Si écrire un blog (ce que Robotics n’est pas, malgré sa participativité toute Ségoléniste, c’est à dire une dictature où tout le monde a la parole tant que les porte-flingues le permettent) implique de parler de soi dans la vérité la plus manifeste, eh bien voilà on y est. A condition extraordinaire, réponse aléatoire.

Le japonais sympatoche assis à côté est souriant mais pourtant il appelle l’hôtesse de l’air avec insistance : la télécommande du micro de son écran télé déconne. Le son n’arrive plus que par une oreille. Et on comprend pourquoi il est dégouté devant le choix dithyrambique de bons films : Hancock, Incredible Hulk, Indiana Jones 4, tout ces « actionneurs » qui méritent vraiment cet écran d’au moins 7 pouces, à peine la moitié de ce qu’il faut à mon Vaio pour me rebalancer un épisode de Soprano (ow cette saison 3, qu’elle est bien). Il y a aussi le mignon Letherheads (pas encore chroniqué ici, pas eu le temps mais un bon film naphtaline avec Clooney). Il y a aussi 12 no osoreru otoko, absolument pas un film de samouraï, mais un formidable Mikhalkov en DVD inédit en France. Bientôt robotisé. Le movie spotlight du programme, c’est Ed Norton, et ils ont raison : son Bruce Banner est brillant, lunaire, malingre et surtout plus intéressant que l’autre qui nous refait Bruce Wayne en moins bien. Allez on continue, il y a Made of Honor avec le docteur Mamour de Greys Anatomy qui va être obligé de jouer ça jusqu’à la fin de ses jours. On le plaint. Ne riez pas, j’en connais qui se sente obligé de louer ça pour un bon équilibre de couple. Page d’après du programme, y’a Matthew Mc Conaughey et Kate Hudson, deux acteurs interchangeables dans le même genre et pourtant, il sont emprisonnés dans le même film depuis 10 ans et personne ne les a secouru depuis. Le doc de Scorcese ? Ouaif. Oh mon dieu, Lord of the rings 3, pitié. Un Ken Loach, le quota « social » sympa, on le met dans le programme comme on lui file une palme d’or. Ah le Jacky Chan et Jet Li ? On y reviendra, mais après la bande annonce de Dragon Ball le film live, j’aurai même des aisances à trouver des qualités à Bulletproof Monk. Il y a même le culte Young Master de et avec Jacky Chan où comme dans toute les vf avant qu’il soit « Jacky », on l’appelait toujours Dragon. “hé Dragon, ça va, rien de cassé?” “ouille ouille ouille”.

Et là, miracle moderne, le truc dont on rêve à chaque instant quand on vole en éco : pour mater son écran en stéréo, il se lève et s’en va ailleurs. Deux places, le bonheur « centimètre-carré » doublé. « Dommage mec, fallait demander la business pour la peine », une phrase d’adieu. Mais peut-être a-t-il de jolies voisines, who knows ? Utilisant mon côté audio et son écran (pro tips : faut appuyer en synchro sur play), j’étais le roi du pétrole. Deux places, GRATUIT COUSIN ! Et là au lieu de m’engouffrer dans le docu sur la coloration de Vermeer (il serait intéressant de savoir quelle est l’audience réelle de ces films dans les avions, juste pour les droits d’auteurs), je dérape sur Sex & The City le film. Je ne sais pas pourquoi, je déteste ça, de base, au plus haut point. Une fois qu’on a compris le seul intérêt concret, à savoir 4 poupées qui se baladent dans des plus ou moins jolies fringues, (à ne pas manquer la séquence showroom) et le sex cru mais seulement namedroppé façon « Fuck et Cock », on en a fait le tour. Le « Sex » de The City ? Y’a deux trois baises maxi, en tout, dont une avec tshirts pas excitant pour montrer “l’usure du couple”. Le tout enrobé par cette voix off nulle, absorbante comme du Sopalin mouillé et dont le moindre octet de ce texte cherche à s’éloigner.

Mais un aveu, je suis obsédé par des choses qui, franchement, bah je ne devrais pas. Et en plus, je les garde en mémoire. Tant que je ne perdrai pas la boule dans la probabilité d’une vie longue (hint d’une prochaine critique). Mais voilà: les comics, la peinture du XXème siècle, le peu-ra west coast et même le français des années 90 tchitchi, les couvertures de « Public » accrochée dans le métro, les chantiers et les grues, les membres de l’équipe de France de foot 1982 à sa mort, quelque part en 2006. Et putain, pourquoi est-ce que je connais le nom, statut social, et enjeu matrimonial de ces 4 Bécassines presque aussi bien que celle des 4 fantastiques, mes quatre derniers repas ou la famille de Son Gokû ? Cette idée m’est difficilement supportable. Et ce film n’est, -surprise-, absolument pas drôle alors que la série pouvait se prévaloir d’une grossièreté surprise du type “bite” suscitée qui de toute manière giclait au sous-titrage.

Un mariage arrive vers le premier tiers du film, celui de l’éternelle célibattante (je suis obsédé aussi par Marie Claire et mon word reconnait le mot en correction, c’est un signe des temps) se marie à Big, son eternel boyfriend avec qui il y a eu ouat mille ruptures. Facile comme sujet de film. Mega plot twist cosmique, il dit non, car il est le némesis du show , le bad guy, c’est elle-même qui le dit. Et c’est parti pour 1 heure de film encore moins drôle sur une dépression voix off. La pauvre radote un peu ses 3,4 laïus comme Eric Zemmour “l’amour c’est comme une paire de chaussure dans le placard, les amies c’est aussi important que la béchamel dans les lasagnes, la séduction aujourd’hui nous emmène droit vers la récession économique, qui, c’est juré, ne franchira pas les frontières de la Suisse et aussi “finalement le bonheur, c’est comme un ennemi plus puissant à chaque fois dans Dragon Ball Z”. Grosso modo, c’est ça . Le même sujet, exactement le même,, mais bien traité, c’est Forgeting Sarah (j’y reviendrais). Lune de miel foutue, endroit paradisiaque et des los lobos viennent chanter quand il y a tristesse, donc vanne de type « cassez- vous les mexicains ». Intéressant décalage autour du même gag. Un film nul, l’autre vraiment pas mal. Sex City ne respecte pas ses propres codes, comme pas mal de séries qui ont fait le saut du grand écran. Vers le dernier tiers, un nouveau personnage apparait, comme dans une série pour relancer l’intérêt d’une saison en perdition. Si vous entendiez ce que donne le cri de joie horrible qu’elle lance quand Carrie lui offre « son premier sac Vuitton !!!!!!!!! » dans le casque fourni par la compagnie aérienne, j’ai pensé très fort à Orange Mecanique et à d’autres films de torture. On baisse le volume. Aussi une pensée à tout ces gens qui achètent du Louis Vuitton alors qu’il était un king of collabo notoire qui s’est aussi fait sa fortune en vendant des statues de bronze du Maréchal Pétain et autres décorations grand siècle, avant et pendant la guerre, mais ça, ils oublient de le dire. On en revient aux obsessions. « Why the fuck am i watching this shit ?! »

Il y a rien, rien, dans ce film, même pas l’esprit de ce qui en a fait son succès. Deux clips type fashion victim, 2 fois fuck, et basta. Y’a même une happy end nulle et paresseuse : « ils se marient ! ». Rendez-vous Scarlett O’hara ! La superficialité de ce genre buddy girly sera étudiée à l’université dans les vingts prochaines années, et là, on a un cas d’école. « Un sac vuittttttton ! »

Une scène, une, pour montrer la paresse de l’écriture, de l’enjeu, de l’intrigue : Oké, l’héroïne déprime et ses copines l’emmènent passer un week end au Mexique. Charlotte, la plus jeune et jolie, a la diarrhée et se fait caca dessus. Et là, toutes les filles rient à gorge déployée, genre ouahahahha, comme dans le Corniaud à la fin. Mais la voix off, cette talentueuse dame patronnesse de l’analyse, donne le coup final, de tête ( sans appuyer sur pause sinon faut tout resynchroniser): « Miranda was right, when it’s really funny, I laught. ». La voix off, le rire enregistré des films néo-blog qui tient à te rappeler que c’est drôle. Non, c’est pas drôle, c’est nul, hors propos et arrête d’essayer de me le faire croire !

Reste l’obsession finale : mais qu’est allé voir le vieux japonais ? Il me fait signe: