Posts tagged Airwolf
Airwolf stuff (vraiment)
Jul 16th
J’ai participé à un reportage sur les vols en hélico au dessus de Paris. Je me trouvais là par un pur hasard, l’occasion de parler de ma passion des années 80…
Autre caméo médiatique, j’ai été invité à parler des super-héros dans ce programme d’été sur France Info. Je ne sais pas quand mon intervention sur Hellboy, Flash ou Batman passera mais essayez de ne pas vous couper le matin si jamais vous entendez parler d’échangisme dans Wonder Woman. En attendant, le premier épisode très documenté. Have fun.

St Valentin Robotics 2012
Feb 14th
Pas de resto réservé à temps ? Pas de problème !
Kamui Robotics pense à tous les amoureux trop occupés par le boulot ou les soucis de tous les jours.
Avec l’aide d’Actarus, Batman, François et quelques autres, voici des cartes de vœux “faites maison” à envoyer sans tarder à votre bien-aimé(e). Effet garanti !
Grâce à ces personnages, c’est sûr, ça va pécho.

Ernest Borgnine revient !
Mar 29th
Je n’ai pas besoin de te rappeler qu’Ernest Borgnine est mon acteur préféré de tous les temps. En plus, true fact, il est l’acteur oscarisé le plus âgé, ouais même devant Kirk Douglas. Et il s’associe avec Mickey Rooney (que ma grand-mère trouvait hyper beau avant, donc o.k) dans un film où ils jouent deux retraités qui transforment leur maison de retraite en nightclub. Je VEUX voir ce film (présenté le mois prochain au festival du film de Phoenix).
Mec, les vieux, y’a que ça de vrai…
Source le Toronto Sun via Bleeding Cool

2010 in review Robotics
Jan 3rd
2010 a commencé tout doucement. En fait, j’attendais le relaunch de Kamui Robotics (sa forme actuelle, là) pour me donner un prétexte pour communiquer à nouveau ma passion du coup de pied sauté. Je me suis donc relu les 20 pages de cette année pour livrer cette compil ready to groove d’articles et de euuu expériences.
So let’s go, 2010 en un seul post, avec des liens et tout, c’est parti.
Pré relaunch (Avril donc), il y a eu :
et aussi un des meilleurs films de l’année, better than Machete :
Puis vint la nouvelle formule, la nouvelle ère :
enchaîné tout de suite avec mon marronnier préféré :
dont la mascotte était déjà un héros de la justice.
Puis il y a eu le premier gros article jeu vidéo. Ma sélection très personnelle pour Marvel Vs Capcom 3, suite à son annonce. Et bizarrement, c’est le plus improbable qui a rejoint le jeu IRL. MODOK !
Mais Kamui Robotics, c’est beaucoup de comics. L’occasion idéale de (re)lancer les Dans les dents. L’année dernière, je mettais arbitrairement une jolie image, désormais les Dans les Dents sont une review des comics de la semaine quasi hebdomadaire.
Et à chaque fois…
Un jour, j’ai vu 5 mn de Harry Roselmack en immersion. Le front sérieux, voix off impliqué. Ça a donné cet article zarbi avec mes meilleurs photoshops de l’année. Harry VS Nazi, je voudrais bien voir ça !
Ah et une fixette : je déteste Denisot, son côté truand d’la mafia, le requin du PAF. Kitano VS Denisot est un fantasme inassouvi.
J’ai du mal à comprendre pourquoi tel ou tel article est plus lu qu’un autre. Enfin quand y’a marqué Batman Porn, j’imagine que Google aide un peu.
Enfin ce Dans les Dents Special Siege (le crossover de Marvel de l’année) est un des plus visités. Peut-être à cause de Bruce Wayne torse-poil ?
J’ai une lubie dont je n’ai pas assez parlé cette année. C’est les corniches dans les jeux vidéo. Mais à l’époque j’étais lié par un NDA pour Super Mario Galaxy 2 qui repense complètement les corniches. Du coup, j’ai fait un article sans spoiler uniquement consacré à ça. L’année prochaine, je ferais tout ceux que j’ai en tête, promis.
En me relisant, je me suis demandé quelle mouche m’a piqué de foutre Film Socialisme dans le dossier Summer Blockbusters 2010. Mais le mal était fait.
2010, c’était la fin des séries… Lost. 24. Koh Lanta, l’époque dont on dira que “c’était la meilleure”. Donc voici les 3 fins en même temps.
On reprend son souffle avec Mother et puis on va direct au best-seller du site :
un article qui visiblement vous a passionné. Lexi Belle, j’attends encore ton mail.
Bizarrement, le Dans les Dents consacré à Asterios Polyps (bien avant tous les mags de la hype) a moins fait recette.
Juin, coupe du monde de la rigolade pour un article où j’ai réutilisé 15 ans de captures vidéo de Captain Tsubasa pour donner un résultat plus probant que l’équipe de France 2010.
Prenant du retard dans mes reviews, j’ai décidé de fusionner pas mal d’articles en un, avec une thématique. Ça a donné d’improbables…
ou encore
Kamui Robotics s’intéresse aussi à la mode, il a consacré sa fashion Week à Wonder Woman.
Enfin, il y a le plus gros projet de l’année.
Durant des années, j’ai gardé tous les Direct Matin et Soir. Ça a donné 15 articles uniquement consacrés aux couvertures. J’ai encore un dossier annexe consacré à Morandini qui sommeille dans le tiroir.
Un de mes souffre-douleurs, cette années, fut Straz, alias . C’est quasiment chaque semaine que je lui rajoutai une boulette. Sa trouvaille de l’année, c’est de rendre Superman pédant et de le faire marcher à pied à travers les USA. HORRIBLE.
Le deuxième souffre-douleur, c’est encore une fois Kevin Smith qui a transformé Batman en mec qui s’urine dessus de bonheur, en pro du cuni (10 orgasmes la soirée) et en dommage collatéral de la beuh. C’était HORRIBLE aussi et c’est le Dans les Dents XIII (manière de tuer Batman par la honte) le plus lu de l’année. Sans doute à cause des loustics qui cherchent des protips en cuni.
Allez, encore une dose de Superman Hortefeux ?
2010, c’était aussi l’occasion de voir des acteurs au summum avec ces deux articles, un consacré à Richard Gere, et l’autre à Nicolas Cage.
Le seul moment un peu Franco-belge de l’année ici fut Quai d’orsay, évoqué pendu à un croc de boucher.
Un jeu à retenir ? Xenoblade
Puis vint les expériences, à savoir être coincé dans un net café après avoir pris le bateau depuis un port coréen. Ura Dans les Dents consacré aux mangas. Et le Dans les Dents spécial animé.
Le ghibli de l’année (enfin, avec Ninokuni), c’est :
Puis quelques critiques groupés. Un Apatow vs un presque Apatow, tous les films palmés et récompensé de l’année (que j’ai pu voir) ainsi que la totalité des films Disney de 2010. Ainsi que les pires films 2010. Quelques comédies US, Le deuxième Kitano de l’année (le vrai)
Enfin il y a eu ce gros dossier Pokémon en 3 parties.
Et puis il y a le bestseller de l’année : Carla le comics.
Et pour rester de droite, une critique ciné 2010 signée Zemmour :
N’oublions pas Actarus sur Facebook et on a fait le tour.
Et puis voilà, on y est. J’ai fait vite.

Robotics review 2010
Jan 2nd
C’est l’heure des bilans. Je sais, tu es groggy à force d’avoir trop fait la fête. Mais pas moi. Et ici, c’est pas le Ministère de l’intérieur, on va passer tous les sujets Airwolf en revue. Date limite de l’opération, le nouvel an russe.
Dans la liste des réjouissances, des tops, des articles bourrés, du comics, du jeu vidéo, du cinéma et du sexe. Je sais que tu seras là.
Sommaire :
- Tactics Ogre, un des jeux de l’année, 15 ans d’âge
- Kamui Robotics, la synthèse 2010
- Criminal Girls, le jeu le plus “Le-Japon” de l’année
- Les bonnes actrices Bonnes 2010. SFW, ‘f course.
- Batman, héros 2010, embauche à Clichy-sous-bois et b***e Carla
- Tous les films 2010 qui restaient… Bourré si possible.
- Le top 10 des films de l’année
- Le top 149 des jeux vidéo robotics de 2010
And that’s it.

Les films Disney en 2010
Dec 23rd
Petit préambule. Pendant des années, j’ai vécu dans une aversion profonde de Disney, une haine entretenue par une détestation familiale dont seule l’inteligencia russe dont je suis issu a le secret (t’as pas idée). Et puis par ce qui me semblait être la médiocrité de leur production d’alors, l’époque irritante où n’importe quelle croûte sortant de leur studio était estampillée immédiatement “classique”. Et dernière couche, Disney savait me rendre si abject ce prisme déformant qui neutralisait (au sens propre) ses emprunts à la culture populaire mondiale une fois syphonné. (sidebar: bizarrement, cette détestation de l’adaptation a toujours été à géométrie variable pour les versions canines des classiques. Me souvenir du Holmes de Miyazaki m’est assez pénible tandis que la classe low-key des 3 Mousquetaires version clébards marche à merveille. Pire, même sans chien, Sous le Signe des mousquetaires avait l’outrecuidance d’ajouter un sidekick à d’Artagnan et de transformer Aramis en fille. Non mais sans déconner, Le-Japon. Fin de la sidebar). Bref, j’ai été entrainé comme un soldat à détester Disney, leurs plagiats patentés et leurs petits arrangements et trahisons.
Quadruple dose de Disney cette année. Non, quintuple si l’on compte EuroDisney que j’ai visité. Pour la première fois. 2010 on risque tout, t’as vu. Mais causons cinoche. Il y a eu Waking Sleeping Beauty, un documentaire qui raconte “les années noires du Disney modernes”. Un doc bien ficelé mais moins indispensable que cette Master class d’Ed Catmull (co-fondateur de Pixar) qui te raconte qu’ils ont foutu Toy Story 2 à la poubelle à peine quelques mois avant sa sortie pour le refaire entièrement. J’insiste, tu dois la voir, cette master class. Mais pour en revenir à Waking Sleeping Beauty, j’ai du mal à encaisser un doc qui part du principe que Black Cauldron (Taram) est un échec. Parce qu’il a fait moins d’argent que le film des Bisounours sorti la même année. Donc c’est un échec et voilà. À partir de cet acte manqué où a quand même officié toutes une nouvelle génération de gonz (plan de coupe sur Tim Burton, la gueule plus que jamais en mode étudiant d’art qui a raté une marche d’escalier, Lasseter, Bluth etc), Disney file les clefs de son studio d’anim à des mecs qui ne peuvent pas s’encadrer mais qui vont modifier de fond en comble la maison. Une lutte entre businessmen, dont le plus brillant va glamouriser le métier de l’animation, finira par aligner les records.
Sur tous les films qu’ils produisent au cours de cette décennie post Taram, je crois que je n’en sauverai pas un seul dans ma mémoire. Tous ces succès du new Disney (les adapt en tout cas) ont pour point commun de les twister de manière à me les rendre méprisable. J’ai entendu toutes les raisons (toutes valables hein, « c’est des récits pour les enfants », qu’on ne peut pas les montrer tel quel aux gosses … Et puis les frères Grimm, c’est trop noir pour les enfants et puis et puis…). Un monde avec des théières qui chantent, pourquoi pas mais pour le reste, sans une fin dramaturgique, la Belle et la Bête (mais aussi Pocahontas et tous les autres), c’est du canigou-ronron. Surtout quand la bête se change finalement en homme avec les traits non-charismatiques d’un Julian Assange. Random mec. Le pire, c’est sans doute Notre Dame de Paris qui prie Dieu et réussit à vaincre le méchant juge… Qui était un prêtre dans l’original (mais j’imagine qu’un juge, c’est tellement plus maléfique et facile à haïr qu’un prêtre ?). Et faire d’une œuvre profondément anticléricale un hymne au bon Dieu, c’est comme faire d’Elephant Man un pamphlet pour les bienfaits de la chirurgie esthétique. Et la petite sirène et ses crabes qui chantent du reggae… Ah et puis le pompon c’est toujours l’autocongratulation autour du Roi Lion qui fait toujours comme si de rien n’était. Le reconnaitre pour Disney, ce serait la mort… Et pourtant ce mensonge de plus donne au documentaire un angle purement business qui, lui, est passionnant. Mais aujourd’hui, j’ai essayé de faire comme si.
2010. C’est avec tout ce bagage que je vois le nu-Disney, la Princesse et la Grenouille, une héroïne noire qui lutte contre sa condition sociale de manière beaucoup plus contemporaine que Cendrillon. Sa famille est de la Nouvelle Orléans. Via une ellipse subtile, on nous explique que son père est mort à la guerre, “vu qu’il était au front comme la majorité des noirs”. Un moment de repentance si exécrée par Eric Zemmour et pourtant si salutaire. Et elle, son rêve, c’est d’ouvrir un resto. C’est tout. Vient un “prince” arrogant qui va se faire dépouiller par son majordome à la tête de Raffarin, poussé dans ce retour d’ascenseur social par un sorcier vaudou. Ça, c’est vraiment du bon background.
C’est assez étonnant de voir que les petites filles se sentent plus proches d’un personnage secondaire, une princesse blonde, et un peu tarte, une métaphore de la fille noblio-bourge un peu ronde qui ne rêve que de prince au mépris de tout risque de consanguinité, toujours à la limite de l’arrivisme social mais en fait une peste mais au bon cœur, sur l’air de “les riches vous comprennent aussi”. Mais depuis quelques temps la patte Pixar se mélange à Disney sous l’impulsion de Lasseter. Il y a deux éléments d’une maturité incroyable. Tout d’abord, il y a un crocodile trompettiste Louis, rendu mélancolique à cause de son impossibilité de se mélanger aux humains. Et puis il y a un personnage qui va mourir. Sans rire, on le voit à l’écran… Un peu comme Cassios dans Saint Seiya.
Mais c’est la première fois (je crois) qu’on va voir un rite funéraire, pas si éloigné de celui du Retour du jedi si ce n’est qu’ici, les Ewoks ne seront pas invités à la teuf.
pour le Settei comme on dit en Japon, pour tout le background plein de sous-entendus assez fous.
Avant d’embarquer pour le prochain Disney, il y a eu cette année Fantastic Mr Fox, le dernier Wes Anderson. Lui joue la continuité : c’est le même film que les anciens avec des acteurs, tournant toujours autour du thème de la structure familiale, de son éclatement et la manière qu’ont ses membres à s’étouffer les uns les autres pour mieux se retrouver. Ce qui est presque énervant, c’est cette attitude désinvolte globale à reprendre une histoire de Dahl, lui coller des musiques trendy (tu sais, cette agaçante playlist “qui veut te plaire”. Mais Mr Fox reste toujours dans une zone de confort assez frustrante, à l’image de ces renards qui, une fois en danger, bah ils creusent un terrier encore plus profond pour s’en sortir. Heureusement que la fin est assez jouissive, elle sauve un peu l’entreprise du sceau du film « gentil ».
Raiponce a commencé sur un grand malentendu : son titre. Annoncé un temps comme Razpuncel, le titre original du conte de Grimm, c’est finalement sous le nom de Tangled (« emmêlé » en v.o) que j’ai pris connaissance du dernier Disney. Il y a une raison du volte-face du studio : après la princesse et la grenouille, les pontes de Disney ne voulaient pas s’aliéner le public des garçons (that’s shônen to ya, kid). D’où le changement d’angle, mettant bien plus en avant Flynn (devineras-tu à qui s’adresse cet hommage appuyé ?). Ce switch est si débile qu’il évoque le changement de titre de The Great Mouse Detective / Basile dans un passage de Waking Sleeping Beauty, une modification devenue une vanne en interne car un mec s’est amusé à renommer tous les classiques du Studio de la même manière pour le LoL.
Raiponce 2.0 Disney custom. suit vaguement la trame originelle, une adapt libre qui ne posera problème à personne. C’est bien le parti pris de l’équipe : pas de vague, pas de message gauchiste soujacents comme dans la Princesse & la Grenouille. La seule véritable audace, ici, est d’utiliser de la 2D traditionnelle morphée en 3D. Kinda cool mais qui donne un peu l’impression de voir la réalité augmenté sur Ds : elle nous semblera bien ringarde d’ici quelques années.
Ah et ces lunettes 3D, je.n’en.peux.plus.
En fait, Raiponce a une qualité majeure à mes yeux : les animaux ne chantent pas.
Attention, je vais spoiler Toy Story 3. Et comme c’est un des films de l’année, je n’aimerai pas te faire ça. Attention donc, SPOILERS. C’est parti.
Mais s’il y a un gagnant cette année, c’est Toy Story 3. Pas certain que ça soit le meilleur Toy Story (donc encore moins le Best Pixar)… Il y a toujours des problèmes ici et là comme le rôle de Buzz, devenu sidekick transparent et dont on sent que Pixar ne sait pas trop quoi en faire. Un danseur de flamenco ? Pourquoi pas, au point où on est avec lui.
Tout le film est une redite des thèmes déjà tous cernés dans les précédents : la quête de l’amour dans les yeux de l’autre, la peur de la mort / de l’extinction, le courage, la crainte du changement de statut quo. Et puis dans le genre redite, il y a ces séquences d’évasion à ne plus savoir qu’en foutre (au moins 3 de plus rien que dans cet épisode, ça doit nous faire quoi, 8 au total sur 3 films ?) comme si Pixar avait quelque chose à prouver de ce côté là en ajoutant à chaque une ou deux références cinéphiles. Toy Story 3 a sans doute un des meilleurs némésis ever dans un film pour enfants. Sans rire, il a tout des plus grands, à savoir (la référence pour moi) Doctor Doom : une douleur originelle qui le fait basculer du coté du mal. Et qui refusera toute rédemption que tous les films Disney offrent systématiquement. Brillant.
Mais en fait, l’air de rien, Pixar touche à la grâce miyazakienne des plus belles années. Elle tient à cette scène assez lourde de métaphore (un four). Cette scène, c’est LA scène où les jouets se regardent avant le grand bond, avant de mourir. Cette grâce, c’est le silence. Le silence est un des éléments clefs des plus grandes scènes du cinema. La tension des gunfights, des sabres au clair de lune des samouraï, ne rien dire, c’est une technique si maîtrisée dans les films de Miyazaki où ses pics sont souvent muets. Là, les jouets se regardent et communiquent une dernière fois dans la langue que ne parlent plus les vivants. Pixar les a fait vivre dans l’angoisse, ils vivront désormais dans l’espoir.
Et donc sur ce silence, je crois que je n’ai plus rien à ajouter sur Disney en 2010.
The Expendables
Sep 17th
C’est acquis, Expendables te donne envie de gueuler comme le bœuf durant un match de foot. Vraiment. Du plaisir jouissif et sensoriel, un peu à la Deathproof mais dans un autre style.
Le baroud d’honneur de Stallone ne fait pas dans la dentelle. On y défonce son chemin en sulfatant les gugusses par dizaines. Man, y’a même une attaque gratuite inouïe, un bombardement portuaire déjà culte. Tranquille. Même si c’est bien fait –peut-on parler d’un actionneur d’auteur depuis Tsui Hark ?-, le cerveau est mis en mode veilleuse jusque dans le scénario à la cohérence géopolitique toute personnelle. Une petite île tenue par un général Tapioca si naze qu’il semble sorti de la saison 3 de Prison Break est manipulé par un ancien de la CIA, forcément affreux. Sly va tomber amoureux de la fille du général, ce qui va pousser notre mercenaire à mener une révolution gratis. Faut voir sa gueule déconfite à force de chirurgie. Mieux, tous les copains qu’il a appelé à la rescousse dans ce film « wink wink » ont la gueule de leur corps, complètement défait, à l’exception de Statham et Jet Li, les plus « jeunes » même si l’un est chauve tandis que l’autre vieillit moins bien que Donnie Yen.
Comme un parfum de vieux. Et j’adore le vieux. Le seul bon moment de Nu-Karaté Kid, c’était quand Jackie Chan titube après son seul combat. A bout de souffle version muscle. En tant que sportif, je suis toujours intéressé par ces caps que le corps franchit, dans un sens comme dans l’autre. Et surtout quand il te fait signe qu’il faut vraiment s’arrêter de faire le guignol sinon tu vas te casser en deux. Tous ces mecs n’ont pas écouté les SMS et les fax envoyés par le cerveau. Depuis ils doivent se débrouiller avec des vieilles carcasses abimées qui errent dans leur base, un vieux rade de motards tenus par « Épave premier », Mickey Rourke qui tatoue des horreurs sur le corps. Tant qu’on est moche, on ne va pas s’arrêter en si bon chemin. C’est peut-être lui le plus emblématique freak de la chirurgie façon lolo Ferrari si lumineux de tristesse dans le fantastique Wrestler. Mais putain, Expendables, il y a plus de lifting à l’écran que dans les deux films de Sex & the City.
Mais bon tout ça, ce ne sont que des considérations perso car le plus important dans Expendables, c’est que ça défouraille, que ça charcute. Ca plante du couteau dans la gorge. Ca cogne dur en mettant les mains dans le cambouis pour faire la sale besogne. Au fond, Expendables arrive à être tout ce que je voulais, un prolongement viril et crépusculaire à Rocky Balboa. C’est toute la qualité des films des années 80, cette patate des explosions en vrai, pas sur un putain d’écran vert. Un résultat digne de passer en redif’ vf à 20h30 sur La 5. Pas certain que ton petit neveu comprenne, alors tu lui diras simplement qu’Expendables est totalement Airwolf. Sinon, tu le tapes.

A Serious Man
Jul 2nd
Qu’est-ce qu’un homme sérieux ? Du haut de ses mitzvah quotidiennes, Larry Gopnik n’est pas du genre à faire des vagues. Ce prof de physique est gentil, limite bonne poire mais sans doute pas un mensch, au sens shtetl-ique du terme. Et voilà que son monde s’écroule. Sa femme lui annonce qu’elle le quitte pour son pédant ami Sy Ableman. Don fils est un garnement en passe de faire sa bar mitzvah, sa fille lui fait les poches. Et puis il y a son frère Arthur, génie incapable de travailler, complètement gâteux. A la fac, soudainement tout s’écroule aussi. Des lettres anonymes l’empêchent d’atteindre sa promotion tandis qu’un chinois veut le soudoyer pour avoir la moyenne et donc son diplôme. Et puis ses voisins visiblement antisémites. Si seulement il pouvait au moins se taper sa superbe voisine, belle comme une star des films érotiques des années 70, mais même pas. Perdu, Larry va aller chercher de l’aide chez des rabbins. Il essaye de rester sérieux, et c’est là tout le problème.
Les frères Coen vont puiser leur inspi’ dans leur enfance, dans une banlieue absurde du midwest américain. Le genre d’endroit où tu n’imaginerais pas une communauté feuj. Là-bas, le judaïsme y est moins sexy que Scarlett Johansson ou Jason Schwartzman, moins ingénieux et drôle que chez Woody Allen, moins puissant que chez Phillip Roth. La banlieue pavillonnaire de la fin des 60’s dans toutes sa splendeur. Et pour mettre l’ambiance, un opening feature. Ouais, exactement comme Pixar mais avec de la morale du froid de l’Est bricolée de toute pièce, le tout en yiddish.
Ce qui fonctionne dans A Serious Man, c’est l’universalité de son propos. Et pour cela, pas de mystère, les frères Coen puisent, sans le nommer, dans le Livre de Job. Et comme disait Mitterand, la Bible, c’est le meilleur bouquin du monde à adapter. “Il y a tout dedans”. François n’avait pas tort. Larry est désespéré face à l’infortune qu’il s’imagine venir d’une punition divine. Alors qu’au fond, il a été droit jusqu’au bout.
Coup de génie doublé après un No Country for Old Men incroyable, A Serious Man se permet le luxe d’avoir un des meilleurs quart d’heure de fin du cinéma US, passant du point de vue du fils faisant sa bar mitzvah défoncé au père qui résiste tant bien que mal à la tentation. De la communauté juive du Midwest absurde aux arabes du port de Sète, il n’y a qu’un micro-pas que je franchis, ce qui fait de Serious Man le pendant judéophile au déjà cultissime et arabe jusqu’au bout des ongles La Graîne et le Mulet. Point commun : la réussite d’un grand écart entre cinéma populaire et ultra ambitieux. Un des films de l’année, même sans coups de pied sautés, flamboyant jusque dans sa dernière scène.

Dr Michaël & Mr Youn
Jun 25th
J’ai souvent dit du mal du cinéma comique français pour laisser passer l’occasion de parler des exploits de Michaël Youn. Deux pour le prix d’un. Syndrome Domenech, il se retrouve toujours un peu seul contre tous. En plus, il ne défend pas toujours très bien (remember sa lettre nulle aux critiques au moment de la sortie du mythique “Incontrôlable“). Tu googleras toi- même si t’es curieux. Et forcément, je le prends un peu en pitié, un peu comme Raymond (sauf que ce dernier m’a fait gagner de l’argent, lui).
Premier film, Coursier. Rarement un film n’a eu autant la gueule d’un film du dimanche soir que celui-là. Ceux qui ont repris ce créneau tant envié du film d’apparence inoffensif, c’est Europacorp qui produit cette Yamakazerie en scooter. Attention, on nous a sorti le scénario N°2 sur les quatre disponible en stock. A partir de ce moment, tous les passages clefs seront en italique. A toi de remettre le film Europa à sa place.
Michael Youn est un coursier qui se faufile à toute vitesse à travers la ville. Un jour, au mauvais moment, au mauvais endroit, il se retrouve obligé de transporter un colis qu’il n’aurait pas dû choper. Il se fait alors poursuivre par des mafieux. Le chaos. Sa petite amie jalouse ne lui lâche pas la grappe, ce qui créera des situations cocasses quand il se retrouvera face à face avec la superbe pépé-agent secret, séquence quiproquo à la Labiche. Et à un moment, la police se fait humilier. Et puis à la fin, méga morale et tout rentre dans l’ordre, le couple est sauvé.
Dans Coursier, Youn est en mode Acteur robotique. Attention, ce n’est pas un mal, ça veut dire qu’il fait son taf, avec presque (et j’ai du mal à croire que je vais écrire ces mots) de la neutralité dans son jeu. Jimmy Jean-Louis -the Haitian from Heroes’ fame- en fait beaucoup plus alors que, comme dans Heroes, il ne dit pas grand chose.
Cachetonnage sur son moment de célébrité, tranquilou. Et y’a pas que lui, celle qui joue la meuf de Youn (vue dans tout ce qui brille, un film qui a reçu le label Zemmour) et surtout ce vietnamien non-identifié qui joue comme José Garçia. Après une enquête de police, il semblerait que le vietnamien susnommé soit issu du Djamel Comedy Club, ce qui donne un peu une idée du ton général.
L’embarcation, fragile, arrive tout juste à surnager au dessus du seul Airwolf que je lui octroie. En fait, sans être trop ambitieuse, il lui manque ce qui fait le charme des Taxis 1234, cette bêtise un peu crasse doublée d’un bon sens poujadiste façon JJBourdin du LoL. Produit de commande, note ad hoc.
Passons plutôt à Fatal, le 8 Mile version Ali G dont la paternité dans le spectacle total est évidente. Et quand tu as été un jour réveillé à 7h50 par le Morning Live par ces 3 hurluberlus, tu sais de quoi je parle. De la caricature de rap grande époque Skyrock, celle bien débile du début des années 2000. C’était rustique, mais y’avait du Know how dans l’entreprise, et une énergie folle. Sa meilleure période diront certains. Tu rigoles, mais quand on étudiera ces sketchs à la cinémathèque française ou au Centre Pompidou dans 40 ans, faudra pas faire l’étonné.
Mais tu me vois défendre ce film qui contient quand même 2 acteurs venus du fiasco Astérix aux Jeux Olympiques, Stéphane Rousseau et Jérôme le Banner, qui s’en sortent d’ailleurs pas mal tout les deux. C’est d’ailleurs la réussite du film : il soigne les rôles secondaires, ce que font les bonnes comédies US et brit. On ne tient pas encore l’Apatow français, hein, restons calme. Michael Youn s’applique, en particulier dans sa caricature du monde de la musique avec des parodies à pisser de rire de cagoles R’n’b marseillaises ou encore de Gaëtan, fusion improbable de plusieurs nouveaux chanteurs français.
Mais Fatal se permet 3 coups de génie que Kamui Robotics se devait de souligner. Dans la toute première minute du film, Fatal arrive à bord… d’une copie de Super Copter.
Oui, Airwolf ! Le genre détail qui a déjà sauvé des films nuls comme celui-là.
Inattaquable. Ensuite, il se permet de citer Terrence Mallick, “undemeilleursréalisateursaumonde” pour une séquence de… 3 secondes. De pleine communion avec la nature. 3 secondes, hé, c’est mieux que rien. Enfin, et (presque) aussi fort qu’Airwolf, Fatal balance des quotes de Rocky IV, le chef d’œuvre anti-communiste des années 80 dont il reprend de toute manière point par point la construction Rise and Fall. Avec un tel modèle, you can’t go wrong.
Priceless VF is priceless :
Même si tu ne parles pas la langue, normalement, tu dois pouvoir te rendre compte que le russe n’est pas une langue aussi synthétique que ça. Ecoute comment le mec abrège. D’ailleurs, j’adore le passage où il dit que c’est mieux que 20 millions de mecs, et le russe dit distinctement “c’est mieux que 20 millions de dollars”. J’imagine la barre de rire durant le tournage.
Voilà, pour la première fois, une note globale pour deux films.
Soit 1/5 + 2/5+Selection comme on dit dans la presse. Do the maths.

Mother
May 30th
Pauvre maman. Dès la première image, on la voit déjà perdre les pédales, à danser dans un champ toute seule. Cette mère se donne corps et âme à sa quête. Un soir, une fille est retrouvé morte. Pour la daronne, aucun doute possible. Son fils Do-Joon, certes borderline demeuré, n’est pas le meurtrier que tout accuse. Pour les flics expéditifs, l’affaire est entendue. La mère va entrer en croisade à la limite de l’autodestruction pour rétablir la vérité et innocenter son gosse.
Mother tombe pile poil pour clore en apothéose une décennie de power movies made in Corée. On ne sait pas si cet âge d’or continuera, si des boulets de canons d’une telle intensité continueront à nous arriver dans les dents.
Comme ses précédents films The Host et Memories of Murder, le Mother de Bong Joon-ho est le résultat d’un spectacle total, surfant sur différents genres sans jamais vautrer. C’est quand même énervant, cette réussite arrogante, alors que le cinéma français s’y viande systématiquement, son ambition artistique maintenue en vie par quelques rares perles (hello, un Prophète). Merde quoi, les coréens, ils étaient encore en pleine dictature y a pas si longtemps, et maintenant, c’est les rois du MMORPG et du cinéma de très haute qualité. Pire. C’est le syndrome Pixar : t’as l’impression qu’ils font ça les doigts dans le pif.
Sur mon DVD de Memories of Murder, Bong Joon-ho n’a même pas son nom sur la jaquette. Sans déconner. Injustice pour le génie qui en trois films s’est construit une œuvre à part (mais presque normal quand tu vois que la vanne récurrente du moment, c’est d’essayer de prononcer le nom du réa de la Palme d’Or 2010, vraiment trop drôle, les mecs). Dès cette première scène de danse écervelée dans les prés (j’y reviens), tu comprends que Bong fait déjà le bilan de son propre style. Il joue avec. Cette mère groove de manière comique dans une prairie (motif de Memories of murder). Elle est une marginale (The Host) et va pousser son enquête contre vent et marée face à la flicaille incompétentes (re-Memories). Et puis il y a ce gout pour les paumés et les asociaux, parsemés par des éclairs d’une violence inouïe. On te parle d’une maman, là, quand même. C’est sa fête. En un instant, un seul plan, le coréen te fait basculer de Freud à Bagdad, dans ce bled paumé où tu peux te faire tuer parce que t’as rayé une caisse.
La toile de fond vaguement familière, finalement, Bong Joon-ho s’en tape (mais c’est pas un hasard si ses deux seuls films précédents soient des classiques des 2000’s, cités en référence par pro et amateurs). Il nous fait un truc radicalement différent, en jonglant comme d’habitude entre les genres. Critique sociale, polar, drame, grotesqueries, émotions pure, on a tout, en parfait équilibre. Massif. Il te fait tout basculer en un plan, d’un coup de génie bien senti. Et ça marche. Malgré toutes les zones de réflexion, les fausses pistes purement polar, et la boue, Mother reste limpide et pertinent. Un exemple parfait de cinéma exigeant et ultra populaire, à la Hitchcock.
Les médias te survendent tellement l’expression “film coup de poing” (coucou, Enter The Void) que quand t’en as un devant toi, un vrai de vrai, t’es pas toujours fichu de le comprendre. Mother transforme la volonté inébranlable d’une mère en tank cinéphile. Rien ne l’arrête. Brillant. En 3 films, ce mec prouve que c’est un authentique génie.
Tu vas me demander comment fait un film pour être aussi bien sans coups de pied sautés ? Check la séquence à 0’15 de la bande annonce.
Rien que cette séquence mérite que je ressorte le label qualité maison:
Com-Robot