Posts tagged Millar

Dans les Dents 21 Jump Street
Oct 23rd
La fluidité d’un coup de pied dans la face d’un ennemi pas casher.
J’adore X-Factor. C’est du Peter David pur sucre à son meilleur, un combo d’amour des super-héros low-key, de sitcom et de drama intelligent. C’est régulièrement la valeur sûre des X-tiles. Mais là… Là… c’est une des couvs les plus anxiogènes ever.
Lui, un bisexuel qui entretient une relation homo avec un gus typique des années 90, avec des poches plein la ceinture et des épées. Elle, une femme qui se transforme en loup (Wolfsbane) qui fait croire à son coup d’un soir qu’elle est enceinte de son enfant alors qu’elle a couché avec un Prince Loup Asgardien. Plus creepy, tu meurs. Mais je te préviens, quelques paragraphes au dessous, c’est encore plus creepy.
J’aurai voulu ne parler que de trucs biens cette semaine, mais deux nouveaux produits Millar en même temps, l’occasion est trop bonne.
Kick Ass 2 reprend où le comics (et pas le film, hein) s’était arrêté. Oui, cette même série qui essayait de nous faire croire qu’un mec qui se fait poignarder puis broyer tous les os du corps revient plus fort qu’avant pour tabasser et tuer deux gangs, portoricains et blacks, égalité parmi les majorités délinquantes, bah c’est COMME DANS LE MONDE RéEL. Le high-concept de Kick Ass. Dave revient donc et continue de tabasser des délinquants, plus fort encore puisqu’il s’est fait entrainer par Hitgirl. Qui se moque de lui parce que, hé, mon con, tu deviens pas fort en lustrant les bagnoles pendant un mois, “ici c’est la vie réelle”. Mais par le biais d’une ellipse, on voit que le monde de Dave va se péter la gueule jusqu’à ce que son identité se fasse outer au grand public.
Pas de surprise, Kick Ass 2 est tout aussi irréaliste que le premier. Il est un chouia moins bien dessiné aussi, Romita se contentant de breakdowns pour laisser Tom Palmer (bon choix) de terminer le boulot et d’encrer le tout. Et puis c’est Millar, sans surprise : dans tous ces “2”, il se contente de casser ses jouets. Moyennement recommandé.
Vaguement évoqué la semaine dernière, Superior est le nouveau Millar associé à Leinil Yu qui nous ressort là son trait le plus pâteux depuis Birthright ou Secret Invasion. Il y a des cases où tu demandes ce qu’étaient vraiment les vraies intentions des personnages. Mais en tout cas, il dessine bien les singes de l’espace, un truc que Millar a choppé chez Morrison. Ce singe de l’espace arrive dans la chambre de Simon, petit gamin sclérosé. Il va le transformer en super-héros, celui-là même dont il rêve jour et nuit. C’est un peu comme si tu te retrouvais les jambes brisés et qu’on te proposait de te transformer du jour au lendemain en Yamcha. Qui est quand même l’être humain à cheveux le plus fort de la Terre. Think about it. Et c’est à peu près tout ce qu’il se passe.
Pendant des années, avant de devenir un chouia mégalo, Millar a écrit (avec plutôt du succès) Superman Adventures, la série for kids de DC. Il essaye ici de refaire le même trip d’un récit simple, moins sombre. Je rappellerai juste que le dernier truc que j’ai lu de lui, le méchant kidnappait un frère et une sœur et inséminait la fille avec le sperme de son frère (gay au passage) en bidouillant l’ovule pour faire en sorte que s’il y a avortement, elle ne puisse plus avoir de gosses. I kid you not. On pourrait croire que les histoires plus simples à la Superior lui permettrait d’être plus léger. Pour l’instant, ça l’est. Pas difficile. Mais ce n’est pas intéressant. On a vu la même chose des dizaines de fois, que ce soit Captain Marvel, Donald Blake dans Thor etc… Le problème de Millar, c’est qu’il essaye de faire des histoires déjà faites mais avec franchement moins de talent. Je ne parierais pas ma chemise sur Superior. Allez, something else.
Je vais finir par croire que Straz, JMS aka Straczynski le fait exprès. Chaque mois, c’est son comics qui a le droit à ma noix d’honneur. On avait vu Superman pédant qui marche. Superman qui regrette que Castro soit en vie. Superman qui se la joue Hortefeux et qui fait la morale à des extra-terrestres pas aussi intégrés que lui… J’avais quand même réussi à en dire du bien cette semaine en me souvenant de Ninja Assassin. Sans déconner. Mais là ça dépasse tout. Superman rencontre Batman. Ah il est loin le temps où ces deux-là étaient heureux de se retrouver.
Petit comparo comme on dit dans le jargon du jeu vidéo. Prenons un autre héros DC écrit par quelqu’un d’autre. Au hasard.
Dans the Return of Bruce Wayne du mois (signé Grant Morrison et ici numéro 5, brillamment demi-dessiné par Ryan Sook, sans doute n’a-t-il pas eu le temps), Batman se retrouve dans les années 20-30ish. C’est dark et moody. Mais toute la série repose sur un Wayne qui ricoche dans le temps et les générations en redécouvrant instinctivement ce qu’est être Batman. En gros, il se bat contre l’amnésie et, marchant sur le pas de ses ancêtres, il lutte contre l’Histoire lui-même. How cool is that ?! Mais regardez-le. Il est classe. Il cogne dur. N’aime pas les armes à feu. Et se permet un peu d’ironie devant la jolie dame. 80 années d’écart avec nous, mais un personnage cohérent, bien écrit. En 2 panels, même sans son uniforme, tu comprends qui il est. C’est mon Batman.
Téléportation.
2010, Superman arrive à pied à Cincinnati. Il y rencontre Batman qui s’inquiète un peu pour lui. Superman est-il déprimé ? Pourtant, dans la première page, Superman a l’air d’avoir la pêche : il force un criminel repenti à l’obéir. C’est le Superman que tout le monde aime, celui qui humilie. Il est tellement en forme que, “given how out of touch you and Bruce became over the years” il fait la morale à Batman car celui-ci vienne plus en aide aux gens “de tous les jours”. Ouais, Batman est pas suffisamment ghetto à son goût. Fuck. Castro, Superman de droite républicaine, passe encore, mais Superman qui vient faire la morale à Batman car il est pas assez “cité”, c’est comme un mec de Chronopost qui apprend à un conducteur de train japonais à être à l’heure. De la science fiction ! Je ne peux pas croire qu’on autorise des merdes de ce genre.
Le problème est que Superman aide les gens. C’est ce qu’il fait. Le concept du personnage. Le simple fait qu’il ait à marcher des bornes pour se dire si c’est ce qu’il doit faire, surtout pour faire la morale de façon pédante, c’est juste pathétique. Lame. C’est à regretter les team up un peu gay-ish du début du silver age. Non, soyons clair, personnellement, j’aimerai plutôt avoir du silver-age mais à la sauce d’aujourd’hui que cette merde post-tout.
Knigh and Squire 1 sont un assemblage bizarre de personnages à la fois crée dans les années 80, 90 et euuu 50 puis ils ont été remis à la mode par Grant Morrison au cours de ses runs de JLA et Batman. Ils peuvent être vu comme un spinoff de Batman mais aucun besoin de lire les bat-titles pour comprendre. En fait, ce comics, c’est comme une soirée passée en pub anglais et en vocabulaire pure-brit qui est requise. Tu vois ce moment bizarre quand un écossais te parle, te parle, toi tu sens l’alcool monter, puis vient un irlandais, il te parle, te parle et toi tu comprends de moins en moins ce qu’ils te disent. Puis une fille anglaise qui voulait coucher avec te gerbe sur le pied, un classique des pubs. Ce pur moment d’imagination, cette image de bizarrerie qu’on en a tous, c’est un peu ça, Knight & Squire. Ils trainent dans un pub remplis de clones du Joker et d’autres héros ricains. Je ne suis pas certain que le concept tienne la longueur mais le premier était vraiment rigolo.
Et puis l’ultime pick of the week, le choix dans les dents de la semaines, c’est Batman & Robin 15. Difficile de faire plus puissant et en même temps d’en parler sans spoiler. Mais fait moi juste confiance, tu vas sur amazon, et tu te prends le premier volume. Et le deuxième.
Allez, même bat-chaîne, même bat-heure.

Dans les Dents 20 : Back to the Basics
Oct 14th
Tout un poème pour un retour aux affaires.
Deux titres Thor qui se font concurrence, comme au plus beau temps de la collection Ultimate (tu sais, ces reboots qui n’intéressent plus grand monde aujourd’hui). A croire qu’il y a un film avec Thor qui doit sortir… On va en bouffer, l’Asgardien.
D’abord, Thor 615, avec (enfin) le début de Thor après des mois de fill-in pas transcendants C’est un numéro de setup où l’on voit d’ailleurs à peine le héros, emballé dans des dialogues wannagain et trendy de Matt Fraction. Ah Fraction, je sais pas toi, mais je trouvais qu’il avait carrément la vista il y a quelques mois, que ce soit sur Iron Man, sur Uncanny X-Men… Mais commencer du Thor avec de la lenteur, c’est risqué. On a déjà eu ça avec le run de Straz juste avant… En plus, je ne suis pas totalement par le style cartoony de Pasqual Ferry. Quand je pense à Thor, je vois du Williamson quoi. Ou du Romita Jr. Pas du crayonné mou du genou. Fraction n’a pas de bol, sur Iron Man il se tape déjà Larroca qui n’a jamais dessiné aussi mollement de sa vie…
De l’autre côté du ring, on a Ultimate Thor. Je ne savais pas que ça pouvait encore intéresser quelqu’un, Ultimate Thor. Marvel a quand même eu la bonne idée de mettre Hickman dessus. Et tu sais, Hickman, je l’aime beaucoup, c’est lui qui transforme Leonard de Vinci en cosmo-explorer et Isaac Newton en inséminateur d’extra-terrestre mutante. Marvel a peut-être un peu tort de nous le vendre comme le nouveau Alan Moore ou Grant Morrison mais au moins il a un projet global. Et c’est une notion aussi positive en comics que négative en conversion altermondialiste. Mais va voir le lien pour voir tout le bien que je pense de lui. Pour Thor… Pour quelque chose dont je n’attends strictement rien… Ok. Et puis il a une approche du whatdafuck assez plaisante: Qu’est-ce qu’il y a de pire que les géants des glaces asgardiens et que les nazis ? Bingo : des géants de glace en uniforme nazi. Le dessin de Pacheco ne gâche rien.
On a parlé de la perte de vitesse de Fraction, mais faut dire quelque chose sur Bru, Brubaker, dont le run sur Captain America commence à s’émousser. L’intérêt de Captain America a explosé depuis la mort de Steve Rogers mais on sent que le titre essaye de retrouver son groove, avec désormais un sidekick devenu héros et son mentor en grand maitre Jedi. La précédente histoire avec Cap’ opposé à des factions de droite américaine étaient vraiment bien tendues, avec une très bonne participation de Sam Wilson, le Faucon (ghetto, mec !). Je suis assez client de cette mixture de comics d’espionnage des années 70 sur fond de politique. En plus les dessins se ressemblent un peu, y a de la cohérence entre ces Epting, ces Butch Guice. Mais voilà, dans cette histoire, Bucky (le nouveau Cap) donc, affronte un nouveau Baron Zemo, forcément cruel, qui essaye de lui faire revivre les drames de son passé. Et il lui laisse grosso modo le choix de vivre ou de mourir en l’attachant à une fusée, comme celle qui l’a balancé dans la flotte il y a 50 ans. Ooooooké ? Prochain arc, ce sera au tour de Bucky de prendre la place de Kerviel devant le tribunal puisque son identité a été outé. Et il risque au moins la même peine, puisqu’il a été agent communiste durant ses années perdues. Il va prendre cher.
En l’espace d’un mois, j’ai 3 titres Avengers, 3 écrits par Bendis. Hep, Marvel : c’est trop ! J’ai déjà parlé d’Avengers Prime. Limited série de 5 numéros, c’est un cas à part. Et puis dans le numéro 3, Tony Stark est cul à l’air. Et fait du cheval tout nu. Rien de plus à ajouter. Le problème vient de New Avengers et d’Avengers, écrit exactement la même façon. D’ailleurs, les numéros du mois s’ouvrent exactement de la même manière : Spider-Man et ses potes, au milieu d’un bordel cataclysmique.
Puis on bascule dans un mode “petite vignette” où chacun dit sa ligne et que la situation se fait sauver par le deus ex machina du moment (Thor, Doctor Strange etc). La même méthode, le même mois, pour le même résultat. Mais, hé, Marvel, tu croyais qu’il se passerait quoi en mettant le même gus aux commandes. Il y en a un de trop, et je sais juste pas encore lequel, ça se vaut. Résultat à la fin des arcs.
Ah Nemesis. Mark Millar, ça fait longtemps que tu n’arrives plus à me surprendre. Nemesis, “le comics à côté duquel Kick Ass, c’est de la merde”, c’était l’accroche, texto, c’est high concept aussi. C’est un méchant super balaise. Et très méchant, il en veut à la Terre entière et… c’est à peu près tout. Pas de quoi s’enthousiasmer, c’est encore plus prévisible que Old Man Logan (je peux pas croire que Marvel ait greenlighté une suite de ça… sans doute ont-ils fait pas mal d’argent), mais vraiment… nothing much. En général, c’est ce que j’appelle un comics “écrit pour la splash”, pour le bon mot du “One-Liner”. Tu te souviens du “A for France?!” dans Ultimates ? Bah pareil.
Nemesis n’est pas encore terminé (3 numéros seulement) mais je suis sur qu’il a déjà réussi à le vendre à un mec d’Hollywood à qui il aura fait boire de la bière coupée. Et cette semaine débarque son dernier délire, Superion.
Ow à propos, s’il y a vraiment un comics à éviter, c’est Iron Man Legacy par Van Lente. Que j’adore pourtant. Mais un flashback sur la pire période d’Iron Man (Tony Stark alcoolique, l’arc de l’horreur des années 80), pour le mélanger avec la société secrète Pride (celle de Runaways), c’est vraiment une mauuuuuvaise idée. Vraiment pas bon.
J’ai l’air de me plaindre, mais il y a vraiment de la bonne lecture en ce moment.
Batman et Robin 14 (le fameux road to the return of Bruce Wayne) est génial. Et beau à en chialer. Mais je l’ai assez dit dans de nombreux Dans les dents alors on va plutôt basculer aux nouvelles séries. Hulk (Numéro 25, mais depuis le départ de Jeph Loeb, c’est comme un nouveau lancement) s’intéresse de manière sérieuse à l’Hulk rouge tandis que l’autre titre développe l’idée d’une Hulk family. Fine. Uncanny X-Force est sans doute le titre le plus bizarre car il n’a vraiment aucune réelle raison d’exister. X-Force était, jusqu’à il y a quelques mois, un beau bordel. Une division d’élites ultra violentes (généralement avec des griffes) aux ordres de Cyclops et menée par Wolverine. Leur mission: tuer les ennemis de la race mutante en scred’. Et c’est très malin d’avoir choisi Wolverine, le mec qui a sans doute l’uniforme le plus connu du monde, avec son casque à pointe. Parce que c’est pas en le coloriant en noir et gris que les gens seront dupes. C’est comme François Hollande avec un masque de Robin, même pas besoin de lui faire perdre du poids, tu le reconnais quand même. Plusieurs dizaines de numéros plus tard, on ne sait pas trop ce qu’ils ont fait mais Cyclops a reçu une lettre du tribunal: le monde Marvel est désormais héroïque et doit donc arrêter de se la jouer Assassin’s Creed. X-Force est dissous. A cette annonce, Wolverine, qui a pas mal de temps devant lui (entre Avengers, New Avengers, X-Men, son pote Astonishing Spider-Man), sans doute dégoutté, passe la porte d’à-côté (voir image ici)et annonce à ses potos que non, X-Force doit continuer d’assassiner des gens. Et interdit aux enfants, X-23 devant servir de motion capture pour Marvel Vs Capcom 3. Deadpool, Archangel, Psylocke et Fantomex (que j’adore). Et leur première aventure va les opposer à Apocalypse, revenu une fois de plus à la vie (il a un abonnement, comme pour une carte Imagin R). Pourquoi doivent-ils restés caché ? No lo sé. Ça n’a même pas de sens. Tous les ingrédients étaient réunis pour que je déteste ce machin label années 90. Mais le premier numéro est assez bien balancé, surtout grâce au duo Fantomex (l’humour pince-sans-rire) et Deadpool (l’humour pitre). J’sais pas où ça va, mais je suivrais.
iZombie aurait pu être un très bon reportage dans le cerveau d’un acheteur d’iPad et pourtant, c’est une série délirante par Roberson et Mike Allred. Et dans le numéro 6, un mec se fait mordre par un chien… et se transforme en Were-Terrier. Délirant et hip à la fois, je recommande quand ça sortira (bientôt?) en volume.
Les deux picks of the Week, c’est Chaor War 1, le dernier crossover délirant de la Marvel. Délirant, parce que son héros, Hercules, est à fond la caisse, mais toujours en mode ultra-sérieux. “God Battles God to save the Marvel Universe”. Hercules est revenu du royaume d’Hadès, ultra puissant façon Saiya-jin. Un claquement de doigts et c’est la gare St-Lazare qui risque d’être rasée. C’est une stratégie connue d’auteur que de rendre quelqu’un surpuissant pour “prouver” un truc. Byrne l’a fait avec Wonder Woman, Nicieza a presque divinisé Cable, mais là, Hercules, c’est déjà un peu un dieu, et c’est au moins ce qu’il lui faudra pour vaincre Mikaboshi, devenu Dieu du chaos, dixit le titre. Un crossover qui commence avec des guests et caméos “de tous tes héros préférés” comme on disait à l’époque du Club Dorothée. Ca a l’air fun, je suis.
Et puis je ne pensais pas autant aimer le relaunch de Flash. Barry Allen est un personnage qui ne m’intéresse pas, sa meuf non plus. I’m a Wally kinda guy. Alors pour les mêmes raison qu’avant, ambiance rétro silver age et cie, je continue.
Il y a aussi Wolverine, dans son propre titre, qui est reparti du numéro 1, mais toujours sous la houlette de Jason Aaron, l’artisan de Weapon X, d’Astonishing Spidey et Wolvy etc. Stop les liens, j’en parle trop souvent ici. Et tu sais que je l’aime bien, ce type. Il a tout compris à ce qui était cool à Wolverine. Sauf que là, l’âme de Logan est balancée en enfer tandis que son corps, envouté, fait ce qu’il sait faire de mieux : tuer. Le setup est assez classique : Wolverine a déjà rencontré le diable à de multiples reprises, vu qu’il côtoie souvent la mort comme toi ta boulangère. Ca donne d’ailleurs pas mal de blagues de type : “quoi, encore hypnotisé?!”. Ce qui lui arrive aussi ce mois-ci dans New Avengers et aussi dans X-Men (il se fait mordre par un vampire, je crois que j’y reviendrais la prochaine fois).
Une fois en enfer devant le diable lambda (non pas Mephisto, le naze qui voulait “ce que Peter Parker a de plus beau, son mariage“, duh), il affronte tout un paquet de vieux démons. Et il en a tué, des bozos. Et puis il revoit ses amours mortes. Un paquet aussi. Heureusement, il y a quelques potes (j’ai hâte de lire la suite pour voir ce qu’il y a en stock de ce côté-là, justement…). Et puis pendant ce temps-là se forme une union de femmes qui ont toutes comme point commun d’avoir servi à notre poilu. Mystique, Yukio et Melita aux langues bien pendues.
Pas de miracle, Aaron, il sait ce qui marche avec Wolverine et lui fait traverser une crise mystique (non pas la fille). Dans le dernier numéro avant le reboot, il l’a fait marcher à travers la jungle avec un piano, le dernier souhait de son ami, le très pieu Nightcrawler. Car ouais, on sait bien que Logan ne va pas mourir, il doit figurer dans une dizaine de titres par mois. Non, l’enjeu, le drame même, de ce comics, c’est de savoir si Wolverine va basculer dans le christianisme. On tremble.
Allez, il est 6h du mat’, j’tiens plus debout donc pas même bat-heure mais assurément même bat-chaîne, semaine prochaine.
Kick-Ass
Apr 27th
Des mots inhabituels, si inhabituels que je m’étonne de les aligner ici : Kick-Ass est meilleur en film qu’il ne l’est en comics. Dans sa version originale signée Milar et Romita Jr, c’était une vague pantalonnade qui se dégonflait comme une baudruche une fois l’idée de départ spoliée. C’est à dire dès le début.
Kick-Ass a la prétention de montrer des “vrais gens” qui auraient l’idée incongrue de se déguiser et de jouer aux vigilantes du quartier. Pour s’identifier, le héros est montré comme un looser fini, se branlant devant son ordinateur, inapte au lycée et à sortir de sa médiocrité. La caricature du fan de comics selon Millar. C’est grosso modo la même chose que Wanted dont le héros voix-offait sa loose dès le début “ça, c’est ma nana qui se fait prendre par mon pote sur la table du salon”. Problème, dans Kick-Ass non plus, l’empathie ne se fait jamais. Après s’être fait son costard, il se fait planter avant de se faire renverser par une bagnole. Dos cassé, deux jambes brisées, un poumon transpercé, pareil pour la rate. On le retapera à coup de plaque de métal un peu partout. De quoi vous clouer au lit à jamais devant Plus belle la vie. Mais pas grave, après six mois, notre héros revient plus costaud que jamais. Dans Kick-Ass, les blessures irrémédiables, les traumatismes crâniens, ça vous rend plus fort. Essayez donc chez vous.
Une ellipse de quelques secondes, le voilà à nouveau dans la rue à tabasser des sauvageons, alternativement des noirs ou des portoricains. Ils sont tous grands et baraqués et sans doute aguerris par des années de street fight, mais bon, tranquille, même pas peur de ce repaire de dealeurs.
C’est là qu’interviennent Hit Girl, une ninja-girl de 11 ans à la langue bien pendue et son père Big Daddy, joué par un presque-subtil Nick Cage. Et c’est pas un petit compliment, la dernière fois que j’ai pu le voir, c’était dans Bad Lieutenant où il faisait le flic toxico qui se tapait des putes sur les parkings et imitait les détecteurs de métaux. C’est à ce moment précis, là, j’ai le doigt dessus, qu’on peut sentir la différence avec la BD originale. Alors que Millar tentait encore de nous les vendre comme “réaliste”, le film s’affranchit de tout ça et nous balance un tandem over-the-top finalement très classique du cinéma d’action. Même pas de vannes de droites qui ont été gommée, ils sont devenus quasi-comiques. Ok, Hit Girl est à la base une pimped version de Juno, elle qui faisait déjà tout pour nous séduire à l’époque avec ses bons mots. Crispant, mais dans l’absolu je n’ai rien contre une fillette ninja qui tranche des mafieux comme dans du beurre. Oh et elle headshot à tous les coups.
Décomplexé de son pitch de départ, elle décapite dans un monde où le recul et la réalisme balistique est un vain mot. Le combat final, c’est maitre Yoda contre Mark Strong (le go-to bad guy d’Hollywood du moment, Sherlock Holmes, Robin Hood, bientôt Green Lantern), du n’importe quoi ponctué par… un jet-pack. Oui, un jet-pack, comme dans Robocop 3. C’est un signe. On n’a jamais assez de jet-pack au cinéma.
Le problème du matos original, c’est qu’il essayait péniblement de faire son malin, à coup de vannes, de cynisme. Le film arrive à se ménager des moments de respiration salutaires. Explication : la BD avait tellement de retard qu’il a fallu improviser la fin, pour le meilleur visiblement. Le héros se fait la belle nana dans la plus belle tradition d’Hollywood. Et un jet-pack. D’une bd de baltringues, on peut donc arriver à un film d’action passable, avec tous les effets clichés un peu déjà vu partout ailleurs. Kick-Ass vient à peine de sortir mais à faire le wannagain 2.0, il est déjà si “2009” dans sa tête.
Com-Robot