La méthode Apatow est imparable : une tronche de geek attardé (venu de « how i met my mother », sitcom essayé mais pas adopté) qui, à force de jouer aux jeux vidéo de super robot, de collectionner les Gachapons et à bouffer des Mars et de Bounty est devenu assez mou, assez pour dégouter sa nana Kristen Bell (Veronica Mars !! ). Hé ouais. Elle le trouve sympa, et tout mais le coeur n’y est plus. Elle lui préfère une star de rock anglais vraiment hilarant « dans la grande tradition des supporting character briton ». Le geek tristoune choisit Hawaï pour l’oublier, et paf, elle est là, avec son rocker improbable qui la baise à tire-larigot, tous les soirs. Forcément les cloisons des bungalows, c’est pas très bien isolé, donc re coup de blues mais rigolo. Improbable ? Ouais. Comme dans Sex et the city, le contexte est situé tellement loin de la réalité sociale, de toute préoccupation concrète. Pas de RSA, de crise financière ni rien. Ou alors si minime du genre « ma série a été abandonnée à la troisième saison ». Et là encore, gros wink adressé à Veronica Mars, un des meilleurs faux teen show du cosmos. Et ça passe ! Malgré un titre français fou : « Sans Sarah, rien ne va ». C’est ça le plus fou : c’est qu’à force de scénettes assemblées avec générosité, sans cynisme, avec un vrai amour des loosers (par les mêmes gus que Superbad, hein), de la laideur cool « qui cache plein d’humanité, forcement », l’Apatow’s touch retombe sur ses pattes comme un chat. Générosité, peut-être ? Le mot désormais acoquiné avec les Ch’tits utilisé pour minorer son importance prends ici tout son sens. Il n’y a même pas escroquerie sur la marchandise, c’est jusqu’au-boutiste à fond les ballons. Attention, ca ne plaira pas et j’insiste, ne plaira pas à quelqu’un d’extérieur au concept de « pop culture ». Du rire pas dégradant, coolos !

limite 4.