Posts tagged Straczynski

Dans les Dents 23 reconnaît vrai
Nov 16th
Merci Batman d’annoncer le retour aux vraies valeurs après l’interlude “Carla“.
Nouvelle direction pour Amazing Spider-Man (à partir du #648) qui passe de 3 numéros par mois à 2, mais avec un seul auteur. Je me suis relu presque tous les numéros depuis Brand New Day (101 pour être précis, j’ai fait ça en plusieurs étapes). Le bilan est globalement positif. L’équipe tournante d’auteur a réussi à revenir à ce qui faisait la moelle du personnage, ce qui était l’objectif de ce coup de gomme magique sur 20 ans de continuité de Spidey. Il s’y est plus passé de choses intéressantes que toutes les dernières années, là, les années Straz full of drama (va pas trop loin, toi, je suis à toi dans quelques paragraphes): Spider-Man coincé dans le métro avec le père de Jameson, le nouveau twist du Lezard, Jameson maire de New York !!, les guests des FF ou Electro qui a retrouvé une nouvelle jeunesse dans son engagement extrême-gauchiste mélanchoniste. Evidemment, sur 101 numéros, t’imagines bien qu’il y a eu quelques passages à vide (The Gauntlet, up & down, Flash Thompson en vétéran handicapé de la guerre d’Irak, une idée de Guggenheim, ou encore les passages avec Mary Jane, généralement bof).
Spider-Man continue donc dans sa formule “tout le monde a oublié qui il est” mais commence avec un nouveau status quo. Très léger hein : il s’est trouvé une meuf. Et il est engagé dans un labo, un think tank d’inventeurs de génie où il n’aura pas à justifier ses heures de présences. Je suis confiant en Dan Slott même ça commence EXACTEMENT avec le même setup que le relaunch de Spider-Man époque Byrne de 1999 qui fut dynamité très vite avec une bonne idée zarb’ de Roger Stern : Osborn avait réussi à foutre du dentifrice drogué à Peter Parker qui l’a doucement intoxiqué, histoire de lui faire vivre une lente descente aux enfers. Spider-Man est un personnage qui fonctionne un peu comme Daredevil, il prend de l’ampleur avec les emmerdes sur le dos. A noter qu’il y a pour une fois une backup story pas trop nulle et même en rapport avec le comics lui-même avec la nouvelle Spider-Girl dont la particularité sera de twitter ses réactions. #rigolo.
Et comme je dis beaucoup de bien dans ce dans les dents, j’en place donc une maintenant à Straz. Ah JMS. Straczynski. L’auteur des plus gros comics nanars de ces dernières années ( et dont ma détestation commence à être vraiment bien documenté ici).
Wonder Woman relooké, passe encore. Mais Superman qui marche, qui fait le Brice Horteufire et le moralisateur, c’est non. Il avait signé pour 12 numéros de chaque il y a quelques mois. Et depuis retard sur retard, les titres ont perdu ce momentum qui en faisaient des best-sellers malgré cette qualité pour le moins sinusoïdale. En fait, on vient de l’apprendre, JMS est assez malade depuis plus d’un an. Genre bronchites chroniques. Alors deux titres par mois, c’est duraille, on le comprend. Mais pourquoi a-t-il accepté ces séries (je parle même pas de la qualité de ces titres). Et DC, c’était pas un peu irresponsable de leur part ? Le tracklisting de JMS est plein d’actes manqués du genre. La fin de Rising Stars 67 ans trop tard. The Twelve toujours pas terminé. Brave & The Bold en ce moment. Donc il s’est arrangé avec DC pour filer juste les “outlines” comme on dit, l’histoire, en gros, vite fait, t’as vu. Un mail et hop. Et derrière, y’a un gus qui passe pour le script. Ce n’est pas une méthode inhabituelle, c’est même très “Marvel way”. Mais vu les conditions du swap, c’est le gros cafouillage et JMS passe encore pour une nouille. Et surtout, même absent, sa putain de saga minable de Superman qui marche à travers les USA continue, même sans lui. Comme un cauchemar.
Donc il a décidé de passer en mode Graphic Novel pour 4-5 ans. Faire des comics que quand il veut. Et ça tombe bien, il a fait Superman : Earth One. Là, à l’instant. Un retelling des origines de Clark qui débarque à Metropolis pour la première fois. Dans le monde d’aujourd’hui. Evidemment, c’est un récit qui a un peu la honte face à la fantastique page d’origine de Superman All Stars. Mais le problème, c’est que le Superman de JMS, bah justement, il n’est pas très super. C’est con, hein. Comme si Clark était forcé par les circonstances d’enfiler son costume plus que par sa propre nature. Il passe 80% du temps à chercher un but dans sa vie. Même si c’est un twist différent du canon habituel, il se pose clairement ici les mauvaises questions. Il lui faut l’arrivée de Tyrell (ow quel design) pour se réveiller un peu de sa léthargie. Mais regardez-le, quoi !
Le dessin est vraiment so so, surtout pour du comics que t’achète directement en relié, à 20 brouzoufs. Et le pompage photo se sent (la sœur de Dexter-Lois ou Lincoln qui devient Jor-El sont à deux doigts de porter plainte). Mais ce qui m’emmerde le plus avec Superman Earth One, c’est que c’est précisément le genre de bouquins que vont lire les mecs qui pondent les scénarios des films, cherchant des idées nouvelles ou des axes “originaux” et profonds pour des adaptations ciné. Et après on se retrouve avec un Superman déprimant qui joue au voyeur durant tout Superman Returns. Superman Earth One est pontifiant et lourdingue.
Je voulais me faire Uncanny X-Men dont je n’ai plus trop parlé depuis la fin de Second Coming, mais à la place, ça sera Generation Hope 1 que j’ai pris par pure confiance en Kieron Gillen. Le pitch, c’est ces 5 nouveaux mutants apparus sur les radars à la fin de Second Coming, justement. Les X-Men partent les chercher autour du globe. En tête, Hope qui se la joue Messie du futur, un peu comme une Cable, mais en fille de 18 ans. Elle incarne littéralement l’espoir et jusque là, ça se tient. Les autres nouveaux mutants sont encore assez unidimensionnels (à l’exception du Sabertooth jr qui ne pense que par 3 mots : Fight, Flight et Mate quand il voit une fille). Mais ce premier numéro a un gros problème qui me dérange. Il se passe au Japon. Oh à priori pas de problème, j’ai survécu aux reportages Made in M6 de la Villardière, je sais ce que c’est du cliché “Sushi-brochette-fromage”. Et puis dans l’absolu je n’ai rien contre l’inspi… mais là, les mecs… Le dernier mutant est en fait… Spoilz, évidemment.
Allez, comme dirait Morandini sur son blog, REGARDEZ !
Et puis à la fin il fait…
Steuplait, quoi !
D’habitude ces anthologies qui réunissent 4 histoires variées ne pèsent pas grande chose sur leurs balances. Mais la dernière de X-Men : to Serve and Protect 1 est consacré au duel tant attendu entre Fantomex et Batroc The Leaper, deux gus dont je suis littéralement amoureux. Alors les deux en même temps, tu penses. Et l’histoire est sobrement intitulée “The Fracas on Central Park West ! or French Filching Most Foul ! or I Claim this Diamond in the Name of France ! Sans rire. Ou, explication personnelle, quand le (faux?) Marseillais affronte le roi français de la savate mais sans accent du sud, lui. Donc on se doute d’avance que ces 8 pages seront cultes. La preuve ?
Mais le gagnant toute catégorie, le pick of the week, c’est Bruce Wayne qui est revenu, encore plus fort qu’Alain Juppé puisque lui a vaincu le Temps, l’Histoire et l’empoisonnement cosmogonique. Même. Pas. Mal. Je ne reprocherais à DC que cet ordre de sortie un peu absurde mais cela n’aura pas d’importance quand le très grand public découvrira cette aventure assez fantastique en volume reliée. Et Grant Morrison va encore switcher de place, non sans faire un grand kaboom, au moins aussi grand que celui qu’il y a dix ans chez les X-Men. Dans Bold New Direction, c’est le mot BOLD qui compte pour Grant qui sait insuffler une espèce de panache un peu fou dans les personnages avec lesquels ils travaillent. La fin de Batman & Robin est réellement WTF que je ne me permettrais pas de spoiler sa race. Sérieusement, tu vas être soufflé tellement c’est casse-gueule. C’est une de ces idées un peu loufoques très silver age qui ne tiendra que si c’est Grant lui-même qui travaille dessus (souvenons-nous de l’état de Marvel à son départ, donnant l’impression de n’avoir RIEN compris à New X-Men). Evidemment, les coups de poing signés Frazer Irving ou Cameron Stewart sont géniaux mais je préfère vous vous montrer ce qui est sans doute ma demi-page préférée 2010. Deux cases de relation père-fils, œdipiennes à la vitesse de l’éclair, les mots justes.
Closure, une ère qui s’achève. Je ne sais pas comment seront les mois à venir mais une certitude, de 2006 à 2010, Batman a été un putain de comics. Tu devrais le lire.
À la semaine prochaine, même bat-chaîne, même bat-heure.

Dans les Dents 21 Jump Street
Oct 23rd
La fluidité d’un coup de pied dans la face d’un ennemi pas casher.
J’adore X-Factor. C’est du Peter David pur sucre à son meilleur, un combo d’amour des super-héros low-key, de sitcom et de drama intelligent. C’est régulièrement la valeur sûre des X-tiles. Mais là… Là… c’est une des couvs les plus anxiogènes ever.
Lui, un bisexuel qui entretient une relation homo avec un gus typique des années 90, avec des poches plein la ceinture et des épées. Elle, une femme qui se transforme en loup (Wolfsbane) qui fait croire à son coup d’un soir qu’elle est enceinte de son enfant alors qu’elle a couché avec un Prince Loup Asgardien. Plus creepy, tu meurs. Mais je te préviens, quelques paragraphes au dessous, c’est encore plus creepy.
J’aurai voulu ne parler que de trucs biens cette semaine, mais deux nouveaux produits Millar en même temps, l’occasion est trop bonne.
Kick Ass 2 reprend où le comics (et pas le film, hein) s’était arrêté. Oui, cette même série qui essayait de nous faire croire qu’un mec qui se fait poignarder puis broyer tous les os du corps revient plus fort qu’avant pour tabasser et tuer deux gangs, portoricains et blacks, égalité parmi les majorités délinquantes, bah c’est COMME DANS LE MONDE RéEL. Le high-concept de Kick Ass. Dave revient donc et continue de tabasser des délinquants, plus fort encore puisqu’il s’est fait entrainer par Hitgirl. Qui se moque de lui parce que, hé, mon con, tu deviens pas fort en lustrant les bagnoles pendant un mois, “ici c’est la vie réelle”. Mais par le biais d’une ellipse, on voit que le monde de Dave va se péter la gueule jusqu’à ce que son identité se fasse outer au grand public.
Pas de surprise, Kick Ass 2 est tout aussi irréaliste que le premier. Il est un chouia moins bien dessiné aussi, Romita se contentant de breakdowns pour laisser Tom Palmer (bon choix) de terminer le boulot et d’encrer le tout. Et puis c’est Millar, sans surprise : dans tous ces “2”, il se contente de casser ses jouets. Moyennement recommandé.
Vaguement évoqué la semaine dernière, Superior est le nouveau Millar associé à Leinil Yu qui nous ressort là son trait le plus pâteux depuis Birthright ou Secret Invasion. Il y a des cases où tu demandes ce qu’étaient vraiment les vraies intentions des personnages. Mais en tout cas, il dessine bien les singes de l’espace, un truc que Millar a choppé chez Morrison. Ce singe de l’espace arrive dans la chambre de Simon, petit gamin sclérosé. Il va le transformer en super-héros, celui-là même dont il rêve jour et nuit. C’est un peu comme si tu te retrouvais les jambes brisés et qu’on te proposait de te transformer du jour au lendemain en Yamcha. Qui est quand même l’être humain à cheveux le plus fort de la Terre. Think about it. Et c’est à peu près tout ce qu’il se passe.
Pendant des années, avant de devenir un chouia mégalo, Millar a écrit (avec plutôt du succès) Superman Adventures, la série for kids de DC. Il essaye ici de refaire le même trip d’un récit simple, moins sombre. Je rappellerai juste que le dernier truc que j’ai lu de lui, le méchant kidnappait un frère et une sœur et inséminait la fille avec le sperme de son frère (gay au passage) en bidouillant l’ovule pour faire en sorte que s’il y a avortement, elle ne puisse plus avoir de gosses. I kid you not. On pourrait croire que les histoires plus simples à la Superior lui permettrait d’être plus léger. Pour l’instant, ça l’est. Pas difficile. Mais ce n’est pas intéressant. On a vu la même chose des dizaines de fois, que ce soit Captain Marvel, Donald Blake dans Thor etc… Le problème de Millar, c’est qu’il essaye de faire des histoires déjà faites mais avec franchement moins de talent. Je ne parierais pas ma chemise sur Superior. Allez, something else.
Je vais finir par croire que Straz, JMS aka Straczynski le fait exprès. Chaque mois, c’est son comics qui a le droit à ma noix d’honneur. On avait vu Superman pédant qui marche. Superman qui regrette que Castro soit en vie. Superman qui se la joue Hortefeux et qui fait la morale à des extra-terrestres pas aussi intégrés que lui… J’avais quand même réussi à en dire du bien cette semaine en me souvenant de Ninja Assassin. Sans déconner. Mais là ça dépasse tout. Superman rencontre Batman. Ah il est loin le temps où ces deux-là étaient heureux de se retrouver.
Petit comparo comme on dit dans le jargon du jeu vidéo. Prenons un autre héros DC écrit par quelqu’un d’autre. Au hasard.
Dans the Return of Bruce Wayne du mois (signé Grant Morrison et ici numéro 5, brillamment demi-dessiné par Ryan Sook, sans doute n’a-t-il pas eu le temps), Batman se retrouve dans les années 20-30ish. C’est dark et moody. Mais toute la série repose sur un Wayne qui ricoche dans le temps et les générations en redécouvrant instinctivement ce qu’est être Batman. En gros, il se bat contre l’amnésie et, marchant sur le pas de ses ancêtres, il lutte contre l’Histoire lui-même. How cool is that ?! Mais regardez-le. Il est classe. Il cogne dur. N’aime pas les armes à feu. Et se permet un peu d’ironie devant la jolie dame. 80 années d’écart avec nous, mais un personnage cohérent, bien écrit. En 2 panels, même sans son uniforme, tu comprends qui il est. C’est mon Batman.
Téléportation.
2010, Superman arrive à pied à Cincinnati. Il y rencontre Batman qui s’inquiète un peu pour lui. Superman est-il déprimé ? Pourtant, dans la première page, Superman a l’air d’avoir la pêche : il force un criminel repenti à l’obéir. C’est le Superman que tout le monde aime, celui qui humilie. Il est tellement en forme que, “given how out of touch you and Bruce became over the years” il fait la morale à Batman car celui-ci vienne plus en aide aux gens “de tous les jours”. Ouais, Batman est pas suffisamment ghetto à son goût. Fuck. Castro, Superman de droite républicaine, passe encore, mais Superman qui vient faire la morale à Batman car il est pas assez “cité”, c’est comme un mec de Chronopost qui apprend à un conducteur de train japonais à être à l’heure. De la science fiction ! Je ne peux pas croire qu’on autorise des merdes de ce genre.
Le problème est que Superman aide les gens. C’est ce qu’il fait. Le concept du personnage. Le simple fait qu’il ait à marcher des bornes pour se dire si c’est ce qu’il doit faire, surtout pour faire la morale de façon pédante, c’est juste pathétique. Lame. C’est à regretter les team up un peu gay-ish du début du silver age. Non, soyons clair, personnellement, j’aimerai plutôt avoir du silver-age mais à la sauce d’aujourd’hui que cette merde post-tout.
Knigh and Squire 1 sont un assemblage bizarre de personnages à la fois crée dans les années 80, 90 et euuu 50 puis ils ont été remis à la mode par Grant Morrison au cours de ses runs de JLA et Batman. Ils peuvent être vu comme un spinoff de Batman mais aucun besoin de lire les bat-titles pour comprendre. En fait, ce comics, c’est comme une soirée passée en pub anglais et en vocabulaire pure-brit qui est requise. Tu vois ce moment bizarre quand un écossais te parle, te parle, toi tu sens l’alcool monter, puis vient un irlandais, il te parle, te parle et toi tu comprends de moins en moins ce qu’ils te disent. Puis une fille anglaise qui voulait coucher avec te gerbe sur le pied, un classique des pubs. Ce pur moment d’imagination, cette image de bizarrerie qu’on en a tous, c’est un peu ça, Knight & Squire. Ils trainent dans un pub remplis de clones du Joker et d’autres héros ricains. Je ne suis pas certain que le concept tienne la longueur mais le premier était vraiment rigolo.
Et puis l’ultime pick of the week, le choix dans les dents de la semaines, c’est Batman & Robin 15. Difficile de faire plus puissant et en même temps d’en parler sans spoiler. Mais fait moi juste confiance, tu vas sur amazon, et tu te prends le premier volume. Et le deuxième.
Allez, même bat-chaîne, même bat-heure.
Ninja Assassin
Oct 19th
Ninja Assassin a déjà un truc pour lui : dans le titre, il y a “Ninja“, un tag “qualité”. Car finalement, les ninjas sont la meilleure chose qui soit arrivé au cinéma après Sergio Leone. Un clan secret d’assassin armé de katanas et de shurikens, on peut raconter n’importe quoi avec. C’est le cas ici dans cette production Wachowski, tout droit sorti de Speed Racer (qui comme tu sais, est complètement Airwolf).
Mais il y a eu un couac dans la production. Personne n’était content du scénario à quelques semaines du tournage. Normalement, ce n’est pas un problème, on fait le film en espérant qu’il n’y ait pas trop de casse. Les frères Wacho, eux, ils appellent Straz. Oui, J.M.Straczynski (j’allume une semaine sur deux dans la section comics. Et encore, semaine pro, j’en remettrai une couche puisque Superman va encore plus loin dans le ridicule). Selon la légende, une cinquantaine d’heures et quelques litres de café plus tard (douche comprise), JMS envoie sur la boite hotmail des frangins le nouveau script. Sans relecture, hé, t’étonnes pas des quelques gros problèmes de scénarios, mais hé, si le premier draft était si à chier… On en revient à ce qu’on disait : autrefois cool, les ninjas sont aujourd’hui le vecteur au n’importe quoi, avec un dojo ninja situé “quelque part dans les montagnes teutonnes” et on a un film bushido-brochette fromage. Tu rigoleras quand tu verras Europol mené par Brice Horteufire défoncer à coup d’hélico les ninjas immigrés dans la vallée du Rhin. Fallait choisir Frankfurt, les mecs, plus safe !
Comme V For Vendetta (librement trahi de qui tu sais, “parce que DC veut lui placer des émetteurs dans le cou pour lui voler ses supers idées”), le résultat est souvent hasardeux, mais quelque part entre le sang CGI, l’acteur coréen (vu dans Speed Racer) un peu assoupissant et des ninjas qui explosent sous les obus de bazooka (whut?!), on voit parfois des filets de réussite, des instants vaguement cool de membres déchiquetés. Et c’était pas gagné avec des ninjas à Berlin, un pitch hommage à Max Pécas. Ou à Raven, le ninja blanc qui vit à Honolulu avec Lee Majors. Remember la qualité.
Logiquement, ce sera

Dans les dents 15, tous unis avec les auvergnats
Aug 18th
Toute la rage d’un Dans les Dents…
Parfois, zapper une semaine me parait confortable. J’ai Nobunaga à débloquer dans Sengoku Basara 3… et puis j’ai envie de faire de l’Epona dans Red Dead Redemption vu que c’est la semaine de répit. Aller voir les trucs en retard au cinoche. Ou même terminer deux trois surprises pour Robotics. Comme une envie de sauter cette semaine de comics. Pas grand chose ou alors beaucoup de storylines en cours, pas vraiment intéressantes à développer maintenant. Et parfois, un comics te monte à la gorge.
J’ai déjà dit assez de mal du Superman de Straczynski. D’habitude, bénéfice du doute, normal. Surtout avec ce mec qui sait généralement où il va, à la Babylon 5 ou Rising Stars. Mais là, en deux numéros, notre héros est devenu Super-pédant.
Explication : Superman continue sa balade à travers les USA. A pied. Aucun journaliste ne le suit, même les morandini locaux, tous lassés de cette lente marche. C’est mal connaitre la presse mais passons. Il rentre dans une maison bizarre et découvre des extra-terrestres qui s’y planquent. Quiproquo puis discussions.
Tout d’abord, Superman sombre dans le sarkozysme le plus cradingue puisqu’il se pose clairement dans le camp de l’immigration choisie. Bah oui, vois-tu, on ne peut pas débarquer dans un pays si on ne lui apporte pas une plus-value. T’es médecin, savant, sportif de haut niveau, ça va. Mais si par malchance, tu n’as fait que Deug jonglage, Superman va à l’encontre du simple droit d’asile. Oh l’histoire se termine de manière morale puisque les gus finissent par ouvrir un hosto, miraculeusement, de manière cosmo naïve ils rachètent les usines désaffectées de Detroit et réembauchent même les chômeurs de cette même usine pour bosser dedans. C’est encore plus simplissimo que le mythique “les chômeurs vont fabriquer des maisons pour les SDF” de Rising Stars. Et puis il y a le si délicat ” Could you possibly have picked a worse time“, comme s’il y avait un mauvais moment pour aller chercher l’asile dans un autre pays. “Le quota est dépassé, mec, désolé.” Superman ne fait pas le ramadan de la bêtise et franchit le mur du son de la connerie. Il décroche le prix Hortefeux de l’année.
On voit ici le moyen le plus cradingue d’utiliser un personnage pour lui faire dire ses propres conneries. Le tout enrobé d’une couverture assez moche de Superman avec, devine quoi, le Stars & Stripes. Le run de Straz est catastrophique et on n’en est qu’au deuxième numéro…
Plus réjouissant, World War Hulks se termine enfin. Ce méga event regroupant tous les titres de la collection n’était pas du genre facile à suivre. Il faudra se souvenir de la fin de World War Hulk, de son Banner qui ne se transforme plus, et même remonter plus loin, aux restes de Planet Hulk (son exil spatial, sa femme, son deuil, le gosse qu’il a eu). Ca fait beaucoup, mais il faut ajouter à cela Hulk tout court et son personnage principal, le fameux Hulk rouge ou Rhulk, écrit par un Jeph Loeb en mode automatique. Mais c’est loin d’être aussi mauvais que le reste de sa récente production, donc ok. Soyons franc, WWHs, c’était un joyeux boxon pour tout suivre. Rien que le mois dernier, c’est Thor et Captain America qui sont devenus des espèces d’Hulk suite à une exposition aux rayons gamma. Normal, juste après The Thing et Deadpool. Vraiment un beau bordel. Et pourtant, il y a eu un build-up intéressant.
Depuis quelques mois déjà, Banner a fait la rencontre de Skaar, le fils qu’il (enfin Hulk) a eu lors de son exil. Comme tout bon gamin freudien qui se respecte, il rêve de tuer son père. Mais vraiment, de lui ouvrir ses veines vertes. Mais voilà, Banner, lui, ne se transforme plus. Mais bizarrement, il se plait à s’occuper de son gamin. Il lui trouve des potes de jeux à sa taille (le genre Juggernaut), il le met perpétuellement au défi etc. Banner a un plan. Et il entraine son fils, comme ça, l’air de ne pas y toucher. Et avec le dernier numéro (le 611), tout devient assez clair. Banner redevient Hulk. Oh je te spoile pas, c’est pas parce que ce n’est pas arrivé en 2 ans que tu ne le sentais pas venir. D’ailleurs Banner ironise, ayant estimé à 83% et des poussières ses chances de redevenir le Hulk vénèr et fou de World War Hulk. Greg Pak qui écrit le titre principal réussit à créer une espèce de tension familiale intéressante sur fond de grosses magouilles et manip’ de Banner. C’est très difficile à lire dans son ensemble à cause des multiples ramifications (trop de titres, les mecs !), mais il y a de bons moments à pêcher ça et là.
En parlant de ramification, on verra bientôt ici un peu plus de Shadowland, l’event Daredevil du moment, qui répond enfin à cette question que je me pose tous les jours que Dieu fait : “qu’est-ce que tu ferais si tu avais une armée de ninjas à ton service?”
Allez même bat-heure, même bat-site, les aminches.

Dans les dents 11 featuring Castro et un gorille
Jul 20th
Un vagina dentata géant ?
Le Silver Surfer punch est là pour nous sauver.
Direct Robotics oblige (et puis surtout travail IRL aussi), les Dans les Dents de la semaine vont aller vite. Mais pourquoi le Castro du titre au fait ? Parce que Superman veut sa mort.
Comme évoqué ici, Superman se fait un tour des USA à pinces. Et il rencontre cette nana qui veut se jeter dans le vide car la vie est injuste. Et là, Straczynski nous fait un raccourci du cosmos que même Magneto aurait honte. Mais là, tu vois un mec qui vole qui te sort un laïus comme ça, tu n’as qu’une envie, c’est de lui en coller une. Ce n’est pas simplement pompeux, c’est juste stupide. Les super-héros et même les héros de bd en général fonctionnent mieux comme métaphore que ce soit Dr Doom et la Latvérie, la Syldavie, la Bordurie et les autres pays dans Tintin ou le Schtroumpfissime. Okay, Superman a déjà combattu Hitler, mais quel super-héros de plus de 60 piges ne lui a pas filé de roustes ?
Sur le même sujet, Grant Morrison a fait largement plus juste sur Superman All Stars, évoqué à la fin de ce long et vieux article mais je te la fais courte avec juste la page en question, hop :
Le reste du temps, Superman fait quelques B.A comme foutre le feu à la baraque de dealers de Philadelphie et à ranger super vite un restaurant pour avoir le droit de ne pas faire la plonge. I shit you not.
Rien à ajouter sur Second Coming sur ce qui s’est dit la semaine dernière à part un détail. Dans le numéro “épilogue” confié à quatre dessinateurs différents, à un moment très maladroit made in Greg Land, Cyclops annonce à Wolverine qu’il dissout X-Force aussi surement que l’Assemblée Nationale. Comme ça. Le monde est heureux, là, Heroic Age, donc on n’a plus besoin de mutants tueurs de vilains. Scott n’a pas tout à fait tort : en 20 numéros, X-Force n’a abouti que sur un tas de non-sens, de rushs hémoglobineux et surtout ça n’a servi à pas grand chose. Mais Wolverine, décide que X-Force, c’est cool et entre dans une salle avec des gus déjà tous prêts à en découdre. Uncanny X-Force was born. Archangel, Fantomex, Deadpool et huu… Psylocke avec un gros gun… Car évidemment, les télépathes ninja, il leur faut des gros guns pour avoir l’air plus menaçant. Psylocke, c’est comme Sting : elle fait partie du passé, pas la peine d’aller remuer tout ça, surtout avec un Uzi dans la main. Allez, on regarde ensemble ce moment de clumsiness.
Ah vraiment, avec un gun, elle est tout de suite carrément plus intéressante.
Au début je pensais décorer Gorilla-Man 1 du label Pick of the Week. Après tout, c’est un gorille qui conduit une moto, canarde des gens qui tentent de voler le musée de Rome, tout un tas de trucs cool…
Mais finalement, j’opte pour Astonishing Spider-Man & Wolverine #2. Le 1 était loosely évoqué ici. Oké, les héros étaient usés, là, mais Jason Aaron (déjà priceless sur le surprenant Weapon X) trouve un tas de twists qui les rend à nouveau intéressant, surtout ensemble. Et pourtant, c’est pas évident de faire quelque chose de nouveau avec les voyages dans le temps. Et pourtant, chaque page semble avoir son lot de débilité, comme si à chaque pic, chaque cliffhanger, on avait une nouvelle idée over-the-top, complètement “Dans les dents” dans l’esprit.
Si tu crois que c’est absurde, alors accroche-toi, la fin est absurdissimo-balkaniste. Can’t spoil.
Allez, les comics Airwolf de retour la semaine prochaine.

Dans les dents 10, Stars and Stripes
Jul 4th
Les chinois, les rois des kicks perpendiculaires.
Hey, c’est le 4 juillet, la fête nationale américaine et les USA perdent cette semaine la plus patriotique des héroines.
Wonder Woman 600 commence par cette page.
Linda Carter qui t’explique Wonder Woman blablabla le symbole etc, ce qu’elle represente. A vrai dire, j’ai compris en voyant Wonder Woman dès mes 4 ans que j’aimais les femmes, surtout quand elle cogne des nazis avec des bottes rouges en renvoyant des balles avec ses bracelets blindés. Ow et les vertus du “Lasso of truth”, c’est venu plus tard. Donc elle peut me raconter n’importe quoi, j’y vais.
Episode anniversaire comme Superman 700 la semaine dernière et Batman 700 donc multi-histoires. La première c’est du Gail Simone et George Pérez, qui nous fait ce qu’il fait de mieux :
Un bref épisode comme un goût d’adieux…
Une autre de ces histoires est assurée par Amanda Conner qui se la joue casual joke. Il ne manque plus que “It’s over 9000 !” et on avait la totale des vannes lol internet. Rather cool pour ces quelques pages, comme un hommage féminin à la WW de 1940, qui débuta comme une héroïne kinky cool pour militaires loin de chez eux.
Une autre un peu étonnante assurée par Geoff Johns, un peu plus pontifiante, nous présente une Wonder Woman qui court derrière une petite fille, façon le petit lapin blanc. Une porte et vooush, un flash de lumière. Changement d’ambiance et de dessinateur. Wonder Woman se retrouve à courir dans une allée sombre à balancer des coups de pied à des Mister Smith lambdas en costards. Elle ne sait plus qui elle est, où elle va, ni rien.
Ouais, son uniforme a changé.
Signé Jim Lee. Oh ce n’est pas la première fois que ça arrive. Un tel évenement s’est déjà produit et je vais prouver en deux images que le mauvais goût n’a pas été inventé par les années 80 mais par les 90’s.
Les 90’s. Le blouson. Les ceintures partout. Doctor Alban, 2 Unlimited et Masterboy. Toute une époque. Pauvre Deodato, obligé de faire n’importe quoi. L’uniforme 2010 (qui va sans doute durer 18 mois le temps de revenir à des bases saines en bottes rouge), canalise tout ce qui comptait dans les années 90 en comics, à part les poches autour de la ceinture pour y mettre des trucs forcément indispensables mais qu’on ne verra jamais. Fini les jambes nues, welcome les leggings. Ce design nous prend un peu par surprise (hé, bien joué, c’est Classic Wonder Woman sur la couv) mais problème : t’aime, t’aime pas, mais il sent déjà un peu le vieux.
Et l’histoire… bon il n’y en a pas encore. C’est Straz (Rising Stars ou Superman 700 de la semaine dernière, donc, qui est revenu sur Terre en mode Real TV) qui reboote tout. Il n’y a qu’une dizaine de pages, presque un teaser où elle se bat, nous montre son meilleur profil. Mais on sent que JMS aka The Straz essaye de faire comme d’habitude, prendre une bac à jouets qui ne lui appartient pas pour mettre un bazar pas possible. Un peu comme quand ton petit voisin débarquait chez toi, éclatait tous tes légo pour en faire un amalgame de n’importe quoi. Quel petit connard, quand j’y pense. Straz, c’est un peu lui. Remember Spider-Man, ses Spider-Totems, Peter Parker qui se fait manger un œil… Je ne vois pas vraiment l’intérêt de gommer le statut de déesse de Wonder Woman, de mixer ses origines… de la rendre plus jeune (alors que bon, elle a 2000 ans et +, elle s’en moque normalement, de l’âge), de la rendre orpheline (comme Superman et Batman)… sauf si c’est pour faire sa propre sauce. Sans parler de tous les problèmes de continuité folle (du genre Hyppolyta, la mère de Wonder Woman qui aida les Alliés durant la guerre, ou encore le passé récent de WW avec Max Lord). Tout ça sent le bouton magique “retour rapide” dans quelques mois. Ow et le dialogue poussif entre l’Oracle émo-goth et la new Wonder Woman n’aide en rien :
L’ironie de l’affaire, c’est que ça arrive quand même la semaine de la fête nationale ce qui vaut à l’affaire un coverage maximal, jusqu’aux lumières de Fox News. 301 commentaires au moment où j’écris ces lignes, et au moins les 3/4 laissés par des Eric Zemmour riquains en feu. Priceless. Où l’on trouvera quand même des gens pour se plaindre que tout ce qui lui reste, c’est cette étoile communiste sur le front. Les emblèmes du drapeau US ne m’ont jamais paru très pertinent. Après tout, elle devrait plutôt porter les couleurs de la Grèce. Ou d’Athènes. Bref, le bénéfice du doute.
Le pick de la semaine, c’est The Invicible Iron Man Annual 1. Dans lequel on ne voit même pas Iron Man. Tout ce gros numéro est consacré au Mandarin, le némésis le plus culte d’Iron Man qui n’a pas été selectionné pour les films. Ce chinois magicien était devenu depuis des années un personnage gag, Fu Manchu + sorcelerie, plus personne ne savait comment l’utiliser correctement depuis des années.
Je t’ai retrouvé ça. Kiffe kiffe, mec :
Alors, c’est vrai, c’est mo-moche. Mais c’est ça, en gros, l’image qui restait de ce méchant génial. Matt Fraction a trouvé un twist génial pour le rendre menaçant, intéressant et crédible. Il le remet à sa place au panthéon des fous maléfiques de la Marvel, loin devant Balkany. Rappellons que c’est quand même un Maoiste impérial, le genre de contradiction qui tuerait même Mitterrand une deuxième fois.
Le Mandarin capture un réalisateur chinois qui vient juste de recevoir une palme. Et puis sa femme aussi, comme ça, le chantage est plus facile. Et ce gros mégalo veut faire de l’art : un film à sa gloire. Sa vie, son oeuvre, si possible en humiliant Iron Man et le tout sans voir le moindre poil de moustache de Tony Stark, sauf sous la gueule d’un pantin tout naze. Un processus cool et rigolo déjà utilisé dans un de mecs comics préférés ever, dans Harley and Ivy où les deux scélérates montent un blockbuster où elles explosent Batman et ses bat-copains.
Tout le comics sera la lutte créative de ce réalisateur qui essaye à la fois de découvrir la vérité sur ce fou, faire un film en gardant le director’s cut et puis surtout libérer sa femme. Il y a un meta-discour assez rigolo . Après tout, c’est l’histoire d’un auteur qui lutte -et échoue- dans son combat face à une autorité éditoriale trop interventionniste, un parallèle facile avec le run hit & miss de Matt Fraction sur Uncanny X-men). Mais bon, tout ça, c’est de la meta-analyse, le principal, c’est que c’est vraiment un archi-bon épisode d’Iron Man, un de plus depuis que Fraction a repris le titre il y a quelques années. Le Mandarin a été repositionné comme un fou mégalo aux bagouzes magiques qui réecrit sa légende, plus mytho qu’un gangsta rappeur chinois. Et merde, le Mandarin y fait du kung fu angulaire.
Et si tu as lu jusqu’ici, je t’offre le meilleur passage de l’épisode 7 d’Iron Man. Cadeau, cousin !
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