aime beaucoup, c’est lui qui transforme Leonard de Vinci en cosmo-explorer et Isaac Newton en inséminateur d’extra-terrestre mutante. Marvel a peut-être un peu tort de nous le vendre comme le nouveau Alan Moore ou Grant Morrison mais au moins il a un projet global. Et c’est une notion aussi positive en comics que négative en conversion altermondialiste. Mais va voir le lien pour voir tout le bien que je pense de lui. Pour Thor… Pour quelque chose dont je n’attends strictement rien… Ok. Et puis il a une approche du whatdafuck assez plaisante: Qu’est-ce qu’il y a de pire que les géants des glaces asgardiens et que les nazis ? Bingo : des géants de glace en uniforme nazi. Le dessin de Pacheco ne gâche rien.
On a parlé de la perte de vitesse de Fraction, mais faut dire quelque chose sur Bru, Brubaker, dont le run sur Captain America commence à s’émousser. L’intérêt de Captain America a explosé depuis la mort de Steve Rogers mais on sent que le titre essaye de retrouver son groove, avec désormais un sidekick devenu héros et son mentor en grand maitre Jedi. La précédente histoire avec Cap’ opposé à des factions de droite américaine étaient vraiment bien tendues, avec une très bonne participation de Sam Wilson, le Faucon (ghetto, mec !). Je suis assez client de cette mixture de comics d’espionnage des années 70 sur fond de politique. En plus les dessins se ressemblent un peu, y a de la cohérence entre ces Epting, ces Butch Guice. Mais voilà, dans cette histoire, Bucky (le nouveau Cap) donc, affronte un nouveau Baron Zemo, forcément cruel, qui essaye de lui faire revivre les drames de son passé. Et il lui laisse grosso modo le choix de vivre ou de mourir en l’attachant à une fusée, comme celle qui l’a balancé dans la flotte il y a 50 ans. Ooooooké ? Prochain arc, ce sera au tour de Bucky de prendre la place de Kerviel devant le tribunal puisque son identité a été outé. Et il risque au moins la même peine, puisqu’il a été agent communiste durant ses années perdues. Il va prendre cher.
En l’espace d’un mois, j’ai 3 titres Avengers, 3 écrits par Bendis. Hep, Marvel : c’est trop ! J’ai déjà parlé d’Avengers Prime. Limited série de 5 numéros, c’est un cas à part. Et puis dans le numéro 3, Tony Stark est cul à l’air. Et fait du cheval tout nu. Rien de plus à ajouter. Le problème vient de New Avengers et d’Avengers, écrit exactement la même façon. D’ailleurs, les numéros du mois s’ouvrent exactement de la même manière : Spider-Man et ses potes, au milieu d’un bordel cataclysmique.
Puis on bascule dans un mode “petite vignette” où chacun dit sa ligne et que la situation se fait sauver par le deus ex machina du moment (Thor, Doctor Strange etc). La même méthode, le même mois, pour le même résultat. Mais, hé, Marvel, tu croyais qu’il se passerait quoi en mettant le même gus aux commandes. Il y en a un de trop, et je sais juste pas encore lequel, ça se vaut. Résultat à la fin des arcs.
Ah Nemesis. Mark Millar, ça fait longtemps que tu n’arrives plus à me surprendre. Nemesis, “le comics à côté duquel Kick Ass, c’est de la merde”, c’était l’accroche, texto, c’est high concept aussi. C’est un méchant super balaise. Et très méchant, il en veut à la Terre entière et… c’est à peu près tout. Pas de quoi s’enthousiasmer, c’est encore plus prévisible que Old Man Logan (je peux pas croire que Marvel ait greenlighté une suite de ça… sans doute ont-ils fait pas mal d’argent), mais vraiment… nothing much. En général, c’est ce que j’appelle un comics “écrit pour la splash”, pour le bon mot du “One-Liner”. Tu te souviens du “A for France?!” dans Ultimates ? Bah pareil.
Nemesis n’est pas encore terminé (3 numéros seulement) mais je suis sur qu’il a déjà réussi à le vendre à un mec d’Hollywood à qui il aura fait boire de la bière coupée. Et cette semaine débarque son dernier délire, Superion.
Ow à propos, s’il y a vraiment un comics à éviter, c’est Iron Man Legacy par Van Lente. Que j’adore pourtant. Mais un flashback sur la pire période d’Iron Man (Tony Stark alcoolique, l’arc de l’horreur des années 80), pour le mélanger avec la société secrète Pride (celle de Runaways), c’est vraiment une mauuuuuvaise idée. Vraiment pas bon.
J’ai l’air de me plaindre, mais il y a vraiment de la bonne lecture en ce moment.
Batman et Robin 14 (le fameux road to the return of Bruce Wayne) est génial. Et beau à en chialer. Mais je l’ai assez dit dans de nombreux Dans les dents alors on va plutôt basculer aux nouvelles séries. Hulk (Numéro 25, mais depuis le départ de Jeph Loeb, c’est comme un nouveau lancement) s’intéresse de manière sérieuse à l’Hulk rouge tandis que l’autre titre développe l’idée d’une Hulk family. Fine. Uncanny X-Force est sans doute le titre le plus bizarre car il n’a vraiment aucune réelle raison d’exister. X-Force était, jusqu’à il y a quelques mois, un beau bordel. Une division d’élites ultra violentes (généralement avec des griffes) aux ordres de Cyclops et menée par Wolverine. Leur mission: tuer les ennemis de la race mutante en scred’. Et c’est très malin d’avoir choisi Wolverine, le mec qui a sans doute l’uniforme le plus connu du monde, avec son casque à pointe. Parce que c’est pas en le coloriant en noir et gris que les gens seront dupes. C’est comme François Hollande avec un masque de Robin, même pas besoin de lui faire perdre du poids, tu le reconnais quand même. Plusieurs dizaines de numéros plus tard, on ne sait pas trop ce qu’ils ont fait mais Cyclops a reçu une lettre du tribunal: le monde Marvel est désormais héroïque et doit donc arrêter de se la jouer Assassin’s Creed. X-Force est dissous. A cette annonce, Wolverine, qui a pas mal de temps devant lui (entre Avengers, New Avengers, X-Men, son pote Astonishing Spider-Man), sans doute dégoutté, passe la porte d’à-côté (voir image ici)et annonce à ses potos que non, X-Force doit continuer d’assassiner des gens. Et interdit aux enfants, X-23 devant servir de motion capture pour Marvel Vs Capcom 3. Deadpool, Archangel, Psylocke et Fantomex (que j’adore). Et leur première aventure va les opposer à Apocalypse, revenu une fois de plus à la vie (il a un abonnement, comme pour une carte Imagin R). Pourquoi doivent-ils restés caché ? No lo sé. Ça n’a même pas de sens. Tous les ingrédients étaient réunis pour que je déteste ce machin label années 90. Mais le premier numéro est assez bien balancé, surtout grâce au duo Fantomex (l’humour pince-sans-rire) et Deadpool (l’humour pitre). J’sais pas où ça va, mais je suivrais.
iZombie aurait pu être un très bon reportage dans le cerveau d’un acheteur d’iPad et pourtant, c’est une série délirante par Roberson et Mike Allred. Et dans le numéro 6, un mec se fait mordre par un chien… et se transforme en Were-Terrier. Délirant et hip à la fois, je recommande quand ça sortira (bientôt?) en volume.
Les deux picks of the Week, c’est Chaor War 1, le dernier crossover délirant de la Marvel. Délirant, parce que son héros, Hercules, est à fond la caisse, mais toujours en mode ultra-sérieux. “God Battles God to save the Marvel Universe”. Hercules est revenu du royaume d’Hadès, ultra puissant façon Saiya-jin. Un claquement de doigts et c’est la gare St-Lazare qui risque d’être rasée. C’est une stratégie connue d’auteur que de rendre quelqu’un surpuissant pour “prouver” un truc. Byrne l’a fait avec Wonder Woman, Nicieza a presque divinisé Cable, mais là, Hercules, c’est déjà un peu un dieu, et c’est au moins ce qu’il lui faudra pour vaincre Mikaboshi, devenu Dieu du chaos, dixit le titre. Un crossover qui commence avec des guests et caméos “de tous tes héros préférés” comme on disait à l’époque du Club Dorothée. Ca a l’air fun, je suis.
Et puis je ne pensais pas autant aimer le relaunch de Flash. Barry Allen est un personnage qui ne m’intéresse pas, sa meuf non plus. I’m a Wally kinda guy. Alors pour les mêmes raison qu’avant, ambiance rétro silver age et cie, je continue.
Il y a aussi Wolverine, dans son propre titre, qui est reparti du numéro 1, mais toujours sous la houlette de Jason Aaron, l’artisan de Weapon X, d’Astonishing Spidey et Wolvy etc. Stop les liens, j’en parle trop souvent ici. Et tu sais que je l’aime bien, ce type. Il a tout compris à ce qui était cool à Wolverine. Sauf que là, l’âme de Logan est balancée en enfer tandis que son corps, envouté, fait ce qu’il sait faire de mieux : tuer. Le setup est assez classique : Wolverine a déjà rencontré le diable à de multiples reprises, vu qu’il côtoie souvent la mort comme toi ta boulangère. Ca donne d’ailleurs pas mal de blagues de type : “quoi, encore hypnotisé?!”. Ce qui lui arrive aussi ce mois-ci dans New Avengers et aussi dans X-Men (il se fait mordre par un vampire, je crois que j’y reviendrais la prochaine fois).
Une fois en enfer devant le diable lambda (non pas Mephisto, le naze qui voulait “ce que Peter Parker a de plus beau, son mariage“, duh), il affronte tout un paquet de vieux démons. Et il en a tué, des bozos. Et puis il revoit ses amours mortes. Un paquet aussi. Heureusement, il y a quelques potes (j’ai hâte de lire la suite pour voir ce qu’il y a en stock de ce côté-là, justement…). Et puis pendant ce temps-là se forme une union de femmes qui ont toutes comme point commun d’avoir servi à notre poilu. Mystique, Yukio et Melita aux langues bien pendues.
Pas de miracle, Aaron, il sait ce qui marche avec Wolverine et lui fait traverser une crise mystique (non pas la fille). Dans le dernier numéro avant le reboot, il l’a fait marcher à travers la jungle avec un piano, le dernier souhait de son ami, le très pieu Nightcrawler. Car ouais, on sait bien que Logan ne va pas mourir, il doit figurer dans une dizaine de titres par mois. Non, l’enjeu, le drame même, de ce comics, c’est de savoir si Wolverine va basculer dans le christianisme. On tremble.
Allez, il est 6h du mat’, j’tiens plus debout donc pas même bat-heure mais assurément même bat-chaîne, semaine prochaine.

Dans les Dents 14 avec Leonardo da Vinci en Jetpack
Aug 10th
Respecte les règles, bon sang !
Amazing Spider-Man 639 continue de nous expliquer l’histoire du pacte avec le Diable (enfin Mephisto) qu’a conclu Peter Parker. Où l’on apprend qu’en fait, c’est Mary-Jane, en véritable Eve qui a conduit Parker à croquer dans la pomme. C’est vraiment un comics bizarre. D’une part, il nous explique en détail quelque chose qu’on n’a pas forcément envie de savoir (on a accepté que le monde de Peter se soit magiquement transformé après son pacte, point), mais en plus, dans ce présent numéro, les deux ex-amants se souviennent de quelque chose qui ne s’est pas passé (puisque la réalité a littéralement changé). De là à apprendre qu’ils ne sont pas mariés parce que MJ voulait des enfants mais que la vie dangereuse de Peter ne le permette pas et surtout que MJ ne veut pas d’enfant en dehors du cadre du mariage… Les bras m’en tombent. Quesada, tu veux vraiment t’en sortir avec cette excuse bidon ? Sérieusement ? Cet arc venu trop tard (et c’est sans doute fait exprès, pour faire retomber la pression) a l’air d’un mot d’excuse général, mais le genre naze que tu bidouillais toi-même, à l’école. Il y a tellement de faille que ce n’est plus la peine de continuer, tout le monde comprend que tu pipotes. Exaspérant. Le dessin est joli, ceci étant.

Flash, juste une spéciale en passant pour Hellboy, deux titres dans les bacs en ce moment : The Storm et Baltimore. Une nouvelle loi vient de passer : si tu n'aimes pas Hellboy, tu risques d'être déchu de ta nationalité.
Captain America 608 prend une tournure assez cool où Bucky (le nouveau Captain) se fait outer. Ou comment les américains découvrent que leur nouveau héros est en fait le sidekick de Captain America passé à l’Est après un lavage de cerveau en bonne et due forme. C’est un peu comme si tu votais Sarkozy et que tu te retrouves avec Besancenot. 100 Mega Shock. Bonne lecture.
Avengers Prime 2 continue les aventures de la trinité Captain America/Thor/Iron Man (en images ici) à la découverte de mondes asgardiens. Tandis que Stark fait le mariole, Thor frappe et Captain America trouve le temps de faire un peu de sexy time avec une fille à la peau bleue et les oreilles pointues. Comme tout le monde le ferait. Parfois, c’est rassurant de lire un comics assez simple, qui sait où il va. Alan Davis assure au dessin alors que le choc des cultures (Bendis et son blabla légendaire) n’était pas gagné. Petit truc, trois fois rien mais le genre de truc Airfwolf: Steve Rogers arrivé tout de noir vêtu comme Ardisson, enfile une côte de maille qu’il a pris sur le corps des trolls qu’il a défoncé précédemment. En plus d’être -heureux hasard- à la bonne taille, elle a quasiment la même gueule que son uniforme de Captain America, reflet de l’étoile inclus Ça, c’est le détail qui tue et qui fait zizir.
Pick of the Week
Batman Odyssey 2 dans lequel je suis enfin rentré. Il faut le prendre un peu entièrement, comme quand tu rentres dans une secte (j’imagine) avec Neal Adams en grand gourou. Parce que c’est un plaisir sans nom de voir un mec de 60 ans qui dessine un Batman aussi…
Neal Adams nous offre une ride de Batman qui raconte “une bonne histoire” à Robin. Pour l’instant, ça te narre l’histoire en ellipse, c’est très habile et un peu dérangeant. Je veux y croire.
Maintenant, trêve de plaisanterie. On va parler de ce qu’il y a de mieux chez Marvel en ce moment, c’est à dire Jonathan Hickman. Il a repris Fantastic Four depuis quelques mois déjà et vient de commencer une série baptisé S.H.I.E.L.D. Et les deux sont awesome au plus haut point.
Ce qui est vraiment kiffant dans ce Hickman-verse, c’est que ses titres semblent écrit avec un plan, une ambition d’ensemble, un peu comme ce que fait Grant Morrison. On peut tout lire séparément mais on ne comprend vraiment les MacGuffin qu’en lisant la totale. Puis en les relisant encore. Hickman a un feuille de route et des fils scénaristiques qui se tissent et qui s’entretiennent. Ça fait longtemps qu’on n’avait plus eu ça chez un gus Marvel (à part Hercules), surtout par un mec qui fait ça tout seul.

Une salle remplie de Reed Richards... c'est mieux qu'un hall plein de Frédéric Lefebvre venus d'une réalité alternative... Oh oui...
L’autre truc vraiment appréciable chez Hickman, c’est qu’il redonne aux Fantastic Four ce côté un peu fou et wacky qu’ils se devraient d’avoir, faisant oublier l’horrible run de Millar et de Brian Hitch qui le précédait. Un exemple : au cours du premier arc, Reed Richards s’engage au Council, un consortium encore plus puissant que LVMH et l’Oréal réuni, composé uniquement de Reed Richards d’univers parallèles Fantastic Four est un titre qui a besoin d’idées un peu folles et saugrenues pour marcher et celle-là est particulièrement tartinée. Le reste des numéros flirtent avec le techno blabla scientifique cool, l’exploration d’univers zarbi, le développement des personnages et surtout (un classique) la visite d’un gosse Richards adulte, venu du futur.
Côté dessin, c’est Eaglesham qui assure le début, canalisant à fond Jack Kirby (pas que pour les gueules et les épaules carrées, hein) tout en lui donnant un petit côté moderne (remember, Ladronn). Puis il cède la place à Neil Edwards, un peu moins heureux en Brian Hitch noob, mais ça passe. Hé, pendant des années j’ai snobé Ivan Reis en le prenant pour un sous-Hitch alors qu’il s’est complètement transmuté aujourd’hui. Jamais dire jamais. On passera bientôt à Steve Epting (merveilleusement réinventé sur Captain America) tandis que les couv sont toujours assurées par Alan Davis (le mec qu’on voudrait avoir à l’intérieur du bouquin, en fait). Mais de toute manière, on est là pour le Hickman show, le mec à suivre chez Marvel.
Ah oui et S.h.i.e.l.d ? Encore plus fou. Il s’agit d’une organisation secrète formée depuis qu’Imhotep a repoussé les invasions extra-terrestres Brood. Genre en 2620 avant JC, pas la peine de retenir, ce fait historique ne tombera jamais à Questions pour un Champion. Puis l’organisation a continué son œuvre suivant les besoins des invasions, avec des membres illustres comme Newton, da Vinci, Galilée… Plein de beau monde jusqu’à nos jours où le jeune Leonid va découvrir que sa famille est mêlée jusqu’au cou dans ce S.h.i.e.l.d.
Je ne connaissais pas Dustin Weaver au dessin qui est un régulier des bd Star Wars. Son boulot est juste meeeeeerveilleux. Alors ouais, c’est vrai, il y a quelques erreurs historiques à commencer par Leonardo Da Vinci qui voyage dans le temps en jetpack. Et puis je sais de source sûre que qu’Isaac Newton n’a jamais été forcé d’avoir des relations sexuelles avec une femelle extra-terrestre, qui plus est très vilaine (pas de pics pour garder cette page SFW). Il y en a un paquet comme ça. En plus des pointilleux d’histoire (surtout, les mecs, n’essayez pas Assassin’s Creed 2), S.H.I.E.L.D peut agacer un peu en retconnant le monde Marvel, en faisant apparaitre Galactus dans la renaissance florentine et les Celestials durant la dynastie Han. Mi-2010, on a besoin d’un peu de wouha “over the top” et S.H.I.E.L.D nous balance exactement ça. 3 numéros seulement pour l’instant, mais totalement airwolf.
Captain America The First Avenger Comic Con leak
Jul 25th
Com-Robot