2007, l’année du film de gangsta’. “C’est beau, une ville de mafieux, la nuit”. C’est d’ailleurs la nuit le personnage le plus important. Mais attention, ce n’est pas Michael Mann, le mec le plus doué au monde pour filmer la nuit. Non non, James Gray filme la night, les soirées, les clubs, de manière à les rendre ultra sexy. Déjà dans the Yards, il y avait cette scène de club avec Charlize Theron qui exciterait n’importe quel sens (bien sur, avec elle, on part sur de bonnes bases) mais c’était plutôt à sa manière détachée de mettre en scène le futile de manière attirante. Pas d’esbroufe ni de bling bling, juste qu’il faut. Bobby (J.Phoenix) est le patron de ce club branché et kewl où se deal pas mal de came (encore un réseau de russes, forcément, ils sont partout). Son père et son frère s’apprête à faire une descente et le prévienne. Pour ça, ils le trainent jusqu’à la soirée « spéciale flic » et finiront par lui faire la morale, détail important, dans une église. Super tension patriarcale à la clef, il s’en fout, il préfère retourner s’occuper de ses nuits, de sa coke et d’Eva Mendez, chaude comme la braise et bien mieux utilisée que dans…. Ghost Rider ? Forcement, ça va déboucher en conflit familial et pour Bobby ce sera une grave remise en question, très théâtrale. Whose side are you on, comme on dit dans la jungle urbaine. Malgré cette opposition Ying-yang classique, We own the night est très loin d’être manichéen ou pro-flic. Etre flic, c’est quand même moins fun que ce qu’il fait. Lui se came à tout va, sa nana est sublime tandis que celle de son frère l’est carrément moins et en plus on se fait flinguer pour pas un rond sur le pas de sa porte. Comme dans The Yards, la réalisation est encore une fois millimétrée, avec un souci fou du détail. Faudra juste pas trop faire attention à une fin torpillée un peu vite : je veux bien croire que ce n’est pas excessivement difficile de devenir flic, mais qu’un bête qcm et un passe-droit suffise pour aller casser du mafieux, même le Droit de Savoir n’utiliserait pas de tels raccourcis.