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The Expendables
Sep 17th
C’est acquis, Expendables te donne envie de gueuler comme le bœuf durant un match de foot. Vraiment. Du plaisir jouissif et sensoriel, un peu à la Deathproof mais dans un autre style.
Le baroud d’honneur de Stallone ne fait pas dans la dentelle. On y défonce son chemin en sulfatant les gugusses par dizaines. Man, y’a même une attaque gratuite inouïe, un bombardement portuaire déjà culte. Tranquille. Même si c’est bien fait –peut-on parler d’un actionneur d’auteur depuis Tsui Hark ?-, le cerveau est mis en mode veilleuse jusque dans le scénario à la cohérence géopolitique toute personnelle. Une petite île tenue par un général Tapioca si naze qu’il semble sorti de la saison 3 de Prison Break est manipulé par un ancien de la CIA, forcément affreux. Sly va tomber amoureux de la fille du général, ce qui va pousser notre mercenaire à mener une révolution gratis. Faut voir sa gueule déconfite à force de chirurgie. Mieux, tous les copains qu’il a appelé à la rescousse dans ce film « wink wink » ont la gueule de leur corps, complètement défait, à l’exception de Statham et Jet Li, les plus « jeunes » même si l’un est chauve tandis que l’autre vieillit moins bien que Donnie Yen.
Comme un parfum de vieux. Et j’adore le vieux. Le seul bon moment de Nu-Karaté Kid, c’était quand Jackie Chan titube après son seul combat. A bout de souffle version muscle. En tant que sportif, je suis toujours intéressé par ces caps que le corps franchit, dans un sens comme dans l’autre. Et surtout quand il te fait signe qu’il faut vraiment s’arrêter de faire le guignol sinon tu vas te casser en deux. Tous ces mecs n’ont pas écouté les SMS et les fax envoyés par le cerveau. Depuis ils doivent se débrouiller avec des vieilles carcasses abimées qui errent dans leur base, un vieux rade de motards tenus par « Épave premier », Mickey Rourke qui tatoue des horreurs sur le corps. Tant qu’on est moche, on ne va pas s’arrêter en si bon chemin. C’est peut-être lui le plus emblématique freak de la chirurgie façon lolo Ferrari si lumineux de tristesse dans le fantastique Wrestler. Mais putain, Expendables, il y a plus de lifting à l’écran que dans les deux films de Sex & the City.
Mais bon tout ça, ce ne sont que des considérations perso car le plus important dans Expendables, c’est que ça défouraille, que ça charcute. Ca plante du couteau dans la gorge. Ca cogne dur en mettant les mains dans le cambouis pour faire la sale besogne. Au fond, Expendables arrive à être tout ce que je voulais, un prolongement viril et crépusculaire à Rocky Balboa. C’est toute la qualité des films des années 80, cette patate des explosions en vrai, pas sur un putain d’écran vert. Un résultat digne de passer en redif’ vf à 20h30 sur La 5. Pas certain que ton petit neveu comprenne, alors tu lui diras simplement qu’Expendables est totalement Airwolf. Sinon, tu le tapes.

New Karate Kid (et Kung Fu Nanny)
Sep 14th
Karaté Kid, tu connais forcément et tu ne loupes jamais aucune redif. Enfin en tout cas, moi, j’avais ma carte de membre : un gus qui s’appelle Daniel et qui fait des arts martiaux, j’ai toujours eu des facilités d’identification. Comme pour Daniel Rand a.k.a Iron Fist. Le destin des années 80, mec.
Mais aujourd’hui Nu-Karaté Kid arrive comme un bon cas d’école pour montrer, au stabilo s’il le faut, ce qu’il ne faut jamais faire en terme de remake. 2h30 pour une histoire des années 80, c’est trop. Beaucoup trop. Personne ne veut s’imaginer un « Over The top » qui durerait plus de 2h30. Pour comprendre comment ils ont fait il faut soit attendre les crédits pour voir « remerciement au gouvernement chinois hinhin » et de ne pas fermer les yeux lors des longuuues séquences « cartes postales » où néo-karaté kid s’entraine sur la muraille de Chine, sur « jolie montagne ancrée dans les traditions » ou encore ce magnifique lac zen estampillé « samouraï & jardin ». On t’a tout mis, comme ça, t’appelle direct ton tour-operator quand le film s’arrête.
Il se trouve que je connais bien l’original. Vraiment bien. En vo et en vf (forcément culte puisque datant des années 80). Parfois, j’en arrive à me remonter le film dans la tête même si dans l’absolu, Superman ou Akira sont plus intéressant à se faire plan par plan. Ca tue le temps d’un voyage trop long dans l’avion (et bon sang, je viens de me taper de ces merdes en vol… )
Le staff américain responsable de ce remake a fait la même chose, copiant-collant le script entier de l’original. C’est quasiment le même à la ligne près. Quelques vannes sautent, l’histoire est recontextualité. Un petit black, fils à Will Smith, qui débarque en Chine, il a forcément du bon son r’nb dans son mobile, tu vois. Technique finale improbable, pareil. « Brise-lui la jambe », même le prof du dojo (ah ce Dragon-Kan de pacotille où il ne manque que les photos du vietnam du sifu). Pareil, on t’a tout mis.
Refaire exactement la même chose, pour quoi faire, au fond. Donc on va dénaturer le message de l’original. Danielsan apprenait le karaté grâce à des mouvements du quotidien répétés ad nauseam. Pas réaliste pour un sous, il apprenait comment donner un coup de poing le jour d’avant la compet. Mais c’était la morale de l’histoire. Will Jr n’aura que son premier cours basé là-dessus (ramasser veste, accrocher veste etc). Après, il va basculer dans un entrainement beaucoup plus classique, avec pompes, grand écart, high kick. Si tu ne fais pas ton heure de Ji ben gong avant de commencer des bases, « à rien ça sert » comme disait mon prof de kung fu.
Passons aussi sur le tournoi interrégional plus rempli qu’un stade déjà plein à craquer d’Olive et Tom. Alors que généralement, pour en avoir fait, y’a que la famille et les membres de clubs qui se déplacent. Et quelques militaires pour garder les entrées. Mais ce tournoi, il n’y a même pas de catégorie d’âge. L’âge, c’est encore un problème. Smith Jr est trop jeune pour le rôle. Tous ses adversaires passent pour des athlètes olympisables tandis que la chinoise a l’air d’avoir 6 années de plus. Et pour qu’une asiat’ fasse plus âgé que toi, c’est vraiment un problème, une erreur de casting majeur, mais bon, c’est le fils du producteur. On y reviendra.
Jackie Chan n’est pas Pat Morita mais sait soulever une jambe. Il a une carrière de fou dont il se moque ici en offrant un de ses plus beaux fights de ses dernières années. Son seul combat du film. Dont il sort en titubant, épuisé par son duel avec les mômes renégats. Et pourtant il est émouvant à trainer sa carcasse vieillie d’action movie star, montrant ici un peu plus le fossé qui le sépare des autres bastons du film (je te le dit en vérité, dès que c’est les jeunes entre eux, c’est nul). C’est aussi peut-être le meilleur « acting », bien au dessus de ses tentatives comme New Police Story – oui, celui-là où il se gerbait dessus à la première minute du film. Le voir cachetonner ici est plus cohérent que dans Spy Next Door (Kung Fu Nanny). Tiens, j’en place une pour ce film là aussi : nul. Une surprise ? Spy Kids Vs Tuxedo (un autre Jackie Chan oubliable), quasi zéro fight de Jackie. Les gamins aiment la baston et là, y’en a pas bézef.
pour Jackie costume espion.
En fait, ce qui me dérange le plus dans nu-Karaté Kid, c’est la démarche. Zappons l’évident « hé mais ce n’est pas du karaté, ouah l’autre », c’est beaucoup plus fondamental que ça. Le fils de Smith s’est sans doute mis au kung fu et ses parents ont voulu lui faire plaisir à leur gosse. « Tiens, Jaden, cadeau, on t’offre ton film hollywoodien à toi, c’est bon on s’est payé les droits d’un film super popu des années 80. Comment, tu ne connais pas Jackie Chan ? ». Quel gosse de riche exaspérant. Espérons qu’il ne va pas se mettre pas à la boxe, sinon son père rachète Rocky. Stop, ça suffit, les mecs.
The Expendables : Call to arms trailer
Jul 12th 10:57
Com-Robot