Comics dans les dents, l’Annual 2012
C’est vrai qu’il y a eu peu d’articles comics ici cette année. Pour ainsi dire rien depuis avril. Et je ne peux même pas blâmer Koh-Lanta pour ça…
Pendant ce temps, j’ai lu. Relu. Méthodiquement. compulsivement, obsessivement. Avec, à la clef, des dizaines d’idées d’articles et autres. A tel point que, je m’en rends compte maintenant, mes scans et mes notes ont atteint un volume énorme qu’il faut trier à nouveau.
Voici un rundown pas vraiment complet de tout ce qui m’est passé entre les mains. On commence par les lectures rétro. Et à la fin, mes comics préférés de 2012.
J’ai entrepris de me relire TOUT Batman dans l’ordre chronologique. Y compris les première années maboules qui n’avaient pas beaucoup de sens. C’est si long que j’y suis encore.
Dans le même genre d’idées, j’ai entrepris de me lire l’intégrale de ce qu’on pourrait appeler “la femme en comics”. Non, pas les bimbos des années 90 avec des seins énormes. Je pense d’abord aux “Romance comics” dont j’ai alimenté mon tumblr. Le sujet est vraiment inépuisable et j’en découvre de nouveaux tous les jours.
“Hé, les homos, vous voulez vraiment vous marier ?” Wink wink.
À travers les âges (et crées par mes auteurs préférés de tous les temps) :
Dans le même genre d’idées, j’ai enchaîné sur la quintessence du Silver Age, Superman’s Girlfriend Lois Lane. Complètement maboule.

J’ai consacré un article entier à l’épisode où Lois reprend un resto pour convaincre Superman de l’épouser car si elle lui fait de la bonne cuisine, c’est qu’elle sera la femme idéale. Those were the days.
Et en toute logique, je me suis attelé à celle qui a été mon premier émoi: Wonder Woman. L’intégrale par ordre chronologique, tranquille.
Toutes les périodes, même les plus ridicules…
“The dreadfull Mouse Man“…
Pour arriver finalement aux années 80, quand j’ai commencé à lire. Et à retrouver ses passages déterminants dans ma vie. Comme quoi.
Relire quelques curiosités oubliées, aussi.
Ou les moments de bravoure de Rom, le héros de mon enfance…
Et puis il y a eu quelques relectures productives. Comme par exemple les Avengers des géniaux Stern & Buscema, histoire de faire un article sur ma storyline préféré de tous les temps d’Avengers.
Et puis je me suis pris le temps de relire la quintessence du teen-comics, le récit le plus désespéré qui soit, les légendaires années de Lee & Ditko. Des problèmes d’adolescent retranscris à l’échelle d’un super-héros. Dont la qualité est encore aujourd’hui absolument choquante. Les premiers Amazing Spider-Man sont Le template de tous les héros adolescents survenus depuis, jusqu’à Buffy. Je crois que je pourrais les lire et les relire encore et encore.
Parfois, on écoute une chanson à un moment clef de sa vie, une ancre mémorielle à jamais associée aux joies et aux peines que l’on traverse. Et en 2012, je crois que je l’ai retrouvé dans mes relectures d’Uncanny X-Men (150 à 250). La métaphore parfaite de ces mecs qui se sont jurés de protéger un monde qui les déteste. Personne mieux que Claremont n’a réussi à nous mettre dans leur peau, à retranscrire cette lutte, le désespoir au ventre. Et parfois, il suffit d’une page pour s’en souvenir.
Daredevil est toujours aussi bon et confirme pour sa deuxième année. J’en ai déjà parlé ici. C’est prenant et sexy comme il se doit.
Au rang des surprise, il y a le comics Megaman. Hé oui, Megaman, de Capcom. Ok, c’est un kid book mais c’est un putain de kid book qui semble puiser une partie de son inspiration chez Tezuka (après tout, Megaman, Astro, même combat). Idéal pour les plus jeunes (qui parlent anglais). Et un bon comics basé sur un jeu vidéo, ce qui est assez rare.
Pour rester dans l’indé, Mudman par le génial Paul Grist. Le mec qui réussit à repousser à chaque fois les limites narratives et qui, ce coup ci, comme Django Unchained, se la joue linéaire.
Son Saga est génial. Assez loin de son style un peu wikipédiafact dropping,
Mais Saga est précisément ce qu’il fait le mieux, un page turner affolant, toujours avec cette facilité à écrire des personnages qui nous touchent.
Hé, les Y the last man lovers, BKV travaille aussi sur un nouveau projet avec Pia Guerra <3.
Chez Marvel, beaucoup de runs excellents se sont arrêtés cette année. Captain America de Brubaker, le mec qui a réussi à mettre du polar et de l’espionnage. Et bon sang, jusqu’à son émouvant finish, c’était génial.
Le cycle des dieux peut-il se briser ? Thor, triste et nostalgique de son enfance, de son amitié avec son demi-frère Loki, décide de le ramener à la vie, mais sous forme d’un enfant. “Kid Loki” est un garçon malin, trickster, mais pas mauvais. Son âme maléfique a beau être enfermé dans le corbeau qui l’accompagne, personne ne lui fait confiance, comme s’il était marqué au fer rouge. Et la trentaine de numéros géniaux de Journey into Mystery (le titre original de la publication où est apparu Thor) vont le mettre à l’épreuve. Pourra-t-il vaincre son destin et devenir quelqu’un de bon ? Trahira-t-il la confiance de Thor et de ceux qui l’aiment encore ? Un des récits les plus cruels sur l’enfance, mais sous le prisme des dieux nordiques. Le meilleur comics de Kieron Gillen à ce jour, à lire avec passion.
Et puis le gros boum de fin est dessiné par Alan Davis, ce qui ne peut pas nuire.
Uncanny X-Force dont j’ai parlé ici s’est arrêté, après un cycle passionnant sur des antihéros confrontés à des choix horribles (tuer un gosse, enfin j’imagine que pour la plupart des gens, c’est horrible, pas vrai ?).
Mais l’autre grand final de Fantastic Four de Jonathan Hickman était sans doute ce qui s’est fait de mieux en aventure cosmique depuis 10, 15 ans. Je ne spoile rien, évidemment. Je l’avais déjà évoqué ici, quand son run démarrait tout juste. Tout a commencé par Reed Richards qui rentre en contact avec une organisation composée de Reed Richards venus d’autres dimensions. Remember. Oui c’est assez barré comme concept. Notre Reed ne va pas souscrire à leur doctrine, qui est de tout abandonner, femme et enfants, pour un mieux-disant cosmique. Une erreur qui est aussi sa force, sa capacité à être encore un peu humain.
Les Celestials seront impliqués, Namor, un FF va mourir, une fondation scientifique (la Future Fondation) pour jeunes cerveaux sera fondée, Spider-Man va débarquer. Et puis Galactus. Et Doom.
Et des mystérieux visiteurs du futur.
Très tôt, Marvel a considéré Hickman comme un Alan Moore en jeune, pour son côté méticuleux. Il a d’ailleurs twitté son “story chart” personnel, incompréhensible et assez fascinant. Le mec a parfaitement organisé son coup. Je me le suis relu le mois dernier, le pied total.
Ce n’est absolument pas un indicateur, mais j’ai du chialer trois fois d’émotion au court de cette saga fantastique, un run exceptionnel et grandiose, qui sait ménager ses moments intimes comme ses coups d’éclats de fou. (probablement dispo en français ? check it out)
En Batmanophile éclairé, il faut quand même que je parle de Batman Inc. Jouissif, littéralement en roue libre. Le ton juste. Batman est d’ailleurs le seul personnage qui n’a rien perdu (ou pas trop) avec le reboot magique des New 52 de DC. Tout simplement parce qu’ils ont décidé que Batman n’était pas touché par ce merdier. Tant mieux. De toute manière Grant Morrisson a fait comme si ça n’existait pas.
Et de Batman tout court de Snyder et Greg Capullo. Qui nous propose des personnages classiques mais avec à chaque fois, un petit twist moderne (et un peu flippant parfois, surtout pour le Joker). Et puis il y a cette page qui contient une des cases les plus jouissives de Batman, ever. Là.
Et mon comics de l’année est
Hawkeye
Le dude le plus maltraité du film Avengers est le grand gagnant de 2012. Je me souviens des néophytes sortant d’Avengers qui me demandaient si vraiment, il n’a pas de pouvoir. Vraiment, vraiment ?
Hawkeye s’attache justement à montrer que c’est un mec normal. Et qu’il lutte pour rester au top. Et souvent, ça foire.
Le dessin, la compo de David Aja sont magnifiques.
Poussant la narration très loin dans l’innovation, comme ces pages qui semblent être du Windsor McCay qui aurait joué à Final Fight. Dont David Aja décompose parfois le processus créatif sur son blog.
No spoilers. D’ailleurs, c’est difficilement spoilable, Hawkeye n’est qu’une série de one shot, ou bien des arcs de deux numéros maximum. La nouveauté la plus réjouissante qui soit arrivé de chez Marvel cette année.
Et ces pages, bon sang, quelle puissance.
Et la suite ? Hé bien on va essayer de faire plus et mieux. 2013, working on it.
Print article | This entry was posted by Kamui on 18/01/2013 at 15:35, and is filed under Séquentialisme. Follow any responses to this post through RSS 2.0. You can leave a response or trackback from your own site. |
about 10 years ago
Beaucoup d’images cool, mais la pub de Brian K. Vaughan est la plus classe. Il faudrait que j’aille au bout de EX MACHINA un jour.
about 10 years ago
Hawkeye, tellement tellement awesome.
about 10 years ago
Ton article m’a méchamment donné envie de me remettre au comics. Seulement je ne sais pas d’ou reprendre, j’ai du m’arrêter ya 5ans.
Par contre, t’en est ou de ta relecture de Batman ? Je n’ose même pas imaginer le temps que ça doit prendre !
about 10 years ago
Batman, je suis en pause en ce moment, c’est très long. Je me fais des curiosités pour espacer^^
Il y a 5 ans ? Mmmm essaye Batman Rip. J’essayerais aussi Hawkeye, forcément. Ah et All Star Superman. Surtout lui. Il y a 5 ans… Y the Last Man, tu as déjà lu ? Si non, fonce. Ca fait déjà un petit pack, ça.
about 10 years ago
Bon je réponds un peu tard, j’ai eu des problèmes avec mon ordi …
Pour Hawkeye, je vient de les lire en V.O., vraiment excellent ! Sinon je vais me prendre Batman RIP et Y chez Urban Comics. D’ici à ce que je finisses tout ça … Bref merci pour ta réponse