Le titre c’est toujours important, surtout quand ton High Concept tient dedans. Le tenir sur la longueur, c’est plus délicat. J’invoque souvent cet exemple parlant, ce film porno devenu mythique intitulé “Je me suis fait enculer dans la forêt”. Avec un blase qui sonne comme un missile Exocet, tu ne peux qu’être déçu.

En plus, c’est désormais la forme, l’association de deux concepts qui n’ont rien à voir entre eux est la porte ouverte à tous les genres de nanards. Du genre Ninjas VS Aliens. Et tu peux me croire sur parole: c’est nul.

 

Basé sur un comics pas mal, Cowboys & Aliens t’annonce la couleur avant d’entamer une inéluctable descente vers la déception, malgré une affiche pleine de promesses, avec Indiana Jones et James Bond

Daniel Craig, monolithique, se réveille dans le désert. Blessé mais armé d’un bracelet laser à la Captain Power, il ne se rappelle de rien comme dans le premier rpg venu. Des aliens prenant d’assaut la ville où il fait sa pause pipi. Ces envahisseurs (bravo le titre vf, vraiment) vont l’obliger à s’associer à Harrisson Ford, plus bougon que jamais, campant un riche entrepreneur local pas très net (pense “Balkany”) et essayant tant bien que mal de canaliser une énergie “John Wayne”.  Hé bien, news flash, Ford est presque aussi vieux que mon père, presque 70 balais. Et il n’a pas l’air de savoir comment la jouer, sérieux ou parodique. Il a l’air si paumé par moment… Et puis il y a Olivia Wilde qui n’a pas de bol en enchaînant navet sur navet (Tron Legacy) en jouant peu ou prou le même personnage, les yeux écarquillés.

D’ailleurs, Harrisson Ford a un message et il est clair : il est désormais contractuellement obligé de jouer une figure paternelle. Parce que tout le monde déteste aujourd’hui ce qui est devenu “le Bacri du cinéma US”, le mec qui fait la gueule. Et du coup il se sent obligé de jouer les mecs bourrus qui, finalement, font passer les choses simples à la génération future au coin du feu. “Tu le vois cet opinel ? Il a servi à égorger des indiens. Tiens je te le donne pour éplucher les patates, p’tit con.”  Dans Cowboys & Aliens, il a un fils naturel (un connard qui se fait enlever) et puis genre 3 autres. Daniel Craig, “le fils qu’il n’a jamais eu”. Un indien recueilli tout petit “le fils qu’il n’a jamais eu” aussi et puis un gamin “le petit-fils qu’il n’a jamais eu”. C’est beaucoup pour un seul film. Et je ne vous raconte la lourdeur de la métaphore du peuple indien. Qui est quand même bien sympa quand il s’agit de filer à boire du Gazpacho qui rend la mémoire.

On se demande comment Favreau a tourné ce film inepte. Faux raccords sur faux raccords, des séquences Western risibles, des passages shoot them up d’Aliens catastrophiques… Des problèmes logiques, sans déconner, toutes. les. minutes. Les aliens qui laissent trainer une arme meurtrière à portée de mains de Craig. Un gamin qui tue un extra-terrest’, direct, avec son opinel, un chien qui apparait et disparait. Djizus, y’a même un putain de chien.

Une fois par saison, il y a un crash unilatéral, un accident industriel où chaque seconde suinte la nullité, un film cassé par la presse et le public. J’ai cru qu’après son bide, ce serait Green Lantern. C’était sans compter Cowboys & Aliens.

 

Mais le plus criminel aujourd’hui, c’est de foutre Sam Rockwell dans son film sans lui donner une seule scène de danse.