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Tom Cruise, de la scientologie à Wall-E

On pourrait croire qu’Oblivion est un blockbuster zen car il se déroule sur une Terre ravagée. Un “post-apo-porn” comme je les appelle, avec toute la mélancolie qui en découle. Du haut du ciel, à bord d’un jet-hélico en forme de testicules, Tom Cruise observe. Il est le dernier gardien de cette civilisation disparue, à dénicher les résidus d’extra-terrestres et à réparer ce qui peut l’être. Tom Cruise is the new Wall-E.

 

Tom Cruise Olga Kurylenko face Oblivion debut trailer scifi epic

Et en toute logique, un film avec Tom Cruise, bon ou mauvais, ne fait que parler de lui.

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A chaque film, pour lui, une étape supplémentaire. Plus fort qu’une femme (Knight & Day). Plus fort que la Russie (MI4). Plus fort que le coma (M.I 3). Surjouer la mort (Walkyrie), ce type ne fait qu’affronter sa propre ombre. Génial à sa manière, même quand le film est nul, ce qui lui un point commun avec De Funès, dans Oblivion il va repousser ses limites et se sublimer. Encore plus loin, il va prouver qu’il est meilleur que lui-même.

Quelle trajectoire étonnante de cette authentique star de cinéma à la filmo indéniablement hallucinante, revenu après après un passage à vide via le très efficace Jack Reacher simili 70’s. Et c’est surtout son rôle fabuleux de Les Grossman dans Tropic Thunder qui lui a remis le pied à l’étrier, à nouveau en train de sauver la veuve, l’orphelin et l’humanité toute entière. Ce type a passé sa vie à sauver le monde, ce qui explique un peu comment on passe de la scientologie à Wall-E.

 

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Back to Oblivion dont une suite de phrases sentencieuses, la voix off de Cruise, te pitche l’histoire. “La Terre a été attaquée il y a 60 ans. Les Terriens ont gagné mais la planète fut à moitié détruite.  Tout le monde a été évacué. Il ne reste plus âme qui vive. Les agents d’entretien qui restent s’occupent de remettre en marche des drones.”

Depuis sa maison du futur, angoissante et blanche comme un iPod, posée sur les nuages,, Jack surveille la Terre. Sur fond de M83. Après son inévitable séquence “torse nu” (dans les 5 premières minutes d’une production Cruise, dixit le cahier des charges), il va patrouiller à bord de son hélico-testicule assisté par sa femme. Malheureusement “à deux semaines de la retraite”, tout va partir en couille quand va débarquer Olga Kurylenko qui, comble du hasard, lui apparaissait justement en rêve. Il la voit dans le passé en train de tournoyer, tournoyer. Ce qui lui fait un point commun avec Terrence Malick. Good boy.

Evidemment, il y a quelque chose de bizarre dans le parachutage de la jolie russe.

Alors que Shyamalan sort son propre Post-apo-porn dans quelques semaines, Oblivion tente les twists shyamalanien à la petite semaine. Le job du trop didactique Joseph Kosinski (revenant de la purge Tron Legacy) ici est de canaliser Tom. Il est présent dans quasiment tous les plans. Il se donne à fond, tout le temps. Faut le voir jouer du regard, balancer ses répliques Même quand il ne comprend pas vraiment le sujet. Cette séquence où il évoque le dernier Superbowl de l’humanité à la caméra Lelouchienne, je peux parier que c’est un futur classique de la filmo de Cruise. Je me prépare déjà au gif.

Sans doute trop zen pour pouvoir concourir au titre de blockbuster de la saison (et une chouette scène de course poursuite), Oblivion est en revanche indispensable pour comprendre un peu mieux Tom, pour entrer un peu plus loin dans sa psyché. Un fascinant bordel.

 

 

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