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Total sellout, plein de trucs à vendre
Feb 28th
Ça devait arriver un jour. On se dit qu’on tient à tout ce qu’on achète, qu’on a la fibre de la collec… mais l’évidence, c’est que tout collectionneur sera un jour un vendeur. Donc on y est. Je pourrais les vendre au rabais à Book Off (plus simple), mais l’idée n’est pas dans la thune que je vais en récolter mais le plaisir que tu auras en l’achetant. C’est pourquoi les prix de ces packs sont très bas, même pas un euro du cover price parfois. Et puis parce j’ai vraiment la flemme de voir les prix de chacun dans un Comics Buyer Guide ou simplement de les porter. Tout est à remettre en main propre à Paris (et c’est parfois bien lourd, donc méfiance !)
L’état varie, de très bon (en général) à usure normale de lectures.
Je vais essayer de faire en plusieurs étapes, du plus récent au plus vieux. Et comme c’est à chaque fois des fascicules, j’ai pris comme repère le septennat. Un septennat de comics.
Tout est en V.O sauf si indiqué (donc rien en VF, en fait)
DEUXIEME VAGUE
Comics
Je commence quelques gros lots Marvel. (C’était déjà beaucoup de travail à trier, on verra Amazing Spider-Man et DC la prochaine fois…)
Captain America
(du numéro collector marquant sa “mort” à aujourd’hui) + les annuals géniaux (Winter soldier, Batroc le roi de la savate à la française) + Ultimate Captain America la mini-série + Man out of Time + beaucoup d’autres cadeaux encore.
Environ 80 comics. 60 €
Thor
Quasiment Tout Thor depuis le relaunch de JMS, soit une trentaine de comics. 30 € Quelques comics à l’oeil, cadox.
Iron Man
Tout depuis Disassembled, une quarantaine de comics + des cadeaux, et une couv avec Robert Downey Jr pour les coquines. 30€ Quelques comics à l’oeil.
Avengers & New Avengers (cadeau Mighty Avengers & Secret Avengers )
Tellement de comics que je ne prends même plus la peine de compter. Il y en a facile plus de… 200 ?
Plus de sept années d’aventures, en comptant les numéros spéciaux, les annuals et tout.
En cadeau je rajoute les mini séries Secret Invasion, Siege, Dark Reign, Young Avengers et Young Avengers: Children’s Crusade. Et les premiers numéros des reboots récents.
140 €
X-Factor. Un de mes préférés. Quasiment tout depuis le relaunch. Pendant des années, c’était le meilleur X-title. 50€
Il est possible qu’il manque un numéro de ci de là. Sans doute un fill in issue sans intérêt sur lequel j’ai fait l’impasse. Mais si par hasard, je le retrouve dans mon fourbi, il est à toi.
Uncanny X-Men / X-Men
Inclus tout depuis 7 ans donc. Je dis 7 ans comme je dirais 8 ans en fait. Je n’y jette même pas un oeil. Je n’ai aucune idée du nombre de comics que ça représente. 300 peut-être.
En cadeau je mets le reboot d’Uncanny et les crossovers et les one-shot. Ainsi que All New X-Men.
140 €
Tout ce que j’ai de Wolverine depuis 7 ans, inclus Wolverine & The Xmen. 40
Divers X-Titles: New Mutants v2 (super !) On Hold
Uncanny X-Force (génial), X-Force, Generation Hope 50 €
Les nouveautés
Amazing Spider-Man, la quasi intégralité depuis Brand New Day, soit quelque chose comme 150 comics +. Auquels je rajoute les mini-séries éventuelle et d’autres surprises. 100 €
Daredevil, les premiers numéros du nouveau run (mon comics de l’année dernière, remember). 20 € pour une quinzaine de numéros. On hold
Et mon préféré, Herc, Hercules, et tous les numéros le concernant durant ces quelques années. Si tu es un lecteur régulier, tu sais à quel point j’ai adoré ce run. 50 € On Hold
Fantastic Four, la quasi totalité du run de Hickman, l’équivalent d’au moins 8 TPB d’un run génial, F.F inclus. 50 €
Je rajoute X-Men Legacy, qui fut la série perso de Rogue et de Xavier, pour les fans pointus de X-Men à travers les âges. 30 €
Un lot Defenders (le dernier relaunch et PLEIN de Thunderbolts, 30 €
Pour les amoureux des longues sagas, un pack Hulk par Greg Pak (uh uh) qui remonte à Hulks, Skaar et pas mal d’autres titres. Très bonne lecture. 30 €
DC Comics
La quasi-intégrale de Morrisson sur Batman. Donc Batman R.I.P, Batman & Robin, The Return of Bruce Wayne, et Batman Inc. 100 € on hold
Un lot Batman qui contient tout Batman des New 52 donc le run de Snyder et Greg Capullo. Auquel je rajoute un énorme lot “divers Batman” avec beaucoup de matos dedans, des minis, des bat-titles. Il y a même du Dini dans le lot. 40 € On hold
Un lot divers New 52, comme une pochette surprise. Il y a le JLA dedans et le Wonder Woman. 30 €
Le plus original: un lot DC divers, où je mets de tout, du Zathana, les crossovers, des numéros 1 et beaucoup de surprises. Une bonne quarantaine de comics pour 25 €
Un lot Superman avec énormément de comics, du Busiek, du Geof Johns, Action comics par Grant Morrisson, même du Richard Donner. En cadeau, je mets quelques Wonder Woman dedans. 60 €
Un lot Flash. Avec Flash Rebirth, sa propre série, Fastest Man Alive, Flashpoint et même du Waid et pas mal d’autres. 50 €
Un gros lot Green Lantern avec forcément beaucoup de Geof Johns. 40 €
Et… un présentoir à comics comme dans les boutiques américaines, tout du moins celle de mon enfance, à l’époque où les comics se vendaient partout. Il tourne sur lui-même, avec un petit système de roulement à billes. C’est l’accessoire déco ultime de tout geekdom, à part une borne d’arcade qui reste quand même beaucoup plus cher. Parfait état donc, 160€ Et pour ce prix là, t’as même pas une étagère Habitat, mec.
On peut même y mettre de la presse pour rigoler !
Et puis il y a du manga !
Manga (tout est en v.o aussi)
- Dragon Quest: Dai no Daiboken, 37 volumes de badasserie shônen. On dit toujours Dragon Ball, Dragon Ball, mais Dragon Quest, c’est the. shit. en terme d’héroic fantasy shônen.
En cadeau, J’ajoute à ce pack, Beet the Vandel Buster, volume 1 à 6 je crois ainsi que le perfect guide indispensable un peu freaky pour mieux comprendre Dai no Daiboken. 80 € - Vagabond, du volume 1 à 26 (ainsi que le 28, 29, 31, 33). 70 €
- L’habitant de l’infini du volume 1 à 21 (sauf le 19), 60€
- Yuyuhakusho, l’intégrale, 19 volumes, en cadeau les 6 premiers volumes de Hunter X Hunter et un tome de Level-E, 50€
- Salaryman Kintarô l’intégrale (30 volumes), les 5 volumes de la mini-série “money wars” puis les premiers volumes de Shin Salaryman Kintaro. Bon sang, j’adore ce manga. L’histoire d’un ancien loubard qui devient Salaryman mais qui garde ses méthodes badass. Du seinen en jap, les amis, pour connaisseurs.
J’ajoute en cadeau une poignée de manga du même auteur. “le pays est en crise” et des trucs de loubards et de samouraïs. 120€ - Hokuto no Ken, l’intégrale, 27 volumes
50€ On Hold
Je suis à peu près sur qu’une librairie de comics m’en donnerait plus cher, je les bazarde vraiment à perte mais hé, je préfère que ça aille à un lecteur plutôt qu’à un commerçant. Soyez rapide.
Historique:
7 mars nouveautés à vendre
6 maris, mise à jour
28 février: Mise en vente
Dans les dents 3 : Special “Brightest Day”
May 25th
Toi aussi, tu feras “Unnnhh!!” si tu te prenais un coup comme ça…
C’est une semaine spéciale “Brightest Day” donc pour me préparer, j’ai mangé 5 fruits et légumes par jour, fait un peu d’exercice, commandé du tofu sauté aux légumes chez mon chinois préféré qui me fait “MERKI” après chaque commande. Voilà, je suis de bonne humeur. Eus-je été plus avisé d’en prendre une double ration car maintenant, The Avengers #1. Faut bien en parler.
C’est l’histoire des MÊMES mecs qu’avant. Pas de nouvel arrivant, à part le nouveau gars qui s’annonce. Ce devrait être Marvel Boy dans son nouveau costume cheumo. Ce qui nous fait qu’une seule nana dans le groupe, plus Maria Hill. Qui est passé du strict au kawaii choupi pour finir en Brigitte Nielsen des années 80. Si votre truc, c’est les triangles amoureux, optez plutôt pour Birds of Prey.
Avengers 1, un comics où rien ne se passe. Même pas vraiment du character développement. Hawkeye redevient Hawkeye “parce que”. Juste le temps de faire un joke. Un comics de get together de héros (le maitre mot de la semaine).
Dans toutes les relaunchs, c’est sans doute un des plus faibles. On est loin d’un Thor 1 (déjà dessiné par Romita à l’époque, qui nous arrachait la rétine avec une baston titanesque). L’Avengers 1 par Perez et Busiek, incroyab’ de fan-boyisme mais tranquille, ça passait. Soyons clair, il n’y a besoin d’avoir une galaxie qui explose à chaque page dès le premier numéro pour partir sur de bonnes bases. Mais là, on est dans le gornicht. Le walou. Ca passe de catchline en catchline en tournant en creux. Bendis se donne du mal pour changer son style, ça sent, il sue à grosse goute pour faire une équipe de super-héros tradi qui ne se retrouve pas à poil dès le 3ème numéro. Sa vraie première tentative en 7 ans. Ça patine mais rendez-vous pour le bilan, dans 6 mois.
J’ai promis de parler de comics DC. Donc je me suis refait tout Blackest Night pour être à la page. J’avais arrêté en cours de route à peu près au moment où le zombie cadavre de Batman recrache une black ring. Bizarre ? Si t’es pas au parfum, voilà : DC a lancé son Marvel Zombie mais en plein dans sa continuité. Les trucs atroces qui s’y passent ne comptent pas pour du beurre (on verra que non à la fin). Du gore par kilotonnes dans un cross-over géant de 8 mois. Dire que je n’ai pas aimé est un euphémisme. A un moment, Wonder Woman récupère les pouvoirs de Star Sapphire parce qu’elle incarne l’amour ou un truc comme ça, ce qui la transmute en… les mots me manquent.
Et tous ces mecs qui, au fil des pages, parlent de manière si maladroite de White Power pour vaincre la terreur de la “blackness”. En fin de compte, une dizaine de personnages (casual lecteur, à part Aquaman, tu ne les connais sans doute pas, attention image spoiler de la fin de Blackest Night) ressuscitent parce que… ils le voulaient vraiment… La fin de Lost me parait presque organiquement honnête à côté de ce merdier. D’habitude, je suis bon client des clashs cosmiques, celui-là se déroulait vraiment trop près d’une pierre tombale. Absurde.
Mais toute la noirceur -très rapidement résumée, je le concède- ne fait qu’annoncer “A Brightest Day” de DC. Il est d’ailleurs étonnant que DC et Marvel (voir Dans les dents 2) se lancent dans les comics cool et optimistes en même temps, comme si TF1 et F2 passaient le même soir du Patrick Sebastien. “IL FAUT FAIRE LA FÊTE !” Désormais, on est heureux par décret, ratifié par logos bricolés sous photoshop, le tout certifié par huissier.
La première série, c’est Brightest Day, dans le texte. Qui t’oblige de passer par la case numéro zéro sinon tu piges que dalle. Mais bon, Oké. Et ça commence par une planche où l’on voit un oiseau qui tombe de son nid pour percuter une pierre tombale. Mini-gerbe de sang. Les “jours heureux” de Brightest Day commencent bien. Je vous fait grâce des scans. Le gros du plot, c’est justement pourquoi cette poignée de mecs est revenue à la vie. A un moment, des pirates des mers menacent physiquement et sexuellement un enfant tandis qu’Aquaman a peur d’aller dans l’eau. Olalala, je sens que les journées vont être Brightest avec ces gus.
Justice League Generation Lost nous parle de Maxwell Lord, un des ressuscités. Maintenant, il a un peu moins peur de la mort. Forcément. Been there, done that. Et il a un plan que ses anciens co-équipiers vont essayer de contrer. Un Get Together comics, mais où il se passe des chose. Malgré son côté “Penance”, Maxwell Lord est un nemesis assez cool dont on ne sait pas clairement s’il essaye de se racheter ou s’il veut revendre ses actions Adidas pour se faire une super culbute. Un bel enfoiré, c’est certain. Et visuellement, même en se contentant de quelques breakdowns gribouillés par fax, Keith Giffen est toujours aussi classe.
Dans la collection “les relaunchs des jours heureux”
Flash qui prend une tournure un peu “Silver Age” avec le retour de Barry Allen. Celui qui fut “le mort le plus classe du monde des comics” pendant 20 ans, est reviendu du pays des morts l’année dernière, banalisant encore un peu plus le cycle de la vie. Mais depuis, on l’a vu plus haut, les résurrections se font par paquet de douze, comme les œufs au Franprix.
Je ne suis pas convaincu par l’intérêt de faire revenir ce mec emblématique d’un autre temps. Wally West a fait ses preuves, il est devenu populaire et il n’y a pas vraiment de twist nouveau pour nous faire aimer Barry. Enfin si : il est chercheur/flic comme dans les séries de TF1. Et puis il est joueur, il fait le mec “très lent” pour ne pas se faire griller, limite maladroit. Sans que personne ne lui demande d’ailleurs où il était durant ses 20 années, sans prendre une ride. Barry Balaise.
Le dessin semi-retro de Manapul colle bien à l’ambiance générale, avec un côté anguleux limite Darwyn Cooke par moment. Geoff Johns essaye quand même de nous rappeler qu’il est le mec derrière Blackest Night avec des moments un peu gore, plus gratuit, tu meurs. Vraiment pas de nouveauté à l’horizon, mais si tu veux de la routine et des gimmicks Silver Age, le All New Old Flash est pour toi.
Pas un relaunch, mais enfin dans sa propre série. Zatanna. Regardons la première page ensemble.
Visiblement, elle va se faire vriller les fesses. Not. Après des années de guests, de featuring, Zatanna a enfin droit à sa propre série, chapeauté par Stéphane Roux (oui, français dixit les papiers de la préfecture) et Paul Dini, tricard DC depuis qu’il a quitté le monde du dessin animé Warner. Il aime Zatanna et ça se sent. Le côté cool du personnage repose sur son job : elle se la joue prestidigitatrice avec lapins tirés du chapeau et tout alors qu’en fait c’est une vraie magicienne. C’est drôle, assez dynamique, joyfull et sexy. A suivre.
Je passe sur Legion of Super-Heroes 1. Une All new Era, franchement ? Difficilement à dire, c’est more or less la même chose. On verra bien.
Birds of prey
Pendant des années la nostalgie des années 90 se résumait à Cable, le fils de Cyclops. Des gros guns, des épaulières immenses, des poches qui servent à rien, une cicatrice autour d’un œil, l’autre étant carrément lumineux et en prime, un pseudo qui n’a aucun rapport avec ses pouvoirs ou ce qu’il fait. Le bon vieux temps, quoi, quand Masterboy et 2 Unlimited étaient premier des ventes des “CD Single” (pour les plus jeunes, c’est cette petite galette optique qui ne contenait que 2 chansons, avant l’arrivée du mp3). A la fin de la décennie, ce fut le tour de Birds of Prey de marquer son époque de plein de gimmicks ridicules et bon enfant. A l’époque, on était plus tolérant. De jolies filles, des scènes éro-suggestives avec toujours une situation difficile pour une des héroïnes, se retrouvant généralement prisonnière dans une cave d’un némesis lambda. Pour schématiser encore plus, cette équipe de filles, c’était des ninjas en bas-résille, aidées par une Sophie (celle de l’inspecteur Gadget) en fauteuil roulant, aidée de son livre-ordinateur. Et la dynamique fonctionnait. Get Together comics de plus (on en est au 3 cette semaine ?), Gail Simone (l’auteur la plus vénérée de la série au début des 2000’s) sait bien écrire les émotions de filles avant qu’elles ne balancent des coups de pied sautés dans la gueule de vilains terroristes. La présence de deux mecs filles revenues à la vie dans Blackest Night semble être la seule justification du logo Brightest Day. A réserver à tous les keums que les années 90 ne font pas frémir de honte. Assumez votre guilty pleasure, les mecs.
J’ai tout de suite aimé Booster Gold quand je pris par hasard son comics sur un présentoir dans une épicerie lambda du Connecticut. J’avais 9 ans. Depuis, on s’est croisé plusieurs fois sans jamais vraiment retrouver le déclic. Ces nouvelles aventures sont l’occasion idéale pour un nouveau départ. Le héros le plus “bwa-ha-ha” (c’est son nom dans le milieu et son surnom sur la couverture) est repris par le tandem Giffen/Dematteis. Concept expliqué aux newbies : c’est grosso modo un mec avec l’humour looser tendrement ironique de Spider-Man mais avec des pouvoirs cosmiques et la possibilité de voyager dans le temps. Bourré de gag du genre ça.
Pick of the Week : DC Universe : Legacies
Exploration cool du Golden Age, accessible à tous, dans une série de 10 numéros où l’on nous promet une dream team de créateurs à tous les coups. On ne peut pas faire plus prometteur. En attendant Jose Luis Garcia-Lopez, J.H Williams III et Dave Gibbons et d’autres cadors du comics, c’est Len Wein à l’histoire et Andy Kubert et son père le légendaire Joe Kubert au dessin, avec backup story de J.G.Jones. C’est léger, superbe, avec cette vibe assez particulière d’un New York rétro gangsta-yid qu’on ne voit plus que dans les rééditions des classiques de Will Eisner. En plus Andy produit le meilleur taf de sa vie quand il est encré par son daron. S’il n’y en a qu’un seul à choisir cette semaine, c’est celui-là.
Bon je retourne analyser les parallèles entre la fin de 24 S08E24 et du dernier épisode de Koh Lanta.
New “Dans les dents” Robotics, go !
May 8th
C’est le retour des…
Gauff, oui, parfaitement.
Le pick de la semaine, c’est évidemment Batman And Robin qui termine sa première boucle annuelle. Prends ça, Robin.
Ce que tu dois savoir : Bruce Wayne est mort (pas pour longtemps). Dick Grayson (ex-Robin, ex-Nightwing) reprend le flambeau (pas pour longtemps non plus). Son nouveau Robin est Damian Wayne (le fils de Bruce et fruit de l’union avec Talia (la fille de Ra’s Al Gul, qui lui avait fait boire la drogue du violeur. Looong story tout ça). Damian déteste Dick au moins autant que je hais Christophe Maé. Mais ils font équipe quand même. Les deux arcs de ses derniers numéros suivant se sont révélés aussi inestimables que les précédents, pourtant remplis de pièges creepy et de coups dans les dents.
Feel the goodnest, les mecs :
Dans Blackest Knight (num de 6 à 9), Dick se met en tête de ressusciter Bruce en le plongeant dans un Lazarus Pit. Normal quoi, la mort, finalement, ça passe comme une tendinite dans les comics. Mais Dick se fait flouer. Le corps qu’il plonge est celui d’un clone sans âme, un duplicata loupé. Forcément, sans la psyché psychotique de Bruce, ce Bat-pantin ne pouvait que devenir fou. Bat-fight à venir. Ow, il y a aussi BatWoman en guest, la nouvelle héroïne juive et lesbienne odieusement cool. DC l’aime à tel point qu’elle va avoir son propre titre. Mortellement blessée, elle préfère crever par overdose que de vivre avec ses blessures. Sans déconner.
L’arc suivant (10 à 12) se résume à son titre : Batman Vs Robin. Classy. Bruce Wayne n’est peut-être pas mort, mais simplement chrono-exilé. S’il était malin, il aurait laissé des indices à ses amis dans le manoir Wayne ? Attendez-voir… Ah, c’est bien ce qu’il fait.
Ce qui est génial dans un comics écrit par Grant Morrison, c’est que tout y est tendu, affuté, jusqu’à l’impensable. L’absurde n’est jamais très loin, mais ça passe, même le côté “En route pour l’aventure” à récupérer des indices dans la batcave. On mélange magie, technoblabla, action avec des grands moments de panache, comme Damian qui répond à sa mère.
Totalement Airwolf, recommandé avec passion.
Pas vraiment recommandé car en cours de route :
Second Coming. Part 6 (dans Uncanny X-men 524) qui vient de sortir. Je vais résumer encore plus vite que Batman. Phrases courtes, pas de guillemets, pas de parenthèses. Les mutants, 200 à tout casser, sont en voie d’extinction. Ils vivent sur Utopia, une île au large de San Francisco. Une fille nait un jour, mutante. Le miracle. Beaucoup de bastons. Cyclops la confie à son fils Nathan/Cable qui l’emmène avec lui tuer le temps. 24 numéros plus tard de courses-poursuites, les revoilà. Second Coming commence là. La fille, Hope, est maintenant une ado. Tout le monde veut sa peau.
Un cross-over aussi prévisible que le JT de Pernault : ça court à droite-à gauche, courses-poursuites etc. Et à un moment, un X-Man historique meurt. Première fois pour lui. Je sais bien que la mort passe plus vite qu’une rhinopharyngite chez les X-Men (voir plus haut), mais tout cross-over qui se respecte se doit de clouer un de ses héros. Wolverine est furax, comme d’hab. Un peu trop même. S’il y a bien un mec qui comprend qui devrait comprendre qu’il faut se sacrifier pour la cause c’est lui et Michel Rocard.
Malgré ce détail, Matt Fraction nous offre de si typiques petits moments dont il a le secret. Comme Cable qui interdit à Hope de parler au vieux Magneto allongé dans l’infirmerie. Ou encore ça :
Prévisible donc. Normalement si tout va bien, la Phoenix Force devrait surgir pour sauver la race mutante avant la fin des 14 chapitres (plus les limited series). Ca permettrait ainsi de remettre un peu d’ordre dans les titres X, un beau bordel à comprendre et à suivre. Pas de focus, pas de vista, ils sont un peu à la dérive dans le catalogue Marvel, se contentant de quelques petits éclairs de coolitude.
Aussi, Astonishing Spider-Man & Wolverine. Même principe que All Stars chez DC, une aventure lisible par n’importe qui. Pas d’historique méga long à comprendre, pas de continuité. C’est juste Spider-Man et Wolverine coincés et déprimés, en pleine préhistoire, à cause de diamants magiques (…). Normalement, ça devrait finir avec des dinosaures robots ou des ninjas cyborgs. Classico, fun ride et dessins fantastiques d’Adam Kubert.
Pour rester de bonne humeur, je me garde Brightest Day pour la semaine prochaine.
Cover la plus cute de l’année de la semaine:
Terminons avec le pick of the Week magique.
One shot. Hellboy in Mexico. C’est simple, à l’intérieur, il y a tout ce que tu dois aimer dans la vie. Mais le pitch vaut son pesant de cacahuètes. Admirez la musicalité des mots.
“During the 1950s, Hellboy caravans across Mexico with a trio of vampire-killing luchadores, finding the undead; evil turkeys; a terrible bat god; and a little too much tequila.”
Hellboy avec des luchadores tueurs de vampires. Comme un poème.
C’est tout pour cette semaine, vouuuush.
Kick-Ass
Apr 27th
Des mots inhabituels, si inhabituels que je m’étonne de les aligner ici : Kick-Ass est meilleur en film qu’il ne l’est en comics. Dans sa version originale signée Milar et Romita Jr, c’était une vague pantalonnade qui se dégonflait comme une baudruche une fois l’idée de départ spoliée. C’est à dire dès le début.
Kick-Ass a la prétention de montrer des “vrais gens” qui auraient l’idée incongrue de se déguiser et de jouer aux vigilantes du quartier. Pour s’identifier, le héros est montré comme un looser fini, se branlant devant son ordinateur, inapte au lycée et à sortir de sa médiocrité. La caricature du fan de comics selon Millar. C’est grosso modo la même chose que Wanted dont le héros voix-offait sa loose dès le début “ça, c’est ma nana qui se fait prendre par mon pote sur la table du salon”. Problème, dans Kick-Ass non plus, l’empathie ne se fait jamais. Après s’être fait son costard, il se fait planter avant de se faire renverser par une bagnole. Dos cassé, deux jambes brisées, un poumon transpercé, pareil pour la rate. On le retapera à coup de plaque de métal un peu partout. De quoi vous clouer au lit à jamais devant Plus belle la vie. Mais pas grave, après six mois, notre héros revient plus costaud que jamais. Dans Kick-Ass, les blessures irrémédiables, les traumatismes crâniens, ça vous rend plus fort. Essayez donc chez vous.
Une ellipse de quelques secondes, le voilà à nouveau dans la rue à tabasser des sauvageons, alternativement des noirs ou des portoricains. Ils sont tous grands et baraqués et sans doute aguerris par des années de street fight, mais bon, tranquille, même pas peur de ce repaire de dealeurs.
C’est là qu’interviennent Hit Girl, une ninja-girl de 11 ans à la langue bien pendue et son père Big Daddy, joué par un presque-subtil Nick Cage. Et c’est pas un petit compliment, la dernière fois que j’ai pu le voir, c’était dans Bad Lieutenant où il faisait le flic toxico qui se tapait des putes sur les parkings et imitait les détecteurs de métaux. C’est à ce moment précis, là, j’ai le doigt dessus, qu’on peut sentir la différence avec la BD originale. Alors que Millar tentait encore de nous les vendre comme “réaliste”, le film s’affranchit de tout ça et nous balance un tandem over-the-top finalement très classique du cinéma d’action. Même pas de vannes de droites qui ont été gommée, ils sont devenus quasi-comiques. Ok, Hit Girl est à la base une pimped version de Juno, elle qui faisait déjà tout pour nous séduire à l’époque avec ses bons mots. Crispant, mais dans l’absolu je n’ai rien contre une fillette ninja qui tranche des mafieux comme dans du beurre. Oh et elle headshot à tous les coups.
Décomplexé de son pitch de départ, elle décapite dans un monde où le recul et la réalisme balistique est un vain mot. Le combat final, c’est maitre Yoda contre Mark Strong (le go-to bad guy d’Hollywood du moment, Sherlock Holmes, Robin Hood, bientôt Green Lantern), du n’importe quoi ponctué par… un jet-pack. Oui, un jet-pack, comme dans Robocop 3. C’est un signe. On n’a jamais assez de jet-pack au cinéma.
Le problème du matos original, c’est qu’il essayait péniblement de faire son malin, à coup de vannes, de cynisme. Le film arrive à se ménager des moments de respiration salutaires. Explication : la BD avait tellement de retard qu’il a fallu improviser la fin, pour le meilleur visiblement. Le héros se fait la belle nana dans la plus belle tradition d’Hollywood. Et un jet-pack. D’une bd de baltringues, on peut donc arriver à un film d’action passable, avec tous les effets clichés un peu déjà vu partout ailleurs. Kick-Ass vient à peine de sortir mais à faire le wannagain 2.0, il est déjà si “2009” dans sa tête.
Iron Man
May 9th
« You gotta believe ». C’est le mantra de Richard Donner qui alpaguant Christopher Reeves, harnaché en équilibre sur le tournage de Superman, premier du nom. Bizarrement, les deux-trois meilleurs films de super-héros de l’humanité (Superman, donc, et Rocketeer*) mettent toujours en scène des mecs qui volent. Bon signe pour Iron Man.
Aussi loin que mes souvenirs me portent, j’ai toujours aimé Iron Man. Passionnément. J’ai noirci des centaines de feuilles quadrillées en cours de math de 6ème C en tentant de concevoir une armure qui pourrait fonctionner. J’aime plus que de raison l’époque Romita. J’idolâtre encore plus le run formidable de Layton et Michelinie. Un petit détail justement datant de cette période-là : à un moment, Stark se fait faire une manucure juste histoire de draguer une belle nana, ce qui lui vaut des vannes de Rhodey. Léger mais sérieux à la fois. Note : il a beaucoup « changé » en comics aujourd’hui. Récemment, il passait surtout ses week-end à envoyer ses copains super-héros dans des camps de concentration cosmiques, pour la déconne, ce qui peut le ranger dans la case « uncool »). L’original cabotine, mais avec un grand recul sur lui-même, à la limite du Bruce Wayne, le génie technologique en plus. Ce n’est pas un mec complexe, on peut le comprendre en une histoire. Robert Downey Jr (formidable dans Für, intriguant mais trop bref dans Zodiac) le joue exactement comme il doit l’être, à la drôle mais sans perdre son sérieux d’acteur. Il ne se fait pas un trip à la Timothy Dalton (Licence to Kill) du genre « j’ai joué Shakespeare, je peux quand même faire de la bédé pour mômes ». Les adaptations de bédé, c’est un peu comme la lutte interne du PS, chacun pense voir clair dans la direction à prendre pour un parti qui n’existe plus que pour essayer de rester en Ligue 1. Le parti pris de Favreau, c’est d’aller droit au but sans faire de relectures qui, en général, ont pourri les précédentes adaptations. Pas de méta-références, de vannes LOL qui se moquent du genre (à la X-Men 1 ou Spider-Man, avec l’inévitable clin d’œil démago de connivence avec le public), Iron Man ze movie est vraiment fidèle, dans ses très grandes lignes au comics original. Pas non plus de relectures psy (« Tu vois, Hulk, c’est finalement qu’une vision postfreudienne des rayons gamma Œdipien »), ni de pamphlets (« Les mutants, ce peuple opprimé », sans parler des lourdes métaphores de Superman Returns, toujours de l’indigeste Singer). Pas besoin de défaire des idées qui ne sont pas cassées, comme ne s’était pas privé de faire les Fantastic Four 1&2. Il y a certes pas mal de lectures possibles dans l’attitude de Stark qui découvre, tel un ado son premier téléfilm érotique, les méfaits de ses armes dans le monde ce qui le pousse à changer de fusil d’épaule. Tout ça, c’était déjà dans le génialissime arc Armor Wars.
Favreau prend même des risques en passant pas mal de temps, plus que de raison, à expliquer les personnages, à tel point qu’il reste vraiment peu de combats (D’ailleurs le jeu vidéo est lamentable). On quitte la règle canonique qui stipule qu’un blockbuster d’aujourd’hui doit commencer par une scène de baston « dans ta face » pour bien tester ton Full HD et ton 5.1 de bourgeois. Les effets spéciaux font tous pour normaliser une technologie de ‘ouf, mais sans trop forcer la main comme les Transformers qui jouent à cache-cache. D’ailleurs, le moment le plus improbable, c’est quand Gwyneth Paltrow (Pepper) se tape un sprint en talons hauts. Autre risque supplémentaire : le premier Némésis est un doppelganger, un simple clone d’Iron Man. Imaginez Venom en ouverture de Spider-Man 1 ? Ou la baston des Supermen dans le premier film ? Heureusement Jeff Bridges est bon même s’il campe un personnage radicalement différent de l’original, plus en badass. C’est d’ailleurs une des rares films du genre où le casting se tienne vraiment. Un détail qui fait qu’il se passe quelque chose, c’est quand on reçoit mail, SMS vous disant « mec, je suis hétéro mais Robby Downy c’est quand il veut ! » ou encore « Je n’ai pas eu envie de noyer Gwyneth, c’est fou ! ». Bah oui, c’est fou, mais le Hollywood-verse choisit aujourd’hui des acteurs talentueux ET qui ressemblent physiquement aux personnages originaux. Tout ne se décident plus sur une disponibilité d’emploi du temps… A moins que…
jeez
En général, un projet de film de super-héros, ça se traine pendant 20 ans. 20 ans qu’on entend des trucs infâmes, que Tom Cruise a racheté les scripts pour le jouer, et puis que Selleck, l’autre Tom, a été casté pour jouer Stark (oui, vous voyez, il a une moustache). Sans parler des rumeurs avec Nicolas Cage, jamais très loin quand il s’agit de comics. 20 ans et plus pour monter Watchmen ou Spider-Man. Du coup, c’est presque comme une bénédiction de voir Sexadelicious Downey incarner Stark, de voir un Rhodey qui se tient ou une Pepper gentiment cruche. Le coup de génie fanboy aura été de caser 3 armures d’un coup et pas que pour sortir de superbes jouets. Elles ont été adaptées aux contingences modernes. Pas d’armure polarisée. C’est un choix judicieux qui rappelle le Bat-char d’assaut, suite logique des Batmobiles adaptés à un monde embouteillé par les vélibs et les couloirs de bus. Même dans son mecha design « conventionnel », Iron Man impressionne. Le jet privé de Stark est tout simplement sublime. Ses robots qui l’aident à gérer son atelier et qui coupent le gaz en été parce que GDF n’arrête pas d’augmenter ses tarifs en cabotinant gentiment avec Downey sont tops !
Evidemment, il reste pas mal de trucs en suspens pour l’inévitable suite. Comment intégrer le Mandarin ou Fin Fan Foom dans la situation géopolitique de l’Afghanisthan ? La suite, l’étape casse-gueule.
Au final, superbe adaptation d’illustré qui mérite bien ses
- Rocketeer. Sérieusement. Enfin, il y a aussi Master of The Universe qui vaut son pesant de cacahuètes pour les amateurs de Kirby.
Un mot sur la fin, donc tu zappes. L’idée d’outer Stark à la fin. Mouif, une pilule assez difficile à avaler pour un fan de l’Iron Man pré-2000 mais vendue assez bien par Downey Jr. Par contre, la surprise de Nick Fury « motherfucka » après le générique final, c’est non !
Spider-Man 3
May 2nd
Le 1 était un crachat sur l’œuvre originale, pédant et fatiguant. Le 2 était une extrapolation frauduleuse (« oh mon dieu, j’ai perdu foi en moi, je n’ai plus de pouvoirs »). Fallait-il avoir peur de Spider-Man 3, dont le nom est, depuis, devenu l’emblème des PlayStation 3 via sa typo, signe qui n’est pas rassurant par les temps qui courent. Et pourtant, entre les bêtises pour ados de type Garden State, Elizabeth Town (avec Kirsten, encore…), et les films d’action pur jus, les Spider-Man flicks ont réussi à trouver une pâte, celui du teen movie de luxe. D’un côté, on a les scènes de baston tournoyantes, à la notion de la gravité totalement relative, et de l’autre des bogosses, pour tous les goûts, de Toby McGuire à James Franco, avec moult scènes « émo » et torse poil. Le premier, c’était le début de la puberté, le deuxième, c’était le doute, le troisième sera celui de la crise d’adolescence avant le passage à l’âge adulte. Le cordon.
Pour harmoniser tout ça, on a droit à un habile gloubi boulga scénaristique inspiré de différents passages de bédé, abondamment coupés pour des raisons évidentes de temps. Spider-Man fut un jour envoyé se battre dans l’espace, transporté sur une planète par The Beyonder, un espèce de dieu tout puissant avec la gueule de David Hasselhoff, et d’où il choppera le Symbiote, qu’il ramènera sur Terre, un véritable costume extra-terrestre vivant. Sur péloche, tout ça est résumé en « une météorite débarque, et un bout de chewing gum noir se colle à sa mob ». Voilà, hop c’est plié. Au passage, le nouveau costard ne se contente pas de se coller à lui, il l’influence vers le mal, façon Kryptonite nicotinée de SuperMan 3 ou Droit de Savoir sur TF1. Un autre nemesis, Sandman, débarque, après avoir été retconé en « véritable assassin de son oncle » pour rajouter de la proximité. Comme un peu tous les méchants version Raimi, sa vie est un pathos continuel (bouh ma fille à soigner, et les docteurs sont des escrocs qui prennent chers => voir Yamakazi). Victime d’un incident nucléaire alors qu’il passait par là (bon dieu, le rôle positif des innombrables accidents nucléaires dans les années 60), il se transforme en sable. Ah et le new Goblin jr débarque aussi. Et le pire, c’est que la mayonnaise prend, le scénario faisant une jonction bancale entre ces 3 ennemis, avec quelques trous scénaristiques fous (Parker trouve le point faible du Symbiote par hasard ?). Mais pour une histoire en triple couche, ça reste suffisamment clair pour que tout le monde comprenne.
Les scènes d’action sont vraiment surboostés par rapport aux films précédents, et bénéficient sur presque tous les plans d’une gestion cohérente et réussie du placement du corps humain. Il y a clairement plus de maîtrise. Alors évidemment, l’idée de Gwen Stacy arrive bien trop tard (casting idéal pour MJ dans sa couleur naturelle, en plus), Kirsten est convaincante comme une pub « Madrange mon jambon star ». Spider-Man 3 sera celui du too much, de Parker qui se met à faire le bad boy pour plaire aux meufs. Mais bizarrement, plutôt que de modifier comme il le faisait précédemment, Raimi donne vraiment l’impression d’avoir tenté de garder un maximum. Un équilibre bizarre plein d’autodérision. Spider-Man 3, donc, l’actioner – teen movie de l’été. Ce n’est pas un titre de noblesse, juste un label qualité entertainement + popcorn.
Attention exclu, au lieu d’une illustration, j’vous ai préparé un film du super ami des enfants, Tchelovek Pauk. Son premier tube !
300
Mar 19th
L’adaptation des œuvres de Miller continue, enfin celle qui date d’avant qu’il soit devenu fou. Ca fait maintenant quelques années qu’il a un fusible qui a lâché, basculant dans une paranoïa d’anar de droite. Son Jésus et son Batman Vs Al Quaida (pas encore sortis) font autant flipper que son Batman qui veut faire bouffer des rats à Robin pour « l’endurcir ». Il fait désormais du comics humaniste, mais à couilles. Son positionnement sécurito-humaniste à la con le placerait sur le créneau Chevenemento-villièriste. 300 version papelard, à l’époque, était une fresque beaucoup plus neutre (très fortement inspiré de 300 spartans, le péplum de 1962), où la sexualité était implicite entre les soldats qui arboraient tous une nudité frontale. L’adaptation ciné leur a collé un slip en cuir improbable. Le roi Leonidas part donc avec 300 gonz surentrainés se battre contre les envahisseurs perses devant lesquels il a refusé de se soumettre. Sa femme attend son retour. Dans le bouquin, elle a un rôle incongru, du genre « reviens chéri, je te préparerais des cookies pour ton retour », là, elle mobilise tout Sparte, lutte contre un traitre envers sa patrie (rajout). Toute la Grèce aura été bricolée sur blue screen. Les ninjas barbares turkmènes aux noms d’envahisseurs de X-Or se jettent sur le mur implacable des spartiates qui les envoient valdinguer comme dans un jeu vidéo tout en alignant les catchlines de la bédé, habilement foutues dans la bande annonce multi-youtubisée. Pour bien adapter du Miller, il faut y aller de manière forcé, parfois non-subtile, over-the-top. Paradoxalement, le meilleur film à la Miller était jusqu’à présent Gladiator, avec les répliques too much de Maximus face à la guerre ou dans l’arène, une recette remixée ici à la sauce hard rock. Plus c’est fou et radical, plus ça marche. Légèrement mis à mal par son amourette à la noix, 300 vole haut-la-main le titre de film de geek du moment, absolument irregardable si on a plus de 35 ans ou qu’on ne sait pas comment se lit une bd, tout en se permettant d’être bien moins con et guimauve que Troy. Le coup de génie, c’est quand même d’opter pour un écossais avec un pur accent du cru pour jouer un chef de guerre grec. Tellement gros qu’on est dedans. On aurait presque envie de s’engager.
(A ne pas manquer, le générique de fin qui reprend des passages clefs de la bd de manière assez somptueuse avec des couleurs à la Varley.)
Rocketo
Jun 9th
Je me dis, je parle pas assez de lectures, manque de temps tout ça. Donc c’est avec un peu de flémitude que je ressors quelques lignes écrites pour un comics qui me tient à coeur:
Un jour, je demandais conseil à un ami sur comment compléter efficacement une commande Amazon. Mister Nix me link alors Rocketo en me disant « Ton prochain comics ». Devant l’impérativité du conseil, un click et l’achat est entériné. Rocketo arrive, et là, c’est le choc. Crée et dessiné par Frank Espinosa, un ancien de Disney et de Warner Bros (Tiny Toons), ce premier Tpb (trade paperback) raconte l’histoire épique d’un jeune garçon. Quelques couleurs, un peu d’encre noir bien placée, et c’est un vibrant hommage au Golden Age, aux comics d’aventure des années 30 et 40. Un monde d’aventure, de voyages maritimes, un univers multiracial où grandira Rocketo Garrisson. Il est un mapper, une race d’hommes dotés de pouvoirs cartographiques et télépathiques. Il peut retrouver son chemin où qu’il aille, une espèce de conscience cosmique qui ne serait rien sans la force et le courage propre aux explorateurs. L’histoire de Rocketo prend aux tripes. On pourrait croire à la vue du style énervé d’Espinosa que c’est fait à l’arrache, mais non ! Le concept a parfaitement été pensé, l’histoire calibrée. On pense à Flash Gordon, à Moby Dick, on se souvient de Swift, du voyage de Gulliver, on suit le jeune garçon qui devient adulte dans un monde néo-retro, rempli d’hommes-poissons, de marins chiens, et de héros courageux et charismatique comme dans le Superman des frères Fleischer. Il est un peu tôt pour le dire, mais j’ai mon comics de l’année. Lisez Rocketo, c’est fabuleux.
Com-Robot