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Dans les Dents 20 : Back to the Basics
Oct 14th
Tout un poème pour un retour aux affaires.
Deux titres Thor qui se font concurrence, comme au plus beau temps de la collection Ultimate (tu sais, ces reboots qui n’intéressent plus grand monde aujourd’hui). A croire qu’il y a un film avec Thor qui doit sortir… On va en bouffer, l’Asgardien.
D’abord, Thor 615, avec (enfin) le début de Thor après des mois de fill-in pas transcendants C’est un numéro de setup où l’on voit d’ailleurs à peine le héros, emballé dans des dialogues wannagain et trendy de Matt Fraction. Ah Fraction, je sais pas toi, mais je trouvais qu’il avait carrément la vista il y a quelques mois, que ce soit sur Iron Man, sur Uncanny X-Men… Mais commencer du Thor avec de la lenteur, c’est risqué. On a déjà eu ça avec le run de Straz juste avant… En plus, je ne suis pas totalement par le style cartoony de Pasqual Ferry. Quand je pense à Thor, je vois du Williamson quoi. Ou du Romita Jr. Pas du crayonné mou du genou. Fraction n’a pas de bol, sur Iron Man il se tape déjà Larroca qui n’a jamais dessiné aussi mollement de sa vie…
De l’autre côté du ring, on a Ultimate Thor. Je ne savais pas que ça pouvait encore intéresser quelqu’un, Ultimate Thor. Marvel a quand même eu la bonne idée de mettre Hickman dessus. Et tu sais, Hickman, je l’aime beaucoup, c’est lui qui transforme Leonard de Vinci en cosmo-explorer et Isaac Newton en inséminateur d’extra-terrestre mutante. Marvel a peut-être un peu tort de nous le vendre comme le nouveau Alan Moore ou Grant Morrison mais au moins il a un projet global. Et c’est une notion aussi positive en comics que négative en conversion altermondialiste. Mais va voir le lien pour voir tout le bien que je pense de lui. Pour Thor… Pour quelque chose dont je n’attends strictement rien… Ok. Et puis il a une approche du whatdafuck assez plaisante: Qu’est-ce qu’il y a de pire que les géants des glaces asgardiens et que les nazis ? Bingo : des géants de glace en uniforme nazi. Le dessin de Pacheco ne gâche rien.
On a parlé de la perte de vitesse de Fraction, mais faut dire quelque chose sur Bru, Brubaker, dont le run sur Captain America commence à s’émousser. L’intérêt de Captain America a explosé depuis la mort de Steve Rogers mais on sent que le titre essaye de retrouver son groove, avec désormais un sidekick devenu héros et son mentor en grand maitre Jedi. La précédente histoire avec Cap’ opposé à des factions de droite américaine étaient vraiment bien tendues, avec une très bonne participation de Sam Wilson, le Faucon (ghetto, mec !). Je suis assez client de cette mixture de comics d’espionnage des années 70 sur fond de politique. En plus les dessins se ressemblent un peu, y a de la cohérence entre ces Epting, ces Butch Guice. Mais voilà, dans cette histoire, Bucky (le nouveau Cap) donc, affronte un nouveau Baron Zemo, forcément cruel, qui essaye de lui faire revivre les drames de son passé. Et il lui laisse grosso modo le choix de vivre ou de mourir en l’attachant à une fusée, comme celle qui l’a balancé dans la flotte il y a 50 ans. Ooooooké ? Prochain arc, ce sera au tour de Bucky de prendre la place de Kerviel devant le tribunal puisque son identité a été outé. Et il risque au moins la même peine, puisqu’il a été agent communiste durant ses années perdues. Il va prendre cher.
En l’espace d’un mois, j’ai 3 titres Avengers, 3 écrits par Bendis. Hep, Marvel : c’est trop ! J’ai déjà parlé d’Avengers Prime. Limited série de 5 numéros, c’est un cas à part. Et puis dans le numéro 3, Tony Stark est cul à l’air. Et fait du cheval tout nu. Rien de plus à ajouter. Le problème vient de New Avengers et d’Avengers, écrit exactement la même façon. D’ailleurs, les numéros du mois s’ouvrent exactement de la même manière : Spider-Man et ses potes, au milieu d’un bordel cataclysmique.
Puis on bascule dans un mode “petite vignette” où chacun dit sa ligne et que la situation se fait sauver par le deus ex machina du moment (Thor, Doctor Strange etc). La même méthode, le même mois, pour le même résultat. Mais, hé, Marvel, tu croyais qu’il se passerait quoi en mettant le même gus aux commandes. Il y en a un de trop, et je sais juste pas encore lequel, ça se vaut. Résultat à la fin des arcs.
Ah Nemesis. Mark Millar, ça fait longtemps que tu n’arrives plus à me surprendre. Nemesis, “le comics à côté duquel Kick Ass, c’est de la merde”, c’était l’accroche, texto, c’est high concept aussi. C’est un méchant super balaise. Et très méchant, il en veut à la Terre entière et… c’est à peu près tout. Pas de quoi s’enthousiasmer, c’est encore plus prévisible que Old Man Logan (je peux pas croire que Marvel ait greenlighté une suite de ça… sans doute ont-ils fait pas mal d’argent), mais vraiment… nothing much. En général, c’est ce que j’appelle un comics “écrit pour la splash”, pour le bon mot du “One-Liner”. Tu te souviens du “A for France?!” dans Ultimates ? Bah pareil.
Nemesis n’est pas encore terminé (3 numéros seulement) mais je suis sur qu’il a déjà réussi à le vendre à un mec d’Hollywood à qui il aura fait boire de la bière coupée. Et cette semaine débarque son dernier délire, Superion.
Ow à propos, s’il y a vraiment un comics à éviter, c’est Iron Man Legacy par Van Lente. Que j’adore pourtant. Mais un flashback sur la pire période d’Iron Man (Tony Stark alcoolique, l’arc de l’horreur des années 80), pour le mélanger avec la société secrète Pride (celle de Runaways), c’est vraiment une mauuuuuvaise idée. Vraiment pas bon.
J’ai l’air de me plaindre, mais il y a vraiment de la bonne lecture en ce moment.
Batman et Robin 14 (le fameux road to the return of Bruce Wayne) est génial. Et beau à en chialer. Mais je l’ai assez dit dans de nombreux Dans les dents alors on va plutôt basculer aux nouvelles séries. Hulk (Numéro 25, mais depuis le départ de Jeph Loeb, c’est comme un nouveau lancement) s’intéresse de manière sérieuse à l’Hulk rouge tandis que l’autre titre développe l’idée d’une Hulk family. Fine. Uncanny X-Force est sans doute le titre le plus bizarre car il n’a vraiment aucune réelle raison d’exister. X-Force était, jusqu’à il y a quelques mois, un beau bordel. Une division d’élites ultra violentes (généralement avec des griffes) aux ordres de Cyclops et menée par Wolverine. Leur mission: tuer les ennemis de la race mutante en scred’. Et c’est très malin d’avoir choisi Wolverine, le mec qui a sans doute l’uniforme le plus connu du monde, avec son casque à pointe. Parce que c’est pas en le coloriant en noir et gris que les gens seront dupes. C’est comme François Hollande avec un masque de Robin, même pas besoin de lui faire perdre du poids, tu le reconnais quand même. Plusieurs dizaines de numéros plus tard, on ne sait pas trop ce qu’ils ont fait mais Cyclops a reçu une lettre du tribunal: le monde Marvel est désormais héroïque et doit donc arrêter de se la jouer Assassin’s Creed. X-Force est dissous. A cette annonce, Wolverine, qui a pas mal de temps devant lui (entre Avengers, New Avengers, X-Men, son pote Astonishing Spider-Man), sans doute dégoutté, passe la porte d’à-côté (voir image ici)et annonce à ses potos que non, X-Force doit continuer d’assassiner des gens. Et interdit aux enfants, X-23 devant servir de motion capture pour Marvel Vs Capcom 3. Deadpool, Archangel, Psylocke et Fantomex (que j’adore). Et leur première aventure va les opposer à Apocalypse, revenu une fois de plus à la vie (il a un abonnement, comme pour une carte Imagin R). Pourquoi doivent-ils restés caché ? No lo sé. Ça n’a même pas de sens. Tous les ingrédients étaient réunis pour que je déteste ce machin label années 90. Mais le premier numéro est assez bien balancé, surtout grâce au duo Fantomex (l’humour pince-sans-rire) et Deadpool (l’humour pitre). J’sais pas où ça va, mais je suivrais.
iZombie aurait pu être un très bon reportage dans le cerveau d’un acheteur d’iPad et pourtant, c’est une série délirante par Roberson et Mike Allred. Et dans le numéro 6, un mec se fait mordre par un chien… et se transforme en Were-Terrier. Délirant et hip à la fois, je recommande quand ça sortira (bientôt?) en volume.
Les deux picks of the Week, c’est Chaor War 1, le dernier crossover délirant de la Marvel. Délirant, parce que son héros, Hercules, est à fond la caisse, mais toujours en mode ultra-sérieux. “God Battles God to save the Marvel Universe”. Hercules est revenu du royaume d’Hadès, ultra puissant façon Saiya-jin. Un claquement de doigts et c’est la gare St-Lazare qui risque d’être rasée. C’est une stratégie connue d’auteur que de rendre quelqu’un surpuissant pour “prouver” un truc. Byrne l’a fait avec Wonder Woman, Nicieza a presque divinisé Cable, mais là, Hercules, c’est déjà un peu un dieu, et c’est au moins ce qu’il lui faudra pour vaincre Mikaboshi, devenu Dieu du chaos, dixit le titre. Un crossover qui commence avec des guests et caméos “de tous tes héros préférés” comme on disait à l’époque du Club Dorothée. Ca a l’air fun, je suis.
Et puis je ne pensais pas autant aimer le relaunch de Flash. Barry Allen est un personnage qui ne m’intéresse pas, sa meuf non plus. I’m a Wally kinda guy. Alors pour les mêmes raison qu’avant, ambiance rétro silver age et cie, je continue.
Il y a aussi Wolverine, dans son propre titre, qui est reparti du numéro 1, mais toujours sous la houlette de Jason Aaron, l’artisan de Weapon X, d’Astonishing Spidey et Wolvy etc. Stop les liens, j’en parle trop souvent ici. Et tu sais que je l’aime bien, ce type. Il a tout compris à ce qui était cool à Wolverine. Sauf que là, l’âme de Logan est balancée en enfer tandis que son corps, envouté, fait ce qu’il sait faire de mieux : tuer. Le setup est assez classique : Wolverine a déjà rencontré le diable à de multiples reprises, vu qu’il côtoie souvent la mort comme toi ta boulangère. Ca donne d’ailleurs pas mal de blagues de type : “quoi, encore hypnotisé?!”. Ce qui lui arrive aussi ce mois-ci dans New Avengers et aussi dans X-Men (il se fait mordre par un vampire, je crois que j’y reviendrais la prochaine fois).
Une fois en enfer devant le diable lambda (non pas Mephisto, le naze qui voulait “ce que Peter Parker a de plus beau, son mariage“, duh), il affronte tout un paquet de vieux démons. Et il en a tué, des bozos. Et puis il revoit ses amours mortes. Un paquet aussi. Heureusement, il y a quelques potes (j’ai hâte de lire la suite pour voir ce qu’il y a en stock de ce côté-là, justement…). Et puis pendant ce temps-là se forme une union de femmes qui ont toutes comme point commun d’avoir servi à notre poilu. Mystique, Yukio et Melita aux langues bien pendues.
Pas de miracle, Aaron, il sait ce qui marche avec Wolverine et lui fait traverser une crise mystique (non pas la fille). Dans le dernier numéro avant le reboot, il l’a fait marcher à travers la jungle avec un piano, le dernier souhait de son ami, le très pieu Nightcrawler. Car ouais, on sait bien que Logan ne va pas mourir, il doit figurer dans une dizaine de titres par mois. Non, l’enjeu, le drame même, de ce comics, c’est de savoir si Wolverine va basculer dans le christianisme. On tremble.
Allez, il est 6h du mat’, j’tiens plus debout donc pas même bat-heure mais assurément même bat-chaîne, semaine prochaine.

Dans les Dents 12 maisons du zodiaque
Jul 29th
Tout doit se résumer en 140 signes. Génération Twitter-SMS, le consortium des petites phrases. Comme je suis busy cette semaine, un Dans les Dents express, à la radicalité d’un Bayrou en vacances dans le Luberon.
Dans Amazing Spider-Man 638, c’est l’histoire dont t’avais rien à foutre : Marvel nous refourgue une version alternative du mariage de Peter et de Mary-Jane qui, cette fois, va se planter. Parce que Peter Parker a vendu son âme au Diable. Quel con.
Dans Batman Beyond 2, c’est toujours la même rengaine, un vieux au charisme de DSK (old Bruce Wayne) qui dit à un petit jeune ce qu’il doit faire quand survient un vieux mec en bandage. Hush, plus connu sous le nom de Chevènement. Casse-lui la gueule, Batman.
New Ultimates 3 ou une des pires images de tous les temps, Hela la déesse fouteuse de merde dans son attirail d’asgardienne maléfique de cuir et de pointes qui montre son ventre, pour bien montrer à Thor qu’il ne peut pas tuer une femme enceinte. Can’t unsee that. Et tu ne veux pas de scans.
Après les Trolls, les Thunderbolts s’en prennent à des gros streums visqueux et dentés dans une grotte dans un comics génial comme le son de la mitraillette d’Airwolf. tropbien
Dans Green Hornet 6, Kevin Smith fait ce qu’il fait de mieux, c’est à dire se moquer alors que, hé, Kevin Smith dans Cop out, ça c’est vraiment ridicule.
J’ai plus Zatanna 3 sous la main, mais c’était rigolo, sexy et joliment dessiné, bien plus que le comics basé sur Modern Warfare 2, en fait.
Prince of Power 3 se permet une parodie géniale des montages de préparation des années 80 à la Rambo tandis qu’Amadeus et Thor se batte contre un dieu égyptien à gueule de tigre. Rien à voir avec ta femme-chat japanim’.
New Avengers 2 transforme l’Oeil d’Agamotto en jeu de la bombe qui va exploser (from Mario Party). Luke Cage va passer l’œil à Iron Fist et c’est tout. Rigolo comme regarder un chat perché avec un blond qui donne des coups de pied. Prochain épisode, “Qui est-ce?”, un jeu MB.
Les New Mutants sont exténués. Deux d’entres eux sont traumatisés, une autre a perdu sa jambe. Bref, ils partent boire des bières pour une semaine de vacances. En toute logique des mercenaires ne devrait pas tarder à débouler pour les flinguer. Normal.
X-Factor 207 consacre la moitié de son numéro aux relations amoureuses entre Rictor, le garçon plutôt de gauche, fidèle mais bi et Shatterstar, combattant artificiel mais sexuellement plus libéral de droite. Un one shot en perspective.
The Avengers 3 gagnent leur combat contre des gus d’un futur alternatif pour se retrouver dans un bordel sans nom tandis que une Scarlet Witch zombie transforme l’armure d’Iron Man en confetti en faisant abracadabra. Kinda fun sur le moment.
Legacies 3 réunit Len Wein, Garcia-Lopez et Dave Gibbons dans des aventures multiples mais Silver Age. Aussi génial que de revoir des vieux sketchs des Inconnus sur youtube.
Et avant que je passe au pick of the week, IDW vient d’annonce la suite de Next Men, une série restée en hiatus depuis… 15 ans. Crée, écrite et dessiné par legendary John Byrne, elle met en scène l’hypothèse de surhumain dans le monde réel. Penser à Matrix, mais en réaliste. Mais ça ne serait rien sans un fond SF, quelques voyages temporels et puis des politiciens véreux. Sans doute une des meilleures bédés des années 90, sortie en français (j’crois) l’année dernière et en méga-gros phonebook dispo chez ton amazon favori, tu cliques sur livre anglais et le tour est joué.
Ah oui, un pick of the week inhabituel. Je me refait Au bord de l’eau, also known as Suikoden, ou Shui-hu-zhuan, comme tu veux. Cherche pas, c’est le manga le plus awesome disponible en France. Oké, tu vas me dire, c’est vieux. Whatever, mec. Mitsuteru Yokoyama, il défonce. Sélection Patrimoine Angoulême, ça tu t’en fous. Premier chapitre qui te raconte pas grand chose non plus est là quand même. Toute la classe des guerriers chinois est dans ces pages qui zappent de perso en perso plus vite que tu n’as de temps pour retenir leur nom. Toute la puissance du Taoïsme de combat condensé dans la lucidité d’un coup de bâton. Oublie tes Scott Pilgrim, tu n’as jamais lu de manga aussi awesome. Totalement Airwolf.

Dans les dents Volume VI de la haine
Jun 13th
Neal Adams revient….
…Batman va donc assommer trois mecs en même temps pour fêter ça.
La rumeur enflait. Justice League : The Rise of Arsenal n°3 serait un des pires comics jamais édités par DC. Et même édité tout court. Chacun y va de son review ravageur, énumérant et décrivant l’horreur de ce qu’il s’y passe. Mais un doute subsistait. Je me disais que The Rise of Arsenal était peut-être victime d’une cabale made in internet. Et comme disait Clark Kent…
Merci, Clark. Roy Harper (Arsenal parce qu’il sait se battre avec plein d’armes, mais autrefois c’était Speedy. Ou Red Arrow, le sidekick type) a décidé d’en venir aux mans avec Cheshire, son ex-femme, une ninja-assassin tout ce qu’il y a de plus classique comme meuf. Avec une french manucure empoisonnée. Ils sont tous les deux malheureux depuis la mort de leur fille. Jusque là, pourquoi pas, miskin‘. Seulement, pendant le fight, Roy reluque cette fameuse ex-femme en se disant “mmm c’était quand même un sacré bon coup”. Dans sa tête, c’est la checklist, le classement de ses ex dans sa tête. Et puis vient cette réplique un peu folle.
Pour quoter Nicole Kidman, What did you expect ? Enfin malgré un sérieux handicap (Roy n’a qu’un bras), il l’immobilise avec un fouet qui traînait par là. Et ils s’envoient en l’air…
Et en fait non. Arsenal n’a plus de cartouche en stock.
On est normalement estomaqué par ce niveau de subtilité. Pas un seul avertissement sur la couverture, aucun rapport avec la Justice League, rien. J’appréciais le Roy des années 70, un personnage autrefois vecteur d’histoires légendaires anti-came de Neal Adams et de Dennis O’Neal. Those were the days. Mais là, c’est assez affligeant. Comme un assemblage méthodique de mauvais goût.
Et comme il ne s’est pas envoyé en l’air, au lieu d’aller calmer sa frustration d’une pitance du pauvre (il lui reste un bras après tout), Roy préfère enfiler son costard et aller tabasser des random méchants dans la rue. Juste pour le plaisir de les dérouiller, hein, pas par envie de justice ou de chopper des points retraites supplémentaires. Juste pour se défouler comme un connard. Histoire de le rendre encore plus sympa, il se fait un shot d’héroïne. Dans son délire, il voit sa petite fille… Alors qu’en fait, il tient le cadavre d’un chat mort. Sans. Déconner. C’est si laid que là, je m’abstiens de scanner. Lourdingue ? Ouais c’est sur, surtout dont la manière dont les différents messages, sans aucune forme de subtilité, de niveaux de lecture sont aussi subtils que les paroles d’une chanson de Sardou. Clique à tes risques et périls, mec. Heureusement, ce supplice s’arrête avec Batman qui débarque en lui kickant sa race. “I’m your friend”. Mon héros.
Roy vit des choses difficiles (sans déconner) mais à un tel niveau de bétise un peu grasse (qui m’évoque plutôt les talks show graveleux à la “C’est mon choix” et ses sujets thématiques du genre “Après m’être fait battre par ma tante, j’ai perdu mon fils toxicomane anorexique pendant une crise d’asthme”), toute forme de compassion est impossible. A force de fan-fiquer les sidekicks et de tenter de faire des messages à la Watchmen (devenir son vrai “moi” une fois en costume, le tout en métaphore sexuelle), voilà ce qui arrive. Ce n’est même pas une métaphore, ça n’essaye même pa. Aussi mauvais que prévu, à part la preview du Batman de Neal Adams (l’illustration de ce Dans les Dents qu’on trouve déja dans tous les comics DC du mois). Voilà, envoyez moi plutôt des dons paypal que d’acheter ces étrons de comics.
A la base, je réservais toute mon agressivité pour Astonishing X-Men Xenogenesis. Warren Ellis en combo avec Kaare Andrews. A l’origine, Astonishing X-Men était le vaisseau amiral crée pour que Josh Whedon puisse jouer dans la cour des X-men sans trop tenir compte de ce qui se passe dans les autres titres. Des idées High Concept comme S.W.O.R.D (une espèce de S.H.I.E.L.D du cosmos) ou la naissance de “Danger”, cette entité robot de la Danger Room. Gangréné par le retard, au final on a fini par s’en foutre, mais à la relecture en volume relié, Astonishing X-Men devenait plutôt lisible, un jumping point acceptable pour commencer la série. Mais ce fameux retard a fini par lasser non seulement le public mais aussi la Marvel toute entière. Les autres titres X ont enchainé sur autre chose, comme si de rien était. Privé de Whedon, Astonishing a été repris par Warren Ellis et Bianchi qui tentait aussi de développer une histoire tout aussi high concept pas franchement intéressante (Forge, le shaman/inventeur/indien un peu barge devient encore plus fou et s’amuse à créer des mutants artificiels. Et chinois en plus. Boring.) Pareil, les retards ont fini par tuer toute curiosité pour le titre. La suite, Xenogenetic, illustré par Phil Jimenez, n’est même pas encore terminée que Marvel décide d’enquiller avec cette minisérie Xenogenesis. Plus rien n’a d’importance, on fait comme si personne n’a rien remarqué et on continue les mecs. Astonishing Fiasco.
D’un autre côté, je les comprends. Chaque titre retardé, c’est autant de thune en moins qui ne tombe pas dans la poche de l’éditeur. Mais c’est pas une raison pour nous sortir du remplissage. Le premier niveau était rempli de splash pages sans texte, pas forcément très belles, sur des naissances d’enfants présumés mutants en Afrique. Et les X-Men ont pris tout un numéro pour prendre l’avion. Le numéro 2 suit aussi cette version décompressée, se permettant même une double page spread Pile et Face. Le truc le plus inutile narrativement parlant. Et le style Kaare jusqu’à la caricature. Les X-men de dos, et la suivante, de face. Sans bulles, rien. Avec ce genre de comics, j’ai l’impression d’être dans un taxi coincé dans un embouteillage. Le compteur tourne et tu ne peux rien y faire. Tu comptes combien t’as de thune en poche et tu sues. Tu te dis que pleuvoir en plein mois de juin, ça craint mais tu préfères le tacos que de mouiller tes bouquins fraichement achetés. Et Emma Frost, poor Emma, est méconnaissable et passe son temps à embrasser les gens pour lire leurs pensées… Whut ? C’est si putassier qu’on en lève les yeux au ciel. 3$99 pour cette merde.
Astonishing X-men Xenogenesis est une minisérie lourdingue, un vrai Taxi tarif C. Tu raques vraiment pour pas grand chose.
Quelques moments intéressants de la semaine :

Uncanny X-men 525 (part 10 de Second Coming qui trainouille). Fantomex revient et se moque de Watchmen, le film. Bien joué, Jean-Philippe !
Batman 700 (quel chiffre) n’est pas passé loin du pick of the week s’il n’était pas si cher. Encore une fois, on te pigeonne en te mettant une pin-up galerie un peu nulle avec un paquet de variant covers qui devaient se trouver sur le bureau de l’éditeur au même moment. Les histoires sont plutôt réussies, dans le genre Morisson crazy junkie golden age lover, basculant sur 4 générations de Batman (et 5 dessinateurs).

Une page de bonheur de Quitely qui n'a malheureusement pas réussi à finir sa part. Accident de velib', semble-t-il.
Picks of the Week : Booster Gold 33, aussi cool que le numéro précédent, lecture tranquilou. Mais c’est encore une fois Hercules… ou plutôt sa minisérie spin-off, Prince of Power. En l’absence de Hercules, justement, Amadeus Cho dirige Olympus Group et se retrouve ici obligé de se battre contre Thor pour un prétexte forcément un peu débile. Normalement un môme contre le plus fort des dieux asgardiens, tu paries encore moins sur sa victoire que sur l’équipe de France. Mais Amadeus est un génie. Ça aide autant qu’un tapis de prière au milieu du Sahara.
Drôle, bien écrit, j’ai épuisé tous les adjectifs qualitatifs au fur et à mesure des mois. Tout ce qui est lié à Hercules est vraiment ce que Marvel fait de mieux en ce moment. J’en ai offert, j’ai forcé des gens à s’y mettre et aucun n’a été déçu. Mais faudrait qu’ils arrêtent leur mail d’amour, là, ça devient gênant. Surpuissant, du comics 100% Airwolf.
Semaine pro, peut-être Shield.. Ou bien Wednesday Comics, le TPB plus lourd à soulever qu’une PlayStation 3. Peace.
Com-Robot