Dans les Dents XIII façons de tuer Batman par la honte.
… où l’on voit que le fils de Wolverine chausse du 47.

1991, la Gold team des X-Men, l'arrivée de Bishop, Dangerous de MJ, Auteuil Neuilly Passy des Inconnus, le Black Album de Metallica, la Zoubida de Lagaff', Edith Cresson Premier ministre... Maaaan, c'était le bon temps...
Allez, rien qu’un petit œil sur les deux titres X qui sortent la même semaine. Uncanny (X-Men 526) se focalise sur Hope, Cyclops et une des 5 nouveaux mutants détectés par Cerebra. Une base intéressante mais malheureusement, c’est servi par l’horrible dessin de Whilce Portacio. Man, ce mec, je le kiffais… en 1991. A sa décharge, ça a l’air rushé au possible. Mais c’est à la limite du regardable.
Une page, au pif :
2010, mec, qu’est ce qui se putain d’passe ?!
Et c’est d’autant plus dommage pour le titre phare, pile après Second Coming. Et avec un backup assuré par un Olivier Coipel en feu. Ow Marvel, qu’est-ce que tu fais, c’est lui qu’il fallait mettre sur Uncanny…
X-men Legacy nous propose un Magneto en mode “vieux beau” à la Richard Gere et une Rogue en mode baby sitting de mutants mineurs en Inde. Rien de fabulous so far, mais Carey delivers. Et au moins c’est regardable.
Cette image va parfaitement expliquer ce qui se passe dans Wonder Woman.
Et comme disait le faux Vador dans Spaceballs : “Absoluuutely nothing !“
En fait, elle devient more or less la même chose. Ce qu’on savait déjà à peu près via flashback, apparitions ou interview de Straz. Mais au moins, hé, elle ne fait pas le tour des USA à pinces comme Superman.
Petit interlude : À la demande de quelques lecteurs cégétistes, j’ai lu Batman The Widening Gyre, la dernière série de Kevin Smith. En entier. Merci les gars, vous avez trouvé un nouveau moyen de me faire dire encore du mal du pauvre Kevin Smith qui nous sort daube sur daube en ce moment. En plus, c’est la suite directe de la notoriously affreuse mini-série où le Joker propose à celui qui le libère de prison… de l’enculer. No shit, c’est aussi dans le lien précédent.
Et mon dieu… C’est aussi nul qu’on le dit. Vraiment. Ce n’est pas seulement honteux, c’est aussi à se demander comment des gens cautionnent ce fanfic. Pas forcément les acheteurs (hé ho, j’l’ai évité ce coup-ci), mais surtout l’éditeur, le directeur de publication, tout ça. Tout ce que vous allez voir a été adoubé par ces mecs.
Ca commence sur les chapeaux de roue avec un rabbin qui meurt en gros, bien visible, sur une double splash-page entière. Sur les fucking chapeaux de roue.

La réponse de mon Bro' Puyo à qui je demandais ce que signifient les bulles en allemand : "Ça sent le jap qu'a fait allemand troisième langue". Sooo true.
Le simple fait que cette série commence par un mec qui crève, comme pour souligner l’échec de Batman qui n’arrive pas à le sauver, six numéros qui vont se terminer en apothéose. Car déjà, le premier num’ est corsé. Kevin Smith a l’habitude de nous faire du cul débilou à toutes les sauces. Mais il s’est cru malin de le faire avec Batman plus qu’avec Green Arrow ou Daredevil. Ça commence par une Poison Ivy putassière qui propose à Batman de devenir sa langue de chevet.
Jeez. Batman, pas con, il est immunisé depuis des années à tous les pollens que Poison Ivy pourrait lui balancer à la gueule… Tous sauf… sauf…
Ah Kevin, putain de fumeur de weed qui ramène tout à ça… Tout le problème est peut-être là finalement… Même si le dessinateur, un pote de Kevin Smith (copinage !) y met du sien :
Lui, il tutoie le minable très souvent, genre avec cette image tirée du premier numéro, avec Batman qui s’est fait casser la gueule. Oh comme ça te donne envie de lire la suite.
L’idée de la série est pourtant intéressante. Elle tourne autour de Batman qui ne fait confiance à personne et qui essaye de lâcher un peu prise. Il retrouve sa long lost lover Silver St Cloud avec qui il va rapidement reprendre une relation amoureuse digne d’une “séance de vie de couple Ikéa”, tandis que la nuit, en uniforme de Batman, il va retrouver Baphomet un nouveau chasseur de caille-ra. Et il va aussi apprendre à lui faire confiance aussi. Le twist, c’est que l’un des deux est un traitre et que Batman, devenu débile l’espace de six numéros, se rendra compte trop tard de son erreur. Bah ouais, mec, fallait pas donner un Google Maps de la Batcave. Duh ! C’est tellement moins subtil que Batman R.I.P (où les némesis de Batman s’unissaient pour le faire basculer complètement dans la folie. Hé, mais c’est Batman, rienàfout, il avait prévu le coup car c’est le plus fort, il s’est préparé des personnalités de rechange, au cas où ça devait arriver. Même pas mal, le Batman que j’aime) que ça fait pitié.
Mais ici, Bruce Wayne, oscillant entre doutes et confiance, se laissera parfois aller. Et tu n’as pas envie de lire ça, c’est sale. Comme par exemple quand il tabasse Silver St Cloud cette femme qu’il vient de demander en mariage. Hé ça arrive à tout le monde de se gourer, même à Batman ? Enfin, en parlant de tromper, c’est ce que fait Bruce avec sa future femme. Avec Catwoman. C’est comme si Kevin Smith n’avait jamais lu Batman et extériorisait tous ses fantasmes fanfic-esques sur six numéros. Y’avait vraiment personne pour lui dire “stop, mec, ça suffit tes conneries”.
Et c’est pas fini. Un gag récurent fait office de fil rouge. Bruce Wayne se fait appeler DeeDee par Silver et tout le monde se demande pourquoi. Alfred, Robin, puis Aquaman qui avait épié le couple en train de baiser sur la plage (au secours ! Le roi des océans, merde quoi). Bref, tu sens le big reveal arriver, gros comme une maison Century 21.
Viens l’inimaginable volume 6 où Silver s’explique.
Ce qui veut dire..
Bah merde alors. Lire Batman devient pire que dans ton pire cauchemar avec Christine Boutin.
Allez, le bouquet final. Pour mettre à l’aise Baphomet, Batman lui fait part de son expérience. A l’époque où il débutait (arrive un flashback du cultissime Batman : Year One de Miller/Mazuchelli), lorsqu’il avait décidé d’impressionner des mafieux… Et bien…
Ouais. Parfaitement. Batman s’est pissé dessus. Merci les mecs, fermeture de shakra puissance maxi. Trop, c’est trop. Kevin Smith, va chier. DC, STOP ! Et si vous aimez, c’est que vous avez tort. Ça peut très facilement s’expliquer de nos jours grâce à des courbes et des graphiques très précis.
Un peu d’air chez DC quand même… Je n’aurai jamais cru que j’apprécierais autant le relaunch de Flash (num 4, là). Soyons clair : Barry Allen est aujourd’hui un perso décalé, revenu après 20 ans d’absence, encore plus jeune, comme Cher. Mais c’est un perso assez chiant dont on ne m’a pas encore persuadé de la pertinence du retour. Ce problème sera bientôt résolu avec une autre série, plus ciblée sur la Flash family avec Wally West et tous les autres. Le vrai attrait de ce retour, c’est Francis Manapul, le dessinateur qui a une vraie fibre rétro à la Darwyn Cooke qui s’exprime par le biais d’une histoire bien rétro, avec une espèce de routine très Silver Age de Heroes VS Villains. Et les méchants de Flash ont toujours été pour moi d’un ridicule flagrant. Non mais regardez là : Captain Cold, Golden Glider, Kadabra… et puis là, c’est le grand retour de Mirror Master ce qui nous donne des trucs assez wacky comme un miroir géant marqué :
De l’action rétro tu veux, vers Flash tu fonceras.
Pick of the Week : Le dernier arc de Wolverine Weapon X se termine merveilleusement bien (au num’ 15). Petit rappel (j’en parlais abondamment ici), il s’agit d’une nouvelle race de Deathlok qui débarquent du futur façon Terminator et qui flinguent toute la future génération de héros, du débutant ridicule au jeune garçon pré-pubère. Le twist intéressant, c’est que Jason Aaron renverse le cliché habituel de l’homme transformé en machine “qui redécouvre son humanité parce que l’homme donne une conscience à la machine”. Non non, déjà vu tout ça. Le bonhomme qui a servi à créer un de ces Deathlok n’est autre qu’un serial killer qui n’a pas l’ombre d’une idée rédemptrice. Au contraire, c’est la machine qui va faire tilt comme ma X360 et qui va lutter contre cette partie humaine qui, au contraire, s’accommoderait bien d’un massacre. Et le mieux, c’est qu’on voit à peine Wolverine là-dedans, escorté qu’il est par tous les New Avengers plus d’autres keums lambdas. Genre Steve “je suis le nouveau Nick Fury” Rogers. Tu peux pré-commander ton trade chez ton magasin préféré, cet arc de Wolverine Weapon X est totalement Airwolf.
Et si tu te demandes ce qu’est l’image “Dans les dents” de la semaine, c’est Frank Castle, le Punisher, découpé en rondelle par Daken le fils carboncopy de Wolverine, qui est revenu d’entre les morts comme Ikki mais sous la forme de Franken-Castle, bien décidé à se venger du sale mouflet. Et aussi débile que ce pitch puisse paraitre, c’est à ranger du côté comics rigolo qui se lit d’une traite.
Print article | This entry was posted by Kamui on 05/08/2010 at 00:16, and is filed under Séquentialisme. Follow any responses to this post through RSS 2.0. You can leave a response or trackback from your own site. |
about 13 years ago
Dire qu’à une époque, Kevin Smith était considéré comme un décent scénariste de comics. Faudrait que je relise GUARDIAN DEVIL pour voir si ça vaut tjrs le coup. J’ai jamais accroché à son Green Arrow cependant.
about 13 years ago
Non non, Guardian Devil c’est à chier et le twist final est du genre “Tout ça pour ça?”
Sinon, merci Kamui Robotics d’être revenu à de VRAIS articles même si on manque encore de portée politique… Aucun délire Silver+Batman=Carla+Nicolas ou un truc du style… Enfin bon ok j’y survivrais quoi…
about 13 years ago
Bon ben zut, faut que je demande.
Au-delà des fanfics consacrées par les éditeurs, les reboots foireux, les retcons débiles et tout ce que tu dénonces sur les comics avec Dans les Dents, y’a un truc qui me traumatise et que tu ne pointes quasiment jamais tellement ça semble devenu standard chez les bédés US.
Le fucking clonage de cases. Case in point (lol mdr), le Wonder Woman juste au-dessus avec un clonage photoshop et voilà une page entière en trois fois moins d’efforts. J’en suis arrivé à scruter chaque page qui se ressemble un peu trop pour conchier ces flemmingites.
Why is that ? Pourquoi c’est comme ça chez les ricains alors que les franco-belges (excepté Soleil) et les nippons ne font presque jamais ça ? Même les amateurs des autres pays ne le font jamais alors que les fanzines US le font aussi régulièrement que leurs homologues pro.
Please Kamui, please explain this to me. C’est pour moi un mystère aussi gonflant que Direct Matin, mais en comics. Please, un Dans les Dents sur ça.
Merci.
about 13 years ago
Tu veux vraiment le forcer à relire du Finch pendant une journée?
about 13 years ago
Je nie pas que Portaccio ait pu devenir le même incompétent que Jim Lee, mais est-ce que ce serait pas non plus le fait qu’il bosse plus avec Joe “violet skies” Chiodo, le coloriste ?
about 13 years ago
@Yacine: Justement, j’aimais bien son Green Lantern plus que les autres, parce qu’il était encore timide en mainstream, il était sans doute encadré et il avait compris la problématique gauchiste du perso.
@Raton-laveur: pourtant j’en parle parfois. Genre là http://kamui.org/2006/03/damn/ Là, c’est tellement abusé qu’on pourrait croire que c’est moi qui l’ait magouillé un peu. Même pas. Là, en fait, dans ce cas précis, c’est le syndrome Bendis du dialogue à donf et le mec qui est pris de flemme (et par le temps sans doute). Sinon, aux USA, on fait plus dans le Swipe dont le maître du moment est sans doute Greg Land. Cherche Swipe, Greg Land sur google, tu vas bien rigoler.
@Josh: c’est précisément à qui je pensais… Ow New Avengers de retour de Japon. Sinon la politique, en ce moment, elle est en vacances. Donc c’est Direct Robotics qui prend le relais. Update demain.
@Robert Patrick : je crois que ça tenait aussi aux encreurs. Genre Scott Williams, le gus attitré de Jim Lee.
about 13 years ago
J’me souviens encore de ton shop: “Pas bougé. Pas bougé encore. Hop, second expression. Première expression. Une troisième pour le budget. Seconde expression. C’est bon mec t’as tout vu!”