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Preview Avengers Prime N°3
Sep 3rd 11:04

Dans les Dents 14 avec Leonardo da Vinci en Jetpack
Aug 10th
Respecte les règles, bon sang !
Amazing Spider-Man 639 continue de nous expliquer l’histoire du pacte avec le Diable (enfin Mephisto) qu’a conclu Peter Parker. Où l’on apprend qu’en fait, c’est Mary-Jane, en véritable Eve qui a conduit Parker à croquer dans la pomme. C’est vraiment un comics bizarre. D’une part, il nous explique en détail quelque chose qu’on n’a pas forcément envie de savoir (on a accepté que le monde de Peter se soit magiquement transformé après son pacte, point), mais en plus, dans ce présent numéro, les deux ex-amants se souviennent de quelque chose qui ne s’est pas passé (puisque la réalité a littéralement changé). De là à apprendre qu’ils ne sont pas mariés parce que MJ voulait des enfants mais que la vie dangereuse de Peter ne le permette pas et surtout que MJ ne veut pas d’enfant en dehors du cadre du mariage… Les bras m’en tombent. Quesada, tu veux vraiment t’en sortir avec cette excuse bidon ? Sérieusement ? Cet arc venu trop tard (et c’est sans doute fait exprès, pour faire retomber la pression) a l’air d’un mot d’excuse général, mais le genre naze que tu bidouillais toi-même, à l’école. Il y a tellement de faille que ce n’est plus la peine de continuer, tout le monde comprend que tu pipotes. Exaspérant. Le dessin est joli, ceci étant.

Flash, juste une spéciale en passant pour Hellboy, deux titres dans les bacs en ce moment : The Storm et Baltimore. Une nouvelle loi vient de passer : si tu n'aimes pas Hellboy, tu risques d'être déchu de ta nationalité.
Captain America 608 prend une tournure assez cool où Bucky (le nouveau Captain) se fait outer. Ou comment les américains découvrent que leur nouveau héros est en fait le sidekick de Captain America passé à l’Est après un lavage de cerveau en bonne et due forme. C’est un peu comme si tu votais Sarkozy et que tu te retrouves avec Besancenot. 100 Mega Shock. Bonne lecture.
Avengers Prime 2 continue les aventures de la trinité Captain America/Thor/Iron Man (en images ici) à la découverte de mondes asgardiens. Tandis que Stark fait le mariole, Thor frappe et Captain America trouve le temps de faire un peu de sexy time avec une fille à la peau bleue et les oreilles pointues. Comme tout le monde le ferait. Parfois, c’est rassurant de lire un comics assez simple, qui sait où il va. Alan Davis assure au dessin alors que le choc des cultures (Bendis et son blabla légendaire) n’était pas gagné. Petit truc, trois fois rien mais le genre de truc Airfwolf: Steve Rogers arrivé tout de noir vêtu comme Ardisson, enfile une côte de maille qu’il a pris sur le corps des trolls qu’il a défoncé précédemment. En plus d’être -heureux hasard- à la bonne taille, elle a quasiment la même gueule que son uniforme de Captain America, reflet de l’étoile inclus Ça, c’est le détail qui tue et qui fait zizir.
Pick of the Week
Batman Odyssey 2 dans lequel je suis enfin rentré. Il faut le prendre un peu entièrement, comme quand tu rentres dans une secte (j’imagine) avec Neal Adams en grand gourou. Parce que c’est un plaisir sans nom de voir un mec de 60 ans qui dessine un Batman aussi…
Neal Adams nous offre une ride de Batman qui raconte “une bonne histoire” à Robin. Pour l’instant, ça te narre l’histoire en ellipse, c’est très habile et un peu dérangeant. Je veux y croire.
Maintenant, trêve de plaisanterie. On va parler de ce qu’il y a de mieux chez Marvel en ce moment, c’est à dire Jonathan Hickman. Il a repris Fantastic Four depuis quelques mois déjà et vient de commencer une série baptisé S.H.I.E.L.D. Et les deux sont awesome au plus haut point.
Ce qui est vraiment kiffant dans ce Hickman-verse, c’est que ses titres semblent écrit avec un plan, une ambition d’ensemble, un peu comme ce que fait Grant Morrison. On peut tout lire séparément mais on ne comprend vraiment les MacGuffin qu’en lisant la totale. Puis en les relisant encore. Hickman a un feuille de route et des fils scénaristiques qui se tissent et qui s’entretiennent. Ça fait longtemps qu’on n’avait plus eu ça chez un gus Marvel (à part Hercules), surtout par un mec qui fait ça tout seul.

Une salle remplie de Reed Richards... c'est mieux qu'un hall plein de Frédéric Lefebvre venus d'une réalité alternative... Oh oui...
L’autre truc vraiment appréciable chez Hickman, c’est qu’il redonne aux Fantastic Four ce côté un peu fou et wacky qu’ils se devraient d’avoir, faisant oublier l’horrible run de Millar et de Brian Hitch qui le précédait. Un exemple : au cours du premier arc, Reed Richards s’engage au Council, un consortium encore plus puissant que LVMH et l’Oréal réuni, composé uniquement de Reed Richards d’univers parallèles Fantastic Four est un titre qui a besoin d’idées un peu folles et saugrenues pour marcher et celle-là est particulièrement tartinée. Le reste des numéros flirtent avec le techno blabla scientifique cool, l’exploration d’univers zarbi, le développement des personnages et surtout (un classique) la visite d’un gosse Richards adulte, venu du futur.
Côté dessin, c’est Eaglesham qui assure le début, canalisant à fond Jack Kirby (pas que pour les gueules et les épaules carrées, hein) tout en lui donnant un petit côté moderne (remember, Ladronn). Puis il cède la place à Neil Edwards, un peu moins heureux en Brian Hitch noob, mais ça passe. Hé, pendant des années j’ai snobé Ivan Reis en le prenant pour un sous-Hitch alors qu’il s’est complètement transmuté aujourd’hui. Jamais dire jamais. On passera bientôt à Steve Epting (merveilleusement réinventé sur Captain America) tandis que les couv sont toujours assurées par Alan Davis (le mec qu’on voudrait avoir à l’intérieur du bouquin, en fait). Mais de toute manière, on est là pour le Hickman show, le mec à suivre chez Marvel.
Ah oui et S.h.i.e.l.d ? Encore plus fou. Il s’agit d’une organisation secrète formée depuis qu’Imhotep a repoussé les invasions extra-terrestres Brood. Genre en 2620 avant JC, pas la peine de retenir, ce fait historique ne tombera jamais à Questions pour un Champion. Puis l’organisation a continué son œuvre suivant les besoins des invasions, avec des membres illustres comme Newton, da Vinci, Galilée… Plein de beau monde jusqu’à nos jours où le jeune Leonid va découvrir que sa famille est mêlée jusqu’au cou dans ce S.h.i.e.l.d.
Je ne connaissais pas Dustin Weaver au dessin qui est un régulier des bd Star Wars. Son boulot est juste meeeeeerveilleux. Alors ouais, c’est vrai, il y a quelques erreurs historiques à commencer par Leonardo Da Vinci qui voyage dans le temps en jetpack. Et puis je sais de source sûre que qu’Isaac Newton n’a jamais été forcé d’avoir des relations sexuelles avec une femelle extra-terrestre, qui plus est très vilaine (pas de pics pour garder cette page SFW). Il y en a un paquet comme ça. En plus des pointilleux d’histoire (surtout, les mecs, n’essayez pas Assassin’s Creed 2), S.H.I.E.L.D peut agacer un peu en retconnant le monde Marvel, en faisant apparaitre Galactus dans la renaissance florentine et les Celestials durant la dynastie Han. Mi-2010, on a besoin d’un peu de wouha “over the top” et S.H.I.E.L.D nous balance exactement ça. 3 numéros seulement pour l’instant, mais totalement airwolf.

Dans les dents X
Jul 13th
Tellement de bons comics cette semaine qu’on va commencer le moins emballant.
X-men… Le maxi crossover Second Coming s’est fait spoiler sur sa fin. Un fan en colère ? Un employé désabusé ? Un artiste imprudent ? Même pas. Par Marvel. Ouais, c’est naze de se spoiler tout seul, hein. En fait, X-Men, une nouvelle série, sans adjectif, devait voir le jour après ce gros clash des familles qui durent depuis 14 semaines. Wow, super événement, pas vrai ? Mais le chapitre final, le 14, a pris une semaine de retard. Du coup, X-men N°1, lui, arrive à l’heure. Et son pavé d’intro / résumé commence par “They’ve now been welcomed back to the city (of S.F) on the bay and have seen the dawn of a new heroic age. It looks like the X-Men may finally find peace”. En un simple blurb, on comprend qu’on s’est un peu mangé 14 numéros plus les spinoffs pour rien, Second Coming n’aura rien réglé des problèmes qui plombaient la gamme. Que du vent. A la fin de ce premier numéro, topo complet de tous les changements pour toute la gamme, histoire de vraiment se spoiler la gueule. On a rarement une pareille boulette depuis The Return of Captain America dont l’épilogue est sortie un mois avant le 6ème et dernier numéro. “Oups, sorry.”
Oh le chapitre 13 comporte quand même la mort d’un personnage clef du monde X, un peu moins gratuitement que Nightcrawler. Il s’agit de…
Presque dommage de confier ça à un artiste comme Mike Choi, le mec attitré de X-Force, spéciale du fondu noir sur noir sur dessin mou. Mais ça passe. Et comme prévu, Hope se dévoile enfin, un pouvoir oméga puissant, du genre “phœnix” et compagnie. Told you. Enfin je m’en fais pas pour le perso disparu de la semaine. C’est pas la première fois qu’il meurt.
Ah et cette nouvelle série… Un dessin passe-partout pour Gishcler un auteur à qui l’on doit surtout des romans de vampires. Du coup, connais pas vraiment. Jubilée, toujours powerless depuis House of M, est infectée par un individu qui explose devant elle, l’éclaboussant de sang. Oui, ça peut paraitre absurde, un vampire-commando-suicide. Mais on me souffle qu’il y a un vampire dans Secret Story donc why not ? Les X-men vont se retrouver face à une épidémie vampirique massive. Même Roseline Bachelot ne pourra l’endiguer. Les X-Men ontt déjà affronté Dracula dans les années 80, Storm ayant même une expérience de vampire, ce qui nous vaut pas mal de wink wink.
La thématique “vampire”, elle ne coule pas de source, sauf si c’est pour surfer sur le succès de Twilight. Il n’y a rien vraiment là-dedans qui n’aurait pu être traité en mini-série ou même dans une des… 3 autres séries ongoing de X-Men (Uncanny, Legacy, Astonishing). Avait-on vraiment besoin, d’un point de vue créatif d’une nouvelle série qui ne fera jaaaaamais des millions d’exemplaires comme Jim Lee et Claremont ? Bon, je fais le naïf : non, pas vraiment besoin, mais je laisse sa chance.
A noter la campagne de promotion au slogan involontairement hilarant :
Je n’avais pas vu arriver Scarlet. Une nouvelle série de Bendis et propulsée par un Alex Maleev, revenu en forme après une espèce de passage à vide. Une nana “cheveux rouges et court”, jolie, à fort caractère va tout faire pour venger son petit ami, probablement abattu par un flic de Villiers-Le-Bronx.
Adorateur du transpercage du 4th wall, tu vas kiffer: Scarlet te parle dans les yeux tout du long, commentant sa vie dans des suites d’images, snipé vite fait à la Amélie Poulain. Dans le blanc des yeux, elle te parle pour t’engager dans son combat. Non, rassure-toi, rien de mort-moi-l’neud, plutôt du genre “expérience de la vie et du sexe”. Du “moi j’t’explique la vie, gros !”
C’est probablement le meilleur début qu’ait écrit Bendis ces dernières années, bien au dessus des récents Avengers ou New Avengers. Grim & gritty, ça, il sait faire. On en est même dégoutté: pourquoi un mec qui fait des comics réussis comme Scarlet perd son temps à écrire du super-héros,si ce n’est pour le pognon. Ok, j’ai ma réponse.
Deux nouveautés importantes qui auront forcément le Dans les Dents le moment venu :
Batman Odyssey par Neal Adams, tout seul. Batman débutant, qui se prend une balle dans le bras. Qui se traite d’imbécile. Et qui surtout utilise des guns. C’est une version très libérale de Batman par Neal, un méga conservateur. Vraiment mystérieux.
Shadowland 1, le début d’un nouvel arc de Daredevil. Comme tu le sais sans doute Matt Murdock, encore une fois acculé par ses ennemis, les drames et les factures EDF a complètement quitté la société et la légalité en devenant le leader de The Hand, le clan de terroristes ninjas fous. Ouais, c’est aussi cool que ça en a l’air, de voir Daredevil essayer de redresser ces gueu-din ninjas pour en faire une gentille assos’ d’agents de sécurité RATP. Il inquiète ses amis, forcément, tandis que de vieux ninjas de The Hand complote contre ce chef peu orthodoxe qu’est Daredevil, ce qui fait de ce clan ninja le groupuscule le plus proche idéologiquement parlant du parti socialiste. A suivre.
Young Avengers est devenu Avengers The Children’s Crusade. “La Croisade des enfants” plus vendeur que de recommencer à Young Avengers n°13 ? 5-6 ans après le run et la réussite surprise d’Allan Heinberg et de Jimmy Cheung, rien que ça. A l’époque cette série trompeuse avait réussi son coup en nous vendant des personnages tout nouveaux, ripoff pas très fut fut des icones Marvel, tous sans lien visible avec leurs homologues. Jusqu’à ce qu’on découvre qu’en fait, non pas vraiment. Eli est le petit-fils du premier Captain America (le black, you foool), Stature est la fille d’Ant-Man, Vision is Vision tandis que Wicann et Speed seraient les enfants de Scarlet Witch, celle qui sur un coup de folie a quasiment fait disparaitre le génome mutant de la surface de la Terre. Scénario laissé en suspens pendant 6 ans alors qu’il est genre un peu crucial quand même (je n’ai jamais vraiment aimé l’idée que Scarlet Witch soit devenue folle par la disparition cosmiques de ses mômes. Enfin on le serait à moins). Et pour commencer, c’est Wicann, le magicien qui inquiète ses partenaires et les Avengers titulaires avec sa sorcellerie qui monte à la tête. Bon.
Gros hic, le comics commence par un mot d’excuse pour les erreurs de continuité de cette série qui commence. Depuis 6 ans qu’elle est dans les tuyaux, elle se présente à nous avec un Captain America / Steve Rogers d’avant Civil War, une vieille armure d’Iron Man ainsi qu’un Magneto fringuant et conquérant alors qu’il se trouvait le mois dernier sur un lit d’hôpital d’Utopia X. On nous promet que ça finira par retomber sur ses pattes à la fin.
N’empêche, c’est du super-héros traditionnel et respectueux, qui fait bon usage du background du monde Marvel. Et le dessin de Cheung nous rappelle à quel point il devrait dessiner plus souvent.
Pick of the week, X-Women un authentique comics soft-porn dessiné par Manara. Et tu sais à quoi t’attendre de la part du mec qui a fait “le Déclic”. Et si tu connais pas ce classique de la bédé porno, bah tu peux pas test.
Sorti il y a un bout de temps en Italie et ailleurs, Manara se fait épauler par Claremont qui lui file littéralement des friandises à dessiner. Comme dans un porno, le scénario, tu t’en fous, on est juste là pour admirer les scènes qui s’enchainent selon les thématiques. Cul autour de la piscine de la villa, scène lesbiennes, SM, orgie, tout y est. No explicit sex, forcément, hé, mais c’est vraiment un cadeau pour tes yeux. Et comme j’suis cool, je fais croquer les petits d’mon quartier :

Les filles, ça fait des teufs sur les yachts deluxe de Bolloré dignes de clips de rap. "BIATCHS" ajouterait Snoop. "Ahlala qu'est-ce qu'on attend"
J’adore Manara. J’aime sa manière de dessiner des femmes heureuses et sexuelles que je pourrai regarder tout le temps, comme les journalistes qui font le JT sur LCI et ITV (qui ne sont finalement qu’un proto-casting à soft-porn, non ? Regardez tous les mecs qui font des caps d’elles sur Internet ! )
Pick of the week 2, moins cul. Batman & Robin 13. Avec un interrogatoire qui TUE. Joker, qui a bien sûr compris que Batman est mort, est devenu l’ombre de lui-même et agit de manière passablement illogique. Robin a deux mots à lui dire. Regarde Joker, il comprend avant qu’il ne soit trop tard.
Meilleur déballage de barre à mine EVER. Histoire de se dire semaine pro’, même bat-chaine !

Dans les dents 5 avec des morceaux de Socrate dedans
Jun 8th
Dans le guide du routard d’Asgard, il était pourtant stipulé…
de ne pas rentrer dans une taverne remplie d’orques en affirmant que t’es un pote de Thor. Wrong. Wrong. Wrong idea, Steve Rogers.
Petite semaine, hé ouais ça arrive. Heureusement, car toutes mes forces séquentielles sont passés dans Batman XXX. Go figure.
Du coup, on va commencer par quelque chose d’authentiquement bien, la bédé qui tue. Le cadeau que tu peux faire les yeux fermés à toute personne de bon goût.
Ce n’est techniquement pas une news mais plutôt une vieille commande Amazon que je me gardais pour un bon jour de printemps. Asterios Polyp est l’œuvre de David Mazzucchelli. Pour resituer le mec, c’est l’auteur de deux des meilleures comics de tous les temps, à la grande époque de sa collab’ avec Frank Miller. Daredevil : Born Again et surtout Batman : Year One qui est non seulement la meilleure histoire de Batman POINT, mais qui contient carrément une de mes cases de bande-dessinés préférées, celle où Batman dégomme the one who…
Mais après deux authentiques chefs d’œuvre, il s’est retiré. Si je recevais 5 centimes à chaque fois que j’ai offert ces deux bouquins, j’aurai mon propre immeuble à Levallois-Perret avec mirador et DCA pour la déco.
Asterios Polyp donc est son premier graphic novel. Attention, un vrai, pas le terme relou que les markéteux ont inventé pour ne pas dire comic ou comic books “Watchmen/Batman/Kick Ass, based ont the acclaimed GRAPHIC NOVEL” hérisse mes chakra d’une force… Et pour le coup, même Alan Moore me soutient là dessus. La couv’ intérieure précise bien qu’il s’agit de son premier avec une pointe d’ironie.
On va se la jouer simple. Asterios Polyp est un mec qui se prend l’essentiel de “A Serious Man” dans la gueule. (note to self : penser à en parler, grmmf). Sa maison est foudroyée. Il a juste le temps de s’en tirer. Le chaos. Sa vie d’avant, elle était simple : précieux et hautain, Asterios est un paper architect, ces mecs qui connaissent tout de la théorie du batiment mais qui n’ont jamais vraiment construit de maison. Comme un mec qui a appris une langue mais qui ne l’a jamais parlé, en vrai. En toute logique, il est devenu prof. Le voilà à 50 ans, il a tout perdu. Une dernière pensée pour sa femme (qui l’a plaqué il y a quelques années) et il part, aussi loin que l’emmèneront les quelques dollars qu’il a encore en poche. Il s’improvisera néo-garagiste dans le premier bled venu.
Et toi, lecteur, tu vas sa nouvelle vie, entrecoupé de flashbacks, de trips incroyables, de rêves et de pensée théoriques qui virevoltent aussi surement que ses angoisses.
Alors ouais, Asterios Polyp est certainement plus dense et profond que la plupart des comics dont j’ai l’habitude de parler ici. Ou tout du moins il est dans le top tier. Mais sans rentrer dans les grands mots théoriques ou invoquer Aristophane, il procure des plaisirs assez simples lorsque ses pages se mettent à se décoder sous tes yeux. Va falloir un peu d’effort parfois. Un traitement, une référence, un symbole ou une allusion, plein de couches de lectures. Mais l’essentiel, c’est la vision géométrique du monde d’Asterios qui s’applique partout, jusque dans sa propre philosophie de vie.
A vrai dire, j’avais préparé des tas de notes en le lisant et le relisant. Et en fait, j’ai ressenti des choses qui sont plutôt de l’ordre du trip sensuel et symboliste. Asterios est tout simplement une oeuvre inadaptable au cinéma tant elle manipule les codes de la BD Alors aux chiottes les idées Je t’ai choisi quelques pages, ça et là, mais c’est vraiment une expérience à se faire, d’une traite, pour en ressentir la force et la tendresse. Difficile de dire comment quelqu’un peut réagir à ça. Peut-être qu’on en ressort agacé comme d’un film de Desplechin. Et pourtant, Asterios Polyp est exigeant, racé. C’est puissant et imaginatif comme du Eisner grande période. Passionnant. Chef d’œuvre ou juste une histoire intello bien goupillé, j’opte sans hésiter pour la première réponse. Comme quoi, je ne conseille pas que des trucs avec des coups de pied sautés. Must read !
De l’autre côté de l’univers culturel, X-Men Forever vient de s’achever. Enfin, juste le volume 1, tu en reprendras bien encore pour 25 numéros, non ? Alors expliquons ce concept bizarre. Remember 1991. Tu écoutais Come as you are. Ou alors Yannick Noah, Saga Africa. Ou peut-être R.E.M. Jim Lee et Claremont lancent X-Men 1, le “sans adjectif”. 8 millions de putains d’exemplaires, jamais fait mieux. Et pourtant Claremont se casse. Après 15 ans passés aux manettes, à rendre sexy Wolverine et des dizaines d’autres personnages qui ont fait la fortune de Marvel, les éditeurs lui ont pris le parti de Jim Lee qui, tel les cartouches Pokémon, avait séparé l’équipe en deux, Gold & Blue. Mais ils s’en sont mordu les doigts, les ségolinistes, quand il les lâcha presque aussitôt pour fonder Image.
Voilà qu’on rend les clefs à Claremont pour reprendre son propre X-univers comme il l’avait laissé en 91 et de faire les histoires qu’il avait envie de faire. En gros, Chris se la joue Conan Doyle, il revient dans son bac à jouets après l’avoir laissé Sherlock pendant quelques années. C’est vraiment bizarre de voir ces X-men qui ont encore l’uniforme “Jim Lee” d’il y a 20 (20 !) ans. Plus encore de voir le Nick Fury époque costard Armani, en aide stratégique des X-men.
Impensable de croire que le contenu de Forever était prévu depuis 20 ans dans un calepin. Dès le début, Wolverine meurt. Ouais spoil, oké, mais c’était déjà sur les couv depuis plus d’un an. C’était le truc un peu évident si tu veux mettre les bases d’un bon monde imaginaire, tu défonces les plus costauds. Et puis on apprendra que les X-men sont tous appelé à mourir à cause d’un phénomène baptisé le “Burnout”, ce qui les fait mourir jeunes. Un peu comme Secret Story, mais sans la TV.
Claremont s’amuse. Il renomme Gambit en Remy Picard (il n’avait pas eu l’occasion de le faire, viré trop tôt), il inverse les pouvoirs de Rogue et Nightcrawler et fout un personnage inimaginable à la tête de son Consortium. En gros, il brasse les thèmes et des idées qu’il a déjà développé des dizaines de fois (allez, je t’en balance quelques unes : Kitty murit encore, Ororo qui rajeunit… encore ?). Et pour les fanboys, la continuité s’urine un peu dessus puisque Cable n’existe même pas, n’ayant jamais contracté le technovirus. Il y a quelques bons moments comme les retrouvailles de famille Summers et le voyage en URSS où Colossus est devenu un héros d’état, camarade. Chouette ! Des X-men meurent tandis que Sabertooth perd la vue puis un bras, avec un acharnement qui fait penser au Black Knight des Monty Pythons. Sans spoiler l’essentiel de la fin du premier volume, Xavier va décider de partir rejoindre l’empire Shi’ar, le genre de trucs qu’il a déjà fait des millions de fois. Il y a ça et terminer paraplégique puis retrouver l’usage des jambes. En alternance. Marvel donne l’impression de vouloir créer une niche de nostalgie en sortant une mini-série X-Factor Forever juste à côté. Mais au fond, c’est comme le retour de NTM. Une fois l’annonce passée, tout le monde s’en tape, non ? X-men Forever est un monde imaginaire, oui, encore plus que d’habitude, et j’imagine que les fans de Claremont s’y retrouveront. Et encore, ceux d’avant les années 90 qui lisent encore des comics. Le volume 2 a l’air prometteur avec un X-men Vs Avengers à peine teasé.

Le seul truc qui puisse m'énerver chez Alan Davis, c'est son dessin intermédiaire de la Classic Armor d'Iron Man AVEC DES DENTS. Qui lui donnent en 2010 un côté creepy
Enfin un petit mot sur Avengers Prime 1 (l’image “dans les dents” de la semaine) qui est l’aftermath de Siege. Le prime désigne la trinité Marvel, à savoir Captain America, Iron Man et Thor. Qui vont commencer, sur les ruines d’Asgard, à discuter de qui avait raison ou tort durant la Civil War. 3 pages pendant lesquelles j’ai cru qu’on était reparti dans une Bendisserie, à savoir des gus qui causent et qui causent. Alright already ! Le tout sur du magnifique dessin d’Alan Davis, le bon gros gaspillage. Et puis non, Thor séparent Bachelot et Rama Yade et les emmène dans une cave d’Asgard. Le rainbow bridge, celui qui fait le lien avec Midgard, est brisé, il y a péril en la demeure. Et puis soudain, tourbillon cosmique et les trois héros sont emportés dans un des neuf royaumes d’Asgard. On devine qu’ils se réuniront contre des mauvais dieux asgardiens pour le numéro 3. En attendant, Tony Stark répare son vieux modèle d’armure avec une boite à outil de secours -super cool-, Cap se bastonne tandis que Thor se retrouve à Vanaheim avec ses propres problèmes à la clef. Encore une femme. Quelques petits soucis ça et là quand même. Tony parle à son vieux modèle d’armure, comme si c’était ce qu’il avait l’habitude de faire. Bon. Mais le plus idiot, c’est Captain America qui rentre dans une taverne remplis d’Orques, Goblins et de Jean-Luc Mélanchon et qui dit bien haut bien fort qu’il est ami de Thor. Suis une baston gigantesque. Ce n’était pas très malin. Mais qu’est ce que j’en sais moi, j’y ai jamais foutu les pieds à Asgard. Cap, lui, il l’avait sur son pass Navigo durant ses grandes années Marvel. Malgré tout cela, c’est sans doute le meilleur titre qu’ait pondu Bendis depuis très longtemps. Je m’attendais à un massacre, au clash de style entre le dessinateur old school élégant et racé comme Alan Davis et Bendis le tchatcheur brooklynien qui s’écoute un peu trop écrire. Ça va pour c’que c’est. Et puis regarder des pages dessinées par Alan Davis peut suffire à faire le bonheur, un mec qu’on ne voit pas assez.
Ow et j’ai lu le fameux “pire comics du monde”. Justice League : The Rise of Arsenal n°3. C’est vraiment aussi nul qu’on le raconte. Je sens qu’on va bien s’amuser.

Dans les dents 3 : Special “Brightest Day”
May 25th
Toi aussi, tu feras “Unnnhh!!” si tu te prenais un coup comme ça…
C’est une semaine spéciale “Brightest Day” donc pour me préparer, j’ai mangé 5 fruits et légumes par jour, fait un peu d’exercice, commandé du tofu sauté aux légumes chez mon chinois préféré qui me fait “MERKI” après chaque commande. Voilà, je suis de bonne humeur. Eus-je été plus avisé d’en prendre une double ration car maintenant, The Avengers #1. Faut bien en parler.
C’est l’histoire des MÊMES mecs qu’avant. Pas de nouvel arrivant, à part le nouveau gars qui s’annonce. Ce devrait être Marvel Boy dans son nouveau costume cheumo. Ce qui nous fait qu’une seule nana dans le groupe, plus Maria Hill. Qui est passé du strict au kawaii choupi pour finir en Brigitte Nielsen des années 80. Si votre truc, c’est les triangles amoureux, optez plutôt pour Birds of Prey.
Avengers 1, un comics où rien ne se passe. Même pas vraiment du character développement. Hawkeye redevient Hawkeye “parce que”. Juste le temps de faire un joke. Un comics de get together de héros (le maitre mot de la semaine).
Dans toutes les relaunchs, c’est sans doute un des plus faibles. On est loin d’un Thor 1 (déjà dessiné par Romita à l’époque, qui nous arrachait la rétine avec une baston titanesque). L’Avengers 1 par Perez et Busiek, incroyab’ de fan-boyisme mais tranquille, ça passait. Soyons clair, il n’y a besoin d’avoir une galaxie qui explose à chaque page dès le premier numéro pour partir sur de bonnes bases. Mais là, on est dans le gornicht. Le walou. Ca passe de catchline en catchline en tournant en creux. Bendis se donne du mal pour changer son style, ça sent, il sue à grosse goute pour faire une équipe de super-héros tradi qui ne se retrouve pas à poil dès le 3ème numéro. Sa vraie première tentative en 7 ans. Ça patine mais rendez-vous pour le bilan, dans 6 mois.
J’ai promis de parler de comics DC. Donc je me suis refait tout Blackest Night pour être à la page. J’avais arrêté en cours de route à peu près au moment où le zombie cadavre de Batman recrache une black ring. Bizarre ? Si t’es pas au parfum, voilà : DC a lancé son Marvel Zombie mais en plein dans sa continuité. Les trucs atroces qui s’y passent ne comptent pas pour du beurre (on verra que non à la fin). Du gore par kilotonnes dans un cross-over géant de 8 mois. Dire que je n’ai pas aimé est un euphémisme. A un moment, Wonder Woman récupère les pouvoirs de Star Sapphire parce qu’elle incarne l’amour ou un truc comme ça, ce qui la transmute en… les mots me manquent.
Et tous ces mecs qui, au fil des pages, parlent de manière si maladroite de White Power pour vaincre la terreur de la “blackness”. En fin de compte, une dizaine de personnages (casual lecteur, à part Aquaman, tu ne les connais sans doute pas, attention image spoiler de la fin de Blackest Night) ressuscitent parce que… ils le voulaient vraiment… La fin de Lost me parait presque organiquement honnête à côté de ce merdier. D’habitude, je suis bon client des clashs cosmiques, celui-là se déroulait vraiment trop près d’une pierre tombale. Absurde.
Mais toute la noirceur -très rapidement résumée, je le concède- ne fait qu’annoncer “A Brightest Day” de DC. Il est d’ailleurs étonnant que DC et Marvel (voir Dans les dents 2) se lancent dans les comics cool et optimistes en même temps, comme si TF1 et F2 passaient le même soir du Patrick Sebastien. “IL FAUT FAIRE LA FÊTE !” Désormais, on est heureux par décret, ratifié par logos bricolés sous photoshop, le tout certifié par huissier.
La première série, c’est Brightest Day, dans le texte. Qui t’oblige de passer par la case numéro zéro sinon tu piges que dalle. Mais bon, Oké. Et ça commence par une planche où l’on voit un oiseau qui tombe de son nid pour percuter une pierre tombale. Mini-gerbe de sang. Les “jours heureux” de Brightest Day commencent bien. Je vous fait grâce des scans. Le gros du plot, c’est justement pourquoi cette poignée de mecs est revenue à la vie. A un moment, des pirates des mers menacent physiquement et sexuellement un enfant tandis qu’Aquaman a peur d’aller dans l’eau. Olalala, je sens que les journées vont être Brightest avec ces gus.
Justice League Generation Lost nous parle de Maxwell Lord, un des ressuscités. Maintenant, il a un peu moins peur de la mort. Forcément. Been there, done that. Et il a un plan que ses anciens co-équipiers vont essayer de contrer. Un Get Together comics, mais où il se passe des chose. Malgré son côté “Penance”, Maxwell Lord est un nemesis assez cool dont on ne sait pas clairement s’il essaye de se racheter ou s’il veut revendre ses actions Adidas pour se faire une super culbute. Un bel enfoiré, c’est certain. Et visuellement, même en se contentant de quelques breakdowns gribouillés par fax, Keith Giffen est toujours aussi classe.

Flash lit en hyper-vitesse l'intégrale de Bernard Werber et de Guillaume Musso pour tout recracher ensuite. Il oubliera aussitôt.
Dans la collection “les relaunchs des jours heureux”
Flash qui prend une tournure un peu “Silver Age” avec le retour de Barry Allen. Celui qui fut “le mort le plus classe du monde des comics” pendant 20 ans, est reviendu du pays des morts l’année dernière, banalisant encore un peu plus le cycle de la vie. Mais depuis, on l’a vu plus haut, les résurrections se font par paquet de douze, comme les œufs au Franprix.
Je ne suis pas convaincu par l’intérêt de faire revenir ce mec emblématique d’un autre temps. Wally West a fait ses preuves, il est devenu populaire et il n’y a pas vraiment de twist nouveau pour nous faire aimer Barry. Enfin si : il est chercheur/flic comme dans les séries de TF1. Et puis il est joueur, il fait le mec “très lent” pour ne pas se faire griller, limite maladroit. Sans que personne ne lui demande d’ailleurs où il était durant ses 20 années, sans prendre une ride. Barry Balaise.
Le dessin semi-retro de Manapul colle bien à l’ambiance générale, avec un côté anguleux limite Darwyn Cooke par moment. Geoff Johns essaye quand même de nous rappeler qu’il est le mec derrière Blackest Night avec des moments un peu gore, plus gratuit, tu meurs. Vraiment pas de nouveauté à l’horizon, mais si tu veux de la routine et des gimmicks Silver Age, le All New Old Flash est pour toi.
Pas un relaunch, mais enfin dans sa propre série. Zatanna. Regardons la première page ensemble.
Visiblement, elle va se faire vriller les fesses. Not. Après des années de guests, de featuring, Zatanna a enfin droit à sa propre série, chapeauté par Stéphane Roux (oui, français dixit les papiers de la préfecture) et Paul Dini, tricard DC depuis qu’il a quitté le monde du dessin animé Warner. Il aime Zatanna et ça se sent. Le côté cool du personnage repose sur son job : elle se la joue prestidigitatrice avec lapins tirés du chapeau et tout alors qu’en fait c’est une vraie magicienne. C’est drôle, assez dynamique, joyfull et sexy. A suivre.
Je passe sur Legion of Super-Heroes 1. Une All new Era, franchement ? Difficilement à dire, c’est more or less la même chose. On verra bien.
Birds of prey
Pendant des années la nostalgie des années 90 se résumait à Cable, le fils de Cyclops. Des gros guns, des épaulières immenses, des poches qui servent à rien, une cicatrice autour d’un œil, l’autre étant carrément lumineux et en prime, un pseudo qui n’a aucun rapport avec ses pouvoirs ou ce qu’il fait. Le bon vieux temps, quoi, quand Masterboy et 2 Unlimited étaient premier des ventes des “CD Single” (pour les plus jeunes, c’est cette petite galette optique qui ne contenait que 2 chansons, avant l’arrivée du mp3). A la fin de la décennie, ce fut le tour de Birds of Prey de marquer son époque de plein de gimmicks ridicules et bon enfant. A l’époque, on était plus tolérant. De jolies filles, des scènes éro-suggestives avec toujours une situation difficile pour une des héroïnes, se retrouvant généralement prisonnière dans une cave d’un némesis lambda. Pour schématiser encore plus, cette équipe de filles, c’était des ninjas en bas-résille, aidées par une Sophie (celle de l’inspecteur Gadget) en fauteuil roulant, aidée de son livre-ordinateur. Et la dynamique fonctionnait. Get Together comics de plus (on en est au 3 cette semaine ?), Gail Simone (l’auteur la plus vénérée de la série au début des 2000’s) sait bien écrire les émotions de filles avant qu’elles ne balancent des coups de pied sautés dans la gueule de vilains terroristes. La présence de deux mecs filles revenues à la vie dans Blackest Night semble être la seule justification du logo Brightest Day. A réserver à tous les keums que les années 90 ne font pas frémir de honte. Assumez votre guilty pleasure, les mecs.
J’ai tout de suite aimé Booster Gold quand je pris par hasard son comics sur un présentoir dans une épicerie lambda du Connecticut. J’avais 9 ans. Depuis, on s’est croisé plusieurs fois sans jamais vraiment retrouver le déclic. Ces nouvelles aventures sont l’occasion idéale pour un nouveau départ. Le héros le plus “bwa-ha-ha” (c’est son nom dans le milieu et son surnom sur la couverture) est repris par le tandem Giffen/Dematteis. Concept expliqué aux newbies : c’est grosso modo un mec avec l’humour looser tendrement ironique de Spider-Man mais avec des pouvoirs cosmiques et la possibilité de voyager dans le temps. Bourré de gag du genre ça.
Pick of the Week : DC Universe : Legacies
Exploration cool du Golden Age, accessible à tous, dans une série de 10 numéros où l’on nous promet une dream team de créateurs à tous les coups. On ne peut pas faire plus prometteur. En attendant Jose Luis Garcia-Lopez, J.H Williams III et Dave Gibbons et d’autres cadors du comics, c’est Len Wein à l’histoire et Andy Kubert et son père le légendaire Joe Kubert au dessin, avec backup story de J.G.Jones. C’est léger, superbe, avec cette vibe assez particulière d’un New York rétro gangsta-yid qu’on ne voit plus que dans les rééditions des classiques de Will Eisner. En plus Andy produit le meilleur taf de sa vie quand il est encré par son daron. S’il n’y en a qu’un seul à choisir cette semaine, c’est celui-là.
Bon je retourne analyser les parallèles entre la fin de 24 S08E24 et du dernier épisode de Koh Lanta.

Dans les dents 2 : Special “Siege”
May 18th
Oui, “GTT”. Mais parlons peu, parlons Siege.
Siege, c’est le nom du dernier cross-over de Marvel. 7 years in the making. 7 années depuis Avengers Dissassembled, émaillées par des mega-events pas toujours top. Remember :
- House of M, ou les héros sont transportés dans un monde alternatif où les mutants sont rois et Magneto leur Kim Jong-il.
- Civil War, ou les héros se battent entre eux pour leur statut judiciaire, un peu comme pour le Pacs mais avec des guns.
- Secret Invasion, ou une race extra-terrestre infiltrée sur Terre et qui finit par se battre au grand jour.
(Oui, c’est stupide mais ça s’est passé comme ça.)
Et puis il y a les mini-events genre Avengers Vs Dark Avengers et Dark Avengers Vs X-Men pour un gain de temps et de place. Ou Dark Reign, une ère entière. Ouais, carrément, ma gueule. Le monde Marvel est régit par ses événements qui font généralement mourir un ou deux persos de manière assez gratuite. Dans les comics, c’est ça le truc pour se donner de l’importance, un peu comme parler fort en soirée.
Mais Siege n’a pas vraiment d’idée directrice forte. Il fallait juste un prétexte à une baston générale dans laquelle on essayera de fourrer le maximum de gonz. Siege se déroulera au dessus d’Asgard (flottant au dessus de l’Oklahoma, c’est long à expliquer). Osborn, devenu le chef des armées, veut en découdre. Comme ça. Il se bricole un prétexte et part à l’assaut. En fait, l’élément déclencheur du conflit est absurde. Le pire, c’est que Loki et Osborn se vantent de refaire le coup de Civil War, genre “haha on a pas d’idée, alors on fait ça, ça avait bien marché une fois”. La phrase qui assume le manque d’idée. Pas de plan secondaire, du subtilité, Loki n’ayant même pas de motivation spéciale. “Loki, c’est le dieu des coups tordus, donc voilà, c’est tout”. Loki, Orangina Rouge, même combat.
Dès le deuxième numéro, on va comprendre qu’il n’y aura plus à tergiverser, Obama comprend enfin qu’Osborn est fou. Les Avengers partent au combat à Oklahoma / Asgard.
4 numéros, ça passe vite. Tant mieux, 7 ou 8 mois c’est trop, surtout quand il y a des retards. On peut dire ce qu’on veut sur la qualité globale des events Marvel, ils ont au moins l’avantage de ne pas vous forcer à lire les 573 autres titres liés par la même thématique. Ultime élégance, il n’y a vraiment que les titres Avengers qui soient concernés. Marvel n’a pas essayé de nous vendre du Power Pack : Siege ou des conneries du genre. Pas d’X-Men qui passaient justement des vacances là-bas. Ouf.
L’autre avantage, et pas des moindres, c’est Olivier Coipel. Qu’est-ce qu’il dessine bien, ce mec. L’armure classique Rouge et Or d’Iron Man, sous ses crayons, c’est complètement Airwolf. Du cheese-cake de classe internationale. Ce serait presque parfait si on lui donnait plus de chose à dessiner. Ouais, la baston, car c’est de ça qu’il s’agit, n’est pas vraiment “à l’ancienne” dans le sens réjouissant du terme. C’est plutôt “combien de connards pourra-t-on mettre sur une page” tout en zappant de scène en scène. Certains flows sont un peu discutables (le discours du premier volume, qui tient plutôt de l’actionneur tourné à l’iPhone que de la vidéo HD). Le pire étant atteint par le dernier volume où Norman Osborn tape avec un caillou sur la tête de Captain America pour se faire rattraper juste après et surtout un climax naze d’anthologie, le méchant expédié par un éclair sur un quart de case. Anti-climax à mort. A se demander si c’est sérieux.
Mais voilà, on tient le problème de Siege. C’est le contenu. Pas de scénario. C’est juste des mecs qui vont d’un point à un autre pour déclencher le script suivant, comme dans un Call of Duty. Zéro finesse, on pourrait presque aimer ça comme un guilty pleasure. Le big deal de l’épisode 1 c’est Thor qui se fait défoncer la gueule. Chap’ suivant, il se fait sauver par Maria Hill qui fonce dans le tas, en tirant un coup de bazooka et récupère le héros inanimé (qui se relève 3 mn plus tard de toute manière). C’est un agent secret, j’sais pas, elle aurait pu faire un truc un peu clever, non? De l’action stupido, on a compris. Mais c’était vraiment ça, le climax devant ponctuer 7 ans de scénario parfois difficilement supportables… ? Dur.
On va passer à Siege numéro 4 et maintenant ça va vraiment spoiler. RDV le paragraphe d’après.
Arès le dieu de la guerre version Marvel meurt. Sniff, le seul perso intéressant de ces 7 années. Puis Asgard n’est plus qu’un tas de ruine. Osborn est à poil, battu. Sentry se découvre vraiment sous la forme d’une entité maléfique, une espèce de gloubi-boulga tentaculaire proche du dégueuli, comme on en voit souvent dans les scènes de fin des Miyazaki. Loki devient d’un coup super émo et implore son père. Oui Loki, le dieu du mischief, des coups tordus asgardien implore comme une chienne son père qu’il a trahit. Et dont il a tué le père aussi, il y a moins d’un an. Ah ces dieux, toujours aussi joueurs. Après avoir bien chialé, il balance des power up aux héros qui les perdront 3 pages plus tard. Comme ceux des Power Rangers, tu ne sauras pas concrètement ce qu’ils font ni en quoi ça consiste. Loki réduit en bouillie cosmique, Thor balance la méga foudre et Iron Man pirate à distance l’hellicarrier de H.A.M.M.E.R pour le transformer en projectile. C’est un peu le classico du comics d’action, balancer des gros trucs sur les gens pour faire une explosion à la Michael Bay. Puis Sentry redevient humain. Suis le très classique “Tuez-moi.” “Non”. “Tuez-moi !” “Bon, Ok.” Sentry crève donc dans un quart de page, un éclair sur la gueule. La goutte d’eau qui fait déborder le vase. C’est con pour un mec qu’on nous a vendu comme surpuissant, “la puissance d’un million de soleils en fusion” nous disait l’accroche. C’eut été cool de voir l’ébauche d’au moins un seul. Et c’est à peu près tout. Osborn destitué, tout le registration act semble se saborder tout seul, dans la minute qui suit, rendant les super-héros légaux à nouveau. Ouais, c’est passé sans doute en motion instantanée spéciale Jean-François Copé. Encore plus vite qu’une loi sur la burqa, dont l’urgence constitutionnelle est absolue.
Fin des spoilers de Siege 4 et conclusion.
Enters the Heroic Age, la nouvelle période moins sombre où les super-héros pourront refaire des trucs héroïques et pas juste discuter dans des caves à la Bendis. A vrai dire, toute la période Dark Reign a surtout trahi un timing assez maladroit. Osborn en patron du monde, des armées et des supercopters, c’était une bonne idée. Bien utilisée, ça pouvait faire des trucs intéressants. Mais fallait-il vraiment que ça commence PILE au moment où Obama se faisait élire président des USA ? Etait-ce vraiment le bon moment pour faire des scénarios à base de parano et de conspirationisme ? Non évidemment, et ça a tourné court. J’en parlais pas mal ici, pics improbables d’Obama inside. En fait, le ton noir à la Marvel, ça n’allait pas plus loin que les titres Avengers, Iron Man et Captain America. Ca n’a pas empêché certains titres exceptionnels de naitre et d’exister, comme Incredible Hercules (dont la suite, la minisérie Prince of Power, commence cette semaine. Olalala il faudra que je revienne là-dessus, bientôt.
Siege devait faire rase de 7 années et foutre les vieux jouets sous le lit, comme quand tu rangeais vite fait, tout môme, pour faire plaisir à tes parents. En fait, ce qui me parait bizarre, c’est de lancer une nouvelle ère avec exactement la même équipe créative. Là, on nous donne rendez-vous le mois prochain, avec Thor, Captain America, Iron Man, Wolverine et Spider-Man. Merci, la nouveauté à son meilleur. Et toujours chapeauté par le même mec. Bendis. Brian Michael Bendis, on a eu le temps de le comprendre en 7 ans, les super-héros, c’est pas son truc. Il est plus à l’aise pour écrire un dialogue entre une lesbienne et une nympho hétéro qui discutent des vertus et désavantages des bites, tout en fumant des bédos sur un lit d’un dortoir dans une fac américaine. A la Vertigo. Ça, il sait faire. Mais bon, il continue de faire du super-héros car il a rapporté finalement pas mal d’argent à sa boite. Comme on dit chez les Balkany, c’est “la prime à la casserole”.
J’ai peut-être été un peu long. Alors je vais sniper.
Dark Avengers 16 : Cross-over de Siege par Bendis et pas un flashback pour une foi, autant dire un miracle. Le dessin archi photoshopé pour rien (du genre flou, reflet, toute la gamme de filtre Adobe en gros) ne gâche pas la bonne scène du comics (Thor qui retrouve Phobos, le fils d’Arès).
The New Avengers Finale
Ou comment renommer New Avengers 65. Dessins de Brian Hitch en très très petite forme. Sérieux, son Wolverine, c’est pas possible. Globalement, c’est les New Avengers qui partent à la poursuite de the Hood qui a perdu ses pouvoirs et de Madame Masque. Autant dire zéro risque donc zéro vibe. Le tout dans un numéro double (qui inclut 16 pages de splash pages flashback par d’autres dessinateurs, bonjour l’arnaque) qui aurait pu en faire la moitié. Pas nul mais pas rassurant sur les capacités de Bendis à gérer des Avengers héroïques.
The Sentry : Fallen Sun One Shot
Spoiler
Sentry est mort et ses copains viennent quand même porter un toast. Depuis son retour dans le monde Marvel, il y a 7 ans, il n’a jamais bien fonctionné. Née comme un poisson d’avril, il a été réintégré de manière abrupte. “Souvenez-vous, c’est le meilleur amis de Reed Richards et de Hulk”, ce genre-là. Comparé à Alias (pourtant également de Bendis), c’était vraiment très maladroit. Puissant comme environ un million d’explosions solaires, on ne l’a jamais vraiment vu faire quoique ce soit. Il n’a pas avengé quoique ce soit en 7 ans. Son seul moment intéressant fut la minisérie de Romita Jr où il allait chez le psy pour soigner sa schizophrénie galopante, son seul point faible. Onfray en aurait eu pour son grade. Mais finalement, Sentry n’est qu’un Eric Besson signé Marvel, tout le monde s’en foutait avant, un clone franco Wu Tang Clan. Au contraire, nous, on est content de s’en débarrasser. De Sentry, hein.
Mais ce comics… Un assemblage de speechs nullissimes et de commentaires qui font déjà le ramdam sur internet: The Thing nous parle d’un bus remplis d’enfants tués par The Wrecker. Bienvenue dans Heroic Age, les mecs ! Mais surtout, Cyclops et Rogue débarquent et on comprend grâce à des potins chuchotés que Rogue aurait couché avec Sentry (Qui est marié, mais pas de jugement). Normalement, si tu as lu jusqu’ici ce post, mon ami, tu sais qui est Rogue. Une mutante dont le pouvoir lui fait absorber toute la psyché des gens qu’elle touche, une malédiction qui l’isole du reste du monde. As far as we know, elle est vierge. Une métaphore du rejet du monde. Le perso costaud mais fragile. Il y a quelque chose de dégueulasse de saccager le background d’un personnage historique des X-men, juste pour le plaisir d’un bon mot, d’un bon effet de manche dans un comics dont tout le monde se foutrait autrement. Surtout par Sentry, le clone Leader Price de Superman. Ce genre d’étron de comics, on espère bien ne plus jamais en revoir dans l’Heroic Age. A éviter à tout prix. Sauf si vous tenez absolument à lire ce qui sera un des pires comics de la Marvel de 2010.
PS: je me relisais ce spoof que j’avais fait à l’époque sur Illuminati. Bon sang, je suis bien content que Marvel passe officiellement à autre chose.
Pick of the week:
Batman : The Return of Bruce Wayne n°1
C’est tellement plein de promesses que ça en est trop beau. “Batman, topless, affronte des hommes des cavernes”. Comme un poème.
The Return of Bruce Wayne 1 n’avait même pas besoin d’être aussi bien et pourtant il est fait avec tellement de talent que ça en est crado. Chrono-exilé et amnésique, Bruce se retrouve chez les hommes préhistoriques. Après quelques tergiversations, il va se faire une cape à partir d’une peau de chauve-souris géante et va même jouer à Scorpion avec son batgrapin sur un gus. “Commeeeyere ! Gettooovavèère !” Et malgré ses moments Airwolf, beaucoup de niveaux de lectures, de psychologie et même un caméo génial de Superman. Qui a tout compris.
Badass. Grant Morrison au top et Chris Sprouse, le mec de Tom Strong. Et Bruce Wayne torse nu, donc.
That’s it. Ca et Prince of Power 1 of 4.
Bon, j’essayerai de compiler quelques titres DC la semaine.
Com-Robot