Posts tagged Blockbuster

Gravity
Oct 24th
Et à défaut d’être le seul article qui parle de Gravity, c’est sans doute le seul qui théorise le cosplay de George Clooney en Buzz Lightning. Avec un jpg.

World War Z
Jul 3rd
Hop, un saut vers l’article dont le titre original était “World War Z : le film dont Brad Pitt voulait être le héros”
C’est le dernier pitt stop (hohoho) avant Pacific Rim

Summer Blockbuster Front 2013
Apr 9th
C’est reparti. Après un cru 2012 formidable, chacun y va de son plan quinquennal de domination cinéma. Chacun a son film de zombie, de super-héros ou de robots dans les bacs. Je sais que ça parait absurde d’appeler ça “Summer Blockbuster” alors qu’on est tous en manteaux. Comme quoi le dérèglement climatique prévu par la ribambelle de films post-apo à venir est en fait notre futur. Au moment où Michael Bay se lance dans des petits films intimistes, où l’apocalypse se fait annuler à coup de fulguropoing, rejoignez-moi dans ce moment de communion et de destruction.
Prelude :
- A Good Day to Die Hard
- Cloud Atlas
- Jack the giant slayer
- Oz the great & powerfull
- G.I.Joe : Retaliation
Le combat :
Interlude : De la chute des Maisons Blanches à 24
- After Earth
- Star Trek : Into Darkness
- Man of Steel
- World War Z
- Pacific Rim
- Kick Ass 2
- The Wolverine
- Lone Ranger
- Elysium
- 300 : Rise of an Empire
G.I. Joe : Retaliation
Mar 27th
also known as Conspiration en France.
Tu t’souviens, 2009, le film d’après les jouets ?
Bah voilà le 2, la suite, with moar ninjas.
Un article qui a bien failli ne pas voir le jour à cause de ces pubs hypnotiques…
Je crois qu’il est temps de lancer l’opération Blockbuster 2013… “A moi, Photoshop !”

Stuff I wrote
Feb 26th
Un article sur un des derniers gladiateurs des temps modernes (ça ne veut rien dire), un de ces va-t-en-guerre qui ne lâchent rien.
Je parle de A Good day to Die Hard. Qui vaut
A l’occasion de sa sortie en Europe, un texte sur Persona 4 Golden qui repasse. Presque du flashback.
Bientôt plus. Même bat-chaîne.

The Avengers
Apr 20th
J’ai déjà de la peine quand je pense à Avengers. Oui de la tristesse à l’idée de tous ces films qui vont tenter d’essayer maladroitement d’en comprendre la recette, de copier ce petit bijou d’ingéniosité et d’écriture qui défile, bien compact, en deux heures et demie. Et on se demandera alors, devant ces daubes, si c’était bien la peine de nous “Avenger”, si ça valait le coup d’avoir mis la barrière aussi haut si c’était pour retomber aussitôt.
C’est Whedon qui avait soufflé à Bryan Singer les pires répliques de X-Men, celle où les personnages se moquaient d’eux-mêmes. Déjà une raison de se méfier de Joss. Mais les films de X-Men ne fonctionnaient pas vraiment car ils essayaient trop lourdement d’être une métaphore. “Faire passer un message avant tout” n’est certainement pas la raison d’être des Avengers existent. Les X-Men sont des rejets d’une société qu’ils protègent malgré les persécutions qu’ils subissent. Les Fantastic Four est une famille mue par la soif de science et d’exploration. Mais les Avengers, c’est le club le plus fermé de super-héros. Une élite qui ne se réunit pas parce qu’ils s’apprécient mais parce qu’ils sont les seuls capables de sauver le monde, c’est aussi simple que cela (d’ailleurs, semaine prochaine, article sur mon story arc préféré d’Avengers, be there).
Pour être honnête, je lis des comics depuis que j’ai 5 ans, j’en achète toujours chaque semaine et dévoue sans doute un temps bien trop conséquent à leur analyse (genre ça ou ça). Mais même comparé à un storyarc de très bon cru, Avengers tient le coup. Mieux que ça, il se classe en tête de peloton. Sans doute parce qu’il a été fait avec dévotion et soin. Et qu’ils n’ont pas la réussite facile.
Tous les dessinateurs et les auteurs tirent la langue à ce sujet, écrire un “team book” est vraiment compliqué. Dans les Avengers de Whedon, il y a un parti pris clair de la jouer à la Christopher Reeve, c’est à dire en y croyant eux-mêmes. Et ce n’est pas évident d’avoir l’air convaincu quand on affronte une armée lambda en plein New York ou quand Thor tournoie un marteau qui va lui permettre de s’envoler. J’aime autant l’air concerné du soldat Rogers que l’attitude grivoise & débonnaire de Thor à rappeler à chaque phrase qu’il est un dieu. Et Mark Ruffalo est génial, jusque dans son explosion de rage, dans sa manière de composer avec la colère sourde de Banner/Hulk. Et Downey… well, c’est Downey… Mais plus que leur jeu, c’est grâce au script que tout fonctionne. Sans doute parce que Whedon est meilleur pour adapter du Whedon, les one-liners et les punchlines s’enchaînent avec un goût certain pour l’humour décalé. Chacun a sa grande scène d’action pour briller, oui, mais il faut voir comment sont construites les scènes de dialogues…
Loin de temporiser l’action, elles permettent aux personnages de se développer sous forme de “Team Up” de manière parfaitement organique. Chacun aura eu son échange sans que ça paraisse poussif, justifiant du même coup la présence de deux humains entraînés mais résolument “normaux” comme Hawkeye et Black Widow. Il faut laisser de l’espace pour que chacun puisse y exister sans qu’ils se piétinent, sans que cela ne ressemble à un pornfest d’action-figures qui se cassent la gueule en images de synthèse. Hé, les G.I. Joe, regardez bien comment on fait, Avengers est aussi une notice d’explication pour toi et tous les autres. Car c’est bien beau, d’affronter des loustics venus d’une autre dimension, Avengers le comprend bien et ne perd jamais ce rapport au réel indispensable et que j’adore. Comme une simple carcasse de voiture propulsée par un marteau magique asgardien. tout simplement.
Oui, tu vas hurler lors des scènes d’action, ces clins d’œil appuyés, ces whedonnisme assez géniaux comme cette Scarlett qui assomme 3 mecs en étant attachée à une chaise (et rien que taper ces mots me fait plaisir), et surtout ces purs moment badass qui m’ont fait lâcher quelques “wow” de pur bonheur fanboy aussi surement que la valise de Tony Stark qui se changeait en armure dans Iron Man 2. Non, encore plus badass car Avengers monte en puissance à chaque fois.
Avengers respecte parfaitement le rythme des grandes storylines de ces comics à la Kirby qui t’éclataient des galaxies à chaque page. Le drame super-héros type en trois actes, les combats entre héros car c’est ce que font les héros Marvel puis l’union sacré. Avengers est si bien écrit qu’il va faire la nique à tous ces super-héros modernes, bédé comme ciné, qui vivent dans des bunkers en y faisant de la muscu en attendant le prochain danger. Après le mauvais trailer (Iron Man 2), après la sitcom péplum (Thor), après le blockbuster vintage (Captain America), d’une subtilité purement Silver Age, Whedon leur redonne même cette identité très humaine qu’il faut préserver. Comme pour mieux en refaire des super-héros.

Summer Blockbuster 2012 Prelude
Apr 4th

Tintin: le secret de la Licorne (VS les Schtroumpfs)
Oct 19th
Le meilleur moment, dans un film d’action, c’est quand un chinois se laisse glisser en donnant des coups de pied. Quand ça arrive, je vibre. Et à un moment, Tintin fait “presque” ça. Ce qui en fait une réussite et le meilleur film 3D non-Pixar since ever. Mais histoire de faire monter le désir de Tintin, on va commencer par son cousin germain franco-belge, les Schtroumpfs, sorti cet été..
Je me souviens d’un webcomic qui dessinait un sinistre businessman faisait caca (littéralement) sur ses souvenirs de gosse. Soit. Le problème, c’est qu’aujourd’hui, il est impossible d’avoir une seule et même voix sur un personnage. J’aime passionnément Batman. Et je sais pertinemment qu’il apparait dans 10 comics par mois, un ou deux dessins animés, parfois un film. Et c’est sans parler des différents jeux. Avec des résultats vraiment inégaux. Faut l’accepter, avec une pensée pour les néo-parents, les tontons et les tatas qui emmènent les petits en se disant qu’il faudra supporter deux heures interminables. Un jour, ces mômes leur revaudront ça. On finit toujours par comprendre ce qu’on inflige à ses parents. Genre, le film Musclor & She-Ra au ciné, j’essaye encore de me faire pardonner.
La version Hanna Barbera était déjà une adaptation un peu libérale de la bédé (quoique le studio a quand même fait un épisode basé sur Le Schtroumpfissime, le meilleur album, le plus sensible. Mais last time I checked, Gargamel y avait un apprenti du nom de Scrupule.
Le film reprend grosso modo la trame d’un Alvin & les Chipmunks (…) où les Schtroumpfs vont se retrouver téléportés par accident à New York, poursuivi par un Gargamel en feu, incarné par un mec qui donne tout ce qu’il a, à la manière d’un Franck Dubosc.
Non, the Smurfs n’est pas la pire adaptation de l’humanité, elle reprend même plutôt bien l’esprit de la version Hanna Barbera. En l’occurrence, c’est même assez touchant de voir autant de talents (genre Neil Patrick Harris) se débattent pour que le film tienne un peu la route. La manière dont est présenté le Grand Schtroumpf montre qu’ils se sont quand même posés quelques questions quand au fonctionnement de la bédé et puis la scène de fin est même assez habile, quand tous les Schtroumpfs luttent à l’unisson.
Le méta, inévitable pour un film qui passe du pays des Schtroumpfs à New York est la touche bizarre. Et je parle d’un film avec des lutins bleus qui se baladent à Central Park. Gargamel qui, par exemple, demande au spectateur “si ce n’est pas bizarre, un village avec 99 garçons et une fille” est à ranger au rang des phrases de trop, tandis que Neil Patrick Harris s’interroge gravement: les Schtroumpfs naissent-ils avec leur talent et donc leur nom, ou bien est-ce qu’on leur donne un nom quand on finit par trouver leur particularité ? La chanson des Schtroumpfs devient en elle même un gag car trop prise de tête.
La vraie trouvaille, bien méta elle aussi, c’est le “Schtroumpf Narrateur” qui commente littéralement le début et la fin de l’histoire. Quelle idée de génie…
Ca sera un
The Smurfs essaye trop d’être kawaii au lieu d’être rigolo et astucieux mais ce n’est clairement pas la daube forcément condamné d’avance.
J’aurai bien placé une spéciale pour l’élève Ducobu (vu aussi, adapt 100% française par contre) mais ça attendra. Remember, Adèle Blanc-sec. Autre planète, autre parti pris.
Tintin, le film de Steven Spielberg a choisi de ne pas choisir. L’historie commence bien à Bruxelles “il y a quelques années”, où tout s’enchaine à la découverte à une brocante d’un modèle réduit d’une Licorne. Certes, Tintin ne l’offre pas à Haddock dans ce pur acte de bromance car, hé, il ne le connait pas encore, son Archibald Haddock.
On aurait pu croire que Hergé et Spielberg (le producteur de Transformers, celui qui nous a abandonné avec Indy IV, “tu sais le film qui n’existe pas”), ça allait être un clash, genre Two Worlds collide. Pas du tout. Tintin : le secret de la Licorne absorbe complètement les albums de Tintin, son design mais aussi son héritage sans aucun droit d’inventaire. Pas de téléphone portable, pas d’internet, un monde désormais rétro où roulent encore des side-cars.
La ligne claire est carrément sublimée par le mouvement de la 3D. Que l’action ralentisse lors de la géniale scène de traversée du désert (“Le Crabe aux pinces d’or”, un de mes 3 albums préférés a été complètement dénoyauté pour s’adapter à la structure “du Secret”) ou quand elle accèlère d’un coup de flashback fluide et alcoolisé de Haddock, la CG transcende complètement ce qu’on a pu voir dans les différents trailers. Il n’y a guère que l’ultime clash contre ce némésis réinventé pour l’occasion qui trahit le besoin (et la necessité) de construire un climax à l’hollywoodienne. Tant pis.
Il faut que je te parle de cette scène d’action. LA scène du film. Le secret de la licorne devient vraiment génial quand il sort carrément du carcan de l’original pour se faire l’écho des courses poursuites d’Indiana Jones. Tintin est le roublard, Haddock est le novice, le Henry Jones Sr, celui qui tire à l’envers quand tu lui donnes un gun ou un bazooka. Tu le sais sans doute, j’ai vu tous les actionners de l’été et le sujet me passionne. Mais Tintin a, sans plaisanter, la plus belle scène d’action de l’année. Hergé n’y aurait rien renié, lui qui savait faire des planches au dynamisme de maboul quand il s’agissait de représenter le chaos. Je crois que cela se joue dans la trajectoire des personnages qui donne une vraie sensation de fluidité qui m’évoque, dans ses meilleurs passages, des films vénères comme Time & Tide. D’où les chinois qui glissent sur le sol.
En voyant Final Fantasy Spirit Within, je m’étais dit “pourquoi s’emmerder avec des acteurs quand on peut utiliser leur apparence, figée dans le temps comme le meilleur botox. 10 ans plus tard, cette démo a fait renaître l’envie de voir un Indy IV contre des nazis, tout en CG. En plus je suis certain que Harrison Ford est devenu trop relou, un peu comme Bacri, à jouer le grincheux toute sa vie. Enfin, j’imagine, mais le problème ne se posera pas avec un modèle 3D.
Oublié Indiana Jones IV (qui n’a pas existé, on est tous d’accord). Big up Tintin, tu as donné l’occasion à Spielberg de mouiller le maillot à nouveau, de signer son meilleur film d’aventure de Spielberg depuis la Dernière Croisade. On en avait bien besoin, là, maintenant.

Captain America : The First Avenger
Jul 27th
2011 sera l’année des blockbusters “d’époque”. Sweet 60’s pour X-Men First Class, la patate des années 80 pour Super 8 et maintenant Captain America qui nous bascule en pleine WWII. Mais sa principale réussite est de ne pas avoir emprunté la voie du blockbuster 5.1 et d’avoir plutôt joué la modestie, avec un vrai feeling de série TV. Oui, c’est un compliment.
J’ai chroniqué ici à de nombreuses reprises mon amour pour Wonder Woman, en particulier la série avec Linda Carter. En me voyant fasciné devant la TV (déjà), mon père ne put s’empêcher de faire ce commentaire ironique sur ces allemands dans des bases sur territoire américain alors “qu’aucun coup de feu n’a été tiré aux USA durant toute la WWII”.
Quand Steve Rogers se fait inoculer le sérum de Super-Soldat dans le laboratoire secret planqué quelque part à NY, un soldat nazi est là pour tout saboter. Ce fantasme purement comic book du méchant infiltré qui vient semer le trouble aux USA, c’est du pur golden age. Et Captain America y va à fond. Tanks qui font 5 étages de haut, nazi avec des fusils laser… Crazy. Fucking. Science. Mais le le vrai moment de pur bonheur, c’est un bref retour au réel : un clip semi-musical où Captain America fait le tour des USA pour récolter des fonds pour la guerre en mettant une patate à un acteur déguisé en Hitler… Qui sera immortalisé par la sortie du comics, comme si, après ce flot de n’importe quoi uchronique, le réalisateur essayait de replacer le héros dans ce qu’il est, un pur objet de propagande, au sens noble du terme. C’est à dire pas au sens russe (que je connais pas mal, forcément), ni au sens Frank Miller-ien du terme.
La vraie différence c’est que, malgré ses bunkers qui font deux pièces filmées champs, contre-champs et le biplan d’espionnage posé sur une plaine du Connecticut, la série Wonder Woman n’avait pas à se poser de questions, elle assumait pleinement son héritage : il y avait drapeaux et emblèmes nazi pour tous les acteurs imitant l’accent allemand.
Pour éviter de confronter les enfants à des jouets et des happy meal avec des svastikas, l’histoire se permet de mettre en avant la bonne organisation d’Hydra, la section scientifique secrète du 3ème Reich. Parce que Heil Hydra, ça ne posera de problème à personne. J’avais déjà évoqué dans quelques articles sur le jeu vidéo que ce genre de démarche ne me choque pas vraiment, car elle rappelle un peu le chateau de Wolfenstein et ses portraits de Hitler sans moustache. L’impuissance de la métaphore à son paroxysme.
Mais revenons au film lui-même. Après un rapide sondage auprès de la gent féminine, Chris Evans, même après des heures de muscu, c’est “ouais ok sans plus“. Pourtant, dans le rôle de Cap, il s’en sort assez bien (mieux qu’en Johnny Storm) mais c’est surtout le reste du cast qui brille. Bucky, l’éternel sidekick juvénile de Cap dans le comics, ne fait pas rire une seconde. Les Howling Commandos sont incorporés habilement, à la Warriors Three dans Thor (sauf que, évidemment, à cause de leur connerie de caster Samuel L Jackson, la Seconde Guerre Mondiale est privée de Nick Fury…). Et puis l’acteur caméléon, Stanley Tucci, qui peut tout jouer, du rescapé de la Shoah à un tortionnaire nazi, est parfait de douceur en Erskine. Mais c’est surtout Hayley Atwell dans le rôle de Peggy Carter qui brille dans un rôle de femme militaire volontariste. Elle, je lui envoie des cœurs avec boucliers étoilés.
Joe Johnston, réalisateur en dents de scie (et faiseur des effets spéciaux de Star Wars IV V VI, Indy, ça pose le mec) qui est passé par la case Honey, I Shrunk the Kids, Jurassic Park III, Jumanji, a aussi à son actif d’avoir réussi une des meilleures adaptations de BD au cinéma. Rocketeer. Avec Billy Campbell en héros, Jen Connelly en damsel et Timothy Dalton qui incarne un méchant nazi infiltré (on y revient !) derrière sa moustache à la Errol Flynn. Inutile de dire que Rocketeer est Airwolf sur toute la longueur.
Les temps ont changé pourJohnston. Les images de synthèse ont déboulé et il faut faire avec. Mais les scènes les plus loupés sont, comme d’habitude, celles qui sont censées faire la transition avec les autres films Marvel. La fin, mon dieu, comment foirer autant une fin écrite il y a 50 ans, la fin est juste à chier… Heureusement, il s’offre des petits moments d’allégresse… Du genre Rogers qui apprend à maitriser son nouveau corps “à la Avatar”, dans une scène extatique d’une bizarrerie inouïe. Et puis surtout cette Peggy Carter qui, fasciné, va tenter de toucher ses néo-pecs avant de se raviser. Dommage pour elle&lui, Captain America va survivre à la guerre en gardant son pucelage.
Ce n’est pas un hasard si on retrouve Johnston sur un film jumeau de Rocketeer. Comme si finalement, Captain America imitait les années 80 qui reconstituent les années 40. Entre les pseudo-nazis qui tirent au fusil laser et son computer-generated Brooklyn de pacotille, on n’a jamais vu des CG autant essayer d’imiter le carton. Toc et cool à la fois.
Thor
Apr 26th
A-t-on vraiment besoin d’un réalisateur ? Pour les films de super-héros, il en faut un qui sache laisser son égo au vestiaire pour devenir l’outil qui utilisera au mieux le matériel d’origine. Bien sur, j’aimerais bien voir (au pif) James Cameron réaliser un Doctor Strange mais il le ferait tellement à sa sauce que ça donnerait probablement un truc indigeste. Les films de super héros post-Matrix, de X-Men à Daredevil, ceux qu’on n’a pas vraiment envie de revoir sauf pour voir le torse à Jackman ou pour voir Affleck se faire humilier, essayaient de triturer au maximum le matos original pour en ressortir en général les lubies du réalisateur. Mauvaise idée, ça finit généralement en connerie du genre Superman qui lurke Loïs par la fenêtre, sous-texte “le refoulement homo”. Ce qui, mind you, n’est pas exactement le propos de Superman. Tant qu’à faire, en porno, c’était plus fidèle. Tout ça pour un film de Cameron sur Strange, et non pas une bonne histoire de Strange, un peu comme on dit aujourd’hui “les Batman de Burton ou de Schumacher”. Et le film de super-héros, c’est une production fun qui doit être fait avec sérieux.
La démarche d’Iron Man était sans doute la meilleure. Car il se posait la question de savoir “que peut-on garder au maximum” et non pas “qu’est-ce qu’on peut vider dans la cuvette pour se la jouer cool ?”. Volontairement ou pas, Brannagh n’a pas touché au canevas super héroïque évident : exposition des personnages, arrivée, crise du 3/4 du film puis scène finale qui sert de boss de fin pour le jeu vidéo et pour les ventes de jouets.
La dernière fois que Kenneth Branagh est passé devant mon radar, c’était pour cette Flute enchantée un peu louf après des années de délire shakespearien mégalo, parfois en blonde décolorée. Mais de ce monde à celui de Thor, il n’y avait visiblement qu’un pas. Quand tu vois Asgard apparaitre la première fois, ville dorée brillante avec la gueule d’un orgue symphonique, t’as un peu peur. Et certaines séquences n’hésitent pas à lorgner vers le kitsch assumé d’un Baron de Münchhausen.
On pouvait vraiment craindre qu’un mec de formation shakespearienne se la joue trop tranquille, justement. Le syndrome Timothy Dalton avec Bond, les mains dans les poches. “Ce ne sont que des illustrés, après tout.” Mais il y a un soin particulier dans ce Thor marvélien, un équilibre qu’on avait plus vu depuis le premier Iron Man, une fidélité étonnante qui n’est mise en branle que par les tentatives de le rendre plus girl friendly avec du pec de bégé. But wait, girl, j’y reviens.
Tu connais normalement tout ce qu’il faut savoir à propos de Thor. La clef de l’histoire, c’est les conflits familiaux asgardien. No surprise, donc. Victime de son arrogance, Thor-Devedjian est banni du royaume d’Asgard suite à une machination de son frère Loki-Balkany. C’est ce qui arrive un comics sur deux. Odin tombe malade et Loki va vouloir se venger de toutes ces années de brimades. Redevenu mortel et faible, dépourvu de Mjolnir (son marteau de combat), en exil sur Midgard / la Terre, Thor est obligé de s’habituer aux humains dans des séquences qui font écho aux classiques du genre, je te le donne en mille, les Visiteurs. Il est recueilli par Jane Foster / Natalie Portman, la Kad Merad de l’année. Et à part la scène d’intro, inhabituellement nulle, elle ne gâche rien. Et aussi lame que cela puisse paraitre, ces scènes de pur sitcom terrestre sont assez réussies. Peut-être un peu à cause de sa sidekick jouée par Kat Dennings, jolie fille inventée pour l’histoire qui fait une prestation de copine moche (mais google image te dira le contraire) mais à l’humour LoL internet 2.0 toujours activé. Et puis la belle Lady Sif nous fait aussi oublier un peu plus Portman. 3 filles dans le même film, on pourrait croire que c’est pour te faire le triple effet Megan Fox ? Pas vraiment.
Chris Hemsworth (George de Kirk, à la limite du caméo dans le Nu Star Trek) a l’avantage de ne pas être très connu. C’est une bonne chose dans un film de super héros : garder l’acteur grand calibre pour le rôle du némésis ou du papa, c’est le mieux à faire. Remember Marlon Brando et tant d’autres. La street cred niveau acting, tu l’auras bien assez avec Anthony Hopkins qui donne tout ce qu’il a dans papa Odin. Mais revenons à Chris en mode complément fitness-protéiné. Je n’ai jamais entendu une salle glousser autant de rire, un peu gêné devant Chris, galbé comme il est. Enfin si, la dernière fois pour moi, petit moment de honte, c’était des filles qui pouffaient devant Jude Law devant The Holiday, parce qu’il s’était mis des lunettes… (et, sidebar, avis général, Jude Law avec des lunettes est tout aussi baisable que sans. Et même avec son récent coup de vieux et ces pubs où il respire fort au téléphone pour faire flipper). Mais Thor s’en délecte avec abus. For crying out loud, Thor a une scène de baston contre les agents du S.H.I.E.L.D DANS LA BOUE, qui fera assurément vibrer toutes les amatrices de 3ème mi-temps du XV de France.
Heureusement, il est vraiment bon dans son rôle. Il y croit et ça se voit. Pour aider, Brannagh a décidé de ne pas trop abuser de certains effets, genre un mec en armure qui vole, guidé par son marteau magique. Juste ce qu’il faut. Mais globalement Thor a décidé d’être fidèle au maximum. On retrouve les Warriors Three, les concepts magico-loufoques d’Asgard, le pont arc-en-ciel, the Destroyer (fuck yeah !), même Donald Blake (l’alias de Thor du comics)est de la fête, d’une certaine façon… Mais il y a un grand écart que l’on qualifiera d’ethnique. Idris Elba, un noir mais le meilleur noir du monde, immortel Stringer dans the Wire, incarne Heimdall (doublement mon personnage préféré donc). Okay, right, ce sont des dieux nordiques, mais ils en sont la vision marvelienne, ajouté à l’habitude shakespearienne de faire jouer des hommes à la place de femme et tutti quanti. Autant le choix de Sam.L.Jackson était discutable à l’époque en tant que “le noir à la mode bancable qui sait gueuler à l’écran”, autant Idris est assez formidable, imposant une véritable présence avec très peu de lignes de dialogues, tout en rappelant dans ses interviews avec malice que, hé les mecs, Ben Kingsley jouait Gandhi. Guy has a point et puis ça fait chier la droite américaine, Airwolf, gars. Je suis moins convaincu par Hogun des Warriors Three, incarné par Tadanobu Asano. C’est vrai qu’il avait l’air asiatique, limite khazar, quand il était dessiné par Buscema, mais le problème vient plus de la langue, harmonieusement “brochette-fromage”. Parce que tant qu’à jouer le dieu nordique pop, autant le faire dans un anglais impeccable.
On peut reprocher à Thor de se contenter de suivre les rails de l’actionneur automatique qui va se concentrer sur Loki et Thor, plutôt que de nous offrir des combats dantesques contre un hypothétique Fafnir ou Jormungand. Le Destroyer ne détruit même pas assez de trucs pour me satisfaire ou le rendre plus crédible comme menace. Non, Thor se la joue presque modeste, déroulant un assemblage baroque de scènes de baston, sitcom terrien & drama asgardien over 9000. Mais il réussit à rendre crédible, d’une manière un peu unidimensionnelle, le moins adaptable de tous les héros Marvel, le plus massif mais aussi le plus brut de décoffrage. Et contrairement à Iron Man 2, il ne donne pas l’impression de voir le poussif trailer d’un autre film qui sortira dans deux ans. Mieux que ça : de tous les films Marvel sortis à ce jour, Thor est celui qui donne le plus l’impression d’un Marvelverse cohérent, en plaçant clin d’œil et caméos gros comme des Optimus Prime qui feront bouillir les fans. Malin et smart, Thor pourrait même, soyons fou, passer comme un divertissement intello des fans de Brannagh. Car, par Odin, les lecteurs de Télérama ont droit à leur pop-corn movie ! Même eux !
ow j’ai failli oublier :
Com-Robot