Star Trek
Alors que Wolverine se démène à exister en proposant une bouillabaisse inefficace (fanservice + film d’action syndical, il ne manquait que son fils caché et sa fille cloné pour que le grand panel de l’inutile soit complet), Star Trek prend une direction différente, celui du block roller coaster des années 80. Goonies, Indy 3, toi-même tu sais. Ce qui n’est pas absolument pas « Trek ».
L’idée de base est de balancer toute la continuité Star Trek dans une réalité parallèle, une manœuvre habile faisant de ce Star Trek Origins une œuvre non canonique mais lui donnant suffisamment d’espace pour raconter ce qui n’a été qu’évoqué jusqu’alors, la jeunesse du corpus Kirk-Spock-Mc Coy + le reste de l’équipage. En fait, la technique a déjà été mainte fois employée (notamment dans mes épisodes préférés ever : Yesteryear. A la suite d’un bouleversement spatiotemporel, Spock retourne dans le passé pour se sauver lui-même à l’âge de 7 ans alors qu’il passait le rituel du kahs-wan avec un peu d’avance. Spock réussit alors que son I-Chaya domestique trouve la mort. Et du coup, toute une nouvelle réalité parallèle. Un scénario vraiment élaboré et un chouia dark pour les traditionnels dessin animés du samedi matin riquain du début des 70’s.)
JJ Abrams (le JJAnnaud quin-ri) et son équipe ont donc potassé pour rendre le film le plus fidèle possible tout en le laissant libre d’accès, autorisant n’importe quel newbie de se sentir à l’aise avec l’héritage trekkie. Le cast s’y prend bien. Prendre des mecs passablement inconnus pour tous les roles principaux, réservant les nemesis et les anciens à Eric Bana, Bruce Greenwood, Winona Ryder (très belle Amanda Grayson), c’est du Richard Donner spirit. Du coup, on voit néo Kirk, Shin Spock et les autres littéralement grandir dans leur rôle, traité avec générosité et nervosité. Pure écriture télé moderne, chaque personnage est exposé via quelques dialogues bien trouvés, une scène clef. Pendant 2h, on nous vend Kirk comme un petit connard impétueux pire que Luke et pourtant, miracle, il reste sympa. L’ambigüité hybride de Spock est placée en 2 scènes bien maitrisées. Okay, ce n’est clairement pas Star Trek (l’Entreprise est genre trop lumineux, on se croit au rayon luminaire de Leroy Merlin), pas de voyage dans l’espace zen, to bodly go where no man has gone before. Tout devient prétexte à une scène d’action ou à des vannes, mais développées avec un sens de l’utilité. On en revient aux classiques des années 80, les rail chase du fun sus-mentionnés.
On se retrouve donc avec une licence relaunché, un miror mode de Star Trek, avec des personnages passablement carriéristes, c’est vraiment peu dire, à la limite de la promo canapé. Il est clairement établi que Néo Kirk est un arriviste fils de, du Jean Sarkozy à plein tube. Je ne suis pas certain que les personnages laissés dans cet état UMP passionnant pour une suite, forcément moins bonne à moins qu’on nous balance les Klingons dès le II. Ou alors ça sera les baleines de Star Trek IV… En gros, est-ce suffisant pour relancer la mécanique pour 40 ans. Reste qu’en faisant humblement un film 80’s, lorgnant vers la trilogie Star Wars (la seule, hein), JJ s’en tire vraiment pas mal dans la caté block de l’été. Un exemple type de bonne distance avec le matos original.
Print article | This entry was posted by Kamui on 15/05/2009 at 21:24, and is filed under Cinématographe. Follow any responses to this post through RSS 2.0. You can skip to the end and leave a response. Pinging is currently not allowed. |
about 15 years ago
Bien vu.
Moi qui regardait d’un oeil les vieux épisodes de Star Trek qui passaient sur La5 ou TV6, je trouve que les persos de Spock et surtout Mc Coy sont les plus réussis.
**SPOIL** Par contre, et sans vouloir spoiler, c’est quoi cette idylle entre Spock et Uhura?Etait-ce dans le matériau d’origine?
Le film était suffisamment réussi pour me faire frissonner à chaque apparition qui me rappelait mon enfance… un peu ma madeleine à moi.
Enfin, je conseille à ceux qui n’ont pas vu Galaxy Quest de se jeter dessus après avoir vu cet opus. Une parodie des plus respectueuses.
about 15 years ago
spoiler
Uhura ne sort pas avec Spock dans l’original (quelle idée?!) mais un épisode elle lui fait du gringue ou la danse du ventre, j’sais pu.
Note bien le dialogue sans ambiguité qu’elle fait à Spock quand elle lui signale qu’elle veut monter dans l’Enterprise car elle est “la plus qualifiée”. En gros, elle a couché, elle lui rappelle. Hé ho
Je suis pas fan de Galaxy Quest, en fait.
about 15 years ago
Galaxy Quest est sympa.
On aurait pu avoir une bête deconstruction des frères Wayans (le premier Scary Movie était vraiment pas mal mais tous les “C’ke-tu-veux-movie” qui sont parus par la suite…non.) mais on se retrouve avec une déconstruction du mythe de la team de SF qui tient limite de la science. Technoblabla, le vaisseau sous-réaliste, les red shirts,… Tout est repris et moqué gentiment, juste pour dire “C’est un film les gars, ok vous savez comment ça marche mais pas besoin que ça soit putain de réaliste dans tous les coins pour apprécier”.
Un film sympa donc mais pas d’Oscar.
about 15 years ago
Plutot que GQuest, j’ai été marqué jeune par Spaceballz. Absolument pas le même registre, mais dès que je vois une mise en abime Mel Brooksienne des années 70 80, je craque toujours.