« La science dans la rue, c’est de savoir prendre des raccourcis » nous mitraillaient le flow d’Ärsenik. En ne choisissant pas cette voie, Gomorra a opté pour la difficulté. Tout y est non-sexy, cracra, en ruine ou au mieux, à l’abandon. La Camorra contrôle tout. S’entremêlent quelques personnages sans aucun rapport si ce n’est qu’ils sont à différentes extrémités de la chaine. Un jeune qui va se faire engrainer, le vieux qui creuse des trous pour y jeter des ordures, un couturier pris dans la machine et puis surtout 2 guignols gangsta’ wanabees dont on se dit à chaque minute qu’ils vont se faire victimer comme dit Rohff, autre expert en street survie. Problème, on relate pas forcement. Aux ritals, hein, pas à Rohff.

Violent, Gomorra surnage avec son côté caméra à l’épaule grâce à quelques moments plus intenses, plus touchant, où les personnages représentés finissent par devenir tridimensionnel (le final du couturier et du rapace de la finance, sublime). Monté en suivant une rigoureuse check-list, cette F.A.Q de la mafia, malgré ces petites envolées bien senties, a trop des allures de docu touche à tout pour devenir un bel objet ciné. Mais y’a vraiment de l’idée.