Ninja Assassin a déjà un truc pour lui : dans le titre, il y a “Ninja“, un tag “qualité”. Car finalement, les ninjas sont la meilleure chose qui soit arrivé au cinéma après Sergio Leone. Un clan secret d’assassin armé de katanas et de shurikens, on peut raconter n’importe quoi avec. C’est le cas ici dans cette production Wachowski, tout droit sorti de Speed Racer (qui comme tu sais, est complètement Airwolf).

Mais il y a eu un couac dans la production. Personne n’était content du scénario à quelques semaines du tournage. Normalement, ce n’est pas un problème, on fait le film en espérant qu’il n’y ait pas trop de casse. Les frères Wacho, eux, ils appellent Straz. Oui, J.M.Straczynski (j’allume une semaine sur deux dans la section comics. Et encore, semaine pro, j’en remettrai une couche puisque Superman va encore plus loin dans le ridicule). Selon la légende, une cinquantaine d’heures et quelques litres de café plus tard (douche comprise), JMS envoie sur la boite hotmail des frangins le nouveau script.  Sans relecture, hé, t’étonnes pas des quelques gros problèmes de scénarios, mais hé, si le premier draft était si à chier… On en revient à ce qu’on disait : autrefois cool, les ninjas sont aujourd’hui le vecteur au n’importe quoi, avec un dojo ninja situé “quelque part dans les montagnes teutonnes” et on a un film bushido-brochette fromage. Tu rigoleras quand tu verras Europol mené par Brice Horteufire défoncer à coup d’hélico les ninjas immigrés dans la vallée du Rhin. Fallait choisir Frankfurt, les mecs, plus safe !

Comme V For Vendetta (librement trahi de qui tu sais, “parce que DC veut lui placer des émetteurs dans le cou pour lui voler ses supers idées”), le résultat est souvent hasardeux, mais quelque part entre le sang CGI, l’acteur coréen (vu dans Speed Racer) un peu assoupissant et des ninjas qui explosent sous les obus de bazooka (whut?!), on voit parfois des filets de réussite, des instants vaguement cool de membres déchiquetés. Et c’était pas gagné avec des ninjas à Berlin, un pitch hommage à Max Pécas. Ou à Raven, le ninja blanc qui vit à Honolulu avec Lee Majors. Remember la qualité.


Logiquement, ce sera